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L' HISTOIRE DE LA SALSA

 

Texte écrit par le Professeur Djibs, après dix ans de recherches et de questionnements.

Non libre de droit.

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LES DANSES 

"SON", "RUMBA", "GUAGUANCO", "MAMBO", "PACHANGA",

"CHA-CHA-CHA",

"SON MONTUNO",

"SON EL CASINO",

"LES SALSAS", LA "TIMBA"

SONT-ELLES

DES DANSES LATINES ?

L'INTÉRÊT DE CETTE PROBLÉMATIQUE 

 

L'esclavage aux États-Unis qui a duré de 1600 à 1865, a commencé peu après l'installation des premiers colons britanniques en Virginie et s’est terminé avec l'adoption du 13ième amendement de la Constitution américaine le 6 décembre 1865.

 

Alors que les africains déportés aux Etats-Unis perdirent l'essentiel de leurs croyances et pratiques religieuses, ceux déportés à partir de 1513 à Cuba où les colons les obligèrent à pratiquer la religion catholique (d'où la Santeria et la "Regla de Candela"), ont quant à eux et leurs descendants, pu maintenir jusqu'à nos jours 21ième, les croyances, les rites, les religions et les danses d'Afrique noire d'où proviennent les danses :

"SON", "RUMBA", "GUAGUANCO", "MAMBO", "PACHANGA",

"CHA-CHA-CHA", "CONGA", "GUAYIRA", "SON MONTUNO", "SON EL CASINO", "SALSA" (tous styles), "SONGO", "TIMBA".

 

Cuba est ainsi la seule terre Caribéenne, où TOUTES les danses, TOUTES les croyances, TOUS les rites, TOUTES les religions des Cabildos de nacion (peuples d’Afrique déportés) ont été soigneusement conservés (depuis l'an 1513) dans la résistance culturelle face aux colons et transmis aux générations successives durant 4 siècles d'esclavage.

Sans cette résistance culturelle des millions d'Africains déportés à Cuba, ou encore si ces africains avaient abandonnés l'essentiel leurs cultures et danses comme ce fut le cas aux USA et dans dans d'autres îles des Caraibes, il n'y aurait pas eu de transmission de chants, de rites, de rythmes, de danses, de croyances ou religions (les Orishas, la Santeria), et donc, il n'y aurait pas eu de SALSA (tous styles)  nul part telle qu'elle est.

 

Cuba est une mini-bibliothèque de l’Afrique culturelle bien conservée.

 

La PROBLÉMATIQUE FONDAMENTALE que j'ai découvert dans mes recherches durant une décennie, et laquelle problématique rend difficile voir périlleuse jusqu'à nos jours 21ième siècle, toutes tentatives de qualification des salsas et la Timba en danses latines (danses espagnoles ou provenant des peuples latins d'Europe), vient du fait que les cubains descendants des Cabildos de nacion (les africains déportés il y a 5 siècles à Cuba), revendiquent avec fierté haut et fort depuis 1930 jusqu'à nos jours 21ième siècle, dans leurs chansons et vidéos, l'origine africaine de leurs ancêtres déportés,  l'origine africaine des danses qui composent les salsas et la Timba, des dieux (les Orishas) qui accompagnent ces danses depuis 5 siècles, et enfin l'origine africaine  des instruments claves qui sont la colonne vertébrale de tous les styles de musiques salsas.

 

J'ai découvert dans mes recherches que c'est le caractère revendicatif et identitaire beaucoup plus présent dans la salsa cubaine que dans la salsa portoricaine et colombienne, qui est en partie à la base de la cacophonie depuis des décennies, parce que ce sont les danses "SON" (bases des salsas) et "RUMBA ou GUAGUANCO" qui sont toutes apparues à Cuba sous l'esclavage, qui sont depuis 1930 jusqu'à nos jours 21ième siècle, le coeur, le poumon, le cerveau et l'âme de toutes les danses dites "salsa" au monde.

La danse "SON MONTUNO"(SON + RUMBA ou GUAGUANCO) qui est l'âme de toutes les salsas au monde est apparue à Cuba en 1930 avant d'atteindre les USA, puis Porto-Rico, le Mexique, la Colombie, le Pérou, l'Europe ...

 

Beaucoup de danses connues et définies comme étant des danses américaines ou afro-américaines proviennent à l'origine des cultures des peuples d'Afrique déportés aux USA durant l'esclavage là-bas, mais, il n'y a pas de revendications identitaires martelée dans des musiques et vidéos, et vantant l'origine africaine de ces danses, du fait de la perte de l'essentiel des traditions et croyances africaines déportées. La dilution des cultures africaines dans celles des colons espagnols (Catholiques) ne s'est pas faite exactement de la même manière à Cuba que dans les autres îles des caraïbes, en Amérique latine et surtout aux USA (où les colons protestants n'ont point acceptés la création d'un seul Cabildos de nacion).

Dès lors, on ne peut, rationnellement, juger le cas cubain (une spécificité par excellence) à l'aune du cas des afro-américains par exemple.

Ce sont deux situations similaires mais pas égales ou identiques en tous points dans la mesure où il n' y avaient pas de communautés africaines dites "Cabildos de nacion" aux USA durant 4 siècles et demie d'esclavage là-bas, les africains devaient tout de suite s'accommoder au protestantisme et abandonner l'essentiel de leurs traditions. 

La résistance culturelle dans l'esclavage est le sparadrap du Capitaine Haddock qui colle à la peau de l'histoire de la salsa et de celle des danses qui la composent. C'est un fait historique et non une interprétation !

La salsa est la fille de la résistance culturelle africaine.

En effet, à Cuba, les Cabildos de nacion ont résisté pendant 4 siècles aux colons espagnols pour maintenir leurs croyances, religions, rites et danses qu'ils ont transmis à leurs descendances qui les perpétuent en évoquant avec fierté à travers des termes et expressions on ne peut plus explicite  : "Africa", "Mis ancestros"(mes ancêtres), "Rumba",

"Yo Rumba", "Guaguanco", "SON", "Congo", "Yoruba", "Carabalis", "Santeria", "Candela", "Regla de la Candela" ou "Regla de Ochas", "Ganga", Mandingos", "Mansa" (Roi en langue mandingue), "Mandé", "Mambo", "Pachanga", Charanga", "Guaracha, "lucumi", "Timba", "Mayimbe", "Palo Mayombe", "Orishas"(les dieux africains : Chango, Eleggua, Yemaya, Ochun, Babalu Ayé, Oggun, Obatala...).

Ces rythmes et croyances africaines ont résisté aux affres du temps et à la contenance esclavagiste qui imposait aux Cabildos de nacion, la pratique du Catholicisme et l'abandon des coutumes ancestrales d'Afrique.

Sans cette résistance culturelle africaine des Cabildos de nacion durant 4 siècles et demie à Cuba, il n'y aurait jamais eu nul part de Rumba africaine, de Guaguanco, de SON, de salsa (tous styles), de Timba, de Songo, de Mambo, des Orishas, des rites Palo Mayombé, de Mayimbé, de "Candela", de Pachanga, Charanga, de Guayira ...

Ainsi, comparaison, n'est pas toujours raison. 

 

En effet, de nos jours 21ième siècle (soit 5 siècles de conservation et d'hommages à l'héritage culturel africain), il est très difficile et voire impossible, de faire comprendre aux cubains descendants des Cabildos de nacion (d'où proviennent les dieux et reine immortels des salsas, du Mambo et la Timba), sous prétexte qu'il y a eu métissages (mariages, naissances ...) ou sous prétexte qu'il faut maintenant une culture homogène à Cuba, qu'ils doivent abandonner cet héritage reçu dans la douleur (l'esclavage historique) et la fierté de revendiquer l'ADN africain de leur culture.

L'homogénéité culturelle est-elle l' idéale ?

C'est une erreur profonde de reléguer les gens (les cubains) qui revendiquent, au rang de personnes qui veulent la division.

Derrière leurs revendications, il y a vraisemblablement leur soucis que leur héritage culturel ne disparaisse pas, et surtout leur soucis que l'histoire particulière de leurs ancêtres ne soient pas déformée ou falsifiée ou oubliée.

Il faut plutôt savoir les entendre et comprendre.

En effet, la pluralité culturelle est une richesse pour tous sur la planète, et  l'existence de la différence entre les cultures joue partout un rôle important. Aucune culture n'est parfaite, chaque culture a quelque chose de particulier qui n'existe pas dans les autres cultures. Toutes les cultures ont plus de ressemblances pour vivre ensemble mais elle doivent être différentes pour s'aimer ou avoir de l'intérêt mutuellement. S'il n'y a plus de différence ou si on ne peut plus faire de distinction, on se retrouve dans une culture homogène (monoculture).

Or, la monoculture n'est certes pas un mal mais elle enrichie moins le patrimoine culturel national.

Exemple : s'il n' y avait eu à Cuba que la culture des colons de jadis, il n'y aurait jamais eu de salsa nul part ! Il a fallu que les percussions, les croyances et les danses africaines rencontrent la guitare espagnole "TRES" à Cuba.

Pour comprendre la salsa (tous styles), et pour comprendre aussi les cubains, il faut regarder l'histoire GLOBALE de Cuba avec des lentilles cubaines et non avec celles de l'extérieure. 

Cuba est l'épicentre à partir d'où, tous les ingrédients indispensables, ont été propagé dans le reste du monde (USA, les autres îles des caraïbes, Amérique latine, Europe ...)

Et les cubains, sont très attachés à cette histoire dont on ne peut déchirer ni falsifier une seule page sans se retrouver dans l'impasse, dans la contradiction, dans des mensonges, dans des incohérences et pire encore, dans le Négationisme (nier l'esclavage).

Pour l'instant, et depuis 5 siècles, les musiciens cubains martèlent avec fierté que c'est l'Afrique noire qui est à la source de leur culture d'où proviennent selon eux, leurs ancêtres déportés (les Cabildos de nacion), les dieux africains (les Orishas), les instruments claves, la danse de couple "SON", (base des salsas), le Mambo, la Rumba, le Guaguanco, la Pachanga, la Charanga, le Cha-cha-cha, la Guahira  ...

Ils les définissent toujours ainsi.

Après dix ans de recherches profondes et de questionnements, je martèle dans mon texte global avec des preuves diverses et criantes y compris des sources crédibles et vérifiables à l'appui, que les faits historiques le confirment, que la thèse cubaine, à ce niveau, ne souffre d'aucun mensonge, d'aucune falsification. 

D'ailleurs, ma définition de la salsa cubaine après dix ans de recherches et de questionnements, est totalement en phase avec ce que martèlent les cubains depuis longtemps.

Elle est en phase avec ce que disaient les dieux et reine immortels des des salsas dans plusieurs de leurs chansons (salsa "SANTERIA").

Elle est aussi en phase avec la définition de l'expert cubain "Fernando ORTIZ", à propos de la danse de couple "SON" (base des salsas).

Avant de me lancer dans les recherches, j'avais passé plusieurs années à enseigner la salsa cubaine en la définissant auprès de mes élèves comme étant une danse latine et je ne comprenais point qu'on puisse me parler de l'Afrique dans cette histoire.

Je n'ai fait que découvrir et confirmer, après une décennie de recherches, de questionnements, de remises en cause de mes propres certitudes et celles de beaucoup de grands auteurs, suivi de de re-re-revérifications, ce que les cubains martèlent depuis longtemps.  

Dans beaucoup d'écrits consultés et analysés, certains auteurs, et pas des moindres, ont expliqué le cas cubain derrière le prisme du cas des USA sous l'esclavage, c'est-à-dire, regarder et analyser le cas particulier de cubain avec des lentilles des USA.

Or, ce sont deux contextes similaires mais pas identiques.

L'illustration que le cas cubain (une spécificité) diffère par exemple de celui des USA 

Le Gospel est né en 1612 (17ième siècle) dans les champs de coton au USA pendant l'esclavage. C'est un style où les noirs expriment leur tristesse et déboires contre l’esclavage. C'est ça le sens du Gospel qui est aussi le même que celui des SONS PRIMITIFS nés à Cuba.

 

C’est ce Gospel qui avait donné naissance au Blues (chants et cris de tristesse, de mélancolie) au cours des années 1800 sur les bords du fleuve MISSISSIPI non loin des champs où travaillaient les africains.

 

En 1739 (18ième siècle), suite à l’interdiction de jouer les tambours, les africains accompagnaient le Gospel avec des rythmes en frappant le sol avec leurs pieds. Ainsi, de cette interdiction des tambours, étaient nées les claquettes américaines qui étaient réapparues deux siècles plus tard aux USA pour s'appeler "danses SWING".

 

Le Gospel avait ensuite été fusionné avec les chants religieux des noirs (Negro spirituals), ainsi que les work songs (chants de travail des africains dans les plantations de coton aux USA) et le Blues, pour donner naissance au Jazz à la Nouvelle Orleans.

 

Ce Jazz avait été intégré plus tard dans la Salsa à New York par les portoricains de la FANIA, au 20ième siècle.

Voilà pourquoi, les musiciens et compositeurs de tous les styles de Salsas au monde utilisent depuis, l'instrumentalisation hérité du Jazz des afro-américains. C'est aussi à cause du Jazz, qu'on avait attribué à la musique SALSA de New York, le nom de "LATIN JAZZ" avant de lui retirer ce nom parce que les cubains, en particuliers les producteurs cubains de disques à Cuba, avaient à l'époque refusé et rejeté l'idée que leurs danses (SON, RUMBA, GUAGUANCO, MAMBO, SON MONTUNO, PACHANGA, CHA-CHA-CHA ...) soient rassemblées et baptisées "LATIN JAZZ". Les producteurs cubains exigeaient toujours que ces danses apparues sous l'esclavage à Cuba, soient accompagnées uniquement par des instruments 100% d'inspiration cubaine. Ils rejetaient la culture et les instruments de musique des USA.

  

A partir de danses apparues sous l’esclavage aux USA dans les plantations de coton, les noirs américains avaient créé dans les rues, plusieurs danses dans les années 1920, qu’ils avaient nommés "danses SWING" telles que le Lindy Hop, le Balboa, les Claquettes, le Charleston (avec Joséphine Baker), le Bebop, le West-coast-swing, le Boogie woogie ou encore le jazz roots qui est une forme plus rapide et rythmée du blues créé par les pianistes afro-américains dans des campements d'ouvriers au Sud des USA.  

 

Exemple : Le Lindy hop utilise les mouvements improvisés des danses africaines comme breakaway, round-the-back, jig-walk, shine steps.

 

Dans chacune de ces danses SWING, il y a beaucoup de "pas spéciaux" que les noirs américains appellaient "Shines" (jeux de jambes rapides et complexes).

 

Beaucoup de ces "Shines" avaient été intégrés en 1970 dans les trois principaux styles de salsa (portoricaine, colombienne, cubaine).

 

Les musiciens noirs américains avaient crée dans les années 1940, le "Rythm and Blues" qui est composé de Gospel, Blues et Jazz électrique. La fusion de ce "Rythm and Blues" avec le Lindy Hop, le Jazz ainsi que le Boogie woogie fut à la base de ce qu'on a appelé 

"le Rock" à MEMPHIS.

 

A la fin des années 50, le Gospel avait été fusionné avec le "Rytm and Blues" pour donner naissance à la musique SOUL (qui signifie "Âme" en Anglais).

Dès lors, des milliers d’artiste afro-américains et Européens s'étaient lancés dans la SOUL (Ray Charles, Marvin Gaye, Stevie Wonder, Barry White, Aretha Franklin, James Brown, Elton John, Franck Sinatra, The Jackson Five, Prince, Lionel Richie, Michael Jackson, Tina Turner …).

 

Mais, à la différence des descendants de Cabildos de nacion à Cuba, les afro-américains (descendants d’africains déportés aux USA) n’ont pas composés des musiques et vidéos avec des paroles ou expressions revendicatives et identitaires sur l’origine africaine du Blues, du Jazz, du Lindy Hop, le Balboa, les Claquettes, le Charleston (avec Joséphine Baker), le Bebop, le West-coast-swing, le Boogie woogie ou encore le jazz roots, le Rytm-and-blues, même si tout le monde sait pertinemment que ces danses et musiques proviennent des noirs.

Encore fallait-il que la LOI des colons anglais tolère en Amérique, ce communautarisme africain (Cabildos de nacion) et que plusieurs siècles après, la LOI et la culture des USA acceptent ou tolère, au regard de l'histoire sensible et globale du pays, qu'il y ait des revendications culturelles et permanentes d'artistes mettant en l'honneur l'Afrique.

Aux USA, il n'y avait pas eu la constitution de "Cabildos de nacion", contrairement à Cuba où les cultures africaines ont été conservées et transmises de génération en génération avec fierté et revendications.

Les africains déportés aux USA, devaient tout de suite se convertir au Protestantisme des colons anglais et abandonner l'essentiel de leurs cultures sous peine de mort. Ainsi, les africains déportés aux USA

n' avaient pas pu développer une résistance culturelle (coutumes, rites) et religieuse.

Or, dans la culture africaine, le carburant des danses, étaient les religions et coutumes africaines.

En effet, les colons Protestants (les anglais) pour qui Dieu est "UN" et ne peut être multiple, rejetaient à la fois :

- la trinité du Catholicisme

- la pluralité des dieux africains

- le communautarisme africain (Cabildos de nacion) dans lequel se pratiquait les croyances africaines.

A Cuba, les colons catholiques (les espagnols) imposaient le Catholicisme (la trinité) et rejetaient à la fois :

- le protestantisme

- la pluralité des dieux africains

 

Mais, à Cuba, malgré l'installation de l'inquisition (tribunal inquisitoire colonial) dès le départ (au 16ième siècle), la résistance culturelle et religieuse des africains déportés à partir de 1513 a été permanente et dès 1568, ils s'étaient constitués en "Cabildos de nacion" (des communautés africaines multi-ethniques).

Le terme "CANDELA" employés par les artistes dans beaucoup de chansons salsa, Rumba, Mambo, Pachanga ... provient de cette résistance historique encrée dans la mémoire collective cubaine.

C'est au sein de ces communautés africaines confinées dans les campagnes reculées à Cuba, que sont apparues, sous l'esclavage,  la Rumba, le Guaguanco, la Columbia, la danse de couple SON (base des salsas), le Mambo et le Cha-cha-cha lors de leurs carnavals religieux (Danzon), la Pachanga lors de leur carnaval religieux "Conga".

Ces danses ne sont arrivées progressivement à La Havane qui abritait la haute société, que quelques décennies après l'abolition de l'esclavage en 1886.

Dès 1930, ces danses accompagnées de croyances africaines ont commencé à arriver à New York grâce à l'émigration des cubains en quête d'avenir meilleur.

Beaucoup de portoricains ont ensuite émigré aux USA (en particulier, à New York) à partir de 1950.

Ils se sont emparés de ces danses venues de Cuba, d'abord au mythique club le "PALLADIUM", puis au sein de l'orchestre "FANIA" qui est devenu ensuite une maison de disques qui a popularisé ces danses.

Je précise que pour le cas cubain, ce n'est pas l' Afrique, ni moi ni personne qui dit ou incite de revendiquer mais les descendants des Cabildos de nacion qui veulent garder en eux une part de cette Afrique comme une part de leurs ancêtres déportés, en se disant peut-être que la pluralité culturelle est une richesse pour eux et pour tous.

D’où l’intérêt de la problématique de mon texte. 

Donc, c'est la cacophonie interminable et surtout les revendications permanentes des cubains qui m'ont poussés à faire des recherches profondes pour comprendre le comment et pourquoi.

 

À L'ORIGINE DE LA CACOPHONIE DANS L'HISTOIRE

DE LA GALAXIE SALSA, DES MENSONGES PHARAONIQUES ET DES NON-DITS

 

 

L'HISTOIRE DE LA SALSA (TOUS STYLES) Y COMPRIS DE LA TIMBA, EST INFECTÉE DEPUIS BELLE LURETTE PAR UNE ENDÉMIE DE MENSONGES QUI, À LEURS TOURS, ONT ENGENDRÉS UNE VÉRITABLE CACOPHONIE QUI PERDURE ENTRE DES ÉCOLES DE DANSES, ENTRE DES PROFESSEURS DE DANSE, ENTRE DES DANSEURS, ENTRE DES ÉCRITS D'AUTEURS D'HORIZONS DIFFÉRENTS ET AUSSI SUR INTERNET.

AUTREMENT DIT, DANS L'HISTOIRE DES DANSES QUI ONT ENGENDRÉ LES SALSAS, ON A CUMULÉ PENDANT PLUSIEURS DÉCENNIES, DES TONNES DE NON-DITS QUI, À LEUR TOUR, ONT ENGENDRÉ AU SEIN DE LA SOCIÉTÉ CUBAINE, LE RÉVEIL DE SOUFFRANCES SILENCIEUSES HÉRITÉES DES CABILDOS DE NACION.

CES MENSONGES ET NON-DITS NE PROVIENNENT NI DES CUBAINS, NI D'EXPERTS ET ÉCRIVAINS CUBAINS, NI DES TEXTES DE LOIS CUBAINES.

D'OÙ LES MULTIPLES MUSIQUES ET VIDÉOS DE REVENDICATIONS PROVENANT DES CUBAINS.

DÈS LORS, IL FAUT DIRE LES CHOSES TELLES QU'ELLES ONT ÉTÉ AFIN DE PERMETTRE À CEUX QUI REVENDIQUENT, DE TOURNER LA PAGE ET PASSER À AUTRE CHOSE. C'EST CERTAINEMENT LES NON-DITS ET LES MENSONGES QUI LES EMPÊCHENT DE FAIRE LE DEUIL D'UN PASSÉ QUI NE SEMBLE PAS TOTALEMENT PASSÉ.

L'HISTOIRE DE LA SALSA EST UNE HISTOIRE COMMUNE QUI DÉPASSE LES FRONTIÈRES DE CUBA.

ELLE EST D'ABORD L'HISTOIRE DE L'AFRIQUE NOIRE ET LE MONDE AVANT D'ÊTRE CELLE DE CUBA.

ELLE EST AUSSI L'HISTOIRE DE LA DÉPORTATION, DE L'ESCLAVAGE, DU CAPITALISME, DE LA MANNE SUCRIÈRE DE L'EUROPE QUI A PERMIS AUX EUROPÉENS DE S'ENRICHIR ET SE CONSTRUIRE. 

AIDER CUBA À VULGARISER SA CULTURE EST UNE CHOSE À LAQUELLE J'AI SOUSCRIS. 

MAIS, QUANT À FALSIFIER L' HISTOIRE DE LA SALSA ET CELLE DES DANSES QUI LA COMPOSENT, POUR FAIRE CROIRE AU MONDE CE QUI N'A JAMAIS ÉTÉ, ET LE FORFAIT QUI CONSISTE À LA DÉFINIR COMME ÉTANT UNE DANSE LATINE, JE M'INSCRIS EN FAUX, DANS LA MESURE OÙ ADOPTER DES INCANTATIONS SORTIES DU BUREAU DES LÉGENDES, REVIENT POUR MOI, À ME MURER DANS LA SURDITÉ ET CÉCITÉ VOLONTAIRE FACE AUX FAITS PASSÉS ET PRÉSENTS QUI SE RECOUPENT.

D'OÙ CETTE QUESTION PERTINENTE

FAUT-IL SE RÉSOUDRE À TOURNER ÉTERNELLEMENT EN ROND DANS UN VÉRITABLE LABYRINTHE "D'AXIOMES" SANS JAMAIS TROUVER LE BOUT DU TUNEL, OU SE DONNER LES MOYENS DE CHERCHER, D'ÉTUDIER LES FAITS HISTORIQUES ET PRÉSENTS, LES SOUMETTRE À UNE BATTERIE DE QUESTIONNEMENTS, DE REMISES EN CAUSE DES CERTITUDES, DE VÉRIFICATIONS, POUR COMPRENDRE LE COMMENT ET POURQUOI DES CHOSES,  TROUVER DES PREUVES DIVERSES (SOURCES VÉRIFIABLES)  ET ENSUITE LES PARTAGER POUR SONNER LE GLA DES INCANTATIONS DE TOUS BORDS ?

ON PEUT MENTIR À TOUTE LA PLANÈTE PENDANT LONGTEMPS POUR DES RAISONS COMMERCIALES OU POLITIQUES ...

MAIS, ON NE POURA PAS MENTIR ÉTERNELLEMENT À TOUTE CETTE PLANÈTE. 

SI ON CHANGE LES CONTEXTES HISTORIQUES, LES FAITS PERDENT LEURS SENS.

EN EFFET, L'ESCLAVAGE N'EST PAS REJOUISSANT. MAIS, IL EST À LA FOIS LE "TÉMOIGNE OCULAIRE" ET LE CONTEXTE DANS LEQUEL SONT APPARUES LES DANSES QUI SONT À L'ORIGINE DES SALSAS !

AINSI, SI ON FALSIFIE L'HISTOIRE DES DANSES QUI COMPOSENT LES SALSAS, ON EST OBLIGÉ DE FALSIFIER L'HISTOIRE DES PEUPLES AFRICAINS DÉPORTÉS QUI EN SONT LES AUTEURS.

L'UNE NE PEUT EXISTER SANS L'AUTRE.

EN OUTRE, L'HISTOIRE DE CES PEUPLES DÉBUTE EN AFRIQUE ET ELLE CONTINUE PARTOUT OÙ ILS AVAIENT ÉTÉ DÉPORTÉS.

ÉGALEMENT, L'HISTOIRE DE LEURS DESCENDANCES NE DÉBUTE PAS LÀ OÙ LEURS GRANDS PARENTS FURENT DÉPORTÉS, MAIS EN AFRIQUE.

D'OÙ, L'IMPORTANCE DE SAVOIR TOUT SIMPLEMENT D'OÙ ON VIENT.

SI ON NE SAIT PAS D'OÙ ON VIENT, ON NE SAURA JAMAIS QUI ON EST, NI OÙ ON VA.

 

 

 

L' ÈRE D'UN NOUVEAU PARADYGME A SONNÉ

 

 

SORTIR DE LA CACOPHONIE AMBIANTE BASÉE SUR DES INCANTATIONS ET NON SUR DES FAITS VÉRIFIABLES PAR TOUS À TRAVERS DES SOURCES

 

LES CONTESTATIONS QUI SE MATÉRIALISENT SOUVENT, À TRAVERS LA MUSIQUE ET LES VIDÉOS, PAR DES REVENDICATIONS DES ORIGINES AFRICAINES DES DANSES QUI COMPOSENT LES SALSAS, EXISTENT AUSSI DEPUIS BELLE LURETTE AU SEIN MÊME DE LA SOCIÉTÉ CUBAINE.

HORS DE CUBA (EN EUROPE, EN ASIE, EN AFRIQUE, AUX USA), CETTE CONTESTATION TOUJOURS D'ACTUALITÉ (JUSQU'À NOS JOURS 2020), SE MATÉRIALISE PAR UNE VÉRITABLE CACOPHONIE ENTRE PROFESSEURS, ENTRE DES ÉCOLES DE DANSES, ENTRE DES DANSEURS/DANSEUSES, SUR QUATRE POINTS FONDAMENTALEMENT :

-1) LA DÉFINITION DE LA SALSA (LA SALSA EST-ELLE UNE DANSE LATINE ?)

2) LES ORIGINES DE LA SALSA (D'OÙ VIENNENT LES DANSES QUI COMPOSENT LES SALSAS ?)

3) LE SENS DES DANSES QUI COMPOSENT LES SALSAS (QU'ELLE EST LA SIGNIFICATION DE CHAQUE DANSE INCLUE DANS LES SALSAS ?) 

4) QUELS SONT LES PEUPLES OU CULTURES QUI SONT À L'ORIGINE DE CES DANSES ET DANS QUELS CONTEXTES , QUELLES DATES ?

ET CHACUN DE SON CÔTÉ, CROIT DUR COMME FER, À CE QU'IL PENSE ÊTRE LA VÉRITÉ FACE AUX INNOMBRABLES CONTRADICTIONS ET INCOHÉRENCES QUI FONT LÉGION DANS BEAUCOUP D'ÉCRITS (LIVRES ET INTERNET) SUR L'HISTOIRE DE LA SALSA.

LE PIRE DANS TOUT ÇÀ, EST QUE PERSONNE N'A FAIT DES RECHERCHES PROFONDES POUR DÉCOUVRIR CE QUI S'EST RÉELLEMENT PASSÉ ET APPORTER LA PREUVE CONCRÈTE ET VÉRIFIABLE DE CE QU'IL DIT, DE CE QU'IL PENSE ET DE CE QU'IL FAIT CROIRE À D'AUTRE PERSONNES.

EN TOUTE SINCÉRITÉ, MÊME MOI DJIBS, JE N'AVAIS PAS LES PREUVES CONCRÈTES ET VÉRIFIABLES DE CE QUE J'AVANÇAIS NI DE CE QUE JE FAISAIS CROIRE À BEAUCOUP DE MES ÉLÈVES, QUANT À SAVOIR COMMENT ON EN EST ARRIVÉ À LA SALSA. 

JE PRENAIS POUR ARGENT COMPTANT, DES IDÉES REÇUES QUI FOISONNAIENT PARTOUT.

DÈS LORS, J'ALIMENTAIS MOI-AUSSI, COMME BEAUCOUP DE PROFESSEURS ET D'ÉCOLES DE DANSES, CETTE CACOPHONIE INTERMINABLE.

J'AI FINI PAR PRENDRE LA DÉCISION DE FAIRE DES RECHERCHES.

EN EFFET, POUR MOI, EN TANT QUE PROFESSEUR DE SALSA CUBAINE DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES, CETTE SITUATION N'AVAIT QUE TROP DURÉE.

POUR Y ARRIVER, J'AI DÛ METTRE ENTRE PARENTHÈSE, MA PASSION D'ENSEIGNER CETTE DANSE POUR CONSACRER DIX ANS À LA RECHERCHE ET AUX QUESTIONNEMENTS SUR LES ORIGINES DE LA SALSA ET LE SENS DE CHAQUE DANSE QUI LA COMPOSE.

CE N'EST QU'APRÈS, QUE J'AIE RECOMMENCÉ À ENSEIGNER.

 

MISE EN GARDE AVANT LECTURE

 

 

LE BUT DU TEXTE N'EST POINT DE FAIRE COMPRENDRE QUE LA SALSA OU ENCORE LES DESCENDANTS D'AFRICAINS DÉPORTÉS AUX ANTILLES DOIVENT RETOURNER EN AFRIQUE.

CE N'EST PAS NON PLUS DE FAIRE COMPRENDRE QUE LES DANSES QUI COMPOSENT LES SALSAS SONT RÉSERVÉES AUX PEUPLES D'AFRIQUE.

LE SUJET ICI, CONCERNE FONDAMENTALEMENT LES QUESTIONS SUIVANTES :

-1) LA DÉFINITION DE LA SALSA (LA SALSA EST-ELLE UNE DANSE LATINE ?)

2) LES ORIGINES DE LA SALSA (D'OÙ VIENNENT LES DANSES QUI COMPOSENT LES SALSAS ?)

3) LE SENS DES DANSES QUI COMPOSENT LES SALSAS (QU'ELLE EST LA SIGNIFICATION DE CHAQUE DANSE INCLUE DANS LES SALSAS ?) 

4) QUELS SONT LES PEUPLES OU CULTURES QUI SONT À L'ORIGINE DE CES DANSES ET DANS QUELS CONTEXTES , QUELLES DATES ?

LE REFOULEMENT DE LA VRAIE HISTOIRE DES SALSAS, EST DÛ À DEUX FAITS HISTORIQUES MAJEURS

 

 

L'HISTOIRE DE LA SALSA TELLE QU'ELLE AVAIT ÉTÉ RACONTÉ, EST GANGRÉNÉE JUSQU'AU OS, PAR DES POSTULATS, STRICTEMENT EMPIRIQUE

LA VRAIE HISTOIRE DES SALSAS, DU MAMBO, DE LA RUMBA, DU SON,  DU GUAGUANCO, DE LA PACHANGA, DU CHA-CHA-CHA, DU SONGO, DE LA TIMBA, EST UNE ET INDIVISIBLE.

LAQUELLE VRAIE HISTOIRE EST REFOULÉE, CACHÉE DEPUIS BELLE LURETTE À CAUSE DE DEUX FAITS HISTORIQUES MAJEURS :

1) - L'EXTERMINATION OU LE GÉNOCIDE DES PREMIERS HABITANTS DE CUBA ET DES AUTRES ÎLES DES CARAIBES (LES AMÉRINDIENS OU INDIENS TAÎNOS ET ARAWAK) AU 16ième SIÈCLE (ANNÉES 1500) PAR LES COLONS ESPAGNOLS.

Pour comprendre comment on en est arrivé à la disparition de centaines de milliers d'Amérindiens qui peuplaient les Antilles et Caraïbes au 16ième siècle (années 1500), je vous invite à lire au moins un des centaines de documents consultés :

                    "Tainos peuple d'amour" de bernard michaut

Après ce génocide historique à grande échelle, les colons espagnols étaient obligés de re-peupler les Antilles, lesCaraibes pour assurer les travaux champêtres (la canne à sucre, le café ...). Cette nouvelle main d'oeuvre gratuite a été arraché à l'Afrique.

2) - LA DÉPORTATION FORCÉE ET LA RÉDUCTION, À CUBA, DES MILLIONS D'AFRICAINS (NOIRS) PENDANT 4 SIÈCLES EN L'ESCLAVAGE DURANT LEQUEL SONT APPARUES LES CROYANCES , LES RYTHMES, LES DANSES AFRICAINES QUI ONT PLUS TARD ENGENDRÉES LE SON, LA RUMBA, LE GUAGUANCO, LE MAMBO, LES SALSAS (TOUS LES TROIS STYLES), PACHANGA, CHA-CHA-CHA, LE SONGO, LA TIMBA.

Pour comprendre comment la manne sucrière de l'Europe (plantations de sucre "AZUCAR")  a conduit les colons à re-peupler les Antilles  par le biais du commerce triangulaire (déportation de 50 000 0000 d'Africains), je vous invite à lire au moins un des centaines de documents consultés :

  Documentaire de Daniel CATTIER, Juan GÉLAS, Fanny GLISSANT

  Document parrainé par L' ONU et L'UNESCO.

                          

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SAVOIR DÉFINIR LA SALSA EN QUELQUES LIGNES OU SAVOIR LA DANSER OU SAVOIR L'ENSEIGNER EXCELLEMMENT, EST UNE CHOSE.

MAIS, SAVOIR CE QU'EST LA SALSA, SA SIGNIFICATION, SA VRAIE HISTOIRE POUR LA COMPRENDRE, EST UNE AUTRE PAIRE DE MANCHE. 

ON A PAS BESOIN DE FALSIFIER L'HISTOIRE DE LA SALSA POUR LA FAIRE AIMER OU LA RENDRE POPULAIRE. ELLE EST POPULAIRE.

ON A PRÉFÉRÉ CACHER PENDANT DÉCENNIES, DES PANS ENTIERS DE VÉRITÉS HISTORIQUES SUR LA SALSA, POUR DES RAISONS COMMERCIALES ET POLITIQUES. CE QUI EST UNE DÉMARCHE QUI PEUT SE COMPRENDRE AU REGARD DE L'HISTOIRE PARTICULIÈRE DE CUBA.

SAUF QUE CETTE DÉMARCHE A ENGENDRÉ PAR LA SUITE, DES REVENDICATIONS CUBAINES PERMANENTES QUI RESSUSCITENT CES VÉRITÉS REFOULÉES.

IL FAUT PRENDRE LA SALSA (Y COMPRIS LA TIMBA) TELLE QU'ELLE EST AVEC SON HISTOIRE SANS LAQUELLE, ON NE PEUT NI LA COMPRENDRE, NI SAISIR SON SENS, NI SAISIR LE SENS  DES TERMES ET EXPRESSIONS EMPLOYÉS PAR LES ARTISTES. LESQUELS TERMES ET EXPRESSIONS SONT UNE REVISITE PERMANENTE DE L'HISTOIRE REFOULÉE DE LA SALSA.

 

L'IDÉAL, ME SEMBLE T-IL, SERAIT DE L'AIMER TELLE QU'ELLE EST AVEC SON HISTOIRE, ET NON COMME CERTAINS AURAIENT BIEN VOULU QU'ELLE AIT UN PASSÉ (FICTIF ET RÊVÉ) QUI N'EST POINT LE SIEN.

LEQUEL PASSÉ "RÊVÉ" NE RIME NI AVEC LES FAITS HISTORIQUES NI AVEC LES FAITS DU PRÉSENT DE LA SALSA, DU MAMBO ET LA TIMBA. 

TOUTES LES CULTURES SONT  APPELÉES À VIVRE ENSEMBLE.

 

TOUTES LES CULTURES ONT PLUS DE RESSEMBLANCES QUE DE DIFFÉRENCES.

MAIS CHAQUE CULTURE POSSÈDE DES PARTICULARITÉS, DES SPÉCIFICITÉS QUI LUI SONT PROPRES ET QUI PERMETTENT DE LA DISTINGUER, DE L'IDENTIFIER DANS LA MÊLÉE MÊME APRÈS DES MILLÉNAIRES, ET LA DÉFINIR. 

LES PERSONNES DÉPORTÉES ET LEURS DESCENDANCES ONT ÉTÉ "DILUÉES" DANS LES POPULATIONS RENCONTRÉES (MARIAGE, METISSAGE, LA LANGUE ...).

LES DESCENDANTS PORTENT LA NATIONALITÉ DU LIEU DE NAISSANCE, C'EST UN FAIT INDISCUTABLE ET CE N'EST PAS LE SUJET ICI.

MAIS, LES CARACTÉRISTIQUES ET SPÉCIFICITÉS CULTURELLES (RITES, CROYANCES, RYTHMES DES ORISHAS) PROPRES À L'AFRIQUE N'ONT PAS ÉTÉ, DEPUIS 1513, DÉTACHÉES DES DANSES DES PEUPLES DÉPORTÉES ET LEURS DESCENDANCES MALGRÉ LES APPORTS D'AUTRES CULTURES.

CE SONT TOUJOURS CES MÊMES SPÉCIFICITÉS CULTURELLES QUI GOUVERNENT LES RYTHMES DES DANSES QUI COMPOSENT LES SALSAS.

D'OÙ LA DIFFICULTÉ À QUALIFIER CES DANSES DE DANSES LATINES. 

MIEUX ENCORE, CE SONT LES DESCENDANTS DES PEUPLES DÉPORTÉS À CUBA QUI REVENDIQUENT DEPUIS DES DÉCENNIES, DANS LEURS CHANSONS ET VIDÉOS, L'ORIGINE AFRICAINE DE LEURS ANCÊTRES AINSI QUE DES DANSES ET LEURS ORISHAS QUI COMPOSENT LES SALSAS (TOUS STYLES) ET LA TIMBA.

 

 

IL FAUT SAVOIR LES ENTENDRE

DANS LA MESURE OÙ LES FAITS HISTORIQUES ET PRÉSENTS QUI SE RECOUPENT CONFIRMENT LA THÈSE CUBAINE

 

(VOIR CI-DESSOUS, DEUX VIDÉOS CUBAINES DU 21IÈME SIÈCLE,

EN GUISE D'ILLUSTRATION)

 

LE TERME " SALSA" EST UNE VITRINE QUI CACHE L'HISTOIRE DES DANSES QUI LA COMPOSENT.

QUAND ON RENTRE DANS L'ARRIÈRE BOUTIQUE DE CETTE VITRINE, ON TROUVE L'AFRIQUE NOIRE DANS TOUS SES ÉTATS (DANSES, CROYANCES, RITES) SOUS L'ESCLAVAGE À CUBA, EN COLOMBIE, AUX USA.

LES DANSES QUI COMPOSENT TOUS LES STYLES DE SALSAS ET LA TIMBA AINSI QUE LES CROYANCES QUI LES ACCOMPAGNENT, VIENNENT D'AFRIQUE NOIRE PAR LE BIAIS DE LA DÉPORTATION.

ELLES SONT TOUTES APPARUES SOUS L'ESCLAVAGE DANS LES COMMUNAUTÉS AFRICAINES DÉPORTÉES ET CONFINÉES DANS LES CAMPAGNES RECULÉES SUR L'ÎLE DE "JUANA"(L'ACTUELLE CUBA).

A CUBA, POUR DANSER LA RUMBA ET LE SON ET CHANTER LES ORICHAS CHANGO, OCHUN, YEMAYA, ELEGGUA, BABALU AYÉ, OBATALA, ODUDUA ... DANS LES RARES MOMENTS DE LIBERTÉ, LES AFRICAINS DÉPORTÉS SE RASSEMBLAIENT EN PLUSIEURS CENTAINES DE GROUPES ETHNIQUES DEPUIS 1568 DANS DES COMMUNAUTÉS À CARACTÈRE CULTUREL ET RELIGIEUX DÉNOMMÉES "LES CABILDOS DE NACION".

LES CABILDOS "LUCUMI" (OU YORUBA), LES CONGO ET ANGOLA, LES MANDINGOS DE GUINÉE Y COMPRIS LES FOULAS, LES ARARAS DU BENIN ET LES CARABALIS DU NIGÉRIA SONT LES PLUS CONNUS À CUBA.

CES CABILDOS DE NACION ONT ÉTÉ RECONNUS DEPUIS TRÈS LONGTEMPS PAR CUBA COMME ÉTANT LE PATRIMOINE IMMATÉRIEL DE L'ÎLE. MIEUX ENCORE, AUCUN TEXTE DE LOIS CUBAINES N'A CONTESTÉ L'ORIGINE AFRICAINE DES CABILDOS DE NACION ET LEURS DANSES ET ORISHAS ET LES INSTRUMENTS CLAVES.

LES DANSES QUI COMPOSENT LES SALSAS SONT INDISSOCIABLES DES CROYANCES AFRICAINES. 

C'EST L'UNE DES MULTIPLES RAISONS POUR LESQU'ELLES ON NE PEUT PAS USURPER LEUR IDENTITÉ AFRICAINE SANS SE FAIRE DÉMASQUER TÔT OU TARD.

LE FAIT DE RASSEMBLER CES DANSES ET LES REBAPTISER EN "SALSA", QUATRE SIÈCLES ET DEMIE APRÈS, N'EFFACERA JAMAIS L'EMPREINTE AFRICAINE QU'ELLES PORTENT JUSQU'À NOS JOURS À TRAVERS LA SANTERIA (RELIGION YORUBA), LES RYTHMES DES ORISHAS (CHANGO, YEMAYA, ELEGGUA, YEGGUA, OGGUN, OCHUN, BABALU AYÉ, OBATALA, OBBA, OKO, OYA, ORULA, OCHOSI, ODUDUA, AGAYU), ET LES RITES PALO MAYOMBE, PALO MAYIMBE DU CONGO.

CES ORISHAS (DIEUX AFRICAINS) REPRESENTENT CUBA ET L'AFRIQUE PAR EXCELLENCE D'OÙ ILS PROVIENNENT. 

L'AFRIQUE EST LA MÈRE ET CUBA EST SA FILLE SUR LE PLAN DES MUSIQUES, DES DANSES, DES CROYANCES (ORISHAS).

LES DANSES AFRICAINES SONT INDISSOCIABLES DE L'HISTOIRE DES DESCENDANTS DES PEUPLES AFRICAINS DÉPORTÉS. C'EST LA RAISON POUR LAQUELLE, LES CUBAINS REVENDIQUENT ET RAPPELLENT SANS CESSE LES ORIGINES AFRICAINES DES DANSES QUI COMPOSENT LES SALSAS ET LA TIMBA.

ILS REVENDIQUENT ÉGALEMENT DANS L'UNE DES DEUX VIDÉOS, L'ORIGINE AFRICAINE DES CABILDOS DE NACION ET AUSSI DES INSTRUMENTS CLAVES.

       Ce que révèle cette vidéo cubaine est l'une des preuves criantes sur tout ce que j'ai affirmé dans mon texte à propos de l'origine de la musique cubaine qui a ensuite été à la base de la création de toutes les autres musiques salsas.

 

Dès lors, on peut se demander si la source des revendications cubaines sur l'origine africaine des danses concernées ne se trouve pas la cacophonie planétaire et les affirmations mensongères sur des pans entiers de l'histoire ou sur la définition de ces danses ou musiques? 

Ci-dessous, une des multiples formes de revendications des origines africaines de danses (RUMBA et GUAGUANCO) et les croyances (Orishas) sans lesquelles, il n'y a pas de salsa (tous styles) ni de Timba nul part au monde.

 

LES DANSES RUMBA ET GUAGUACO AINSI QUE LES RYTHMES DES DIEUX AFRICAINS (CHANGO, OCHUN, YEMAYA, ELEGGUA, BABALU AYÉ ...) SONT INCLUES DEPUIS 1930 JUSQU'À NOS JOURS 2020, DANS TOUTES LES DANSES AFRICAINES RASSEMBLÉES ET BAPTISÉES PLUS TARD EN "SALSA" (DÈS LES ANNÉES 60) ET "TIMBA" (DÈS LES ANNÉES 79-80).

DÈS LORS, IL EST IMPOSSIBLE D'EFFACER L'EMPREINTE DIGITALE AFRICAINE SUR CES DANSES.

 

NOYER LA VRAIE ORIGINE DE CES DANSES EN LES ATTRIBUANT UNE ORIGINE OUTRE QUE L'AFRIQUE, REVIENT À NIER L'HISTOIRE DES PEUPLES AFRICAINS DÉPORTÉS QUI LES ONT CRÉÉ DANS UN CONTEXTE PRÉCIS (L'ESCLAVAGE).

IL EST IMPOSSIBLE DE RÉÉCRIRE L'HISTOIRE EN DÉCHIRANT DES PAGES ENTIÈRES ET QUE CELA TIENNE ÉTERNELLEMENT, SANS QUE DES CONTRADICTIONS, DES INCOHÉRENCES, DES REVENDICATIONS NE SURGISSENT TÔT OU TARD À LA MESSE.

 

ADOPTER LA SALSA AVEC SON HISTOIRE, C'EST AUSSI RESPECTER LA MÉMOIRE ET L'HISTOIRE DES PEUPLES D'AFRIQUE DÉPORTÉS (À CUBA) QUI EN SONT LES PIONNIERS, LES AUTEURS DES ÉLÉMENTS QUI SONT RESTÉS INDISPENSABLES JUSQU'À NOS JOURS 2020.

EXEMPLE : LA DANSE DE COUPLE "SON" (BASE DES SALSAS, APPARUE DÈS L'AN 1750 SOUS L'ESCLAVAGE) CONSTITUE À ELLE SEULE, 90% DE TOUS LES SALSAS AU MONDE JUSQU'À NOS JOURS 2020, SANS COMPTER LA RUMBA, LE MAMBO, LE CHA-CHA-CHA, LA PACHANGA ...

LE "SON" EST LE "GRAAL" SANS LE LEQUEL, IL N'Y A PAS DE SALSA POSSIBLE.

OR, PERSONNE N'A PU TROUVER UNE DANSE DE COUPLE QUI PUISSE REMPLACER LE "SON" DANS LES SALSAS ET LA TIMBA.

LA RUMBA ET LE GUAGUANCO (QUI PROVIENNENT DES DANSES CONGOLAISES "MAKUTA", "YUKA" ET "GARABATO"), TOUS APPARUS SOUS L'ESCLAVAGE À CUBA, IL Y A PLUS DE 4 SIÈCLES, N'ONT TOUJOURS PAS DE REMPLAÇANTS EN 2020 DANS LES SALSAS.

ALORS, POURQUOI VOULOIR TROUVER ET ÉCRIRE UNE HISTOIRE REMPLAÇANTE DE CELLE DU "SON" ET SES DÉRIVÉS (RUMBA, MAMBO, CHA-CHA-CHA, PACHANGA ...) ?

TOUS CES FAISCEAUX D'INDICES SONT, ON NE PLEUT PLUS EXPLICITE.

LA NATIONALITÉ D'UN PAYS ATTRIBUÉE APRÈS À CES DANSES N'EFFACE JAMAIS LEUR ORIGINE ET NE PEUT LA REMPLACER.

LA NATIONALITÉ COMPLÈTE SIMPLEMENT L'ORIGINE (L'HISTOIRE).

 

AUCUNE DANSE N'EST TOMBÉE DU CIEL. DERRIÈRE CHAQUE DANSE, IL Y A UNE CULTURE OU DES CULTURES, DES PEUPLES ET UNE HISTOIRE QUI PERMETTENT DE DÉCOUVRIR SES ORIGINES ET SON SENS OU SA SIGNIFICATION.

 

MÊMES LES PLANÈTES ET LES ANIMAUX ONT UNE HISTOIRE À FORTIORI LES DANSES CRÉÉES PAR LES HUMAINS. 

SI ON NE SAIT PAS D'OÙ ON VIENT, ON NE SAURA JAMAIS QUI ON EST NI OÙ ON VA.

LA DANSE PEUT ÊTRE UN ART OU UN DIVERTISSEMENT.

CEPENDANT, CHAQUE PEUPLE DANSE POUR DES MOTIFS QUI LUI SONT PROPRES ET DE FAÇON DIFFÉRENTE, TRÈS RÉVÉLATRICE DE SON MODE DE VIE, DE SES ÉMOTIONS DU MOMENT, DE SES IDÉES, DE SES CROYANCES, DE SES RITES ANCESTRAUX ET DE SON HISTOIRE QUI EN DISENT LONG SUR LE SENS DES MOUVEMENTS, DES DÉPLACEMENTS, DES MIMES, DES SAUTS, DES ARRÊTS INSTANTANÉS.

LA MUSIQUE (CHANSON) SALSA DIFFÈRE DE LA DANSE SALSA

UNE CHANSON EST TOUJOURS FAITE DANS UNE LANGUE.

TANDIS QUE LA DANSE N'EXIGE PAS LA PRÉSENCE D'UNE LANGUE.

 

LA DANSE EST ELLE-MÊME SA PROPRE LANGUE ET SON PROPRE INSTRUMENT QUI DIT TOUT SANS PARLER. LA DANSE PORTE EN ELLE, LES CARACTÉRISTIQUES CULTURELLES (LES RYTHMES, LEURS SENS) ET LES SPÉCIFICITÉS RELIGIEUSES (ORISHAS, RITES PALOS) PROPRES AUX PEUPLES QUI L'ONT CRÉÉS DANS UN CONTEXTE PRÉCIS (L'ESCLAVAGE).

D'OÙ, DANSES AFRICAINES.

LES CHANSONS DES AFRICAINS DÉPORTÉS SONT MAJORITAIREMENT FAITE EN LANGUE ESPAGNOLE. L'ESPAGNE FAIT PARTIE DES PEUPLES QUI SONT ISSUES DE LA CIVILISATION GRECO-ROMAINE ET QUI PARLAIENT UNE LANGUE ROMANE QUI PROVIENT DU "LATIN".

CES CHANSONS AFRICAINES ÉTAIENT AUSSI EN MAJORITÉ, ACCOMPAGNÉES DE LA GUITARE ESPAGNOLE "TRES".

D'OÙ, MUSIQUE AFRO-LATINE.

TOUTES CES DANSES ET CROYANCES AFRICAINES APPARUES SOUS L'ESCLAVAGE D'ABORD À CUBA, PUIS DANS LES AUTRES ÎLES DES CARAIBES, ENSUITE EN COLOMBIE, AUX USA, SE SONT RETROUVÉ DANS LES TROIS STYLES PRINCIPAUX DE SALSA COMME S'ELLES S'ÉTAIENT DONNÉ UN RENDEZ-VOUS 4 SIÈCLES ET DEMI AVANT.

 

 

LA SALSA CUBAINE, LE MAMBO ET LA TIMBA

SONT DES MUSIQUES AFRO-LATINES

ACCOMPAGNÉES DE DANSES D'ORIGINES AFRICAINES QUI SONT GOUVERNÉES PAR LES RYTHMES DES ORISHAS (LES DIEUX DE LA MYTHOLOGIE AFRICAINE).

ELLES NE SONT PAS COMME ON LE PRÉTEND,

DES DANSES LATINES (ESPAGNOLE).  

ELLES NE SONT PAS D'ORIGINE LATINO (AMÉRIQUE LATINE), ELLES NE PROVIENNENT POINT DES BRILLANTES CULTURES ET DANSES DES INCAS, DES AZTÈQUES, DES MAYAS. 

ELLES NE SONT POINT D'ORIGINE CARIBÉENNE OU ANTILLAISE (LES AMÉRINDIENS OU INDIENS ARAWAK).

C'EST PAREIL POUR LA SALSA DE NEW YORK

(DITE "PORTORICAINE") 

ET LA SALSA COLOMBIENNE.

La Salsa est, à l'origine, un navire remplie de passagers qu'on a forcé à quitter le continent (l'Afrique noire) pour mettre la cap vers les Amériques et Caraïbes. 

Un embarquement gratuit pour un voyage non touristique "aller-simple" sans retour.

Les croyances et les rythmes d'ethnies différentes dont l'association a permis de créer les  danses et musiques Nengon, kiriba, Changui, SON, Salsas, Rumba, Guaguanco, Timba, Songo, Columbia, Mambo, Cha-cha-cha, Pachanga, Cumbia, Guaracha ... et les peuples d'Afrique noire (de l'ouest, centrale et du sud), sont à l'origine, les passagers embarqués, dès l'an 1513, dans ce navire qui battait pavillon européen.

 

Quitte à se répéter dans le but de lever toute ambiguïté et tordre le coup aux mensonges, aux incantations, mon texte global explicatif (plus en dessous) est remplie de preuves criantes et vérifiables (les sources), les illustrations, les précisions, des explications claires sur les contextes, étape par étape, les dates, l'origine et le sens de chacune des danses qui composent les salsas, le sens des termes et expressions des artistes dans la musique.

 

Avant la DÉMONSTRATION PROFONDE dans le texte global, voici, en quelques points, une première illustration de l'AFRICANITÉ INCONTESTABLE DE LA SALSA depuis ses débuts jusqu'à nos jours.

La cubaine Celia CRUZ (la REINE de la salsa) de son vivant affirmait que la SALSA était : " une manière différente de nommer la musique cubaine. C’est la Rumba, le SON, le Mambo, le cha-cha-cha, la Pachanga ... tous ces rythmes cubains réunis en un seul nom SALSA ".

 

Tous ces rythmes, leurs Orishas, les tambours africains et  ainsi que Célia CRUZ elle-même, ont la même origine : l’Afrique.

La Reine immortelle de la Salsa (la cubaine Célia CRUZ) et les Rois immortels du SON, de la Rumba, du Guaguanco, du Mambo, du Cha-cha-cha, de la Pachanga, du SON MONTUNO, du SON EL CASINO, de la Salsa ... (les cubains Arsenio RODRIGUEZ et Beny MORE), n'ont jamais eu honte de leur origine africaine et celle de leurs musiques et danses.

Ils ont tous chanté l'Afrique et rendu hommage avec fierté à leurs ancêtres déportés à Cuba, à travers les croyances (les Orishas), les rites et les danses hérités de ces derniers (les Cabildos de nacion).

Exemples :

1) En 1960 à New York, Arsenio RODRIGUEZ avait sorti un album qu'il avait baptisé

"Cumbanchando con Arsenio".

Le terme "Cumbanchando" provient du terme africain "Cumbancha" qui désignait, sous l'esclavage, les fêtes paysannes des Cabildos de nacion, et durant lesquelles, les africains déportés dansaient le "CHANGUI" (danse de couple). C'est cette danse africaine "CHANGUI" qui est la base de la danse de couple "SON". Et ce "SON" est la base des SALSAS.

Après avoir lu tout mon texte, vous découvrirez que c'est Arsenio qui est le premier ROI de ce qu'on a appelé "SALSA" à Cuba et aux USA. Et c'est toujours sa création "SON MONTUNO" qui est resté le coeur, le poumon, le cerveau de toutes les salsas jusqu'à nos jours 2020.

Dans l'album "Cumbachando con Arsenio", il y a le titre

"Yo Nací en África" Congo (je suis né en Afrique, au Congo).

 

2) Quant à la Reine immortelle de la salsa (Célia CRUZ), elle avait débuté sa carrière avec le groupe "Sonora Matancera" à Cuba.

Célia CRUZ, bien avant son exil aux USA en 1959, et bien avant qu'elle intègre l'orchestra "FANIA" des portoricains émigrés à New York, avait sorti un album avec son groupe "Sonora Matancera" dans lequel figure le titre "AFRICA".

Dans cette chanson (voir la vidéo ci-dessous) :

 

- Célia rend hommage à ses ancêtres déportés et martèle

"AFRICA", "AFRICA", "AFRICA"

- elle dit d'aller au Congo ("Guentala Congo")

- elle parle des "Lucumis" et "Arraras". Je précise que les "Lucumis" sont les Yorubas issus de la culture "Arrara" du Benin.

- elle parle des "Gangas". Les "Gangas" désignaient les Cabildos de nacion Mandingue" durant l'esclavage à Cuba.

- la Reine de la Salsa évoque et rend aussi hommage aux "Kimbissés" et aux "Abakuas". Je précise que les "Abakuas" sont les Yorubas du Nigéria.

- Célia parle du Dieu africain ELEGGUA (la "SANTERIA"). Je précise que la "SANTERIA" est une religion des "Abakuas" de l'actuel Nigéria et des "Lucumis" de l'actuel Benin. Dans la "SANTERIA", il y a les dieux africains appelés "ORISHAS". A chaque dieu, correspond des rythmes précis et une couleur précise. Ce sont les rythmes de ces dieux "Abakuas" et "Lucumis" qui accompagnaient durant 4 siècles sous l'esclavage à Cuba, les danses "Rumba", "Guaguanco", "Columbia", "SON", "Pachanga", "Mambo", "Cha-cha-cha"... dans plantations de canne à sucre et lors des carnavals religieux et dansant qui étaient appelés à l'époque "carnavals des noirs" (exemple : carnaval de Santiago de Cuba). Ces mêmes dieux africains sont évoqués avec fierté par les artistes jusqu'à nos jours 2020, dans les musiques "Rumba", "Guaguanco", "Columbia", "SON", "Pachanga", "Mambo", "Cha-cha-cha"...

C'est la religion "SANTERIA" (dont parle Célia) et les tambours africains qui sont à l'origine de la SALSA. 

- Célia parle aussi de "PALO MAYIMBE" dans cette même chanson "AFRICA". 

Benny MORE lui-même est un descendant des peuples Congo d'Afrique (Congo et Angola).

Les peuples Congo ou bantous déportés à Cuba viennent des nations Congo et Angola d’Afrique. Ces Congos sont un groupe ethnique très vaste qui regroupe d’autres ethnies telles que : les Mumbona, Musumdi, Mumbala, Mondongos, Cabenda, Masinga, Banguela, Munyaca, Loango, Musongo, Mundamba, Entotera et les Mayombes tous déportés à Cuba et dans les autres Îles des Antilles.

Le culte Congo qui a engendré toutes les salsas au monde, provient de la culture de toutes ces ethnies africaines et principalement de l’ethnie Mayombe qui pratiquait le culte Palo Mayombe (basée sur l’énergie des défunts, la lumière et les ténèbres) et le culte Palo Mayimbe qui est aussi basé sur l’énergie des défunts mais incarné par un animal, un vautour sacré et vénéré depuis des milliers d’années en Afrique et nommé "Mayimbe".

C'est d'ailleurs ce non "Mayimbe" qui est devenu par la suite en 2011, le nom de l'album de la danse et musique "TIMBA" de l'excellent artiste cubain "Barbaro Fines", et son groupe (orchestre) a été baptisé "Barbaro Fines y su Mayimbe".

Barbaro Fines est ainsi la relève, il suit les traces de Arsenio, de Benny et de Célia.

Le mot "mayombe" désigne aussi les titres honorifiques de "chef supérieur" ou "gouverneur" d'une ethnie. Ses pratiquants sont appelés des "mayomberos".

Le rite "Palo mayombe" est une croyance et pratique religieuse d'origine Congo : sa pratique est basée sur les énergies des défunts. Le résultat, c'est l'immortalité.

C'est ce rite et rythme millénaires d'Afrique qui ont été pratiqué pour enterrer Benny MORÉ qui est un roi immortel de la salsa.

Cette musique dénommée 

"AFRICA" est fondée sur les

rythmes de la danse "CHA-CHA-CHA".

Les rythmes et les "pas" des danses

"CHA-CHA-CHA" et "MAMBO", étaient

jadis inclus dans les danses de carnavals

des Cabildos de nacion sous l'esclavage

à Cuba. Exemple : le carnaval "DANZON".

Le "MAMBO" était à la fois une danse

religieuse issue du Vaudoue d'Afrique, et 

une Section de la danse du "SON".

C'est cette danse de couple "SON" gouvernée par les rythmes du dieu africain "CHANGO" et apparue sous l'esclavage, il y a trois siècles, au sein des cabildos de nacion, qui est devenue par la suite, la BASE de toutes les SALSAS (près de 70 ans après l'abolition de l'esclavage en 1886).

En effet, la base de ce "SON", est la danse de couple "CHANGUI" qui tire son nom du dieu africain "CHANGO".

3) Dans ce même album (ci-dessus) que Célia a sorti avec son groupe "Sonora Matancera" à Cuba en 1958, il y a le titre "EL CONGO".

Dans cette chanson "EL CONGO", Célia CRUZ martèle clairement l'origine culturelle du "SON MONTUNO" en disant qu'il  a été créé par les congolais (EL CONGO). Écouter la chanson dans la  vidéo ci-dessous.

En effet, le "SON MONTUNO" a été créé par le cubain Arsenio RODRIGUEZ en 1930 à Cuba. Arsenio RODRIGUEZ, Benny MORE, Célia CRUZ sont tous des descendants d'africains déportés du Congo.

Le "SON MONTUNO" est le résultat de la combinaison de deux danses apparues depuis des siècles sous l'esclavage à Cuba dans les communautés africaines (Cabildos de nacion).

Ces deux danses sont : la danse de couple "SON" et la "RUMBA / GUAGUANCO".

SON MONTUNO = SON + RUMBA / GUAGUANCO.

Pourquoi Célia CRUZ a attribué la paternité du "SON MONTUNO" aux "Cabildos de nacion CONGO" (les "EL CONGO") ?

 

En effet, c'est cette danse "SON MONTUNO" de Arsenio RODRIGUEZ qui a été reprise par le cubain "Ignacio PINEIRO" et baptisé pour la première fois sur la planète, en "SALSITA" (Échale SALSITA) en 1931 puis "SALSA Social" à Cuba. C'était bien avant le plagiat de ce même "SON MONTUNO" de Arsenio en 1964 à New York par Johnny Pachecco et Jerry Masucci dans la FANIA.

Le nom de l'Album du titre "Echale SALSITA" de Ignacio PINEIRO était "NEGRO SALSERO" (Salsa des noirs).

Cependant, ce n'est pas Ignacio qui est à l'origine du terme "SALSA" en 1931 à Cuba mais un cubain dans la région de Guines (province de Matanzas et lieu de naissance de Arsenio).

Ce cubain s'appelait "Guillermo Armenteros" et son surnom était "EL CONGO".

Ce dernier préparait des saucissons avec une sauce (SALSA en espagnole) qui était très apprécié dans la région. Il les vendait en scandant "SALSA, SALSA, SALSA" dans une brouette et il en donnait quelques uns aux artistes du "SON et la Rumba" comme Ignacio PINEIRO qui lui apportait de la clientèle (la foule). Ignacio avait promis à Guillermo de composer une chanson pour lui et sa marchandise. Cette musique fut "Echale SALSITA" basé sur le "SON MONTUNO" (SON + RUMBA / GUAGUANCO) de Arsenio.

Guillermo Armenteros, Ignacio PINEIRO, Arsenio RODRIGUEZ, Célia CRUZ, Benny MORE, Machito ... sont tous des descendants des "Cabildos de nacion Congo".

 

 

          Arsenio RODRIGUEZ                          Ignacio PINEIRO                            Guillermo Armenteros dit "EL CONGO"

              

                  

                 Échale SALSITA du cubain Ignacio PINEIRO en 1931              Le nom de l'Album était : "NEGRO SALSERO"

              Le nom "YAMBEKÉ" inscrit en rouge et vert

        était jadis et est toujours le nom de la région

         orientale de l'actuelle République 

         démocratique du CONGO.

 

    Guillermo Armenteros avait fini par ouvrir son propre restaurant qui porte toujours        son surnom "EL CONGO" lié à la musique et danse "SON MONTUNO" baptisées

         "SALSITA", "SALSA". La base de cette danse, est la danse de couple "SON"

 qui est apparue sous l'esclavage à Cuba au sein des Cabildos de nacion dans les   années 1750. Cette danse de couple à été connue du public (en campagne) lors des carnavals annuels et religieux de Santiago de Cuba. Après l'abolition de l'esclavage en 1886, elle est arrivé à La Havane en 1909. Cuba a eu la Radio en 1919 ce qui a permi au "SON" d'être connu du grand public. Quant à la "Rumba / Guaguanco", elle est encore plus ancienne que le "SON" et elle n'a quitté les campagnes cubaines (plantations de canne à sucre "AZUCAR") où elle était confiné pour arriver à La Havane qu'à partir de 1920.

            

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4) La FANIA a été créé en 1964 par le dominicain Johnny Pachecco et son ami Jerry Masucci. À la même année, ils ont sorti leur tout premier album totalement basé sur le "SON MONTUNO" de Arsenio qu'ils ont vendu un à un dans les rues de New York sans atteindre le succès de l'original né à Cuba. L'album avait été baptisé "Canonazo" de Jhonny Pachecco. Ils avaient emprunté 2500 dollars pour réaliser le plagiat. La FANIA était à la fois un orchestre et une maison américaine de disques. Ses deux fondateurs n'avaient pas eu l'accord de Arsenio.

Le très long conflit commercial et historique entre la FANIA et les cubains, sur fond de soupçon de concurrence déloyale, est parti de là.

C'est ce "SON MONTUNO" (SON + RUMBA / GUAGUANCO) accompagné de la SANTERIA (les Orihas ou dieux africains) qui a lancé la "FANIA".

En 1968, ces deux fondateurs ont rebaptisés la "FANIA" en "FANIA ALL STARS".

En 1971, l'orchestre "FANIA ALL STARS" a donné un concert à New York.

Une des chansons était "OUR LATIN KING".

Dans cette chanson, à 3,26 minutes précise, un des chanteurs fait un éloge du "SON MONTUNO" (de Arsenio RODRIGUEZ). Ensuite, tous les autres artistes font l'éloge du "SON" en disant "Viva the SON".

Étaient présent dans l'orchestre : Jhonny Pachecco, Jerry Masucci, Santitos Colon, Cheo Feliciano, Pete Conde Rodriguez, Raffy Mercado, Yomo Toro, Ray Barreto, Ismael Rivera, Louie Ramírez, Héctor Lavoe, Mongo Santamaría, Celia Cruz, Ismael Quintana ..., bref, les dieux de la "SALSA de New York" étaient tous présents.

Voir la vidéo ci-dessous.

 

5) LE TRIOMPHE DE LA "SALSA"(LE LABEL) LORS DU GRAND CONCERT HISTORIQUE DE LA "FANIA ALL STARS" AU YANKEE STADIUM DE NEW YORK EN 1973 GRÂCE AU "SON MONTUNO" (SON + RUMBA OU GUAGUANCO)

AVEC CÉLIA CRUZ ET LES MUSICIENS PORTORICAINS.

Le nom de la chanson est "Bembe Colora" (Bembe colorée) qui signifie, la musique colorée des dieux africains (les Orishas du Benin). 

Le terme africain "Bembe" est apparue durant l'esclavage à Cuba (il y a plus de 4 siècles) dans le Culte ARARA des Cabildos de nacion Yoruba du Benin.

Le Bembe (appelée "Bemba" en espagnole) est la musique des dieux africains (les Orishas : Yemaya, Eleggua, Chango, Babalu Ayé, Oya, Ochun ...) qui étaient vénérés par les peuples d'Afrique noire déportés à Cuba et dont Célia CRUZ est une de leurs descendances.

Le rythme africain de cette musique "Bembe colora" de Célia CRUZ, est le rythme "SON + RUMBA" créé d'abord en 1930 à Cuba par le cubain Arsenio RODRIGUEZ.

Et (dans la vidéo ci-dessous à droite), il est écrit en bleue sur l'album "SON CON GUAGUANCO" (qui signifie "SON AVEC GUAGUANCO). Le GUAGUANCO est l'une des trois danses qui composent la Rumba africaine.

La salsa, c'était fondamentalement le mélange de ces deux danses africaines !

Et c'est toujours le cas jusqu'à nos jours 21ième siècle dans les les trois styles salsa dansés en couple (salsa cubaine, colombienne et celle de New York ou "portoricaine").

Ce qui a changé ou évolué, c'est la modernisation des instruments de musique qui laissent entendre de nouveaux sons, mais les rythmes ou danses africaines sont restées les mêmes.

Dans la première moitié de cette musique "Bembe colora", on a que de la RUMBA / GUAGUANCO

Dans la seconde moitié, le rythme change et devient :

"SON + RUMBA / GUAGUANCO".

Dès lors, les gens peuvent se connecter physiquement (en couple danseurs) et danser la salsa.

C'est la raison pour laquelle, cette musique était elle aussi baptisée "salsa" en 1973 et évidemment, Célia était surnommée "Reine de la salsa" (c'est-à-dire, Reine du "SON + RUMBA" ou "Reine du SON + GUAGUANCO".

Sans le "SON" africain, il n'y a pas de salsa nul part au monde.

Le "SON" à lui seul constitue 90% des SALSAS (cubaine, portoricaine, colombienne, péruvienne ..).

Aux débuts de la vidéo (ci-dessous à gauche) de ce grand succès de la FANIA ALL STARS au Yankee stadium de New York, ce que disait le présentateur en anglais était traduit directement en espagnol (écrits en couleur blanche sur les images). 

                     En espagnole                                         la traduction en français 

La phrase "Tout au long de l'océan, des navires remplis d'esclaves sont arrivés dans les Caraïbes" . désigne les millions d'africains déportés à Cuba et dans les autres Îles de Caraibes où les premiers habitants (les Tainos ou arawak) avaient été exterminés par les colons espagnols. 

La déportation d'africains a permis aux Caraibes de renaitre de leur cendre.

La SALSA provient justement de la culture africaine de ces peuples déportés.

Dans cette vidéo qui date des années

1973, c'est-à-dire la période où la SALSA

de New York (de la FANIA) était au zénith de sa 

popularité, il est dit clairement en anglais que cette

SALSA est "AFRICAN MUSIC" (musique africaine).

 

Comment peut-on comprendre qu'une musique et danse (SON MONTUNO) vendu au monde comme étant américaine ou portoricaine, soit appelée en même temps "musique africaine" aux USA comme le prouve la vidéo de gauche au dessus ?

Le SON MONTUNO est composé de deux danses africaines apparues, il y a plus de trois siècles sous l'esclavage à Cuba : SON et RUMBA. Dans cette RUMBA, il y a la danse GUAGUANCO. Et toutes ces deux danses sont intimement liées aux croyances africaines : les dieux ou Orishas des Cabildos de nacion YORUBA (Abakuas, Carabalis, Lucumis) et les rites PALO MAYIMBÉ des Cabildos de nacion CONGO.

Les auteurs (à l'origine) de ces danses sont les communautés africaines déportées à Cuba et qui s'appelaient : "Cabildos de nacion".

Exemples : cabildos de nacion Congo, de nacion Yoruba du Benin, de nacion Abakua du Nigéria, de nacion Mandingue des côtes de Guinée.

Contrairement aux mensonges pharaoniques, aucune de ces danses n'est née à New York ni à Porto Rico ni en Colombie ni au Pérou ni au Paraguay et aucune d'elles n'est née en 1964 -1979.

6) Lors d’un interview avec le journal "Le point Afrique", en 2019 pour la sortie de son album "Célia" (en hommage à la Reine de la salsa), l’icône de la chanson africaine ANGELIQUE KIDJO a affirmée :

"Plus jeune, avec mes amies, j'ai vu Celia Cruz chanter au Bénin.

Son énergie et sa joie ont changé ma vie. C'était la première fois que je voyais une performeuse puissante sur une scène. Sa voix était percutante et ses chansons ont eu une résonance mystérieuse avec moi. De nombreuses années plus tard, j'ai appris qu'elle chantait les chansons en yoruba qui avaient été interprétées au Bénin il y a 400 ans".

Je précise que la DIVA de la musique africaine ANGELIQUE KIDJIO a connue, rencontré, échangé et chanté avec la Reine de la SALSA (Célia CRUZ).

Célia appelait ANGELIQUE, "mi hermana africana" (ma soeur africaine").

7) Célia CRUZ racontée par Angélique KIDJO dans une vidéo

La SALSA (tous styles) est l'arbre qui cache une forêt de danses, de cultures et de religions venues d'Afrique.

Également, le cubain Arsenio RODRIGUEZ (le premier Dieu de la salsa) qui est le créateur du SON MONTUNO (baptisé d'abord en SON EL CASINO puis en Salsa cubaine), et le cubain Benny MORE (le Roi du Mambo), sont tous les deux, des descendants d'africains déportés à Cuba et qui ont hérités les traditions, les danses, les Orishas, les rites et croyances de leurs ancêtres qui sont les Cabildos de Nacion.

Las primeras raices de la salsa fueron africana.
Atraves del oceano barcos llenos de esclavos llego a caribe.
Pero a pesar de todo, la musica africana sobrevivo pero poco después de haber llegado
comenzo a transformanse.
Todavia le quedaba el sabor africano pero la musica de abla convertido en algo unico.

Les premières racines de la salsa sont africaines.

Tout au long de l'océan, des navires remplis d'esclaves sont arrivés dans les Caraïbes.

Malgré tout, la musique africaine a survécu mais peu de temps après son arrivée elle a commencé à se transformer. Elle avait toujours la saveur africaine mais la musique s'est transformée en quelque chose d'unique

LES DANSES QUI COMPOSENT LES SALSAS

ET  LA TIMBA PROVIENNENT D' AFRIQUE.

ELLES SONT APPARUES D'ABORD SOUS L'ESCLAVAGE À CUBA DANS

LES "CABILDOS DE NACION"

(LES COMMUNAUTÉS AFRICAINES).

PLUSIEURS DÉCENNIES APRÈS L'ABOLITION DE L'ESCLAVAGE (EN 1886), LES CUBAINS DESCENDANTS DES "CABILDOS DE NACION" LES ONT RASSEMBLÉS PROGRESSIVEMENT ET BAPTISÉS "SON MONTUNO OU SON EL CASINO", ENSUITE "SALSA", "SONGO" ET ENFIN "TIMBA", 

AINSI, À PARTIR DES ANNÉES 60, POUR FUIR LA RÉVOLUTION CASTRISTE, BEAUCOUP D'ARTISTES CUBAINS (DONT DES DESCENDANTS DES CABILDOS DE NACION) AVAIENT ÉMIGRÉS AUX USA EN QUÊTE D'UN AVENIR MEILLEUR ET DE LIBERTÉ.

MAIS, BIEN AVANT CETTE ÉMIGRATION MASSIVE, LA HAVANE ÉTAIT ENVAHIE PAR LA DANSE AFRICAINE DE COUPLE "SON", GRÂCE À LAQUELLE, LES PERCUSSIONS AFRICAINES (DES DESCENDANTS DES CABILDOS DE NACION) QUI ÉTAIENT (AVANT L'ABOLLITION DE L'ESCLAVAGE EN 1886) BOUDÉES ET CONFINÉES DANS LES CAMPAGNES RECULÉES ET PUIS DANS LES QUARTIERS PAUVRES HABITÉS UNIQUEMENT PAR LES NOIRS, ACQUIÈRENT UNE VALEUR UNIVERSELLE.

DANS LA GALAXIE SALSA, C'EST CETTE DANSE DE COUPLE "SON" QUI EST LA GRANDE STAR, LA GRANDE ÉTOILE

L'ARRIVÉ À NEW YORK DES DANSES APPARUES SOUS L'ESCLAVAGE

À CUBA :

 

LA DANSE DE COUPLE "SON" EST ARRIVÉ À NEW YORK EN 1928 ET LE SON MONTUNO EN 1930.

 

C'EST CE "SON MONTUNO" (SON+RUMBA OU GUAGUANCO) CRÉÉ EN 1930 À CUBA PAR LE CUBAIN ARSENIO RODRIGUEZ QUI A ÉTÉ PLAGIÉ EN 1964 PAR LES MUSICIENS PORTORICAINS DE LA FANIA À NEW YORK. 

CEPENDANT, CE SONT LES DEUX FONDATEURS DE LA FANIA (JOHNNY PACHECCO ET JERRY MASUCCI) QUI ONT EMPRUNTÉS 2500 DOLLARS POUR PLAGIER LE "SON MONTUNO"(SON + RUMBA) ET SORTIR AINSI LEUR TOUT PREMIER ALBUM DE LA FANIA QU'ILS ONT BAPTISÉS "SALSA" À NEW YORK.

C'EST CE MÊME "SON MONTUNO" QUI A ÉTÉ BAPTISÉ "SON EL CASINO" À CUBA EN 1955, AVANT SON PLAGIAT EN 1964.

AINSI, CE QUE LES PORTORICAINS DE LA FANIA ONT BAPTISÉ "SALSA" À NEW YORK A ÉTÉ CALQUÉ SUR LE SON MONTUNO CRÉÉ EN 1930 PAR LE CUBAIN ARSENIO RODRIGUEZ.

A CAUSE DU LONG CONFLIT POLITIQUE ENTRE CUBA ET LES USA, ET À CAUSE DU PLAGIAT DU SON MONTUNO D'ARSENIO PAR LA MAISON AMÉRICAINE DE DISQUES "FANIA", LES CUBAINS, PAR FIERTÉ, AVAIENT REFUSÉS DE BAPTISER LEUR "SON EL CASINO" EN SALSA.

LES CUBAINS AVAIENT REJETÉ CARRÉMENT DURANT PLUSIEURS ANNÉES, LE NOM SALSA QUI EST POURTANT NÉ EN PREMIER À CUBA EN 1931 AVANT D'ÊTRE DÉLOCALISÉ À NEW YORK GRACE À L'ÉMIGRATION DES CUBAINS.

LES NOMS "SALCITA" ET "SALSEROS" SONT EUX AUSSI NÉS EN PREMIER À CUBA ENTRE 1931 ET 1933.

EN 1931, LE NOM "SALSA" D'ORIGINE CUBAINE, NE DÉSIGNAIT PAS À CETTE ÉPOQUE À CUBA UNE DANSE PRÉCISE ET NE DÉSIGNAIT PAS LE SON MONTUNO.

MAIS, QUAND LE SON MONTUNO PLAGIÉ ET BAPTISÉ "SALSA" À NEW YORK A EU UNE POPULARITÉ PLANÉTAIRE DANS LES ANNÉES 70 GRACE À LA MAISON AMÉRICAINE DE DISQUES FANIA, LES CUBAINS ONT RÉVENDIQUÉS LE NOM "SALSA" ET ONT BAPTISÉS LEUR SON EL CASINO EN "SALSA"

A L'ÉPOQUE, LES CUBAINS ÉTAIENT MÉCONTENTS QUE LES USA PUISSENT, SUR LE PLAN POLITIQUE, IMPOSER UN EMBARGO COMMERCIAL CONTRE CUBA DÈS 1962, ET QUE LA MAISON AMÉRICAINE DE DISQUES PUISSE CRÉER UNE MARQUE ET DANSE "SALSA" EN UTILISANT D'UNE PART DES ARTISTES CUBAINS TELLE QUE CÉLIA CRUZ, ET D'AUTRE PART, EN UTILISANT COMME INGRÉDIENT MAJEUR DE CETTE SALSA, LE SON MONTUNO CRÉÉ PAR LE CUBAIN ARSENIO RODRIGUEZ EN 1930, ET ENSUITE LA DANSE ET MUSIQUE MAMBO DES CUBAINS BENNY MORE ET PEREZ PRADO.

LES CUBAINS SOUPÇONNAIENT LA FANIA DE CONCURRENCE DÉLOYALE.

POUR LES CUBAINS, LES AMÉRICAINS PILLAIENT LEURS MUSIQUES ET DANSES.

LE FAIT QUE L'ARTISTE CUBAINE CÉLIA CRUZ (LA REINE DE LA SALSA) CRITIQUAIT OUVERTEMENT FIDEL CASTRO ET AVAIT FUIT CUBA ET AVAIT REJOINT LA MAISON DE DISQUES FANIA À NEW YORK, ET AVAIT AUSSI PRIS DÈS 1961, LA NATIONALITÉ AMÉRICAINE, FUT UNE CIRCONSTANCE AGGRAVANTE DU CONFLIT POLITIQUE ENTRE CUBA ET LES USA, ET DU CONFLIT CULTUREL ENTRE CUBA ET LA FANIA.

A L'ÉPOQUE, REJOINDRE LA FANIA, ÉTAIT PERÇU À CUBA COMME UNE TRAHISON DE LA PATRIE REVOLUTIONNAIRE.

OSER PRENDRE LA NATIONALITÉ AMÉRICAINE ÉTAIT ENCORE PIRE ET VALAIT AUX CUBAINS CONTREVNANTS, UN CERTIFICAT DE NON RETOUR À CUBA.

AINSI, CÉLIA CRUZ (LA REINE DE LA SALSA) N'A JAMAIS PU REVENIR À CUBA JUQU'À SON DÉCÈS AUX USA, À L'ÂGE DE 78 ANS DANS LE NEW JERSEY. LES AUTORITÉS CUBAINES AVAIENT REFUSÉS SON RETOUR.

POUR LES CUBAINS, LA FANIA  A FAIT DU PLAGIAT CULTUREL POUR CRÉER UNE CONTREFAÇON DÉGUISÉE EN MARQUE "SALSA".

POUR RIVALISER AVEC LA FANIA, LES CUBAINS ONT AINSI REBAPTISÉS LEUR "SON EL CASINO" EN "SALSA" POUR LES TOURISTES QUI DÉBARQUAIENT À CUBA.

LE MAMBO EST ARRIVÉ À NEW YORK EN 1948 APRÈS AVOIR TRANSITÉ PAR LE MEXIQUE.

LE CHA-CHA-CHA EST ARRIVÉ À NEW YORK

EN 1954

C'EST LA MUSIQUE ET DANSE TRADITIONNELLE, PAYSANNE ET D'ORIGINE AFRICAINE "LE SON" QUI EST À LA BASE DE LA SALSA.

SANS LE "SON" AFRICAIN IL N'Y A PAS DE SALSA.

LA RUMBA AFRICAINE INCLUE DANS LE "SON MONTUNO" EST UN DÉRIVÉ DU "SON".

"SON + RUMBA OU GUAGUANCO" = SALSA.

L'ÂME DE LA SALSA, N' EST PAS LE "MAMBO" MAIS LE "SON + RUMBA OU GUAGUANCO" (SON MONTUNO).

SI LE MAMBO ÉTAIT L'ÂME DE LA SALSA, IL AURAIT ENTRAINÉ CETTE DERNIÈRE AVEC LUI DANS SA CHUTE DEPUIS 1955.

A NEW YORK, CETTE SALSA ("SON + RUMBA OU GUAGUANCO") S'ETAIT ENSUITE DÉVELOPPÉE DANS DES QUARTIERS PAUVRES OU  GHETTOS QUI ÉTAIENT DES QUARTIERS REMPLIS D'AFRO-AMÉRICAINS ET DE LATINOS.

CES QUARTIERS FAISAIENT L'OBJET DE DESCENTES DE POLICE ET DE PRÉOCCUPATIONS POLITIQUES ET SOCIALES.

CES QUARTIERS ÉTAIENT FONDAMENTALEMENT  LE BRONX ET BROOKLYN, 

C'EST DANS CES QUARTIERS, À PARTIR DE 1960,  QUE LA DANSE AFRICAINE DE COUPLE "SON" AVAIT ÉTÉ POPULARISÉ DANS LES BARRIOS (PETITS BARS) PAR LES MUSICIENS PORTORICAINS QUI AVAIENT EUX AUSSI ÉMIGRÉS À NEW YORK DANS LES ANNÉES 1950.

PORTO RICO ÉTANT UN ÉTAT ASSOCIÉ AUX USA, LES PORTORICAINS ÉTAIENT DES CITOYENS AMÉRICAINS À NEW YORK ALORS QUE LES CUBAINS QUI AVAIENT APPORTÉS LA DANSE DU "SON" AUX USA, ÉTAIENT DES ÉTRANGERS PARCE QU'IL Y AVAIT UN CONFLIT POLITIQUE ENTRE CUBA ET LES USA. CE CONFLIT N'A TOUJOURS PAS ÉTÉ PURGÉ JUSQU'À NOS JOURS 21IÈME SIÈCLE

LES DANSES AFRICAINES APPARUES À CUBA TELLES QUE LA "RUMBA", LE "GUAGUANCO", LE "MAMBO", LE "SON", LA "PACHANGA", "CHA-CHA-CHA", LE "GUARACHA",  ÉTAIENT DÉJÀ ARRIVÉES À NEW YORK AVANT 1964.

EN 1964, JOHNNY PACHECCO ET JERRY MASUCCI ONT CRÉÉ À NEW YORK, L'ORCHESTRE "FANIA" QUI ÉTAIT DEVENU AUSSI UNE MAISON DE DISQUES DÈS 1968.

LE SIMPLE TERME "SALSA" QUI EST APPARU D'ABORD EN 1931 À CUBA OÙ IL NE DÉSIGNAIT PAS À CETTE ÉPOQUE PRÉCISE UNE DANSE DITE "SALSA", AVAIT ÉTÉ TRANSFORMÉ EN LABEL "SALSA"(UNE MARQUE) PAR LES DEUX FONDATEURS DE LA "FANIA".

 LA SALSA S'EST TRANSFORMÉE EN UN TERME GÉNÉRIQUE ET COMMERCIAL AVEC LES PORTORICAINS ÉMIGRÉS À NEW YORK ET DÉSIGNANT LA MUSIQUE LATINO-AMÉRICAINE D'ASCENDANCE AFRICAINE.

CETTE "SALSA" NÉE À NEW YORK DANS LES ANNÉES 1964 - 1979, EST TOUT SIMPLEMENT, 

LA RÉUNION DE DANSES AFRICAINES TELLES QUE LE "SON", LA "RUMBA", LE "GUAGUANCO", LE "MAMBO", LE "SON MONTUNO", LA "PACHANGA", LE "CHA-CHA-CHA", LE "GUARACHA" ...

LA SALSA EST AINSI UNE VITRINE COMMERCIALE QUI CACHE L'ORIGINE DES DANSES QUI LA COMPOSENT.

QUAND ON SORT POUR DANSER LA SALSA, ON PRATIQUE EN RÉALITÉ LES RYTHMES DES DANSES RÉUNIES DANS LA SALSA.

ET QUAND ON VEUT APPRENDRE À DANSER LA SALSA, ON COMMENCE EN GÉNÉRAL PAR APPRENDRE LES PAS DE BASE DE QUELQUES UNES DES DANSES AFRICAINES RÉUNIES DANS LA SALSA. EXEMPLE : LE "PAS" RUMBA. 

CE "PAS" PROVIENT DE LA DANSE AFRICAINE RUMBA INCLUE DANS TOUTES LES SALSAS. 

LA SALSA EST UN CONTENANT ET LES DANSES AFRICAINES SONT SON CONTENU.

LE SIMPLE TERME "SALSA" N'EST PAS À L'ORIGINE UNE DANSE MAIS UN SIMPLE MOT QUI SIGNIFIE "SAUCE" OU 'MÉLANGE D'INGRÉDIENTS DIFFÉRENTS".

TOUTES LES DANSES CONTENUES DANS LA SALSA SONT APPARUES D'ABORD SOUS L'ESCLAVAGE (IL Y A PLUSIEURS SIÈCLES) À CUBA DANS LES COMMUNAUTÉS AFRICAINES DITE "LES CABILDOS DE NACION".

SANS L'AFRIQUE (SES DANSES, SES CROYANCES, SES ORISHAS),

IL N'Y A PAS DE SALSA (TOUS STYLES)

NI DE MAMBO NI DE TIMBA.

LES DANSES SALSAS, MAMBO,

RUMBA

ET LA TIMBA

SONT AFRICAINES

AU REGARD DES

FAITS

 

 

QU' EST-CE QUE CELA SIGNIFIE ?

LA SALSA, LA RUMBA ET LE MAMBO SONT CHACUNE, LE RÉSULTAT DE LA COMBINAISON DE FRUITS D'UN MÊME ARBRE.

CET ARBRE, C'EST L'AFRIQUE NOIRE.

LES BRANCHES DE CET ARBRE, CE SONT LES ZONES OU PAYS OU TERRES D'AFRIQUE NOIRE.

 

LES BRANCHES CONCERNÉES PAR L' HISTOIRE DE LA SALSA, DE LA RUMBA ET DU MAMBO, SONT LES ZONES TOURNÉES VERS LES CÔTES ET FACE À L'OCÉAN ATLANTIQUE.

EXEMPLES : L'AFRIQUE DE L'OUEST (DANS LAQUELLE, IL Y A LE BENIN, LE NIGÉRIA, LA GUINÉE, LA SIERRA-LÉONE, SÉNÉGAL ...), L'AFRIQUE CENTRALE (DANS LAQUELLE, IL Y A LE CONGO, L'ANGOLA, CAMEROUN, GABON ...).

LA SÈVE NOURRISSANTE DE CET ARBRE ET SES BRANCHES, CE SONT LES PEUPLES D'AFRIQUE NOIRE.

LES FRUITS DE CET ARBRE, CE SONT LES CULTURES, LES CROYANCES, LES DANSES, LES RITES D'AFRIQUE NOIRE.

AINSI, MA CITATION "LA SALSA, LA RUMBA, LE MAMBO SONT CHACUNE, LE RÉSULTAT DE LA COMBINAISON DE FRUITS D'UN MÊME ARBRE " SIGNIFIE :

- QUE LES DANSES SALSA, RUMBA, MAMBO, PACHANGA, CHA-CHA-CHA ... TELLES QU' ELLES SONT APPARUES À CUBA AVANT D'ATTEINDRE NEW YORK ET LE RESTE DU MONDE, N'EXISTAIENT PAS EN AFRIQUE DANS LES ANNÉES 1500 AVANT LA DÉPORTATION DES PEUPLES D'AFRIQUE.

- POUR AVOIR LE RÉSULTAT "SON'(90% DES SALSAS), "RUMBA", "MAMBO"), LES AFRICAINS DÉPORTÉS (À PARTIR DE 1513) À CUBA ET LEURS DESCENDANTS ONT CRÉÉ DURANT 4 SIÈCLES, DU NOUVEAU EN ASSOCIANT À CHAQUE FOIS PAR-CI ET PAR-LÀ, DES FRUITS DE L'ARBRE AFRICAIN.

EXEMPLE : 

POUR AVOIR LE RÉSULTAT "DANSE DE COUPLE SON" (BASE DES SALSAS DANSÉES EN COUPLE), APPARUE À CUBA À PARTIR DE L'AN 1750 PENDANT L'ESCLAVAGE, LES AFRICAINS DÉPORTÉS ONT ASSOCIÉS LES CULTURES, DANSES ET CROYANCES DU CONGO, DE L'ANGOLA, DU BENIN, DU NIGÉRIA, DE LA GUINÉE, DE LA SIERRA-LÉONE ...

CE QUI A PERMI CETTE ASSOCIATION DE FRUITS AFRICAINS (LES CULTURES, DANSES, CROYANCES, RITES) PROVENANT DE ZONES OU BRANCHES DIFFÉRENTES DE L'ARBRE AFRICAIN, C'EST LE FAIT QUE LES COLONS ESPAGNOLS MÉLANGEAIENT SYSTÉMATIQUEMENT LES DIFFÉRENTES COMMUNAUTÉS AFRICAINES DANS LES PLANTATIONS DE CANNE À SUCRE À CUBA DURANT 4 SIÈCLES D'ESCLAVAGE.

PARMI CES NOMBREUSES COMMUNAUTÉS AFRICAINES, ON A FONDAMENTALEMENT :

- LES CABILDOS DE NACION CONGO (CONGO, ANGOLA, CAMEROUN, GABON ...,

LES CULTES OU RITES "PALO MAYOMBE" ET LE "MAYIMBÉ", INCLUS DANS LES SALSAS ET LA TIMBA, PROVIENNENT DU CULTE "CONGO" DE L'ETHNIE "MAYOMBE". LES DIEUX IMMORTELS DE LA SALSA TELS QUE "ARSENIO RODRIGUEZ ET BENNY MORE", DESCENDENT DE L' ETHNIE "MAYOMBE".

-  LES CABILDOS DE NACION CARABALI (LES "ABAKUAS" DU NIGÉRIA)

-  LES CABILDOS DE NACION YORUBA (BENIN, NIGÉRIA) D'OÙ PROVIENNENT LES ORISHAS, LES INSTRUMENTS CLAVES ET LA SANTERIA (CHANGO, ELEGGUA, YEMAYA, BABALU AYÉ, OCHUN ...).

- LES CABILDOS DE NACION MANDINGUE (GUINÉE, SIERRA-LÉONE, SÉNÉGAL, GAMBIE, LIBÉRIA, CÔTE D'IVOIRE, TOGO ...) D'OÙ PROVIENNENT LA DANSE COUPLE "KIRIBA" (APPARUE VERS L'AN 1700 À CUBA) ET LE  ET LA DIEU "YERBE" APPELÉ EN ESPAGNOLE, "YERBA BUENA" (BON DIEU) ET "MANSSA" ("ROI EN LANGUE MANDINGUE) DANS LES MUSIQUES SALSAS DEPUIS 1930 JUSQU'À NOS JOURS 2020.

ET LES COUPLES DANSEURS (HOMME/FEMME) DU "SON" (BASE DES SALSA"), DU "KIRIBA" ET DU "CHANGUI" D'OÙ PROVIENNENT LES SALSAS ET LA TIMBA,  ÉTAIENT AUSSI APPELÉS À CUBA DURANT L'ESCLAVAGE, " LES RUMBEROS" (CE QUI SIGNIFIE :

"LES DANSEURS DE LA RUMBA).

AINSI, SOUS L'ESCLAVAGE, IL Y AVAIT DÉJÀ LA DANSE "RUMBA" EN TANT QUE TELLE AVEC LE GUAGUANCO" ET LA "COLUMBIA", ET IL Y AVAIENT TOUTES LES AUTRES DANSES CRÉÉ PAR CES MÊMES AFRICAINS, DONT LES PRATIQUANTS ÉTAIENT APPELÉS " RUMBEROS".

C'EST LA RAISON POUR LAQUELLE, IL Y A DEPUIS 1930 JUSQU'À NOS JOURS 2020, L'EMPLOI PERMANENT DES TERMES "RUMBA", "RUMBEROS", "YO RUMBA" OU "EL PASSOS DE LA RUMBA" DANS PRESQUE TOUTES LES CHANSONS TIMBA ET SALSAS (TOUS STYLES).

 

D'OÙ, LES REVENDICATIONS PERMANENTES DES CUBAINS À TRAVERS LA MUSIQUE ET LA VIDÉO, SUR L'ORIGINE AFRICAINE DES DANSES QUI COMPOSENT LES SALSAS ET LA TIMBA.

FAITES ENTRER LE TÉMOIGNE :

LA LONGUE PÉRIODE DE L'ESCLAVAGE

 

 

LA LONGUE PÉRIODE DE L'ESCLAVAGE DES PEUPLES AFRICAINS DÉPORTÉS À CUBA, EN COLOMBIE, À PORTO RICO, EN HAÎTI, EST UN PRÉCIEUX TÉMOIGNE OCULAIRE DE L'APPARITION D'ABORD À CUBA DES DANSES, CROYANCES ET RITES AFRICAINS QUI COMPOSENT LES SALSAS (CUBAINE, "PORTORICAINE", COLOMBIENNE ...), LE SONGO, LA TIMBA.

ÉVIDEMMENT, LES DANSES "CUMBIA, "BULLERENGUÉ", "CURRULAO", APPARUES EN COLOMBIE, N'ÉCHAPPENT POINT À LA RÈGLE.

 

C'EST D'ABORD À CE TÉMOIGNE QU'IL FAUT POSER UNE BATTERIE DES QUESTIONS POUR COMPRENDRE COMMENT ET POURQUOI ON EST ARRIVÉ QUATRE SIÈCLE ET DEMIE APRÈS,  À LA RUMBA OU "YO RUMBA", AU GUAGUANCO, AU SON, À LA SALSA (TOUS STYLES), LA TIMBA, LE MAMBO, LE CHA-CHA-CHA, LA PACHANGA, LE GUARACHA, LE SONGO ..

 

POUR DÉMONTRER, POUR RESTITUER LA VRAIE HISTOIRE DE LA SALSA,

JE PROCÉDERAIS EN DEUX TEMPS :

- 1) PAR UN SCHÉMA SIMPLIFICATIF AVEC DE BRÈVES EXPLICATIONS POUR CEUX OU CELLES QUI NE DÉSIRENT PAS LIRE TOUT LE TEXTE.

CEPENDANT, CE SCHÉMA NE PERMET PAS DE TOUT COMPRENDRE CAR L'HISTOIRE DE LA SALSA ÉTANT AUSSI VASTE COMME TOUS LES OCÉANS RÉUNIS, UN SIMPLE SCHEMA OU SYNTHÈSE NE PEUT FOURNIR TOUS LES DÉTAILS, LE SENS DES DANSES ET EXPRESSIONS, LES CONTEXTES AINSI QUE LES POURQUOI ET COMMENT.  

- 2) PAR UN TEXTE EXPLICATIF CONSTRUIT SUR UN PLAN, UN SOMMAIRE AVEC LES CONTEXTES, LES DÉTAILS, LES PRÉCISIONS, ET SURTOUT AVEC DES PREUVES CRIANTES PASSÉES ET ACTUELLES QUI PERMETTENT À CHAQUE LECTEUR/LECTRICE DE LES VÉRIFIER À TRAVERS SES PROPRES RECHERCHES OU À TRAVERS QUELQUES SOURCES CITÉES PARMI TANT ANALYSÉES.

VOUS DÉCOUVRIREZ AUSSI QUE LES PREUVES HISTORIQUES ET ACTUELLES SE RECOUPENT PARCE QU'ON EST DEPUIS CINQ SIÈCLES, DANS LA CONTINUITÉ DES RYTHMES DES ORISHAS DANS LES SALSAS Y COMPRIS LA TIMBA, ET L'HOMMAGE PERPÉTUEL PAR EXCELLENCE AUX DIEUX D'AFRIQUE NOIRE ET LA REVENDICATION SUBTILE, PAR LES ARTISTES CUBAINS, COLOMBIENS, NEWYORKAIS, DES RACINES AFRICAINES À TRAVERS L'EMPLOIE DE TERMES ET EXPRESSIONS QUI SONT UNE REVISITE DE LA VRAIE HISTOIRE DE CES DANSES.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SCHEMA SIMPLIFICATIF

.

L' EXTERMINATION OU LE GÉNOCIDE DES PREMIERS HABITANTS

DES ÎLES DES CARAIBES, DES ANTILLES (LES AMÉRINDIENS)

PAR LES COLONS ESPAGNOLS À PARTIR DE L'AN 1509.

L'expansion du busness colonial espagnol qui va durer de 1492 à 1898, exigeait d'abord l'extermination de tous les amérindiens rebelles, puis l'exploitation de ceux qui sont relativement dociles par le biais du travail forcé dans les mines d'or et la construction des forts. Le soulèvement des amérindiens (les TAINOS, etc.) a conduit à leur extermination totale dans toutes les îles, 4 ans avant l'arrivé des africains.

Avant d'atteindre Cuba et les autres îles, ces massacres ont débutés avec Christophe COLOMBE et ses troupes au Bahamas.

Ci-dessous, image de Christophe COLOMBE avec son navire la "SANTA MARIA"

CCMH.jpg

Pour sauver le busness colonial, l'absence de main d'oeuvre causée par l'extermination des amérindiens fut surmontée par la traite négrière dès 1513 (la déportation de plus de 3 000 000 d'africains).

C'est la formation de la nouvelle population et culture cubaine composées uniquement de colons espagnols et d'africains déportés, pendant plusieurs siècles.

Pour danser et rendre hommage aux dieux africains, ces peuples d'Afrique noire se rassemblaient en plusieurs groupes ethniques qu'ils appelaient :

les "Cabildos de nacion" (exemples : les Cabildos de Nacion Congo-Angola, de nacion Yoruba du Benin, de nacion Mandingue des côtes de Guinée, de nacion Abakua du Nigéria).

De cette déportation, sont apparues à Cuba et dans les autres îles des Caraibes ainsi qu'en Amérique latine tel qu'en Colombie, plusieurs danses créées par les africains sous l'esclavage partout. Ces peuples provenaient de la zone occidentale et centrale de l'Afrique noire.

Quatre siècles et demi plus tard, ces danses africaines apparues sous l'empire de l'esclavage ont été rassemblées et baptisées "SALSA" aux USA, à Cuba, en Colombie ..

 

L'ORIGINE DES REVENDICATIONS PERMANENTES

DES ORIGINES AFRICAINES DES DANSES ET CROYANCES QUI COMPOSENT

LES SALSAS ET LA TIMBA

Le caractère revendicatif qui perdure jusqu'à nos jours 2020, a son origine dans les contextes historiques et présents : 

                                         Historiques (durant l'esclavage)

 

- la résistance culturelle des Cabildos de nacion face aux colons qui les imposaient le catholicisme.

Exemple :

Dans l'histoire des salsas, de la Rumba, du Mambo, de la Pachanga, du Cha-cha-cha ..., il y a certains noms qui ont transcendés leurs sens propre et figuré pour avoir une signification digne d'un mémorial qui ne dit pas son nom, et dont le périmètre englobe un pan entier de l'histoire de la résistance culturelle des africains déportés à Cuba.

C'est le cas du nom "Candela" qui reste à jamais, une "icône" indestructible.

Cette "Candela", provient de la stratégie des africains durant l'esclavage à Cuba et dite "la regla de Candela".

Normalement, le terme "Candela" signifie en langue espagnole "bougie ou chandelle".

Sauf que depuis l'abolition de l'esclavage en 1886 jusqu'à nos jours 2020, l'expression "être la candela" ne signifie pas à Cuba "être une bougie ou chandelle" mais "être plus malin", "être dans une situation difficile" (historiquement, il s'agit de la situation difficile dans laquelle se trouvait les africains à qui les colons imposaient le catholicisme).

Ce qui veut dire que derrière ce terme "candela", il y a une histoire culturelle que j'ai d'ailleurs expliqué le comment et pourquoi avec les contextes dans mon texte,  dès après le sous chapitre dénommé "  3 - La Clave du SON

Sous l'empire de l'esclavage, la "Regla de Candela" pratiquée par les cabildos de nacion,  faisait office de "miroir aux alouettes"(duperie) pour se sortir d'affaires.

                     Présents (de l'abollition de l'esclavage à nos jours 2020)

 

-  les affirmations mensongères ou les définitions erronées dans beaucoup de livres et sur internet (y compris des sites) faisant fi de l'origine des danses qui ont engendrées les salsas et la Timba, alors que les cubains sont très attachés à leur histoire.

-  le fait pour les cubains, d'être fier de leurs origines africaines et celles des danses 

- le culte permanent de rendre hommage à ses origines africaines à travers la musique et la vidéo.

Exemples : l'emploi du terme "Candela" cette fois-ci dans les chansons salsas (tous styles), Rumba, Mambo, Guaguanco, Guaracha, Pachanga, Cha-cha-cha, SON, SON MONTUNO, SON EL CASINO, SONGO, TIMBA, signifie en vérité, "Hommage à nos racines africaines".  Ainsi, le terme "Candela" est le reflet, le miroir d'un passé qui ne passe pas, et dont les artistes revisitent de façon permanente et avec fierté.

- l'emploi des termes "Africa", "Mis ancestros" ... renvoie aussi à l'Afrique qu'il veulent continuer à garder en eux.

- Il y a à la fois chez les musiciens cubains, un besoin de garder l'héritage culturel des Cabildos de nacion et un besoin de rester ouvert au monde entier avec l'esprit de partage et d'amitié avec tous dans la joie. 

L'ORIGINE DE LA MUSIQUE CUBAINE 

L'origine de la musique cubaine ainsi que celle des dieux immortels de la SALSA (les cubains Arsenio RODRIGUEZ et Benny MORE) et Reine immortelle de la SALSA (la cubaine Célia CRUZ), ne peut être découvert qu'à travers trois faits historiques chronologiques :

- la déportation des peuples d'Afrique noire (dès 1513) et leur réduction en l'esclavage durant 4 siècles.

- leur constitution en communautés multi-ethniques (Cabildos de nacion) dès 1568.

- la Santeria et les tambours ou percussions africaines

- ensuite, la Santeria et ces tambours ou percussions avec la guitare espagnole.

L'illustration par une vidéo cubaine (ci-dessous) de l'origine de la musique cubaine avec des preuves criantes sur tout ce que j'ai déjà affirmé.

Cette vidéo dresse aussi la biographie de la Reine de la SALSA (Célia CRUZ).

UNE SEULE DANSE DE COUPLE CRÉÉ PAR LES COMMUNAUTÉS AFRICAINES DURANT L'ESCLAVAGE

À CUBA,

A ÉTÉ ET EST TOUJOURS LA BASE DE TOUTES LES SALSAS AU MONDE.

C'EST LA DANSE DU SON

(appelée, le "SON de l'Oriente Cubain").

L'ORIGINE DU SON AFRICAIN (L'ANCÊTRE DES SALSAS)

LA RENCONTRE DE L'AFRIQUE NOIRE ET DES COLONS ESPAGNOLS À PARTIR DE L'AN 1513 SUR L'ÎLE DE "JUANA" (L'ACTUEL CUBA)

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À

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LE SON (OU SON DE L'ORIENTE) EST UNE DANSE DE COUPLE CRÉÉ SOUS L'ESCLAVAGE À CUBA PAR LES AFRICAINS DÉPORTÉS DANS LES CAMPAGNES RECULÉES. 

SA GÈNÈSE DATE DES ANNÉES 1750.

CETTE DANSE DE COUPLE EST ELLE-MÊME NÉE DE LA FUSION DE TROIS AUTRES "SONS" OU DANSES AFRICAINES DE COUPLE ENCORE PLUS ANCIENNES TELLES QUE : LE NENGON, LE KIRIBA ET SURTOUT LE CHANGUI (QUI EST LA BASE DU SON DE L'ORIENTE).

LES AFRICAINS DÉPORTÉS ÉTAIENT DES PAYSANS AU SERVICE DES COLONS ESPAGNOLS.

LE SON EST UNE DANSE DE COUPLE PAYSANNE ET QUI EST POSÉE, CLASSE ET ÉLÉGANTE. 

CETTE DANSE N'EST ARRIVÉ À LA HAVANE (CAPITALE DE CUBA OÙ VIVAIT LA HAUTE SOCIÉTÉ)) QUE PRÈS DE 20 ANS APRÈS L'ABOLITION  DE L'ESCLAVAGE DES NOIRS EN 1886.

ENSUITE, ELLE A ÉTÉ CONNUE DU GRAND PUBLIC À LA  HAVANE LORSQUE CUBA A EU POUR LA RADIO À PARTIR DE 1919.

LA DANSE DU SON AFRICAIN A ENSUITE ÉTÉ BAPTISÉ "SON CUBAIN" À LA HAVANE DANS LES ANNÉES 20.

CETTE DANSE EST LE " GRAAL" SANS LEQUEL, IL N'Y A PAS DE SALSA POSSIBLE NI DE TIMBA. 

LA DANSE DU SON AFRICAIN ET SES DÉRIVÉS (RUMBA, GUAGUANCO, MAMBO, PACHANGA ...) SONT " L'ADN " COMMUN À TOUTES LES SALSAS AU MONDE.

LE SENS DE CETTE DANSE DU SON :

LE SON ÉTAIT UNE "SOUPAPE" CONTRE LES EFFETS DE L'ESCLAVAGE.

CE SON UTILISE LA GUITARE ESPAGNOLE "TRES" MAIS SA RYTHMIQUE (LA DANSE), SA SIGNIFICATION, ET LES CROYANCES CACHÉES (LES ORISHAS OU LES DIEUX AFRICAINS) QUI L'ACCOMPAGNENT , SONT 100% AFRICAINE.

DANS LES CAMPAGNES RECULÉES ET SOUS L'ESCLAVAGE, LES AFRICAINS N'UTILISAIENT QUE TROIS INSTRUMENTS POUR COMPOSER LA MUSIQUE DU SON : LA GUITARE ESPAGNOLE "TRES" ET DEUX AUTRES INSTRUMENTS D'INSPIRATION AFRICAINE TELS QUE LES "BONGOS" ET LA "MARIMBULA" (QUI FAISAIT OFFICE DE CONTREBASSE).

LE SON AFRICAIN EST LA LOCOMOTIVE DE TOUTES LES SALSAS AU MONDE.

LES DÉRIVÉS DE CE SON TELS QUE : LA RUMBA (GUAGUANCO, CULUMBIA, YAMBU)), LE MAMBO, LA PACHANGA, LE CHA-CHA-CHA, LE GUARACHA... , SONT SES WAGONS.

LES CROYANCES AFRICAINES (LES ORISHAS : CHANGO, YEMAYA, OCHUN, ELEGGUA, BABALU AYÉ, OGGUN ...) ET LES CULTES AFRICAINS PALO MAYOMBE, PALO MAYIMBE , REGLA DE OCHO, REGLA DE LA CANDELA ...) SONT LE CARBURANT DE LA LOCOMOTIVE ET SES WAGONS.

TOUS LES DÉRIVÉS DU SON SONT ÉGALEMENT APPARUS DANS LES COMMUNAUTÉS AFRICAINES SOUS L'ESCLAVAGE À CUBA,

A PARTIR DES ANNÉES 1930, JUSQU'AUX ANNÉES 60-70, LES DESCENDANTS D'AFRICAINS DÉPORTÉS À CUBA ONT RASSEMBLÉ PROGRESSIVEMENT LE SON ET SES DÉRIVÉS EN LES BAPTISANT "SALSA" POUR DES RAISONS COMMERCIALES.

AINSI, LE TERME "SALSA" DES ANNÉES 60-70, AVAIT POUR BUT DE MASQUER L'ORIGINE ET LA VRAIE HISTOIRE REFOULÉE DES DANSES AFRICAINES AFIN DE FACILITER LA VENTE DE DISQUES.

LE LONG CONFLIT POLITIQUE ET CULTUREL ENTRE CUBA ET LES USA, ASPHYXIAIT LE DÉVELOPPEMENT DES CUBAINS QUI AVAIENT RÉUSSI À TRANSMETTRE LE VIRUS DES DANSES AFRICAINES ET LEURS ORISHAS À TOUTE LA COMMUNAUTÉ LATINO DE NEW YORK.

LES PORTORICAINS ET LES COLOMBIENS SE SONT ENSUITE EMPARÉS DE CES DANSES GOUVERNÉES PAR LES RYTHMES DES DIEUX AFRICAINS QUI LES ACCOMPAGNENT

L' HISTOIRE CONFLICTUELLE DE LA SALSA S'EST JOUÉE

ENTRE DEUX CULTURES ANTAGONISTES, À L'ÉPOQUE.

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A CAUSE DU LONG EMBARGO AMÉRICAIN QU'IL SUBISSAIT, CUBA ÉTAIT DEVENU L'ÉTERNEL SOUFRE DOULEUR DES USA ET AVAIT PERDU SON RÔLE CULTUREL CENTRAL ET PREMIER, LAISSANT À NEW YORK, CE RÔLE DE PÔLE D'ATTRACTION DES MUSIQUES ET DANSES APPARUES SOUS L'ESCLAVAGE (LE SON ET SES DÉRIVÉS).

 

AVANT LE DÉCLENCHEMENT DES CONFLITS AVEC LES USA DÈS APRÈS 1898 (TRAITÉ DE CAPITULATION DE L'ESPAGNE À PARIS EN FRANCE) CUBA ÉTAIT LE COEUR, LE POUMON, LA CAPITALE DE TOUTE LA CIVILISATION DES CARAIBES. 

LES ARTISTES CUBAINS ONT ÉTÉ PRIS EN OTAGE À NEW YORK AU XX SIÈCLE PAR CET ANTAGONISME. L'INDUSTRIE AMÉRICAINE DE DISQUES "FANIA" DIRIGÉE PAR DES PORTORICAINS QUI ÉTAIENT LA PREMIÈRE COMMUNAUTÉ LATINO À NEW YORK A PROFITÉ DE CET ANTAGONISME SANS FIN POUR S'EMPARER DU SON ET SES DÉRIVÉS .

AINSI, DEUX SALSAS SONT NÉS : LA SALSA DE NEW YORK ( APPELÉE "PORTORICAINE") ET CELLE DE CUBA (LE SON EL CASINO). 

TOUTES CES DEUX SALSAS Y COMPRIS LA SALSA COLOMBIENNE ONT EN COMMUN ET POUR BASE, LE SON ET SES DÉRIVÉS. 

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GÉNÉALOGIE DES SALSAS ET LA TIMBA

QUELQUES SONS PRIMITIFS DES AFRICAINS DÉPORTÉS À CUBA 

                               (PÉRIODE DE 1700 À 1870)

SONS PRIMITIFS AFRICAINS = MUSIQUES ET DANSES ANCIENNES

CRÉÉES DURANT LA PÉRIODE DE L'ESCLAVAGE PAR LES AFRICAINS DÉPORTÉS À CUBA

LE CHANGUI

LE KIRIBA

LE NENGON

LE CHANGUI -
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LE KIRIBA -
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LE NENGON -
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LE BENJAMIN DES SONS PRIMITIFS AFRICAINS APPARUS À CUBA

       (PÉRIODE DE 1750 À 1870) :

LE SON DE L'ORIENTE (L'ANCÊTRE DES SALSAS)

LE SON DE L'ORIENTE = 50% DE CHANGUI + 50% (NENGON + KIRIBA)

AINSI, LE CHANGUI EST LA BASE DU SON.

SANS LE CHANGUI, LE SON DE L'ORIENTE N'EXISTE PAS.

ET SANS LE SON DE L'ORIENTE, IL N'Y A PAS DE SALSA NI DE TIMBA.

LE NENGON, LE KIRIBA, LE CHANGUI, LE SON DE L'ORIENTE, ÉTAIENT TOUTES, DES DANSES DE COUPLE ET DES MUSIQUES COMPOSÉES ET DANSÉES UNIQUEMENT PAR LES PAYSANS (LES AFRICAINS) QUI ÉTAIENT AU SERVICES DES COLONS ESPAGNOLS DANS LES CAMPAGNES RECULÉES (LES PLANTATIONS DE CANNE À SUCRE ET DE TABAC). 

ON RETROUVE DANS LA COMPOSITION DE TOUTES CES DANSES, LES MÊMES INSTRUMENTS RUDIMENTAIRES ACCOMPAGNÉS PAR LA GUITARE ESPAGNOLE "TRES".

 

APRÈS L'ABOLITION DE L'ESCLAVAGE EN 1886, CETTE MUSIQUE ET DANSE DE COUPLE "SON DE L'ORIENTE" , EST ARRIVÉ PEU À PEU À PARTIR DE 1909 À LA HAVANE.

CUBA A EU LA RADIO À PARTIR DE 1919 CE QUI A PERMIS ENSUITE AU SON DE L'ORIENTE D'ÊTRE CONNU DU GRAND PUBLIC.

UNE FOIS QUE LA DANSE DU "SON" DE L'ORIENTE EST DEVENUE POPULAIRE À PARTIR DE 1920, LES CUBAINS L'ONT BAPTISÉ : "SON CUBAIN"

SON -
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LES ROIS HÉRITIERS DE CE SON CUBAIN SONT :

LES CUBAINS ARSENIO RODRIGUEZ ET BENNY MORÉ 

LA REINE HÉRITIÈRE DE CE SON CUBAIN EST : CÉLIA CRUZ

ARSENIO RODRIGUEZ , BENNY MORE ET CÉLIA CRUZ SONT TOUS LES TROIS DES CUBAINS DESCENDANTS DES AFRICAINS DÉPORTÉS À CUBA PAR LE BIAIS DE LA TRAITE NÉGRIÈRE. ILS SONT TOUS LES TROIS D'ORIGINE CONGOLAISE. 

L'ÉVOLUTION DU SON CUBAIN ET

SA MÉTAMORPHOSE EN "SALSA"

   MADE IN CUBA 

LES OEUVRES DES CUBAINS ARSENIO RODRIGUEZ ET BENNY MORE

L'OEUVRE D'ARSENIO RODRIGUEZ

LA DANSE "SON MONTUNO"

LA DANSE "SON MONTUNO" CRÉÉ EN 1930 PAR ARSENIO RODRIGUEZ = SON CUBAIN + RUMBA.

DANS CETTE RUMBA, IL Y A LA DANSE "GUAGUANCO".

LE SON MONTUNO EST AINSI COMPOSÉ SEULEMENT DE DEUX DANSES AFRICAINES (SON ET RUMBA) TOUTES APPARUES SOUS L'ESCLAVAGE IL Y A PLUSIEURS SIÈCLES DANS LES "CABILDOS DE NACION" QUI ÉTAIENT DES COMMUNAUTÉS AFRICAINES CONFINÉES DANS LES CAMPAGNES RECULÉES.

EXEMPLES : LES CABILDOS DE NACION CONGO, DE NACION KARABALIS, DE NACION YORUBA, DE NACION MANDINGUE.

LE GUAGUANCO EST L'UNE DES TROIS PRINCIPALES DANSES AFRICAINES QUI COMPOSENT LA RUMBA. IL EST UNE AUTRE FORME DE LA RUMBA AFRICAINE.

LA DANSE GUAGUANCO EST ORIGINAIRE DU CONGO EN AFRIQUE EXACTEMENT COMME LA RUMBA.

JUSQU'À NOS JOURS 21IÈMELES CHANTEURS CUBAINS DISENT TOUT HAUT DANS LEURS CHANSONS :

"LA RUMBA SOY, SOY CONGO" (LA RUMBA EST, EST DU CONGO) ; SOY, SOY AFRICA (EST, EST D'AFRIQUE); SOY, SOY MIS ANCESTROS (EST, EST MES ANCÊTRES), LA RUMBA SOY, SOY TIMBEROS (LA RUMBA, CE SONT LES DANSEURS DE LA TIMBA)

DURANT LA LONGUE PÉRIODE DE L'ESCLAVAGE (4 SIÈCLES ) LES CABILDOS DE NACION CONGO, DE NACION KARABALIS DU NIGÉRIA, DE NACION YORUBA DU BENIN ACCOMPAGNAIENT LA RUMBA AVEC LES DIEUX AFRICAINS (LES ORISHAS "CHANGO", "OCHUN", "YEMAYA", "ELEGGUA" ...

LES AFRICAINS DÉSIGNAIENT CETTE RUMBA PAR LE TERME "YO-RUMBA" QUI SIGNIFIE (MOI-RUMBA) DANS LEURS CHANSONS.

LA DANSE RUMBA VIENT DU CONGO ET LES DIEUX QUI L'ACCOMPAGNENT VIENNENT DU BENIN ET DU NIGÉRIA ET AUSSI DU CONGO (EXEMPLE : MAYIMBÉ. CETTE ASSOCIATION CULTURELLE EST DÛ AU FAIT QUE LES COLONS MÉLANGEAIENT LES DIFFÉRENTES COMMUNAUTÉS AFRICAINES DANS LES PLANTATIONS DE CANNE À SUCRE D'OÙ EST APPARUE LA RUMBA

RUMBA -
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GUAGUANCO -
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SON MONTUNO D'ARSENIO RODRIGUEZ -
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ICI, C'EST LA RUMBA

ICI, C'EST LE "GUAGUANCO" AVEC LE VACUNAO

ICI, C'EST LA DANSE DE COUPLE "SON CUBAIN" +

"RUMBA (ET GUAGUANCO) = SON MONTUNO.

Arsenio RODRIGUEZ a créé le SON MONTUNO en 1930 pendant qu'il n'avait pas la vue (il avait perdu le fonctionnement de ses deux yeux plusieurs années avant).

En effet, suite au coup de pattes d’une mule à la tête, Arsenio avait perdu ses deux yeux depuis qu'il avait 9 ans.

Devenu adulte, cette tragédie qui va le rendre aveugle jusqu'à son décès, ne l'empêchera pas de devenir un musicien exceptionnel.

A sa jeunesse, il commence à jouer du tambour dans les fêtes afro-cubaines pour célébrer son héritage africain qui influencera par la suite sa musique (d'abord le SON et ensuite la Rumba et guaguanco ...).

Arsenio maitrisait la musique et danse de couple "SON" et la guitare espagnole "TRES" avec virtuosité.

Dès 1930, Arsenio était connu et surnommé partout à Cuba :

"ciego maravilloso". Ce qui signifie "l'aveugle merveilleux".

Sa création du SON MONTUNO avait surpris à l'époque tout le monde parce que personne ne lui croyait capable d'une telle prouesse inédite, du fait qu'il était totalement aveugle à vie.

Ce n'est que quand les fondateurs de la FANIA (Johnny Pachecco et Jerry Masucci, ont plagiés ce SON MONTUNO à New York en 1964 et ont sortis leur tout premier album totalement basé sur ce SON MONTUNO qu'ils ont baptisé "SALSA", qu'on a donné un autre surnom à Arsenio et qui était : EL REY DEL SON Y DEL RUMBA Y DEL GUAGUANCO (le Roi du SON, de la Rumba et du Guaguanco).

C'est ainsi que le premier surnom "l'aveugle merveilleux", a disparu sur les langues.

C'EST CE SON MONTUNO DE 1930 D'ARSENIO RODRIGUEZ QUI A TOUT SIMPLEMENT ÉTÉ REBAPTISÉ  "SON EL CASINO"  EN 1955 (avant son plagiat à New York en 1964) PARCE QUE LES CUBAINS, DANS LE BUT DE SE MÉLANGER AUX GENS DES CASINOS DE LA HAVANE QUI ÉTAIENT À DOMINANCE BLANCHE À L'ÉPOQUE, PARTAIENT DANSER CE SON MONTUNO DANS CES CASINOS.

A L'ÉPOQUE, CUBA ÉTAIT SOUS LA DOMINATION DES USA ET NON CELLE DES ESPAGNOLS QUI AVAIENT ÉTÉ CHASSÉS PAR LES PREMIERS.

CE SONT DES MAFIEUX AMÉRICAINS QUI ONT INTRODUIT À LA HAVANE, LES CASINOS ET LES MAISONS CLOSES.

LE BUSNESS DES CASINOS VISAIT UNE CLIENTÈLE OCCIDENTALE QUI VIENT DÉPENSER DE L'ARGENT ET N'ACCEPTAIT PAS N'IMPORTE QUELLE AMBIANCE ET DANSE.

OR, LES CUBAINS QUI INVENTAIENT DE NOUVELLES FIGURES DANS LES QUARTIERS PAUVRES POUR ALLER LES PRATIQUER DANS LES CASINOS, ÉTAIENT DES NOIRS PARSEMÉS DE MÉTIS. 

AINSI, CETTE DANSE "SON EL CASINO" TAXÉE DE CULTURE NOIRE (À L'ÉPOQUE), AVAIT ÉTÉ INTERDITE DANS LES CASINOS À CAUSE DE LA DANSE AFRICAINE "RUMBA" (GUAGUANCO)" QUE ARSENIO AVAIT INTÉGRÉ DANS LE SON DE SES ANCÊTRES (SON DE L'ORIENTE).

En effet, dans la danse Guaguanco, le "vacunao" a une signification érotique symbolisée par un geste du danseur ou par un foulard qui va poursuivre la danseuse, et que celle-ci cherche à éviter tout le long de la danse.

Ce Guaguanco (Rumba) est une danse érotique matérialisée par des gestes, déplacements et mouvements explicites du danseur, et qui sont portés sur les plaisirs sexuels et amoureux.

LA SALSA CUBAINE

C'EST LE MÊME "SON EL CASINO" (SON MONTUNO D'ARSENIO) QUI A ÉTÉ TOUT SIMPLEMENT REBAPTISÉ "SALSA CUBAINE" DANS LES ANNÉES 60 APRÈS LA CRÉATION DE LA SALSA À NEW YORK PAR LES PORTORICAINS GRÂCE AUX DANSES AFRICAINES APPARUES À CUBA SOUS L'ESCLAVAGE ET PARVENUES AUX USA PAR LE BIAIS DE L'EXIL DES CUBAINS AYANT FUIT LA PAUVRETÉ ET ENSUITE LA DICTATURE DE FIDEL CASTRO.

LA SALSA CRÉÉE À NEW YORK EST BASÉE SUR LE SON MONTUNO DU CUBAIN ARSENIO RODRIGUEZ.

LE TOUT PREMIER ALBUM DE L'INDUSTRIE AMÉRICAINE DE DISQUES "FANIA" FUT UNE COPIE, UN PLAGIAT DU SON MONTUNO D'ARSENIO SANS SON ACCORD.

AINSI, ÉTAIT NÉE DANS LES ANNÉES 60, UN CONFLIT ET UNE COMPÉTITION CRÉATIVE MUSICALE ENTRE LES CUBAINS ET LA MAISON DE DISQUES "FANIA".

LE RYTHME DE LA SALSA CUBAINE EST BASÉE SUR LE SON AFRICAIN.

CEPENDANT, C'EST LE GUAGUANCO (RUMBA AFRICAINE) QUI LA REND TRÈS AMUSANT ET ENCORE PLUS POPULAIRE.

BEAUCOUP DE MUSICIENS RÉPÈTENT DEPUIS 1930 JUSQU'À NOS JOURS, LE TERME ."GUAGUANCO" ET RAPPELLENT  LA PLACE CAPITALE DE CETTE DANSE DANS LA SALSA CUBAINE.

SALSA CUBAINE -
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Dans cette musique, ci-dessus, l'expression " Nunca Muere El Guaguanco " employée par le grand et excéllent artiste cubain "Joseito" en 2016, signifie que : 

" Le Guaguanco ne meurt jamais".

Le Guaguanco, c'est de la Rumba africaine.

 

Contrairement au Mambo qui a connu une période de gloire avant de tomber, la Rumba qui est le patriarche des danses africaines apparues à Cuba n'est pas détrônable pour plusieurs raisons.

1) Apparue dans les plantations de sucre et les cabanes des africains réduits en l’esclavage, la Rumba est à la fois l’essence de Cuba et la revendication identitaire des racines africaines avec fierté. Cette révendication des racines et la résistance dans la fierté sont à la fois gravées dans le marbre et dans l'ADN de la culture cubaine. L'origine de cette revendication identitaire réside dans la philosophie des Cabildos de nacion qui étaient tous des sociétés culturelles, religieuses, révendicatives et identitaires.

Ainsi, la Rumba n'est pas simplement une danse, elle est aussi un étandard et un bouclier que les cubains ne cessent de brandir depuis belle lurette jusqu'à nos jours en évoquant l'Afrique et ses croyances, ses dieux. 

Le caractère revendicatif et identitaire est l'une des multiples raisons qui rendent impossible et voire périlleuse, toute tentative de qualification de la salsa et de la Timba en "danse latine".

2) La rumba est née avant la nation cubaine et bien avant le concept de patrie cubaine.

La Rumba est plus ancienne (5 siècles), elle a beaucoup contribué au développement du concept de Cabildos de nacion sous l'esclavage.

Après l'abolition de l'esclavage, c'est encore cette Rumba qui a beaucoup contribué au concept de nation cubaine. La Rumba est un élément fondamental de l'identité cubaine.

Cuba n'est devenu réellement indépendant avec une politique de réunification de la nation (entre noirs et blancs) qu'avec l'arrivé au pouvoir de Fidel CASTRO en 1959.

 

3) Enfin, cette danse rythmée par les tambours, la clave (instrument de percussion) et les chants, a été inscrite en 2016 "patrimoine culturel immatériel de l'humanité" par l'Unesco qui est une institution spécialisée de l'ONU (l'Organisation des Nations Unies) pour l'éducation, la science et la culture.

Je rappelle que le tout premier album de salsa produite à New York dans les années 60 par l'industrie de disque FANIA (avec les musiciens portoricains) était totalement basé sur le SON Montuno d'Arsenio (SON + Guaguanco ou Rumba).

L'âme, le coeur, le poumon et la colonne vertébrale de toutes les salsas au monde (dansées en couple), c'est le SON + RUMBA OU GUAGUANCO, c'est-à-dire, le SON MONTUNO créé par le cubain Arsenio RODRIGUEZ en 1930, à Cuba.

Contrairement à ce qu'on a fait croire au monde entier depuis les années 60-70 jusqu'à nos jours 2020, c'est Arsenio qui est le premier ROI de la salsa (tous styles) au regard des faits historiques et présents qui se recoupent.

Benny MORE est une grande légende du Mambo et de la salsa mais il n'est pas le premier ROI de la salsa ni du Mambo.

Benny a quitté la campagne et est arrivé à La Havane en 1936, donc 6 ans après la création du SON MONTUNO par Arsenio.

Benny a débuté avec le "SON" dans les rues. Il s'est ensuite mis à composer le SON MONTUNO d'Arsenio en 1940 avec son orchestre "la banda gigante". C'est le SON MONTUNO qui a lancer Benny.

Célia cruz (la Reine de la salsa) et Tito PUENTE, se sont eux aussi mis à composer et danser le SON MONTUNO.

C'est ce même SON MONTUNO qui a été plagié par Johnny Pachecco et Jerry Massuci en 1964 à New York et baptisé "salsa".

Le musique Mambo a débuté avec le cubain Perez PRADO qui est née dans la même campagne que Arsenio à "Matanzas" (une province fortement peuplée de descendants des Cabildos de nacion).

En 1948, Perez a embauché Benny au Mexique pour qu'il chante avec lui. Perez avait composé beaucoup de bonnes musiques Mambo avant de rencontrer Benny.

Et la fièvre "Mambo-mania" au succès planétaire n'a pas été créé par Benny mais Perez avec sa musique Mambo N° 5.

Perez avait fait des études de musiques et Benny était autodidacte.

Mais, Benny maitrisait mieux que Perez, les stridents du Mambo qu'il avait hérité. Ainsi, certaines musiques Mambo de Perez ont ensuite été composé par Benny.

Enfin, le charisme de Benny dépassait celui de Perez qui n'était pas aimé par la population qui boudait ses musiques Mambo au profit de celles de Benny.

La mode Mambo est tombée depuis plusieurs décennies mais le SON MONTUNO n'est jamais tombé.

Si le Mambo était l'âme de la salsa, il allait entrainé la salsa dans sa chute.

L'âme, le coeur et poumon de toutes les salsas depuis 1960 jusqu'à nos jours 2020, c'est le SON MONTUNO (SON + RUMBA OU GUAGUANCO).

Enfin, lors de la tournée de l'orchestre Fania All Star en Afrique (Congo - Zaire) en 1973, la Reine de la salsa "Célia CRUZ" disait, face à 80 000 spectateurs, en langue espagnole dans sa chanson dénommée "QUIMBARA"(qui est une Rumba africaine devenue très célèbre), ceci : 

" Mi vida es tan solo eso Rumba buena y Guaguancó ".

Ce qui signifie : " Ma vie est juste qu'une bonne Rumba et Guaguanco ".

LA TIMBA 

LE TERME " TIMBA " SIGNIFIE " NOUVEAU " DANS LA LANGUE " BANTOUE " DES AFRICAINS DÉPORTÉS DU CONGO ET D' ANGOLA.

TANDIS QUE LE TERME " TEMBA " SIGNIFIE " ANCIEN ".

LES LANGUES BANTOUES ÉTAIENT PARLÉES DANS LES "CABILDOS DE NACION CONGO" À CUBA SOUS L'ESCLAVAGE.

L'UNE DES PARTICULARITÉS DE LA CULTURE AFRICAINE, EST L'ORALITÉ.

LES TRADITIONS SE TRANSMETTENT DE BOUCHE À OREILLE DE GÉNÉRATION EN GÉNÉRATION. 

 

DANS LA LOGIQUE D'UNE COMPÉTITION CRÉATIVE AVEC LA FANIA DE NEW YORK, ET DANS LE BUT DE SE DÉSINTÉRESSER DU TERME "SALSA" POUR CRÉER QUELQUE CHOSE DE NOUVEAU QUI DIFFÉRENCIE LEUR SALSA DE CELLE DES USA, LES CUBAINS ONT CRÉÉ DANS LES ANNÉES 88, UNE HYPERSALSA OU SALSA SOPHISTIQUÉE QU'ILS ONT BAPTISÉS " TIMBA ".

LA DANSE SON EL CASINO D'ARSENIO + NON PAS LES DANSES MAIS LES STYLES DE MUSIQUE HIP HOP, RAP, FUNK, R-N-B, POP, JAZZ, SOUL, ROCK = TIMBA 

LE RYTHME DE LA TIMBA EST TOTALEMENT BASÉ SUR LE RYTHME LA RUMBA  AFRICAINE INCLUE DANS LE SON EL CASINO.

LA RUMBA EST COMPOSÉE DE TROIS DANSES AFRICAINES : LE GUAGUANCO, LE YAMBU ET LA COLUMBIA.

SANS LA RUMBA, IL N' Y A PAS DE SALSA (TOUS LES STYLES) ET IL N' Y A PAS DE TIMBA.

LA DANSE GUAGUANCO (RUMBA) QUI EST À L'ORIGINE DU CHARME ET DE LA POPULARITÉ CONSTANTE DE TOUTES LES SALSAS ET LA TIMBA JUSQU'À NOS JOURS 21IÈME SIÈCLE, PROVIENT ELLE-MÊME DE LA DANSE AFRICAINE "YUKA" DU CONGO.

SOUS L'ESCLAVAGE À CUBA, CE SONT LES "CABILDOS CONGO" QUI DANSAIENT LA YUKA.

LA YUKA EST UNE DANSE ÉROTIQUE DANS LAQUELLE, LE COUPLE DANSEUR MIME L'ATTITUDE DU COQ ET LA POULE. LE GUAGUANCO ET LE VACUNAO SYMBOLISENT LA PARADE NUPTIALE DU COQ ET DE LA POULE DANS LA DANSE YUKA DU CONGO.

DANS LA CONCEPTION AFRICAINE, LE DANSEUR SYMBOLISE LE COQ QUI DOIT FAIRE LE VACCUNAO (LA DRAGUE, LES ARTIFICES ET LE MOUVEMENT DU BASSIN DE L'ARRIÈRE VERS L'AVANT ET À CONNOTATION SEXUELLE).

LA DANSEUSE SYMBOLISE LA POULE QUI DOIT TENTER D'ÉVITER L'ACCOUPLEMENT.

LE GUAGUANCO ET LE VACCUNAO SE PRATIQUENT UNIQUEMENT QUAND LE DANSEUR ET LA DANSEUSE SONT DÉCONNECTÉS PHYSIQUEMENT. C'EST UN JEU DE L'HOMME VERS LA FEMME.

LE GUAGUANCO COMMENCE PAR LE TREMBLEMENT OU MOUVEMENT DES ÉPAULES, PUIS LE TRONC, LE TOUR DU BRAS AU DESSUS DE LA TÊTE, LES PIEDS, LE VACCUNAO AVEC UN MOUCHOIR OU UN GESTE DE LA MAIN. ET SI LA DANSEUSE S'APPROCHE, LE DANSEUR FAIT UN MOUVEMENT PELVIEN (DU BASSIN) DE L'ARRIÈRE VERS L'AVANT (QUI EST À CONNOTATION SEXUELLE).

C'EST LA RAISON POUR LAQUELLE, LES CHANTEURS NE CESSENT DE RAPPELER JUSQU'À NOS JOURS 21IÈME SIÈCLE, L'ORIGINE RYTHMIQUE DE LA TIMBA QUI EST LA RUMBA. 

IL SUFFIT DE LES ÉCOUTER ATTENTIVEMENT : " El passo de la Rumba " , " Rumba que Rumba".

TIMBA -
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L'OEUVRE DE BENNY MORE

LE CUBAIN BENNY MORE A QUITTÉ LA CAMPAGNE ET EST ARRIVÉ À LA LA HAVANE EN 1936. DONC, SIX ANS APRÈS LA CRÉATION DU "SON MONTUNO" PAR LE CUBAIN ARSENIO RODRIGUEZ.

EXACTEMENT COMME ARSENIO, IL A COMMENCÉ SA CARRIÈRE PAR LE SON DE L'ORIENTE AVANT DE SE LANCER DANS LE SON MONTUNO D'ARSENIO QUI ÉTAIT À LA MODE.

C'EST CE SON MONTUNO QUI A D'ABORD LANCÉ BENNY ET SON ORCHESTRE "LA BANDA GIGANTE" AVANT LA CONSÉCRATION AVEC LE MAMBO À PARTIR DE 1948.

EN 1950, BENNY MORE A INTÉGRÉ LE MAMBO DANS LE SON MONTUNO (SON + RUMBA).

CE QUI DONNE : SON + RUMBA + MAMBO

A NEW YORK, LES PORTORICAINS DE LA "FANIA" SE SONT EMPARÉS DE TOUTES CES DANSES APPARUES SOUS L'ESCLAVAGE À CUBA AINSI QUE LES ORISHAS (LES DIEUX DE LA MYTHOLOGIE AFRICAINE) QUI LES ACCOMPAGNENT ET GOUVERNENT LEURS RYTHMES.

LE BUT DES PORTORICAINS DE LA MAISON AMÉRICAINE DE DISQUES "FANIA" ÉTAIT LA COMMERCIALISATION À GRANDE ÉCHELLE  DE CES DANSES AFRICAINES.

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LA MÉTAMORPHOSE DU SON MONTUNO D'ARSENIO RODRIGUEZ EN "SALSA"

   MADE IN USA 

JOHNNY PACHECCO, JERRY MASUCCI 

ET LA CUBAINE CÉLIA CRUZ (LA REINE DE LA SALSA)

LE TOUT PREMIER ALBUM PRODUIT PAR LA FANIA ÉTAIT ENTIÈREMENT BASÉ SUR LE SON MONTUNO DU CUBAIN ARSENIO RODRIGUEZ MAIS PAS COMPOSÉ PAR CE DERNIER.

LES DEUX FONDATEURS DE LA FANIA (JOHNNY PACHECCO ET JERRY MASUCCI) AVAIT FAIT UN PLAGIAT SANS L'ACCORD D'ARSENIO.

ILS AVAIENT EMPRUNTÉS 2500 DOLLARS POUR ENREGISTRER CET ALBUM QU'ILS ONT VENDU UN À UN DANS LES RUES DE NEW YORK.

CE PLAGIAT FUT LE PREMIER DESACCORD ENTRE LES CUBAINS ET LA FANIA.

NI ARSENIO NI BENNY MORE N'A JAMAIS OSÉ REJOINDRE L'ORCHESTRE FANIA.

REJOINDRE LA FANIA ÉTAIT PERÇU À L'ÉPOQUE À CUBA, COMME UNE TRAHISON DE LA PATRIE. 

SEULES LES DEUX CUBAINES CÉLIA CRUZ ET LA LUPPE AVAIENT OSÉ REJOINDRE LA FANIA. LE RÉGIME DE FIDEL CASTRO LES AVAIT DÉCLARÉ "INDÉSIRABLES" À CUBA.

CÉLIA AVAIT FUIT CUBA, ELLE AVAIT PRIS LA NATIONALITÉ AMÉRICAINE DÈS 1961 ET ÉTAIT OUVERTEMENT ET FAROUCHEMENT OPPOSÉE AU RÉGIME DE FIDEL CASTRO.

LE RETOUR À CUBA LUI A ÉTÉ TOUJOURS REFUSÉ JUSQU'À SON DÉCÈS AUX USA EN 2003.

ELLE ÉTAIT LA GRANDE "STAR" QUI VÉHICULAIT LA CULTURE CUBAINE AUX USA DANS L'ORCHESTRE ET MAISON AMÉRICAINE DE DISQUES "FANIA" AVEC LES PORTORICAINS.

CUBA ÉTAIT À L'ÉPOQUE EN CONFLIT POLITIQUE AVEC USA. CE CONFLIT N'A TOUJOURS PAS ÉTÉ PURGÉ JUSQU'À NOS JOURS 21IÈME SIÈCLE.

À PARTIR DE 1968, DANS LE BUT D'ÉLARGIR SA CLIENTÈLE ET S'ENRICHIR ENCORE PLUS, L'INDUSTRIE AMÉRICAINE DE DISQUES "FANIA" COMPOSÉ MAJORITAIREMENT DE PORTORICAINS, A RAJOUTÉ AU SALSA-MAMBO, le Blues, le Jazz, la Soul, le Rock, les "pas spéciaux et complexes" ou "Shines" des danses "SWING" créés par les noirs-américains dans les rues de Harlem (exemples : le Lindy hop, le Boogie woogie, le Jazz roots ...). 

Ce grand mélange a simplement été baptisé "SALSA" et est devenue le Label "SALSA".

Il s'appellera plus tard "SALSA PORTORICAINE" par beaucoup de gens.

Mais, ni la salsa de New York ni la salsa cubaine n'a été créé à Porto-Rico et il n'existe aucune danse d'origine portoricaine dans aucune des deux salsas.

Toutes les salsas sont remplies de danses africaines liées aux orishas. 

De nombreuses preuves criantes sont produites dans le texte entier dont la lecture est nécessaire pour comprendre.

SALSA PORTORICAINE -
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LE LIEU DE NAISSANCE DE LA SALSA

EST-CE CUBA OU NEW YORK ?

CETTE QUESTION EST SANS DOUTE CELLE QUI CONSTITUE LE NOYAU, LE COEUR OU L'ÉPICENTRE DE LA CACOPHONIE QUI RÈGNE DANS LA GALAXIE SALSA.

SI LA DANSE SALSA (TOUS STYLES) EST UN ENFANT, ELLE EST NÉE D'ABORD EN 1930 À CUBA (LE SON MONTUNO : SON + RUMBA ou GUAGUANCO), ET SES PARENTS BIOLOGIQUES SONT LES CUBAINS (DESCENDANTS DES CABILDOS DE NACION).

MAIS, LES CUBAINS QUI SONT AUSSI LES PARENTS BIOLOGIQUES DU PRENOM "SALSA" AVAIENT REFUSÉS (DE 1930 À 1973), DE BAPTISER CET ENFANT CUBAIN AVEC CE PRENOM. ILS ONT PRÉFÉRÉ L'APPELER "SON EL CASINO" DÈS 1955.

LES PARENTS ADOPTIFS DE l' ENFANT (SON + RUMBA ou GUAGUANCO) FURENT, PAR LA VOIE DU PLAGIAT EN 1964, LES MUSICIENS PORTORICAINS QUI AVAIENT ÉMIGRÉS À NEW YORK DÈS LES ANNÉES 50 ET QUI AVAIENT REJOINT L'ORCHESTRE "FANIA" DIRIGÉ PAR JOHNNY PACHECCO ET JERRY MASSUCI.

LE TOUT PREMIER ALBUM DE LA FANIA QUI A ÉTÉ BAPTIÉ "SALSA" ÉTAIT UNE COPIE DU "SON MONTUNO" DU CUBAIN ARSENIO RODRIGUEZ.

DÈS 1971, LA FANIA QUI S'APPELAIT DÉSORMAIS "FANIA ALL STARS" (DEPUIS 1968), AVAIT OFFICIELLEMENT ADOPTÉ LE PRENOM "SALSA" COMME ÉTANT DÉSORMAIS LE "LABEL" DE SES ALBUMS.

A PARTIR DE 1973, LES GRANDS CONCERTS DE LA FANIA À NEW YORK, EN AFRIQUE, EN AMÉRIQUE LATINE, ONT PERMIS DE POPULARISER LE "SON + RUMBA ou GUAGUANCO" ET LES DIEUX AFRICAINS (LES ORISHAS CHANGO, OCHUN, YEMAYA, ELEGGUA, BABALU AYÉ ... ) QUI L'ACCOMPAGNENT.

A L'ÉPOQUE, LES CUBAINS ÉTAIENT BLOQUÉS COMMERCIALEMENT ET POLITIQUEMENT PAR L'EMBARGO AMÉRICAIN (DEPUIS 1962) ET LA FANIA PROFITAIT DES MUSIQUES ET DANSES APPARUES À CUBA DURANT L'ESCLAVAGE ET EN VOGUE À NEW YORK.

 

DÈS LORS, POUR LES CUBAINS, LES AMÉRICAINS PILLAIENT LEURS CULTURES APRÈS AVOIR COPIÉ LEUR "SON + RUMBA ou GUAGUANCO".

LE FAIT QUE LA CUBAINE CÉLIA CRUZ (REINE DE LA SALSA) AVAIT FUIT LE REGIME CASTRISTE POUR S'EXILER À NEW YORK ET AVAIT ENSUITE REJOINT L'ORCHESTRE FANIA, AVAIT AGGRAVÉ LE CONFLIT ENTRE LES CUBAINS ET CETTE FANIA.

 

AINSI, LES CUBAINS ONT REVENDIQUÉS LE PRENOM "SALSA" (QUI EST NÉ D'ABORD À CUBA DE 1931 À 1935) COMME ÉTANT LEUR CRÉATION POUR REBAPTISER LEUR "SON MONTUNO" (SON EL CASINO) EN "SALSA CUBAINE".

D'OÙ LE CONFLIT COMMERCIAL ET CULTUREL EN SEMANTIQUE "SALSA" ENTRE LES CUBAINS ET LES PORTORICAINS DE LA FANIA À L'ÉPOQUE.

CE QU'ON A APPELÉ "SALSA PORTORICAINE" N'EST AUTRE, À L'ORIGINE, QUE LA COPIE DE L'ORIGINAL "SON MONTUNO" (CRÉÉ EN 1930 À CUBA PAR LE CUBAIN ARSENIO RODRIGUEZ).

L'ORIGINAL (le "SON" et le "RUMBA - GUAGUANCO") ÉTAIT APPELÉ À CUBA :

"MUSICA AFRICANA", "MUSICA DE LOS NEGROS", "MUSICA NEGRA". 

(Vous pouvez le vérifier dans les différentes vidéos de mon texte).

SA COPIE RÉALISÉE PAR LA FANIA, ÉTAIT APPELÉ À NEW YORK  :

"AFRICAN MUSIC".

 

Je vous invite à découvrir, vers le début de mon texte, la preuve criante dans la vidéo du grand concert historique de la Fania en 1973 au Yankees Stadium de New York avec Célia CRUZ, Johnny Pachecco et les musiciens portoricains. Le nom de la musique "SALSA" de Célia lors de ce concert, est "Bembe Colora" qui signifie, la musique colorée des dieux africains (les Orishas). Le terme "Bembe" est dit "Bemba" en espagnole.

Dans la première moitié de cette musique "Bemba Colora", on a que la danse africaine "RUMBA". Durant ce temps, les couples dansent mais ne peuvent pas se connecter physiquement car la RUMBA exige la déconnection physique pour faire des artifices.

Dans la seconde moitié, la musique se transforme et devient "SON + RUMBA (avec le GUAGUANCO) = SALSA.

Dès lors, les couples peuvent se connecter physiquement et faire des figures ensemble.

En plus, sur la photo de la pochette de l'album "Bemba Colora" qui était appelée "SALSA" de New York (ou salsa portoricaine), il est écrit clairement "SON CON GUAGUANCO" (qui signifie : "SON AVEC GUAGUANCO".

Le "SON" est une danse africaine de couple apparue à Cuba, durant l'esclavage, à partir de l'an 1750, dans les Cabildos de nacion (les communautés africaines déportées).

Le "GUAGUANCO" est l'une des trois principales danses qui composent la "RUMBA" africaine.

Cette RUMBA est apparue à Cuba, il y a 5 siècles, sous l'esclavage, dans les Cabildos de nacion Congo, de nacion Carabali du Nigéria, de nacion Yoruba du Benin.

  

JUSQU'À NOS JOURS 2020, LE COEUR, LE CERVEAU, L'ÂME, LE POUMON DE TOUTES LES SALSAS AU MONDE, C'EST LE "SON MONTUNO" (SON + RUMBA ou GUAGUANCO").

EN RÉSUMÉ 

 

C'EST CUBA QUI A CRÉÉ EN PREMIER À LA FOIS LA DANSE DE COUPLE "SON + RUMBA ou GUAGUANCO" DÈS 1930, ET C'EST AUSSI CUBA QUI A EMPLOYÉ EN PREMIER ENTRE 1931 ET 1935, LES TERMES "SALSA", "SALSEROS", "SALCITA" ASSOCIÉS À LA DANSE.

C'EST LA FANIA (REMPLIE DE MUSICIENS PORTORICAINS ÉMIGRÉS À NEW YORK DÈS LES ANNÉES 50), QUI A VOLÉ LA VEDETTE AUX CUBAINS EN PLAGIANT EN 1964, LE "SON MONTUNO" (SON + RUMBA ou GUAGUANCO"). 

LES CUBAINS N'AVAIENT PAS DIGÉRÉS QU'IL Y AIT UNE COPIE DE LEUR OEUVRE SANS LEUR ACCORD. ILS SOUPÇONNAIENT LA FANIA DE FAIRE DE LA CONTREFAÇON ET DE LA CONCURRENCE DÉLOYALE.

C'EST LA RAISON POUR LAQUELLE, LES CUBAINS (PEUPLE FIER) AVAIENT REJETÉS CARRÉMENT LA DANSE SALSA DE NEW YORK (OU "SALSA PORTORICAINE") ET AVAIENT REVENDIQUÉS LA PATERNITÉ DE LEUR PROPRE TERME "SALSA" QUE LA FANIA AVAIT UTILISÉ POUR CRÉER SA "MARQUE" À NEW YORK AU MOMENT OÙ CUBA ÉTAIT EN CONFLIT POLITIQUE AVEC LES USA QUI L'AVAIENT IMPOSÉS UN "ÉTERNEL" EMBARGO COMMERCIAL QUI RENDAIT DIFFICILE LA VENTE DES MUSIQUES CUBAINES SUR LE MARCHÉ MONDIAL.

C'EST AUSSI À CAUSE DE CE CONFLIT HISTORIQUE EN SÉMANTIQUE, QU'IL N'A JAMAIS EXISTÉ À CUBA, UN LIEU OÙ ON ENSEIGNE LA SALSA PORTORICAINE. 

 

LE MAMBO

LE MAMBO ÉTAIT SOUS L'ESCLAVAGE À CUBA, UNE DANSE AFRICAINE ASSOCIÉE AU VODOUE (CULTE CONGO). D'AILLEURS, LES MAMBOS SONT, DEPUIS DES SIÈCLES, DES PRÊTRESSES VODOUES EN HAÎTI OÙ DES AFRICAINS ONT ÉTÉ DÉPORTÉS. LE TERME "MAMBO" EST AFRICAIN, IL SIGNIFIE EN LANGUE BANTOUE DU CONGO "CONVERSATION AVEC LES DIEUX".

SOUS L'ESCLAVAGE À CUBA, LE MAMBO ÉTAIT FAIT DE CHANTS EN CHOEUR COMME LES GOSPELS SUIVI DE CRIS ET INTERJECTIONS EN HOMMAGE AUX ORISHAS (DIEUX DE LA MYTHOLOGIE AFRICAINE).

CES CHANTS EN CHOEUR ÉTAIENT SUIVI DE DANSES RITUALISÉES LORS DES CARNAVALS RELIGIEUX APPELÉS "CARNAVAL DES NOIRS" À SANTIAGO DE CUBA, DEPUIS DES SIÈCLES.

CES DANSEURS DU MAMBO ET DU CHA-CHA-CHA SOUS L'ESCLAVAGE VENAIENT DE LA PROVINCE DE MATANZAS (LIEU DE NAISSANCE DES CUBAINS ARSENIO RODROGUEZ ET DE PEREZ PRADO). 

MATANZAS ÉTAIT L'UNE DES VILLES FORTEMENT PEUPLÉES DE CABILDOS DE NACION ET LEURS DESCENDANCES.

 

LES DEUX ROIS DE LA MUSIQUE MAMBO SONT :

LES CUBAINS BENNY MORE ET PEREZ PRAD

MAMBO de Beny MORÉ -
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MAMBO - SALSA de Beny MORÉ -
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LA LÉGENDE DE LA DANSE MAMBO-SALSA : EDDIE TORRES

LE PORTORICAIN Eddie TORRES A DÉCOUVERT LE MAMBO DE BENNY MORE.

Il A ENSUITE APPRIS CE MAMBO ET PUIS, IL L'A RENDU ENCORE PLUS POPULAIRE.

Eddie TORRES N'EST NI COMPOSITEUR, NI MUSICIEN CHANTEUR DU MAMBO COMME BENNY MORE ET PEREZ PRADO.

IL EST UN EXCELLENT DANSEUR DES DANSES AFRICAINES MANBO ET PACHANGA QU'IL A APPRIS.

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Comment la danse et musique MAMBO (inclues dans les salsas) sont parti d'Afrique pour arriver à Cuba et ensuite à New York dans

le mythique et grand club le "PALLADIUM" (après un escale au Mexique)

et enfin dans le reste du monde ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA SALSA COLOMBIENNE

SON MONTUNO d'ARSENIO RODRIGUEZ + MAMBO de BENNY MORÉ + PACHANGA + COUMBIA + CURRULAO + BOOGALOO = SALSA COLOMBIENNE

SALSA COLOMBIENNE -
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LA SALSA SUELTA

MAMBO + RUMBA + GUAGUANCO + CULUMBIA + LES SHINES (LES PAS SPÉCIAUX ET COMPLEXES) DES DANSES SWING CRÉÉS PAR LES NOIRS AMÉRICAINS DANS LES RUES DE HARLEM À NEW YORK = SALSA SUELTA OU SALSA EN SOLO.

Les danses SWING sont : Lindy Hop, Balboa, les Claquettes, le Charleston, le Bebop, le West-coast-swing, le Boogie woogie et surtout le jazz.

Quelques exemples parmi tant d'autres : 

Le pas spécial ou Shine « Suzie Q » (ou Suzy Q) inclus dans la salsa de New York, dans la salsa cubaine et dans la salsa Suelta, est le nom d'un pas de la danse SWING "Lindy Hop" créé dans les rues de Harlem par les noirs américains. En danse en ligne, ce pas est aussi appelé « Heel Twist » (référence au second pas) ou « Grind Walk ».

Le twist a été créé dans les années 1920 par les afro-américains dans leur Jazz dans les rues. Ce pas twist a ensuite été combiné avec le pas mambo pour donner naissance au mambo twist dans la salsa de New York et dans la salsa cubaine et enfin dans la salsa Suelta. 

La salsa suelta est une copie partielle de la salsa cubaine et de la salsa de New York.

Et comme le Mambo-salsa (créé par Beny MORE) de New York se danse en ligne, la salsa Suelta a gardé cette caractéristique de danse en ligne.

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TEXTE GLOBAL ET EXPLICATIF 

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SOMMAIRE

 

 

INTRODUCTION

I - LE PROCESSUS DE FORMATION DE LA CULTURE CUBAINE

DANS SA GLOBALITÉ 

      

     1 - L'extermination des Amérindiens de Cuba, de Porto Rico, des Bahamas, d'Haiti, de la République Dominicaine (île d'Hispaniola) par les colons espagnols.

     2 - La nouvelle population et culture cubaine : Espagnols et Africains originaires des zones occidentales, centrale et sud de l'Afrique.

     3 - Les conflits avec les colons anglais, et la guerre tripartite entre les colons espagnols, les noirs de Cuba et les USA qui tenaient à intégrer Cuba dans l'Union fédérale américaine.

II - QUELQUES SONS PRIMITIFS AFRICAINS APPARUS À CUBA

                         ET ANTÉRIEUR AU CHANGUI

     1 - La danse africaine de couple : le Nengon

     2 - La danse  africaine de couple : le Kiriba

     3 - La danse africaine de couple : la Régina

 

 

      

III - LES ORIGINES DES SALSAS ET LA TIMBA

     1 - La danse africaine de couple : le Changui (la base du SON de l'Oriente

     2 - La danse africaine de couple : le SON de l'oriente (la base des Salsas)

     3 - La Clave africaine 3-2 et 2-3 du SON (la colonne vertébrale de toutes les musiques salsas)

     4 - L'évolution de la danse de couple SON de l'Oriente et sa métamorphose en salsa : 

            - les oeuvres des cubains Arsenio RODRIGUEZ et Benny MORE

     5 -  Portrait des dieux immortels de la salsa (Arsenio et Benny) et de l'unique Reine immortelle de la salsa (Célia CRUZ)

IV - LA SALSA :

 

       1 - La salsa au sens large (salsa made in New York)

 

       2 - La salsa au sens strict (salsa made in Cuba)

V - LE GRAND HOMMAGE DE LA GRANDE STAR DE LA CHANSON

      BENINOISE "ANGÉLIQUE KIDJO " À LA REINE DE LA SALSA

      "CÉLIA CRUZ".

       

       1 - Deux grandes dames aux destins parallèles

       2 - Angélique KIDJO célèbre l'africanité de la SALSA et la réinvente

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INTRODUCTION

Danser très bien la Salsa ou l’enseigner pendant longtemps ou savoir la définir en une ou dix phrases, ne signifie pas connaître ce qu’elle est ni ce qu'elle veut dire (son sens) dans la mesure où tout cela ne dit ni le comment elle est née (ses origines), ni le pourquoi, ni les peuples auteurs, ni les contextes (politico-économique, social et culturel des époques successives), ni le sens des termes ou expressions employées par les artistes dans leurs musiques Rumba, Guaguanco, Salsas, Timba ... 

Lesquelles expressions ou termes (exemples : "Orishas" Chango, Yemaya, Eleggua, Ochun, Babalu Ayé ..., qui désigne les dieux africains qui étaient vénérés par les Cabildos de nacion ; l'expression "La Candela" qui provient de la stratégie "Regla de la Candela" des "Cabildos de nacion Yorubas" sous l'esclavage à Cuba), sont à la fois, une revisite permanente de la vraie histoire des Salsas et Timba, et un moyen subtile pour les artistes de rendre un hommage permanent à leurs racines africaines et celles de ces danses.

La partie sur les "Orishas" et la "Regla de la Candela", est développée plus en dessous, après le sous chapitre dénommé " 3 - La Clave du SON ".

Je ne me suis pas contenté de ma longue expérience de danseur, de Professeur de danses et DJ. J'ai fait d'innombrables recherches pendant près d'une décennie, j'ai fait des remises en cause, des questionnements et encore des questionnements pour savoir le sens de la Salsa, le sens de ce que je danse et enseigne.

 

L'histoire de la Salsa ne peut s'écrire sans la déportation (des africains) qui, s'elle n'était pas là, sa lugubre silhouette manquerait au tableau.

On ne peut comprendre comment et pourquoi la Salsa est née, si on refoule le contexte historique (l'esclavage) dans lequel sont apparus les éléments indispensables qui la composent. 

Dans le soucis du respect des peuples et dans le soucis de relater une histoire authentique, les faits seront mis chaque fois dans leur contexte historique.

Remettre les faits dans leur contexte historique, permet de restituer leur sens authentique.

Par conséquent, les termes "colons", "amérindiens ou aborigènes", "africains déportés ou africains réduits en esclavage" seront utilisés pour relater les faits qui se sont déroulés durant la longue période de l'esclavage où sont apparus le SON et ses dérivés dans l'actuel Cuba.

En effet, sous l'esclavage, les peuples déportés en Amérique et particulièrement à Cuba n'avaient pas, le statut de "cubains" à fortiori la nationalité cubaine qui n'est survenue que 4 siècles et demie plus tard. Il n'y avait pas non plus d'État cubain. Cuba était une colonie sous domination de l'empire espagnole.

En plus, le nom "Cuba" n'existait pas encore car Christophe Colombe, après avoir découvert l'Île, l'avait baptisé " JUANA ".

Les danses et les musiques apparues dans les communautés africaines ou "Calbidos de nacion" à Cuba, n'avaient pas de nationalité, elles étaient reléguées au rang de musiques et danses des "esclaves". 

Cependant, lorsque qu’on dit à une personne qu’elle est esclave, on lui supprime sa généalogie et son histoire.

Or, même les planètes et les animaux ont une histoire à fortiori les personnes humaines.

Les descendants d’africains dans les Antilles et Caraïbes ne sont pas des descendants d’esclaves, mais des descendants d’africains réduit en esclavage et dont les ancêtres ont été déportés. Cela signifie que ces descendants d’africains déportés ont une histoire qui n’a pas débuté là où ils sont nés mais bien avant la déportation de leur ancêtres. Leur lieu de naissance n'est ni le début ni la fin de leur histoire. Le lieu de naissance continue leur histoire.

Et la nationalité du lieu de naissance ne peut jamais effacer l’histoire ou l’origine.

Quand on ne sait pas d'où on vient ou quand on rejette ses origines, on ne saura jamais qui on est ni où on va.

 

En effet, l'expert cubain Fernando Ortiz (qui est né sous l'esclavage à Cuba et qui a connu les décennies qui ont suivies son abolition) y compris la très large majorité des auteurs de plusieurs centaines de livres provenant de bibliothèques différentes et en langues différentes, ont tous utilisés et martelés dans leurs écrits, le terme "esclaves" après l'expression "rythme des" pour désigner la danse du SON de l'Oriente, de la Rumba, du Guaguanco, de la Culumbia, du Changui, du Nengon,  ...

Et mêmes les documents ou livres publiés plus récemment entre 1970 à 2002, ont utilisés les termes "esclaves" et "ritmos de esclavos" pour désigner la danse du SON, de la Rumba, du Guaguanco, du Changui ..

D'ailleurs, mes lecteurs et lectrices verront que rien que les titres déjà de quelques uns des centaines de documents (que j'ai étudié et analysé) que j'ai cité dans mon texte comme des exemples de Sources, portent directement le terme "esclave" ou "esclavos" ou "Los negros esclavos" ou "slavered of africa".

En plus, à partir des années 1980 jusqu'à nos jours 21ième siècle, la qualification des africains déportés avec le terme "esclaves" et la qualification de leurs danses en "ritmos de esclavos", s'est répandue sur beaucoup de sites internet.

Nous sommes au 21ième, l'esclavage a été aboli depuis plus d'un siècle et certains termes ne sont plus appropriés au regard des droits de l'Homme.

Par conséquent, c'est moi qui ai choisi de ne pas utiliser ces termes. J'ai remplacé dans tout mon texte du début jusqu'à la fin, ces termes "esclaves", "esclavos", " la danza de esclavos" et "Los Negros Esclavos" par le terme "africains", d'où à chaque fois, mes expressions "rythmes des africains déportés" ou "danses africaines", "africains déportés et réduits en l'esclavage", "descendants d'africains déportés".

En outre, si j'utilise le terme "cubains" pour désigner des africains dans des faits qui se sont déroulés sur l'Île de JUANA (actuel Cuba) entre 1513 ou en 1886, je dénature le sens de ces faits dans la mesure où il n'y avait ni État cubain ni nationalité cubaine sous l'esclavage. 

Or, toutes les danses qui composent les salsas, sont apparues d'abord au sein des Cabildos de nacion dans cette fourchette (1513 - 1886), puis (après l'abolition de l'esclavage) dans la fourchette 1886 - 1970 avec les descendants de ces communautés africaines déportées. Tous les dieux immortels de la salsa (Arsenio RODRIGUEZ et Benny MORE) et la Reine de la salsa (Célia CRUZ) sont des descendants d'africains déportés à Cuba.

En revanche, le terme "cubains" sera employé pour les faits qui se sont déroulés après l'abolition complète de l'esclavage et la transformation de Cuba en un État souverain reconnu par la communauté internationale et doté d'une population unifiée.

En effet, la notion de "peuple cubain" est une création récente.

La société cubaine n’a commencé à s’unifier qu’à partir de 1959 avec la révolution de FIDEL CASTRO qui a suivi la voie tracée par José MARTI en prônant l’égalité entre les races afin de lutter contre les résidus de l’esclavage.

Je précise que la fusion de deux danses africaines (SON et Guaguanco) qui a été baptisée SON MONTUNO est née avec le cubain Arsenio RODRIGUEZ en 1930, donc bien avant 1959.

Et, c'est cette même danse africaine qui a été simplement rebaptisée "SON EL Casino en 1950 puis rebaptisée encore en "Salsa cubaine". 

Avant Fidel CASTRO (avant 1959), Cuba était d’abord sous domination espagnole durant 4 siècles d'esclavage puis sous le contrôle politique et économique des USA.

Les USA se sont ensuite retirés du contrôle administratif et ont imposés dès 1963, un éternel embargo contre Cuba (conséquences de la guerre froide entre l'est et l'ouest).

Les danses et les nouveautés musicales cubaines vivent depuis cette date, au ralenti. Cuba A AINSI PERDU SON RÔLE CULTUREL CENTRAL ET PREMIER, laissant à New York ce rôle de pôle d'attraction des musiques et danses apparues sous l'esclavage sur l'île et provenant d'Afrique.

Avant cet embargo, Cuba était la " Silicon valley " des musiques et danses africaines apparues sur l'Île.

 

J'ai découvert que la Salsa n’est pas qu’une danse et une musique, elle est aussi une histoire humaine et culturelle de plusieurs continents (vous comprendrez cela dans la partie consacrée au comment du pourquoi de "La Regla de Candela" liée à la Santeria (religion Yoruba).

La Salsa est plus qu’une compilation de brassages culturels entre l’Afrique et le monde, c’est une anthologie dont la déportation des africains est la maison de production.

L’histoire de la Salsa est vaste comme tous les océans réunis. Avant d’embarquer dans le navire de recherches, j’ai dû moi-même me munir de « boussole efficace » pour être sûr de revenir à bon port sans se perdre.

Je voulais savoir l'origine et le sens du SON pour ensuite mieux comprendre ceux de la salsa elle-même au sens large et au sens strict. C'est ainsi que peut se résumer le sens de ma propre démarche.

Commencer directement par la salsa qui est née d’un processus, serait pour moi, trop facile et digne d’un raccourci dans la mesure où elle n’est pas tombée du ciel et pire encore, cela équivaudrait à mettre les charrues avant les bœufs.

Toutes danses d’où qu’elles proviennent, ont chacune UN SENS, UNE HISTOIRE qui s’identifie à celle des peuples qui l’ont créé à UNE ÉPOQUE DONNÉE dans

UN CONTEXTE PRÉCIS.

Saisir le comment du pourquoi du SON ou sa signification, revenait à me plonger dans l’histoire culturelle de Cuba pour savoir quelles sont les populations, les cultures ou civilisations qui en sont ses auteurs, qu’est-ce qu’elles voulaient dire à travers cette danse et musique, et dans quels contextes et périodes ?

Par exemple, le « culte » caché, en lien avec une croyance ou mythologie africaine fait partie du « CV » (curriculum-vitae) du SON et ses dérivés. Alors que ce SON et ses dérivés paraissent pourtant comme des danses totalement profanes pour le commun des mortels.

Pour comprendre le sens de la salsa, il me fallait remonter un peu son arbre généalogique pour dépoussiérer.

La musique du SON et non la danse, est à l’origine, la fille du couple culturel « Afrique – Espagne » née à Cuba durant l’esclavage.

Cette musique utilise la guitare espagnole mais sa rythmique (la danse) et son SENS (la signification) ainsi que les croyances (Orishas) qui l'accompagnent, sont Africain. Les rythmes qui constituent la danse du "SON" sont issus des rythmes des dieux africains dont le principal est le dieu "Chango".

 

Mes recherches profondes m’ont permis de découvrir que la danse du SON et ses dérivés sont par excellence, l’ADN commun à tous les styles de salsas.

Puisque je doutais un peu de tous ce que révélaient toutes les formes de documentations que j'ai consulté, j’ai essayé à maintes reprises pendant près d'une décennie, dans le soucis d'écrire une histoire authentique, de remettre en cause mes découvertes à travers de multiples questionnements pour les re-re-vérifier.

Mais, les faits historiques sont têtus et l'évidence revenait au galop.

On peut essayer de changer le futur dans le but d'éviter de reproduire les erreurs du passé.

Mais, on ne peut pas changer les faits historiques qui sont déjà réalisés

Je ne prétends point être parfait ni posséder le monopole de la vérité historique.

Cependant, je pense que si on change les faits d'une histoire en faisant croire aux gens ce qui n'a pas été, ces faits resurgiront tôt ou tard comme un boomrang.

L'histoire de toutes les salsas et la Timba a débuté sous l'esclavage à Cuba où plus de trois millions d'africains furent déportés.

Ces derniers arrivèrent sur l'Île avec leurs cultures, rites, danses, musiques et croyances (les Orishas). 

Pour mieux conserver leurs traditions et religions, ils s'étaient constitués en plusieurs sociétés ou communautés à caractère culturel et religieux dénommées "Cabildos de nacion".

Quelques décennies après l'abolition de l'esclavage en 1886, les descendants de ces Cabildos de nacion, tels que Arsenio RODRIGUEZ, Benny MORE, Célia CRUZ ... ont hérités et développés les danses africaines toujours liées aux Orishas.

A cause des conflits politiques entre Cuba et les USA, l'exil de ces cubains (descendants de Cabildos de nacion) à New York, a permis aux portoricains émigrés eux aussi dans cette ville, de s' emparer des danses africaines apparues sous l'esclavage à Cuba.

C'est Cuba qui a ainsi fourni les matières premières indispensables à la création de la salsa aux USA.

L'industrie américaine de disque "FANIA" gouvernée par les portoricains, et ayant une ambition commerciale claire, en a profité à sa guise en fusionnant ces danses africaines avec des styles de musiques afro-américains (Blues, Jazz, Rock, Soul ..).

La salsa de New York est ainsi née.
 

Contrairement aux idées reçues, aucune danse d'origine portoricaine n'est inclue dans la salsa cubaine ni dans la salsa de New York, et en plus, aucune des deux salsas n'est née à Porto Rico.

Ainsi, l'histoire conflictuelle de la salsa ne s'est pas jouée entre Cuba, Porto Rico et les USA, mais entre Cuba et les USA.

Cependant, ce sont les musiciens portoricains émigrés à New York dans les années 50 qui ont popularisés aux USA, les danses africaines venues de Cuba. 

Le résultat de mes recherches me permettent de définir

la salsa cubaine sur le plan de la musique et celui de la danse.

Je tiens d'abord à souligner qu'une chanson est toujours faite dans une langue.

Tandis que que la danse n'exige pas la présence d'une langue. La danse est elle-même sa propre langue qui dit TOUT sans parler.

La danse dépasse la chanson car c'est surtout elle qui porte les caractéristiques propres et majeures ainsi que l'histoire d' une culture ou du peuple qui l'a créé à une époque donnée.

Il est plus facile de voler ou plagier une chanson ou un instrument de musique que de nier ou d'usurper l'origine culturelle d'une danse sans se faire démasquer tôt ou tard.

En plus, il peut y avoir un million de chansons (ou musiques) de styles différents et de nationalités ou de cultures différentes pour UNE SEULE DANSE.

Mais, il est impossible de pratiquer un million de danses différentes et provenant de cultures différentes, sur une seule et même chanson ou musique.

Ainsi, on ne peut pas définir la danse et la chanson sur la base d'un même critère.

Sur le plan musical (chanson), la salsa est fondamentalement une musique AFRO-LATINE dans la mesure où elle est la fusion des chants africains et de la guitare espagnole dans la langue espagnole.

Néanmoins, certaines musiques de salsa et surtout de Timba sont parsemées  de termes africains pris dans la langue Yoruba. Exemple : Lucumi. 

 

Il ne faut pas confondre ici le sens de l'expression "musique AFRO-LATINE" avec celui de l'expression "culture originaire d'Amérique Latine".

Le terme "LATINE" désigne ici l'Espagne et le terme "AFRO", désigne ici l'Afrique.

D'où vient le terme "LATIN" ou "LATINE" ? 

Les peuples dits "LATIN" (essentiellement l'Espagne, le Portugal, l'Italie et la France), sont des peuples d'Europe issue de la civilisation greco-romaine et qui parlaient une langue Romane. Ces peuples vivaient dans une région au sud de l'Europe. Laquelle région s'appelait le "LATIUM". 

Les langues romanes étaient parlées dans l'ancien Empire romain d'Occident (de l’an 285 à l’an 476 après Jésus Christ) et dans l'Empire Romain d'Orient (de l’an 330 à l’an 1453 après Jésus Christ). A partir de 1492, donc 39 ans après la fin de l'Empire Romain d'Orient en 1453, les portugais et les espagnols se sont lancés dans la conquête de l'Amérique et des Antilles.

Les peuples d'Amérique du sud et centrale y compris des Antilles (comme Cuba, Porto Rico ...), ne sont pas à l'origine des peuples "LATINS" ni issus de la civilisation greco-romaine et ne parlaient pas une langue romane.

Avant l'arrivé des colons espagnols et portugais, les peuples d'Amérique du sud, d'Amérique centrale et des Antilles étaient des Amérindiens dont la culture et les langues sont issues des civilisations MAYAS, INCAS, AZTÈQUES.

Exemples : les peuples originaires du Mexique sont les AZTÈQUES qui parlaient la langue "NAHUATL"; les peuples originaires des Antilles comme Cuba, Porto-Rico, Haiti, République Dominicaine, sont majoritairement les indiens TAINOS qui parlaient une langue ARAWAK. Les TAINOS sont issus de la civilisation MAYAS du Yucatan et du Guatemala.

L'Amérique du sud et centrale ont reçues l'appellation "L'Amérique latine" parce qu'elles ont été colonisées par des peuples Latins d'Europe tels que les espagnols et les portugais qui ont imposés leur langue issue du LATIN.

Le terme "LATINE" ou "LATINA" signifie : héritage colonial linguistique (la langue). 

Ainsi, une musique Latine est une musique produite en langue espagnole.

Une musique Afro-latine signifie : les chants et les croyances africains (ou culture africaine) exprimés dans la langue espagnole (culture de l'ex -colonisateur).

Tandis que le terme "LATINOS" ne désigne ni la langue espagnole ni l'Espagne ni les espagnols, mais les peuples ou les descendants des peuples qui ont été colonisés par l'Espagne ou le Portugal.

Enfin, le terme "Hispaniques" désigne les espagnols eux-mêmes (des personnes qui sont originaire d'Espagne).

Sur le plan de la danse, la salsa cubaine est fondamentalement composée de danses africaines apparues à Cuba et qui sont intimement liées aux croyances africaines (les Orishas ou Dieux de la mythologie africaine).

Les danses qui composent la salsa cubaine et la Timba (y compris la salsa portoricaine et colombienne) s'inspirent des rythmes de ces Orishas.

Ces rythmes ou danses des Orishas sont des caractéristiques propres à la culture d'Afrique noire. 

Exemples : la danse du SON, du BEMBÉ, de la Timba, de la salsa cubaine, de la Rumba, du Guaguanco, de la culumbia, du Mambo, du Guaracha, de la Pachanga, de la Cumbia ... sont gouvernées par les rythmes sacrés des Orichas CHANGO, YEMAYA, ELEGGUA, OCHUN, BABALU AYÉ ... 

En plus, les rites africains tels que le PALO MAYOMBE et LE PALO MAYIMBE  accompagnent ces danses et ces Orishas dans les salsas et la Timba.

La salsa cubaine est donc fondamentalement une musique afro-latine accompagnée de danses originaires d'Afrique et qui sont liées aux croyances africaines (les Orishas).

 

L'enjeu de la définition de la salsa qui fait, depuis plusieurs décennies, l'objet de contestations et d'incantations de tous bords, en vaut la chandelle dans la mesure où les termes et les expressions ont un SENS que beaucoup de gens n'en tiennent pas compte.

Il ne faut pas confondre le lieu de déportation ou le lieu de naissance des personnes et les origines de ces personnes (leur histoire). L'histoire des personnes ne commence pas là où elles sont nées mais bien avant dans la mesure où ces personnes descendent d'autres personnes et donc elles ne sont pas tombées miraculeusement du ciel.

Il ne faut pas confondre le lieu d'apparition d'une danse et les origines culturelles de cette danse (son histoire).

Si on attribue une définition à une danse quelconque sans tenir compte de ses caractéristiques culturelles originelles, cette définition sera tôt ou tard rejetée ou vivement contestée par beaucoup de gens à cause des incohérences et contradictions. On n'a pas besoin de mentir sur l'origine culturelle d'une danse pour la faire aimer du public ou pour la rendre populaire. Toute danse y compris la salsa est à prendre telle qu'elle est avec son histoire (l'esclavage) qu'elle n'a pas choisie elle-même et que personne n'a souhaité. On ne peut prendre la danse salsa et lui coller une fausse histoire et une fausse définition qui ne sont pas les siennes.

Pour le cas précis de la salsa cubaine, ce n'est pas l'Afrique qui conteste, mais les cubains eux-mêmes à travers leurs musiques et vidéos qui révèlent les contradictions et incohérences. Il faut les entendre.

Par exemple, le Flamenco est apparu à Cuba avec les colons espagnols depuis le 18ième siècle et donc dans la période de l'esclavage.

Mais, jusqu'à nos jours 21ième siècle, personne n'a jamais qualifié le Flamenco de danse cubaine, elle est toujours qualifiée de danse espagnole parce qu'elle porte l'ADN culturelle d'Andalous (culture des peuples d'Andalousie, au sud de l'Espagne). Pourtant, il existe à Cuba, depuis des décennies, des écoles de Flamenco et il y a même le ballet national de Flamenco.

L'association de certaines danses venues d'Afrique, a été baptisée "salsa" ou danse latine (on a pas tenu compte de leurs caractéristiques culturelles originelles pour les définir).

Mais, ces caractéristiques culturelles propres à l'Afrique sont présentes à Cuba depuis 1513 et elles gouvernent jusqu'à nos jours TOUTE LA CULTURE CUBAINE (rites, danses, musiques, religions).

C'est à cause de cette non prise en compte historique des caractéristique culturelles propres aux peuples d'Afrique déportés, que des artistes cubains ont produit, depuis 1930 jusqu'à nos jours 21ième siècle, des musiques et des vidéos dans lesquelles ils revendiquent haut et fort, l'origine africaine de leurs ancêtres ainsi que des Orishas et des danses qui composent la salsa et la Timba à commencer par la Rumba et la Guaguanco. 

Si on retire la danse du SON, de la Rumba, du Guaguanco, de la culumbia, du Mambo, du Cha-cha-cha, de la Pachanga, du Guaracha, de la Cumbia, et les instruments Claves, les 4 temps de la musique, les 8 temps de la danse, les rythmes des dieux africains (les Orishas), les rites africains (Palo), toutes les salsas disparaissent subitement. C'est une certitude mathématique.

Or, tous ces éléments viennent d'Afrique (la démonstration est faite dans le texte avec des preuves criantes).

Quand on utilise le terme "LATIN" ou "LATINE" pour définir une musique en langue espagnole, tout le monde peut comprendre.

Mais, quand on utilise ce terme "LATINE" pour définir une danse, cela signifie que cette danse provient d'Espagne ou du Portugal.

Et danse LATINO signifie : danse originaire de l'Amérique latine ou provenant de leur culture. Les peuples d'Amérique latine (du sud et centrale) ne sont pas des peuples "LATINS" (d'Europe) mais des peuples latinos (c'est-à-dire peuples colonisés par des peuples LATINS).

C'est encore à cause de cette non prise en compte des caractéristiques culturelles qui gouvernent ces danses, que certains professeurs et Écoles de danses, se réservent ou se méfient à définir la salsa comme étant une danse latine (aux vues des origines africaines des danses qui la composent et les Orishas qui les accompagnent).

 

Quelques exemples pour illustrer que définir la salsa n'est pas une chose facile.

 

Si on définit la danse salsa comme étant une "danse latine", cela signifie que les danses qui composent la salsa, sont originaires et proviennent de la culture d'un peuple "LATIN" d'Europe (l'Espagne, le Portugal, l'Italie, la France).

Le SON et ses dérivés qui composent toutes les salsas sont intimement liées et gouvernées par les rythmes sacrés des Orishas (les dieux africains) et les rites religieux pratiqués en Afrique depuis des millénaires (rites Palo Mayombe et Palo Mayimbe).

Or, ni les Orishas, ni les rites Palos, ni la danse du SON, ni celle de ses dérivés (Rumba, Guaguanco, Mambo, Yambu, Culumbia ...), ne sont originaires de la culture des peuples "LATINS" d'Europe.

Pire encore, l'adoption de cette appellation "danse latine" revient à nier l'histoire du SON et ses dérivés. Laquelle histoire est liée et s'identifie à celle des africains déportés (l'esclavage). On ne peut pas falsifier l'histoire des danses qui composent les salsas et la Timba sans falsifier l'histoire des peuples d'Afrique déportés qui en sont les auteurs.

Si le SON et ses dérivés sont des danses d'origine "LATINE" ou "DANSES LATINES", alors il faudrait concevoir que les rythmes des Orishas et les rites africains existaient dans la culture espagnole et que ce sont les colons espagnols qui se rassemblaient en groupes ethniques depuis 1568 dans des communautés à caractère culturel et religieux dénommés les CABILDOS DE NACION pour composer et danser le SON, la Rumba, le Guaguanco ... avec ces Orishas.

Une telle fable digne de la FONTAINE est-elle concevable au regard des faits historiques ?     

   

En plus, contrairement aux idées reçues, la danse de couple espagnole « le Bolero » est arrivée à Cuba en 1792, donc après l’apparition de la Rumba, du Guaguanco et de plusieurs SONS PRIMITIFS africains sur l’île (Exemples : le Nengon et le Kiriba qui étaient composés et dansés par les paysans (africains déportés) dans les campagnes reculées. Ce n'est qu'après l'abolition de l'esclavage en 1886, que toutes les danses africaines moins connues ou méconnues vont commencer à venir progressivement à La Havane et être ensuite connues du grand public à partir de 1919). Cuba n'a eu la Radio qu'à partir de 1919.

Quant à la danse de couple espagnole "Paso doble", elle est arrivée à Cuba après 1920 (près de 40 ans après l’abolition de l’esclavage), donc 4 siècles après l’apparition de la Rumba, du Guanguanco et des SONS PRIMITIFS et leurs dérivés sur l’île.

 

Et même en éliminant tous ces faits historiques (présentés ci-dessus), un autre obstacle de taille empêchera la diffusion de toute explication cohérente.

Exemple :

Si on admet que la salsa est une danse latine (danse espagnole), comment, en tant  qu’école de danses, ou professeur de danses, ou association dédiée à la danse, pourra t-on, sans être en contradiction flagrante avec soi-même, expliquer aux élèves ou adhérents ou participants, que le Flamenco ou le Paso doble sont des danses "latines" (originaires d’Espagne) au même titre que la salsa mais que la salsa est composée de danses qui sont gouvernées par les rythmes africains des Orishas, les rites et les croyances africaines depuis 5 siècles ?

Si les danses qui composent la salsa (SON, Rumba, Guaguanco, Mambo... sont des danses latines, comment expliquer que ces danses étaient interdites durant la période de l'esclavage (à cause de leur côté religieux) alors que les danses issues de la culture des peuples LATINS d'Europe (exemple, le Flamenco),  ne l'étaient point ?

Si on définit la danse salsa comme étant une "danse caribéenne" au sens de danse d'origine caribéenne ou antillaise, cela signifie que les danses qui composent la salsa, sont originaires et proviennent de la culture des amérindiens des caraïbes.

Dès lors, on se retrouve dans une situation digne d'un roman policier d'Agatha Christie dans la mesure où les peuples originaires de Cuba et des autres îles des caraïbes (et leurs cultures) ont tous été exterminés, anéantis par les colons espagnols, 4 ans avant la déportation des africains en 1513.

Peut-on, au regard des faits historiques, soutenir ou prétendre que le Son et ses dérivés sont d'origine Amérindienne sans faire face à une quadrature du cercle ?

Si on définit la danse salsa comme étant une "danse latinos" au sens de danse originaire d'Amérique du sud et centrale, cela signifie que les danses qui composent la salsa, proviennent de la culture originelle des Amérindiens d'Amérique du sud et centrale.

Là encore, on se retrouve face à équation à mille inconnues dans la mesure où les danses et les religions des peuples d'Amérique latine (du sud et centrale) sont issues des civilisations 'MAYAS", "INCAS", "AZTÈQUES". 

Or, ni la danse du SON, ni la Rumba, ni le Guaguanco, ni le Yambu, ni la Culumbia, ni le Mambo, ni la Cumbia, ni la Pachanga, ni les danses Yemaya, Eleggua, Oya, Chango, Ochun ... ne proviennent de ces cultures.

Les danses MAYAS, INCAS et AZTÈQUES étaient accompagnées par les dieux que ces peuples vénéraient. Exemple : le dieu "INTI"

La danse du SON et ses dérivés n'ont jamais été accompagnés ou associés aux rythmes sacrés des dieux MAYAS ou INCAS ou AZTÈQUES mais toujours par les rythmes sacrés des dieux africains (les Orishas) et les rites d'Afrique depuis l'an 1568 à Cuba et jusqu'à nos jours 21ième siècle.

Cela en dit long sur l'origine du SON et ses dérivés qui composent les salsas.

La salsa (tous styles confondus) est comme une vitrine. Quand on rentre dans l'arrière boutique, on trouve très majoritairement l'Afrique dans tous ses états (danses, rites, croyances).

 

La salsa portoricaine et colombienne ne sont pas d'origine latino ni caribéenne.

L'histoire des trois styles principaux de salsa (Cubaine, Portoricaine, Colombienne) est digne de l'histoire du "clonage" des SONS PRIMITIFS AFRICAINS et leurs dérivés. Il faut remonter l'histoire du SON et ses dérivés à travers tout le texte pour le saisir.

Chercher à comprendre le sens du SON et ses dérivés dans la culture Cubaine, revient à séjourner culturellement dans "l’Afrique en miniature" sous l'esclavage, sans même se rendre compte.

En outre, on ne peut ni comprendre ni écrire une histoire authentique de la salsa sans prendre en compte les contextes d'ordre politique, économique, culturel et social des époques. Mettre les projecteurs sur ces contextes, permettra de comprendre comment et pourquoi les danses et musiques cubaines ont été prises en otage par " l'éternel conflit" politique entre Cuba et les USA.

Avant d'aborder les origines et le sens du SON puis ceux de la Salsa et la Timba, commençons par comprendre le comment du pourquoi du processus de formation de la culture cubaine dans sa globalité.

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I - LE PROCESSUS DE FORMATION DE LA CULTURE CUBAINE

Pour se faire, une première question semble pertinente.

Comment et pourquoi on est arrivé au fait que toute la culture cubaine (danses, musiques, croyances, rites) est fondamentalement le résultat du mélange entre la culture africaine et espagnole ?

1) L'extermination des amérindiens de Cuba par les colons 

 

Le génocide des amérindiens de Cuba et des autres îles des Caraïbes est un sujet tabou qui n'apparait pas dans la majorité des documentations de tous bords sur les origines de la salsa en particulier et des danses Afro-cubaines en général.

Or, on ne peut comprendre pourquoi toute la culture cubaine (danses, rites, musiques) est fondamentalement Afro-espagnole, si on écarte un pan entier de l'histoire commune, dans la mesure où il y avait à Cuba des autochtones bien avant l'arrivé des espagnols puis des africains. 

En plus, les origines réelles de la salsa sont dans cette culture Afro-espagnole née à Cuba durant des siècles d'esclavage. Les africains et les colons espagnols étaient deux peuples étrangers à Cuba, deux cultures étrangères à Cuba. 

Définir donc la salsa, 5 siècles après, en prétendant qu'elle est originaire de l'Amérique latine (les latinos) ou en prétendant qu'elle provient des cultures originelles des îles des Caraïbes (les amérindiens), n'est pas exacte, ça ne reflète point les faits historiques.

L'histoire de la salsa ne peut se comprendre qu'à travers une approche systémique.

 

Écrire l'histoire de la salsa en faisant fi de l'existence et puis de l'extermination de riches civilisations à Cuba avant l'arrivé des africains, est digne d'un attentat à l'histoire commune (celle de la salsa).

En effet, je pense que chaque élément de l'histoire globale est important et doit être pris en compte pour comprendre l'ensemble, dans la mesure où s'il n'y avait pas eu cette extermination, peut-être que les espagnols et les africains ne se seraient pas rencontré à Cuba dans les mêmes contextes qui ont permit la création du SON qui à son tour, a engendré les salsas.

 

 

 

Christophe Colombe (ci-dessous, sa photo avec l'un de ses navires : "Santa Maria") est l'une des grandes figures des 15ième et 16ième siècles.

Lors de son 1er voyage, la "Santa Maria" était accompagnée de deux autres navires moins grands : La Pinta et la Nina.

Christophe Colombe recherchait la route des Indes (en Asie) avec pour motivations : l'or, les pierres précieuses, les épices.

A l'époque, le continent américain ne figurait sur aucune carte dessinée par les spécialistes. Ainsi, il découvrit l'Amérique en croyant avoir découvert l'Asie.

 

Originaire de Gênes (en Italie), navigateur et explorateur hors pair, Christophe Colombe était surnommé "l'Amiral de la mer océane".

Il était au service des Monarques espagnols Isabelle de CASTILLE et Ferdinand ARAGON.

Cependant, paradoxalement, ces Rois espagnols n'ont pas appréciés par la suite, quand ils l'ont su, la réduction des TAINOS à l'esclavage avec la torture et la répression féroce par Christophe Colombe et ses troupes. Les Rois espagnols voulaient garder les populations des régions découvertes comme leurs sujets.

A l'époque, le premier intérêt des Rois qui finançaient les voyages de Christophe Colombe n'était pas l'or mais l'agrandissement, l'élargissement territorial de leur Empire. Les Rois, avec les moyens de l'époque, ne savaient pas quel territoire ou quels peuples possédaient ou pas de l'or, avant leur découverte. Ils ne savaient pas en tant réel, ce qui se passait sur le terrain ou sur les théâtres de combat.

A cause des horreurs et la barbarie qu'il a infligé aux amérindiens des Antilles, le Roi et la Reine d'Espagne ont pris leur distance en rejetant la méthode de Christophe Colombe. D'autres voies se sont élevées en Espagne contre la méthode des colons et pas uniquement contre Christophe.

L'illustration :

- En 1539, le théologien Vitoria, professeur à l'université de Salamanque, a affirmé que toutes les sociétés sont égales en dignité et que nul ne peut se fonder sur l'infériorité de leur développement pour les soumettre.

- En juin 1537, le pape Paul III a affirmé que les Amérindiens sont des êtres humains libres et il a condamné la pratique de l'esclavage.

- Le prêtre Bartolomé de Las Casas qui a voyagé avec les colons et qui a été le témoin des massacres perpétrés par les Espagnols, s'était érigé en défenseur acharné des Amérindiens. Il est rentré en Espagne et a tout raconté aux Roi et sa Reine.

- Charles Quint (roi d'Espagne de 1516 à 1555) a adopté les "Nouvelles Lois des Indes" en 1542, qui placent les amerindiens sous la protection de la Couronne d'Espagne : il a interdit aux colons de les réduire en esclavage et souligne que les Amérindiens sont des fidèles à qui la religion catholique ouvre ses portes.

Ensuite, à l'ordre des Rois d'Espagne, Christophe Colombe a été arrêté et renvoyé définitivement en Espagne.

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Avant son arrestation et son renvoie, Christophe Colomb fera quatre grands voyages (carte ci-dessous) dont le premier datant du 3 août 1492, le permit d'arriver, le 12 octobre 1492, aux Antilles en passant par les îles Canaris, les Bahamas, puis Cuba, l'Île d'Hispaniola (l'actuelle République Dominicaine et Haiti, ensuite Porto-Rico ... 

 

Il a débarqué précisément le 27 octobre 1492 sur l'Île paradisiaque de l'actuelle Cuba qu'il nomma "JUANA" et où vivaient paisiblement depuis très longtemps une population autochtone hétérogène : les TAÎNOS, les SIBONEYS et les GUANAHATABEYS.

Christophe Colombe cherchait de l'or en grande quantité pour ramener en Europe.

Mais, les amérindiens n'en avaient que très peu. 

En effet, les amérindiens des Antilles (Bahamas, Cuba, Porto Rico, Hispaniola, Haiti) n'étaient pas des peuples avides de richesses matérielles mais de richesses spirituelles.

Le peu d'or qu'ils avaient n'était pas un signe extérieur de richesse puisqu'ils vivaient en parfaite harmonie avec la nature et presque dévêtues (sauf les parties intimes). Leurs objets en or étaient dédiés à leurs dieux.

Il n'existe pas de photo de cette époque précise (il y a 5 siècles).

Mais, il existe des illustrations sous forme de peintures qui permettent de se faire une idée de la vie des peuples TAINOS de Cuba.

Les indiens SIBONEYS formaient la majeure partie de la population d'Haiti avec des TAINOS.

Les indiens GUANAHATABEYS étaient majoritaire à Porto-Rico (sur l'Île de Boriken) avec des TAÎNOS. Les indiens YUCAJOS peuplaient les Bahamas avec des TAÎNOS.

Sur l'île d'Hispaniola ("Petite Espagne": nom attribué à l'île par Christophe Colombe), il n'y avaient que des TAÎNOS. 

A Cuba, les indiens TAÎNOS étaient des agriculteurs et représentaient 90% à 95% de la population aborigène estimée à 110 000 personnes à l'époque. Leur langue parlée est d’origine "Arawak" et liée à la culture du Yucatan et du Guatemala.

Ils formaient une société calme, paisible et profondément spirituelle.

En effet, tous les objets qu'ils fabriquaient que se soit pour la vie de tous les jours ou pour les cérémonies et fêtes, représentaient toujours leurs mythes ou croyances religieuses. 

Tous les documents de tous bords y compris quelques très rares et vieux documents écrits par les colons, sont unanime : les TAÎNOS étaient très hospitaliers. D'ailleurs le terme "TAINO" signifie "Bon et noble" dans la langue "Arawak" et il était l'antithèse du terme "Caribes" qui désignait une autre communauté d'indiens qui étaient réputés violents.

Les TAINOS étaient empreints d'une grande sagesse et vivaient en parfaite harmonie avec la nature. Un des aspects de leur civilisation millénaire s'entrevoit dans leurs objets qui étaient à base de divers matériaux : bois, argile, pierre, or, écailles et arrêtes (découvert 5 siècles après leur disparition) .

Les TAINOS étaient les plus développés de tous les indiens des Antilles.

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Quelles étaient les danses des TAINOS ? Quel était leur sens ?

Quels étaient les instruments utilisés ?

Y  avait-il un quelconque lien entre ces danses et les SONS AFRICAINS ?

 

 

Les danses des amérindiens des Caraïbes tels que les TAINOS, les SIBONEYS et les GUANAHATABEYS de Cuba et de Port Rico étaient les "AREYTOS" qui avaient toutes lieux à l'intérieur du "Batey" qui était le lieu sacré de la vie communautaire. Les "AREYTOS" étaient des danses de groupe dirigées par le "Cacique" (le Chef). Toute la communauté y compris les jeunes enfants participent à la danse. C'étaient des danses de cultes très ritualisés en hommage à leur divinité en particulier "Yukiyu ou "Yocahu Vagua Maorocotiou".

 

Ces danses n'avaient aucun rapport avec les SONS créé par les Africains sous l'esclavage à Cuba. Ces SONS Africains qui vont engendrer toutes les salsas, sont des danses de couple liés aux Orishas (dieux africains). Les "AREYTOS" n'étaient point des danses de couple.

Et ces Orishas liés au Vodoue, proviennent du culte ARARA du Benin et aussi des traditions Abakua du Nigéria.

Pour comprendre le culte ARARA, je vous invite à lire ce document :

 

ORTIZ, Fernando. 1993 : “Los Arará : el culto a los vodú”) in “Etnia y sociedad”, selección de Isaac Barreal, ed. Ciencias sociales, La Havane.

Les danses des amérindiens (les AREYTOS) ne sont pas des danses de couple. 

Le SENS du SON Africain est intimement lié à la condition des africains dans  l'esclavage.  

Le SENS des AREYTOS  était la référence permanente aux mythes qui expliquaient l'univers, l'origine des humains, l'harmonie avec la nature.

Les AREYTOS ne sont pas lié à l'esclavage car elles existaient bien avant l'arrivé des colons espagnols dans les grandes Îles. 

La mythologie attachée aux danses africaines apparues à Cuba diffère de celle des danses amérindiennes.

En effet, la quasi totalité des danses, rites et croyances cubaines depuis l'esclavage jusqu'à nos jours 21ième siècle sont originaires d’Afrique et mélangés au christianisme des colons espagnols (syncrétisme).

La symbolique et la mythologie des TAINOS sont liées à la culture MAYAS du Yucatan et du Guatemala (Document : Rudolf Schuller dans L'ouragan, dieux de la tourmente, et le Popol-Vuh).

Les TAINOS n'utilisaient jamais les instruments de musique des colons mais les leurs tels que : les Maracas (leur instrument mythique le plus populaire), les Tambours rudimentaires et les morceaux de troncs d'arbre bien taillé et avec lesquels ils créent excellemment du rythme à l'aide de baguettes en bois.

Les SONS Africains apparus à Cuba, utilisent la guitare espagnole (l'instrument star) accompagnée par d'autres instruments d'inspiration africaine.

Donc, l'origine et la signification du SON diffèrent de celles des AREYTOS : il y a une immensité intersidérale entre les conditions de l'esclavage et les mythes qui expliquent l'univers. Ces deux belles danses et cultures n'utilisaient pas le même logiciel rythmique.

Le début du massacre des Amérindiens des Caraïbes

Le massacre des amérindiens des grandes Antilles dont la population s'élevait à 230 000 indiens, a commencé au Bahamas avec Christophe Colombe et ses troupes. Tous les indiens YUCAJOS et TAINOS sans exception furent exterminé malgré qu'ils avaient bien accueilli Christophe Colombe.

Il n'existe pas de photo ou vidéo de cette époque précise (il y a 5 siècles).

Mais, il existe des illustrations sous forme de peintures qui permettent de se faire une idée de l'accueil.

Les indiens de Cuba, de Porto-Rico, d'Haiti et d'Hispaniola (l'actuelle république dominicaine), subiront plus tard le même sort.  

  

En effet, Diego VELASQUEZ est arrivé à Cuba en compagnie de Christophe Colombe, lors du deuxième voyage de ce dernier en 1493.

Vingt ans après 1492, commence précisément la conquête de Cuba avec Diego VELASQUEZ EL CONQUISTADOR.

Devenu gouverneur (à vie) de Cuba en 1511, Diego VELASQUEZ a fondé en 1512, la première ville de l'Île dite "BARACOA" (dans la province de Guantanamo) et ensuite en 1514, la ville dite "La HAVANE" qui deviendra la capitale. 

L'expansion du système colonial qui va durer de 1492 à 1898, exigeait d'abord l'extermination de tous les autochtones rebelles, puis l'exploitation de ceux qui sont relativement dociles par le biais du travail forcé dans les mines d'or et la construction des forts. 

 

En début 1513, l'Espagne a distribuée la totalité des terres des amérindiens à la bourgeoisie et à l'oligarchie espagnole venues s'installer à Cuba y compris dans les autres Îles des Caraïbes (Porto-Rico, Hispaniola, Haiti, Dominique ...). 

Un système de type féodal et colonial est instauré pour faciliter l'accumulation primitive du capital.

Le génocide des amérindiens débuté depuis 1510 était devenu vers 1513 une institution pour la survie du business colonial et ce, pour une raison principale : les aborigènes de Cuba devenaient de plus en plus rebelles. En effet, voyant leur population décimée rapidement, les TAINOS et les autres aborigènes se sont dressé contre les colons.

 

L'accélération du massacre des Amérindiens des Antilles

 

L'accélération du massacre des amérindiens est dû principalement au fait qu'ils avaient, pour se venger, mené plusieurs résistances et des piratages contre les bateaux espagnols avec pour grand leader, parmi d'autres, le Cacique HATUEY. Ils refusaient que les colons viennent leurs ôter leur liberté, piller leur or, les réduire à l'esclavage et au travail forcé, détruire leurs cultures et transformer leur paisible patrie en prison.

En 1509 (quatre ans avant l'arrivé des Africains noir), l'inquisition avait été installée à Cuba par les colons avec la grande complicité des missionnaires de l'Église à la manoeuvre.

Puis, les colons, après avoir tué des milliers d'autres amérindiens ont décidé que toute rébellion était considérée comme un crime de lèse majesté à fortiori commettre des piratages de bateaux. Cette posture guerrière digne d'une flèche décochée en direction des TAINOS, est vécu comme une piqûre de rappel dans les communautés aborigènes furieuses.

En réponse, les aborigènes juraient de se venger en tuant aussi des chrétiens dans les Églises.

 

Les colons ont alors saisi cette occasion pour agir encore : plus de 105 000 aborigènes sont exterminés en quelques années et le Cacique HATUEY a ensuite été arrêté.

Le terme "Cacique" ou "Guare" (dans d'autres documents consultés et analysés), désigne la grade de chef d'une unité territoriale. HATUEY gouvernait à la fois le territoire de " Humacoa " sur l'île de Porto Rico et le territoire d'Hispaniola. A l'époque, chaque communauté amérindienne n'avait d'yeux que pour son Cacique pour la représenter et la défendre.

Les colons avaient déjà prévu d'exécuter HATUEY.

Ainsi, Bartolomé de Las Casas (Célèbre prêtre catholique, missionnaire espagnol) a proposé à HATUEY d’accepter qu’il lui baptise pour qu’il puisse accéder « au royaume des cieux » après son exécution. HATUEY, courageux et fidèle à sa parole donnée aux amérindiens, refusa de changer de nom et de religion.

La sentence du tribunal inquisitoire instauré depuis 1509, fut sans appel.

HATUEY a été condamné et brûlé vif sur un bûcher ; il est ainsi décédé le 2 février 1512 à Yara. 

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Ci-dessous, photos du buste d'HATUEY sculpté plus tard.

HATUEY est considéré comme un martyr, un héros national à Cuba mais pas seulement là-bas car de nombreux antillais, haïtiens, portoricains et dominicains se revendiquent descendants des indiens TAINOS.

Pourquoi ?

 

En février 1511, il y a eu une révolte des TAINOS à Porto Rico contre les Colons, après que le Cacique URAYOAN ait ordonné à ses hommes (en novembre 1510) de noyer le soldat espagnol Diego Salcedo pour déterminer si les Espagnols étaient immortels. 

En effet, les TAINOS de Porto Rico étaient très spirituels et croyaient à l'immortalité des dieux. Ils se soumettaient à la volonté des dieux immortels qu'ils adoraient.

Ils voulaient par curiosité, savoir si les colons étaient issues d'une divinité ou étaient des descendants d'un dieu qui ne figure pas dans leur panthéon ou mythologie.

Sauf que cette malheureuse expérience qui a ôté une vie, a attiré les foudres des colons. 

Juan Ponce de León qui était un conquistador espagnol et Premier gouverneur de Porto Rico a réprimé férocement l’insurrection en les tuant tous.

Ensuite, exactement comme à Cuba, pour combler le manque de mains d’œuvre, les espagnols ont fait venir à Porto Rico, des centaines de milliers d'africains pour travailler dans les mines.

Cependant, en 1511, La férocité de Juan Ponce de Leon avait déclenché sur les autres îles, la colère des autres Caciques en particulier HATUEY sur l’île d’Hispaniola.

Malgré le grand revers (plus de 105 000 aborigènes exterminés) essuyé par les TAINOS et les Caribes à partir 1509 (quatre ans avant la déportation des Africains noir à Cuba et dans les autres îles), ces TAINOS et Caribes n'en étaient pas moins résolu à se battre jusqu'au bout avec des armes de fortune (sarbacanes ou flèches et armes blanches).

HATUEY réclamait vengeance contre les colons.

Dès lors étant toujours pourchassé, il quitta l’île d’Hispaniola (après avoir tenu tête avec les colons) et est arrivé à l'aide de plusieurs canoës à Cuba avec ses troupes (400 hommes).

A cuba, HATUEY a galvanisé tous les autres Caciques et leurs troupes pour qu'ils se dressent avec lui contre les colons.

En effet, la plus grande communauté TAINOS se trouvait à Cuba.

Mais, les TAINOS de Cuba étaient très pacifistes et ne l’ont pas cru.

HATUEY a alors pris la tête de la révolte et à réussi à confiner les espagnols dans le fort de BARACOA à Yara. Les conquistadors avaient été humiliés par cette offensive orchestrée par HATUEY.

C'est aussi à BARACOA qu'il a été immolé par les conquistadors.

Cet héroïsme d'HATUEY l'a rendu immortel à Cuba, Porto Rico, Haiti, Hispaniola ...

D’ailleurs, depuis cette tragédie, il y a un pèlerinage traditionnel sur le lieu d’immolation de HATUEY, à Yara, précisément dans la ville de Bayamo où des milliers de personnes se revendiquant "descendants des TAINOS", se retrouvent avec fierté, quitte à s'abreuver et s'accaparer un instant de cette histoire héroïque devant la statue de l'immortel HATUEY considéré à la fois comme un mémorial et un mausolée.

En plus, c'est HATUEY qui avait donné le nom " Ayiti " en 1511 à l'Île d'Hispaniola. 

C’est ce terme " Ayiti " d’origine amérindienne (Arawak) qui signifie "terres montagneuses" en langue TAINOS, qui s’est transformé en "Haiti" quand les colons espagnols ont transférés l’Île aux colons Français.

Avant ce transfert, les colons espagnols avaient baptisés l'Île d'Hispaniola en "Nueva Isabela" en hommage à la reine Isabelle de Castille. 

Mais, cette île avait été détruite en 1502 par un cyclone et reconstruite sous le nom de Santo Domingo (Saint Domingue) à cause du fait que Christophe Colombe avait découvert l'île d'Hispaniola un dimanche matin.

Ainsi, la République dominicaine est un pays des Caraïbes qui partage l'île d'Hispaniola avec Haïti à l'ouest.

HATUEY défendait la cause de tous les amérindiens de toutes ces Îles des Caraïbes.

Cependant, HATUEY était certes le plus dur à cuir aux yeux des colons mais pas le plus puissant au sein des communautés TAINOS.

En effet, les deux plus puissants Caciques étaient Agüeybana et Guaybaná. 

Guaybaná qui était le chef de l'île de Borikén avait convoqué tous les autres caciques à une guerre contre la colonie espagnole à Cuba. Il est évincé et tué en 1511 avec tous ses hommes lors de cette rencontre avec l'armée coloniale espagnole. 

Quant à Agüeybaná (lui aussi Cacique d'une partie du territoire de Boriken), il avait bien accueilli les colons et avait œuvré pour la paix entre ces derniers et les TAINOS avant de mourir en 1510. 

Agüeybaná était l'émissaire du désespoir.

A la différence des autres Caciques de toutes les Antilles, il était par excellence l'homme du compromis et de la paix. 

Mais, vues les pertes incessantes enregistrées par les TAINOS, ses concessions pour la paix avec les colons ont très vite été remise en cause par plusieurs Caciques à Cuba et sur les autres Îles.

Ces Caciques révoltés à cause de l'hécatombe voulaient en découdre avec les colons espagnols. 

Cependant, le combat était toujours inégal dès le début.

En effet, les amérindiens ne juraient que par des armes blanches et des sarbacanes. Les colons étaient plus nombreux et munis de fusils et de canons (artillerie lourde dont étaient équipés les bateaux à voile des colons dès le 16ième siècle, années 1500).

Finalement, les colons les ont tous tué et les rares survivants de leurs troupes ont pris la poudre d'escampette.

Les aborigènes fugitifs (appelés "Marron" à l'époque par les colons) se sont réfugiés dans les marécages et montagnes, très loin.

Beaucoup se sont suicidés (en familles entières) en refusant de se rendre. 

 

Le terme "Maron" a été emprunté aux Arawaks : il désignait dans la langue TAINO, des animaux domestiques qui quittaient leur maitre pour retourner à la vie sauvage dans la forêt. Les colons l'ont d'abord utilisé pour désigner les amérindiens fuyards, et plus tard, pour désigner les noirs fuyards.

Également, d’autres termes utilisés dans la langue française, proviennent de la langue Arawak des TAINOS. Exemples :

- le terme Barbecue provient de "Barbicú" : méthode de cuisson de la viande sur une Barbacoa qui était une plateforme rudimentaire avec quatre pieds en bois, au dessus d’un feu allumé dans un trou par les TAINOS.

- Le terme Tabac, provient de "Tabacú" ; le terme Hamac de "Hamacá" ; le terme Ouragan de huracán.

- Le terme Caraïbe provient du terme "Carib" qui signifie "Homme Fort" en langue TAINOS.

Toutes les communautés amérindiennes sans exception et leurs civilisations ont été anéanties au 16ième siècle (au cour des années 1500).

Mêmes les preuves de leurs existence ont été ensevelies. Il a fallu attendre plusieurs siècles pour que les chercheurs le sachent et y mènent des fouilles.

En effet, selon plusieurs livres, il n'y a pas eu de survivant parmi les 230 000 amérindiens qui peuplaient les grandes Antilles.

Cependant, selon d'autres livres plus récents, de très nombreux cubains, antillais, dominicains, portoricains, haïtiens se revendiquent descendants des TAINOS malgré l'extermination il y a 500 ans. 

 

Je précise que selon plusieurs documentations diverses, tous les amérindiens n'ont pas été directement exterminés par les colons :

- des milliers d'amérindiens sont décédés suite à des maladies qu'ils ont contracté lors du contact avec les colons.

- des milliers d'autres TAINOS de Cuba sont morts, victimes de l'invasion d'autres groupes d'indiens appelés "Ies Caribes" ou "Caraïbes" venus des îles voisines.

En effet, bien avant l'arrivé des colons espagnols, les TAINOS (les arawaks) subissaient déjà de temps à temps depuis belle lurette, des raides de l’ethnie rivale, dite "les Caraïbes ou Caribes".

Les TAINOS étaient dix à 15 fois plus nombreux que les caribes.

Mais, ce sont ces derniers qui faisaient régner la "loi" d'où une espèce de tyrannie de la minorité évoquée dans plusieurs documents consultés et analysés.

A l'époque, les colons espagnols et les TAINOS de Cuba, qualifiaient ces groupes d'indiens Caribéens réputés violents, d'indiens "anthropophages".

Ensuite, s'est rajoutés à ces raids qui faisaient ravage dans les camps TAINOS, d'abord l’arrivé des colons espagnols, puis la rébellion des amérindiens contre l'esclavage, et enfin,  l’apocalypse semé par ces colons espagnols jusqu'à l'extermination totale de tous les amérindiens TAINOS, Caribes ...

 

Cinq siècles après l'extermination des amérindiens, les africains et les espagnols représenteraient 99,5% de la population cubaine.

La prudence étant de mise, je re-précise que je m'exprime dans ce cas précis au conditionnel (représenteraient) et donc sous le contrôle de ceux qui ont effectués cette fameuse étude. 

En effet, selon une étude sur l'histoire du mélange génétique de la population cubaine, publiée en 2014 par Beatriz Marcheco-Teruel, et Intitulé "Cuba : Exploring the History of Admixture and the Genetic Basis of Pigmentation Using Autosomal and Uniparental Markers", 81,8% des cubains sont d'origine européenne (majoritairement espagnole), 17,7% sont d'origine africaine et 0,5% sont d'origine amérindienne (TAÎNOS, SIBONEYS et GUANAHATABEYS). 

Dès lors, on peut simplement se demander si ce 0,5% n'est pas une preuve supplémentaire qu'il y avait eu une extermination.

2 ) - La nouvelle population et culture cubaine : Espagnols et Africains

L'absence de main d'oeuvre causée par l'extermination des amérindiens et toutes leurs cultures, fut surmontée par la traite négrière dès 1513. 

La déportation de plusieurs millions d'africains à Cuba à permis à l'Île de renaitre de ses cendres sur le plan des musiques, des danses, des rites, des croyances qui baignent toute la culture cubaine jusqu'à nos jours 21ième siècle.

C'est la formation de la nouvelle population et culture cubaine composées uniquement de colons espagnols et d'africains pendant deux siècles et demi (de 1513 à 1762) avant d'être inquiétés par les colons Anglais et les USA.

En effet, dès 1513, les colons ont fait débarquer à Cuba, des dizaines de milliers d'africains noir. 

Selon certains écrits, plus de 3.000.000 d'africains sont arrivés à Cuba durant la longue la période de la traite négrière. 

D'autres documents parlent de 2.000 000 et poussières et enfin d'autres spéculent sur plus de 1.000 000 et quelques.

Or, entre 3.000 000 et 1.000 000 et poussières, l'écart est considérable.

J'avoue qu'à ce niveau, je n'ai pu découvrir le chiffre exacte ou précis d'africains déportés dans la fourchette 1500-1841.

Ainsi, je m'étais résolu à accorder plus de crédibilité aux données contenues dans l’Annuaire statistique de la République de Cuba.

Les africains ont ensuite été transféré dans toutes les régions et terres fertiles pour travailler dans les plantations de cannes à sucre, de tabac et de café.

 

A partir de 1800, le nombre d'africains était supérieur à celui des colons qui, par crainte d'être dominés, avaient incités des milliers d'européens à venir s'installer dans les îles. 

En effet, selon les données contenues dans l’Annuaire statistique de la République de Cuba, 58,5% de la population cubaine, était des africains  en 1841.

(Document : Résumé de Anuario Estadístico de la República de Cuba. Cité par Fernando Ortiz en 1916 « Los Negros Esclavos »).

Cependant, c’est en 1517, que la première licence autorisant l’introduction des africains dans les Antilles a été délivrée aux colons (Document : Ramón de la Sagra: Historia física, política y natural de la Isla de Cuba. Paris, 1842. Cité par Fernando Ortiz,  (1975). Los Negros Esclavos).

Dès lors, des centaines de milliers d'africains ont été envoyé à Porto-Rico, Haiti, Hispaniola, Dominique ...

Les colons n'ont jamais voulu mélanger les millions d'africains avec les aborigènes à Cuba. D'où l'extermination d'abord des indiens, puis la déportation des africains.

Ils craignaient des rebellions à plus grande échelle car les TAINOS leur donnaient déjà du fil à retordre, avant l'arrivé des africains.

 

Les premiers groupes d’Africains qui ont débarqués en 1513 à Cuba sont les Abakwa, Congos, Arara, Mandingos, mais surtout Yoruba.

Tous ces peuples sont originaires des zones occidentales et centrales du continent africain. Lesquelles zones sont tournées vers la mer (les côtes) où les colons avaient construit des ports d'embarquement pour l'Amérique.

 

Pour illustrer, photo ci-dessous d'une carte de la déportation (le commerce triangulaire). Les zones africaines concernées sont en rouge. En vert là où les africains ont été déporté.

Pour illustrer, photo ci-dessous d'une carte de la déportation (le commerce triangulaire). Les zones africaines concernées sont en rouge. En vert, là où les africains ont été déporté.

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Les peuples d’Afrique qui ont été déportés à Cuba étaient consignées dans les registres d'état colonial en fonction de leur port d'embarquement et non selon leur origine ethnique. Huit ensembles multi-ethniques dits "Cabildos de nacion", avec chacun des subdivisions, sont les plus connus à Cuba (Document : Cabildos de nation carabalí à Santiago de Cuba par Daniel Mirabeau).

Les huit ensembles sont : 

- Congo (des zones actuelles du Zaïre, Congo Brazzaville, Ouganda, du Gabon, de l’Angola et de la Zambie). 

- Carabalí (les carabalis sont des populations originaires de la région sud-orientale du Nigéria actuel).

- Lucumí ou yoruba et les Abakua du Nigéria et du Bénin

- Arará, du Ghana, Bénin, Nigéria, Togo

- Mandinga de Sierra Leone, de Guinée, du Liberia, du Mali, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, du Sénégal, de Guinée-Bissau, du Nigeria (nord), du Cameroun (nord), du Niger, du Bénin (nord), du Cap-Vert, du Ghana, du Tchad, de Mauritanie ou du Togo.

- Gangá, de Guinée Bissau, de Sierra Leone, de Guinée, du Liberia, du Sénégal, de la Gambie, du Mali, de la Mauritanie.

- Mina, du Ghana, du Liberia, des peuples du Sud du Maroc, du sud de l’Algérie.

- Macuá, du Mozambique, du Malawi, de la Tanzanie, d’Afrique du Sud ou du Zimbabwe.

Il n'existe nul part au monde dans aucune Bibliothèque, de vidéo des Cabildos de nacion datant de 4 à 5 siècles ou de 1568 ou encore de 1600.

La vidéo n'existait pas à l'époque.

Qu'à cela ne tienne, il existe des illustrations anciennes sous forme de peintures qui permettent de se faire une idée de l'ambiance de l'époque.

C'est l'exemple de la photo de peinture ci-dessous.

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Remarque importante sur l'origine du terme "Cabildo" qui est lui aussi sujet de spéculations diverses

Contrairement à ce que prétendent certains écrits (livres et certains sites internet), j'ai découvert après des années de recherches, de questionnements et vérifications, que le terme "Cabildo" n'est pas d'origine africaine.

Il ne provient d'aucune des langues (exemples : les 450 langues bantoues, les langues mandingues (bambara ou malinka), le yoruba, le wolof, le swahili ...) parlées dans les années 1600 à Cuba dans les communautés africaines.

En effet, certains ont confondus le terme africain "Cabila" (d'origine mandingue et qui désigne le conseil des sages qui administrent la communauté) avec le terme "Cabildo".

Le terme "Cabildo" n'est pas non plus d'origine cubaine (les langues arawak des TAINOS) ni caraibéenne (les Caribes).

Le terme "Cabildo" est 100% d'origine espagnole.

En effet, la notion d'institution de Cabildo, date du Moyen âge en Espagne où des populations, pour s'auto gouverner, élisaient leurs représentants pour qu’ils administrent et réglementent leurs communautés afin d'éviter l'anarchie.

Le Moyen Âge désigne la période de l'histoire Européenne (s'étendant de la fin du 5ième siècle à la fin du 15ième siècle) qui débute avec le déclin de l'Empire romain d'Occident et se termine par la Renaissance et les Grandes découvertes dans les années 1400 (l'Afrique, l'Amérique, les Caraïbes).  

Au 16ième siècle (années 1500), le terme "Cabildo" est ensuite devenu colonial parce que les colons espagnols, dès qu'ils avaient fondés une ville à Cuba, choisissaient parmi leurs propres soldats, des gens pour créer le Cabildo.

Ce Cabildo était totalement soumis à l'autorité de la couronne espagnole.

Dans les années 1500-1600, c'est ce terme colonial "Cabildo" que des millions d'africains déportés, après s'être organisés en communautés religieuses et multi-ethniques, ont empruntés pour baptiser ces communautés. Ils ont ensuite joint à ce terme "Cabildo", les expressions "nacion Yoruba", "nacion Congo", "nacion mandigue", "nacion Carabali ". Ce qui était déjà à l'époque, une forme de revendication identitaire et culturelle (l'Afrique) pour préserver leurs traditions, coutumes et croyances de la disparition.

D'où : "Cabildos de nacion Congo", "Cabildos de nacion Yoruba", "Cabildos de nacion carabali", "Cabildos de nacion Mandingue".

 

Jusqu'au 19ième siècle (années 1800), n'étaient acceptés dans CERTAINS cabildos de nacion que les personnes appelées à l'époque "Noirs bozales", c'est- à-dire nées en Afrique. Si on n’était pas né en Afrique, il fallait faire la demande d'intégrer ces cabildos.

En effet, certains Cabildos de nacion étaient des sociétés secrètes et divinatoire et qui pratiquaient le Vodoue et autres rites africains pour se défendre contre les colons.

Les chefs et les membres de ces Cabildos ne faisaient pas confiance à n'importe qui.

Exemples : Les confréries abakua du Nigéria (appelés "les Carabalis").

Document : DOMÍNGUEZ, Clara/ PÉREZ Nancy/ RODRÍGUEZ, Rosa/ SILVA Orlando/ TERRY Danubia. 1982 : El Cabildo carabalí Isuama, ed. Oriente, Santiago de Cuba.

Les Cabildos de nacion Abakua étaient des sociétés secrètes et exclusivement masculines, les membres dansaient ensemble et étaient tous initiés et liés par un SERMENT qu’il ne fallait surtout pas violer. 

Le groupe était caractérisé par une mentalité de siège, une emprise sectaire et clanique sur ses membres.

A la différence des autres Cabildos, les Abakuas (Carabalis) ne plaisantaient pas avec le respect des traditions africaines et ils gardaient une dent acérée contre les colons qui les imposaient le Catholiscisme.

Pour s'affranchir de cette contenance (Catholicisme), les Abakuas résistaient avec l'énergie du désespoir en pratiquant un culte autour de leurs ancêtres (africains) et la divination avec des rites réputés parfois violent et sanguinaire.

Lesquels pratiques et croyances faisaient régner une bouffée délirante de peur.

Les colons et les autres Cabildos de nacion y compris les Yorubas ('Lucumi") du Benin et les Mandingos, craignaient les confréries Abakua qui étaient surnommés "Hommes Léopards".

En effet, dans les Cabildos de nacion Carabalis, il y a les Yorubas du Nigéria (les Abakuas) et les Yorubas du Benin (les Lucumis) qui parlent la même langue "Yoruba" et ont en commun les "Orishas" dont les rythmes gouvernent le SON, la Rumba, le Guaguanco, la Columbia, le Mambo, la Pachanga, le Cha-cha-cha, le SON MONTUNO, les salsas, la Timba.

Les hommes léopards étaient les anciens chasseurs d'Afrique de l'Ouest et appartenant aux ethnies "Ekpe", Efik", "Ibo", "Ibibio" et "Ejagham", du sud-est du Nigeria.  Ils affrontaient par des danses rituelles masquées, les mystères de la nuit et s’appropriaient la force de la jungle africaine.

Confrontés à l’esclavage, ceux que l’on appelait aussi les Carabali ou Brikamo, débarquèrent à Cuba où ils n'ont été officiellement répertoriés qu'à partir de 1762 (période d'arrivée de beaucoup d'autres Abakuas).

Les cubains descendants des Efik ont prolongés ce rituel Abakua à Cuba avec les Orishas jusqu’à nos jours 21ième siècle.

Les chefs des Cabildos Abakuas étaient issus de l'ethnie africaine "Ekpe".

Je vous invite à lire un des multiples documents consultés et analysés :

La Casa de Africa. Enrique Sosa, Chapeaux. Cabildos de negros de nación Cuba. Hombres leopardo Ekpe.

Los Cabildos de los negros de nación en Cuba Colonial, por Dr. Pedro Deschamps Chapeaux

Características de la sociedad secreta de hombres Leopardo Ekpe y su transculturación en Cuba.

La maison de l'Afrique Enrique Sosa, Chapeaux. Cabildos de Noirs de la nation cubaine. Hommes léopard ekpe.

Les Cabildos des Noirs de la nation à Cuba coloniale, par le Dr. Pedro Deschamps Chapeaux.

Caractéristiques de la société secrète des hommes Leopardo Ekpe et sa transculturation à Cuba.

Ci-dessous, la photo du document :

LA CASA DE AFRICA.jpg

.D'ailleurs, la vidéo (en dessous) qui est une vidéo cubaine du 21ième siècle sur les danses Rumba et Guaguanco, parle justement en espagnole (sous titré en anglais), de l'Afrique, des Orishas (Chango et Ochun ...) des Cabildos de nacion Congos et Carabalis (y compris les "hommes léopards") et des instruments "Claves"(qui sont devenues 4 siècles et demie après, la colonne vertébrale de toutes les musiques salsa au monde).

Ainsi, les dieux (Orishas) des Abakuas ou Carabalis du Nigéria accompagnaient les danses congolaises Rumba / Guaguanco.

Quant au Mambo, il était, à l'origine, sous l'esclavage à Cuba, un chant fait de cris aigus sous forme de gospel, un rite congolais dont le but était d'entrer en conversation avec l'esprit des défunts ou ancêtres. Ce rite s'appelle "PALO". Tandis que la danse Mambo, était une section de la danse de couple "SON" (base des salsas).

Les colons espagnols mélangeait les différentes communautés africaines dans les plantations de canne à sucre. Ce qui avait engendré de nouvelles associations culturelles et religieuses entre différentes Cabildos de nacion.

Ainsi, en plus du rite PALO, la danse Mambo ritualisée, était aussi accompagné par les croyances des Abakuas.

D'ailleurs, le cubain Arsenio RODRIGUEZ avait sorti un titre qu'il avait baptisé "MAMBO ABACUA"

 

Les danseurs issus des Cabildos Congo, Yoruba et Abakua dansaient, sous l'esclavage, la Rumba-Columbia, la Yuka, le Garabato, le Guaguanco, ... avec un coupe-coupe tranchant (arme blanche) à la main ou avec un objet sculpté qui représente le symbole de l'Orisha (dieu africain) et un morceau de tissu à la tête ou à la main ou à la ceinture et qui était la couleur ou les couleurs  du dieu africain vénéré dans la danse concernée.

 

Cependant, les armes (coupe-coupe) n'étaient jamais utilisées contre les colons mais pour les travaux champêtres imposés. Les africains étaient des paysans au service des colons espagnols et beaucoup de danses africaines qui ont été rassemblées et baptisées "salsa" à partir des années 1960 - 1970 et 1988 - 1990, sont apparues d'abord, il y a plus de quatre siècles, dans les champs de canne à sucre et de tabac puis dans les carnavals religieux appelés à l'époque "carnavals des noirs" à Santiago de Cuba.

 

Ci-dessous, une vidéo récente de la danse Rumba / Columbia dans laquelle le danseur fini par s'accaparer d'un coupe-coupe champêtre non pas pour agresser le public, mais pour illustrer comment les Cabildos de nacion la dansaient.

 

Ensuite, ces danses africaines qui étaient confinées dans les campagnes reculées de Cuba, et gouvernées par les rythmes des Orishas, sont arrivées progressivement à La Havane quelques décennies après l'abolition de l'esclavage en 1886. Exemple : la danse de couple "SON de l'Oriente" (la base des salsas) n'est arrivée à La Havane qu'à partir de 1909, soit près de deux décennies après l'abolition de l'esclavage.

 

Enfin, ces rythmes africains et leurs Orishas ont été introduit aux USA par les artistes cubains exilés à New York et en quête d'un avenir meilleur. Beaucoup de portoricains qui avaient eux aussi émigrés à New York, se sont ainsi emparés de ces danses et Orishas au sein de l'Orchestre et et maison de disques "FANIA".

 

 

Remarques sur les Cabildos de nacion :

- 1) Tous les Cabildos de nacion étaient les gardiens des traditions africaines.

Sans leur travail de conservation et de transmission de génération en génération, il n'y aurait pas eu de salsas (tous les styles) ni de Timba, ni de Rumba africaine, ni le Changui, le Nengon, le Kiriba, ni les Cumbanchas, ni de Guaguanco, Columbia, Mambo, Cha-cha-cha, Pachanga, Yemaya, Eleggua, Chango, Oya, Ochun ... ni les Orishas (dieux africains) qui gouvernent le rythme de toutes ces danses.

- 2) C'étaient aussi des sociétés revendicatives et identitaires avec souvent des chansons de fierté d'être africain. 

Les Cabildos de nacion n'étaient pas des sociétés fermées ou des communautés repliées sur elles-mêmes refusant un métissage avec les colons.

Ils refusaient qu'on leur impose le catholicisme et qu'on leur demande ensuite d'abandonner leurs cultures ancestrales déportés d'Afrique.

Sachant qu'ils n'étaient pas lettrés (au sens occidental), ne savaient plus où ils étaient par rapport au continent africain, et étaient impuissants face aux colons, ils tenaient à garder et transmettre leurs cultures (religions, rites, danses ..) comme une part de l'Afrique en eux.

D'où leurs résistances culturelle pendant 4 siècles. Lesquelles résistances et transmissions de génération en génération ont permis que naisse 4 et demie après, les SALSAS et la TIMBA.

On retrouve (5 siècles après, c'est-à-dire de nos jours 2020) cette fierté et ce côté revendicatif et identitaire permanent dans beaucoup de chansons de salsa cubaine et de Timba à travers les termes "Congo", "Mayimbé"(messager des dieux africains en langue bantoue du Congo) ("Mandé"(zone Mandingue): afrique de l'Oest, "Manssa"'(signifie Roi en langue Bambara du Mali et langue malinké de Guinée)", "Orishas"(Chango, Yemaya, Eleggua, Ochun, Babalu Ayé ...)  et "Bembé ou Bemba" (du Benin : musiques des dieux africains), "Candela"(qui signifie : hommage à nos racines africaines), "Santeria" (religion originaire du Benin et Nigéria), "Mis ancestros".(qui désigne les Cabildos de nacion), "Lucumi" (Yoruba du Benin), ..

Certains de ces mêmes termes (exemples : la "Candela", "Orishas", "Chango" "Yemaya", Eleggua", "Bembé") sont toujours employés dans les autres musiques salsas (portoricaine, colombienne, péruvienne ...) mais avec moins de virilité par rapport au cas cubain.

La virilité accentuée dans le cas cubain est dû sans doute au fait que :

- c'est uniquement à Cuba et non dans les autres Îles des Caraibes (exemple Porto Rico) ni aux USA, que s'est constitué, les Cabildos de nacion

- c'est à Cuba que s'est produite la plus grande et longue résistance culturelle sous l'esclavage (4 siècles) par ces Cabildos de nacion. 

- seul Cuba a pu conservé la totalité des cultures africaines qui ont été déportées.

- 3) Toutes les danses de couple pratiquées sous l'esclavage à Cuba au sein des différents Cabildos de nacion, étaient des danses de couple dans lesquelles, le danseur menait la danse. Exemples : dans les SONS PRIMITIFS tels que le Nengon, le Kiriba, le Changui y compris la Rumba, c'est le danseur qui menait la danse ou guidait la danseuse.

Toutes les salsas, le Mambo, et la Timba y compris le Songo, la Pachanga, le Cha-cha-cha, la Guajira, ont hérités ce "machisme" parce qu'ils sont tous des descendants, des dérivés des SONS PRIMITIFS africains.

- 4) Le déclin progressif des Cabildos de nacion

A partir de 1920, les différents Cabildos de nacion sont rentrés dans une période de déclin pour deux raisons venues s'ajoutées aux interdits religieux existants  :

le racisme et les pressions politiques visant à établir progressivement une société culturelle homogène.

Cependant, il existe jusqu'à nos jours 21ième siècle, des villes ou provinces cubaines qui regroupent toujours officiellement plusieurs Cabildos de nacion et où la Santeria est encore vive. Exemples : dans la ville de Matanzas, il y a toujours les Cabildos Yoruba ou Lucumi (ARARA), les Cabildos Carabali (Iyessá Moddú), les Cabildos Congo.

 

 

 

Les africains noir apportèrent ainsi avec eux, les chants, les rythmes, les rites, les danses et croyances (SANTERIA) de leur terre d’origine.

Comment on en est arrivé au terme "SANTERIA" ?

Le nom "Dieu" (au singulier) en langue YORUBA, est "Olorun" (qui désigne un Dieu invisible qui n'est point une statue).

Le nom "Dieux" (au pluriel) en langue YORUBA, est "ORISHA" (qui désigne des idoles, des statues). Le panthéon YORUBA comptait plus de 450 dieux (statues) dont seulement une petite quarantaine avait été introduite à Cuba.

 

Bien avant la déportation de millions d'africains vers les Caraibes dès 1513, les dieux africains (les statues des ORISHAS) étaient appelés "MIMO" en langue YORUBA en Afrique de l'Ouest (les actuels Nigéria, Benin, Ghana).

Ce terme YORUBA "MIMO" signifie en langue espagnole "SANTO" et en langue française "SAINTS".

Le terme YORUBA "Ofin" signifie en langue française "Règle" ou "Loi", et en langue espagnole "Regla" ou "Ley".

L'expression YORUBA "Ofin mimo" correspond en langue espagnole à "Regla de Ocha" (la règle des Orishas ou la règle des Saints).

C'est cette "Règle des Saints" qui a été appelé "SANTERIA".

 

 

Ainsi, ce fut la rencontre entre le panthéon des dieux africains (dits "SAINTS") exaltés par la voix des tambours Yoruba et le catholicisme imposé aux africains par les colons espagnols.

Je vous invite à lire le document : FERNÁNDEZ ROBAINA, Tomas. 1990 : El Negro en Cuba 1902-1958, Ciencias Sociales, La Havane.

Les deux vidéos cubaines ci-dessous, montrent les africains et leurs tambours ("BATA"), leurs rites, les lieux d'où provient la SANTERIA (l'Afrique de l'Ouest : Nigéria, Benin, Ghana ...) et aussi les croyances du CONGO

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Des documentaires récents sur la SANTÉRIA et qui sont une nième preuve supplémentaire de ce que j'avance 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après avoir lu tout le texte et vérifier ses sources, vous découvrirez et comprendrez que c'est cette SANTERIA accompagnée des tambours africains, de chants et danses africaines gouvernées par les rythmes sacrés des Orishas, qui a engendré ce qu'on a appelé 4 siècles plus tard  "SALSA" d'abord à Cuba et puis à New York, en Amérique latine ...

Deux illustrations parmi tant dans le texte

Musique SALSA SANTERIA avec la Reine       Danse SALSA SANTERIA avec le 

de la SALSA (la cubaine CÉLIA CRUZ).              cubain SEO FERNANDEZ..

Les dieux africains (Chango, Yemaya,                Les rythmes des Orishas "Chango"

Eleggua, Babalu Ayé, Ochun, Obatala,              et "Yémaya"  associés aux danses

Ochosi ...                                                             africaines :

                                                                           "SON" + "RUMBA / GUAGUANCO                                                                         

 

                                                                                                                                                                       

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'esclavage restant un calvaire perdurant, les africains ont tenté à plusieurs reprises de se rebeller.

Mais, à chaque fois, c'est ceux qui étaient les initiateurs de ces "grèves" d'une autre époque, qui étaient vite arrêtés et pendus ou fusillé. 

La première révolte des africains date de 1533 dans une mine d’or dans la partie orientale de Cuba. 

En 1538, il y avait eu une autre rébellion qui fut lui aussi un coup d'épée dans l'eau, et donc n'avait pas mis fin à l'esclavage. 

Cependant, les colons espagnols n'ont jamais décidé d'exterminer tous les africains à Cuba, comme se fut le cas des TAINOS et les autres aborigènes.

En effet, exterminer tous les africains, équivaudrait à se tirer une balle dans son propre pied dans le mesure où ces derniers étaient le fond de commerce des colons.

En revanche, les leaders ou fauteurs de trouble potentiel étaient sévèrement puni ou condamnés à la peine capitale.

La genèse des tous premiers ingrédients des futurs Salsas et Timba s'est faite dans le "blues" des africains.

La musique et la danse étaient leurs manifestations de prédilection

Les africains étaient impuissants, rien ne leur appartenait en propre, et les colons avaient sur eux, droit de vie ou de mort.  

Pour s'aider dans leur travail, et oublier leur condition "d'esclaves" dans leurs rares moments de loisir, ils se sont rassemblés progressivement, au rythme des arrivés de nouveaux africains déportés, en plusieurs centaines de groupes ethniques qu'ils ont nommés "Cabildos de nacion". Le but était de se retrouver en plein air pour danser et chanter en invoquant les dieux africains.

Mais, ces grands rassemblements des peuples d'Afrique noire en plein air faisaient aussi l'objet de restrictions par les colons espagnols qui craignaient les soulèvements ou rebellions.

Dans ce "blues", les peuples d'Afrique s'étaient alors rassemblés dans des groupes moins importants et s'étaient réfugiés dans leurs musiques et danses. 

c'est la genèse de ce qu'on a appelé, 4 siècles et demi plus tard, "Salsa" à Cuba, puis aux USA ...

Il suffit de lire tout le texte en suivant l'évolution des choses pour le comprendre.

Les africains ont fait naitre à Cuba de multiples danses provenant de plusieurs communautés africaines.

Elles étaient toutes des danses paysannes accompagnées pour la plus part,  par une guitare espagnole et d'autres instruments rudimentaires d'inspiration africaine.

Certaines des danses qui ont été créé, étaient pratiquées discrètement dans les plantations et d'autres à l'occasion des rares rassemblements des communautés africaines (les carnavals des noirs) autorisés et encadrés par les colons et surtout l'Eglise.

A l'époque, les rassemblements clandestins faisaient l'objet de soupçons de rebellions et pratiques de danses et chants Vaudou ou de croyances africaines.

Au fur des décennies, les Cabildos de nacion ont fusionnés certaines de leurs danses pour créer de nouveaux rythmes entre 1560 et 1580.

Je précise que la gènese des Cabildos de nacion date de 1538 et leur consolidation en différentes ethnies originaires d'une même zone africaine date de1568.

 

 

Une guitare espagnole était l'instrument "STAR" de presque toutes les créations musicales africaines à l'exception de la RUMBA qui était une musique et danse placées subtilement sous le signe de la rébellion, de la résistance et de la fierté d'être africain. Le principe de la RUMBA à l'époque, était de bouder tous les instruments des colons et se contenter d'instruments d'inspiration africaine.

Quelle était précisément, la guitare qui faisait office de STAR ?

D'où est parti l'appellation "SON" ?

Dans la fourchette 1500-1600, il n'y avait pas encore à Cuba, la guitare espagnole "TRES" mais la guitare espagnole "Cistre" qui est plus petite et plus ancienne.

En effet, la guitare espagnole "TRES" date du 17ième siècle (1600) à "JUANA" (L'actuelle Cuba) tandis que la guitare "Cistre" est apparue en Europe au Moyen Âge précisément au 15ième siècle (1400) donc bien avant la découverte des continents africain, américain, les Caraibes ...

Alors que le "TRES" a trois cordes pincées, le "Cistre" a quatre doubles cordes (pincées) en France, six à dix en Italie et en Espagne, voire même douze cordes dans d'autres pays.

Le "Cistre était utilisé à Cuba dans les Eglises et Cathédrale par les missionnaires (Catholiques) pour les messes.

Ce Cistre était accompagné par les ancêtres du piano, tels que : le tympanon (Moyen Âge) ou le clavicorde (1400-1490) ou encore le clavecin.

Ci-dessous, la photo de la guitare "Cistre"

Quand une africaine ou un africain non libre maitrisait bien le Cistre, il arrivait que certains missionnaires qui accompagnaient les colons décident de l'affranchir pour accompagner l'orchestre de la Cathédrale.

Teodora GINÈS était une jeune africaine non libre et joueuse de "Cistre" (appelée "Bandora" en espagnol). Ses parents avaient été déportés directement d'Afrique.

Elle et sa sœur Micaela (chanteuse), provenaient de Santiago de los Caballeros dans l'île d'Hispaniola (l'actuelle République dominicaine) qui était sous le contrôle des mêmes colons espagnols.

Teodora et sa soeur avaient été affranchies grâce à leur talent remarquable pour faire partie de l'orchestre de la Cathédrale de Santiago de Cuba.

D'où la chanson africaine "SON de Ma Teodora", qui date des années 1570 à 1580 avec la guitare Cistre et non le TRES.

Teodora ne chantait pas cette chanson dans la Cathédrale mais dans les communautés africaines.

La notion ou appellation "SON" attribuée ensuite à bon nombre de musiques et danses de couple africain apparues durant la période de l'esclavage provient de là ("SON de Ma Teodora").

Exemples : dès 1750, est apparue une musique et danse africaine de couple baptisée "SON" de l'Oriente (base des salsas) avant d'être rebaptisé "SON cubain" en 1920 ; en 1930, est née la combinaison de deux danses africaines (SON de l'oriente + Rumba ou Guaguanco) et baptisée "SON Montuno"; en 1955, est apparu le terme "SON El Casino" et plus tard le terme "SONGO" en 1979.

Ci-dessous, les paroles de la chanson "SON de Ma Teodora" dans laquelle Teodaora GINÈS, parle de son quotidien avant qu'elle soit affranchie.

En espagnol                                                  Image suposée de Teodora                               

¿Dónde está la Má Teodora?                     
Rajando la leña está.
¿Con su palo y su bandola?
Rajando la leña está.
¿Dónde está que no la veo?
Rajando la leña está.

En français 

Où est le Má Teodora?

Fendre le bois de chauffage est.

Avec son bâton et son groupe ?

Fendre le bois de chauffage est.

Où est-ce que je ne la vois pas ?

Fendre le bois de chauffage est.

 

La culture africaine étant à l'origine essentiellement orale, elle se transmettait de bouche à oreille à Cuba, l'écrit n'était pas fondamentale dans les Cabildos de nacion à l'époque de Teodora Ginès.

Cette chanson "SON de Ma Teodora", transmise de génération en génération, et taxée comme étant l'un des premiers sinon le premier "SON" des noirs déportés et qui soit très connu, a ensuite été interprété 4 siècles après, par la Reine de la SALSA (la cubaine Célia CRUZ).

Ci-dessous, la vidéo musicale de la chanson "SON de Ma Teodora" interprété par Célia CRUZ

 

Quant à la guitare "TRES", elle était utilisé dans la musique espagnole "Flamenco" introduite à Cuba par les colons espagnols au 17ième siècle (au cours des années 1600), période qui correspond à celle dite "siècle des Lumières" en Europe.

 

Ci-dessous, la photo de la guitare espagnole "TRES"  

 

 

 

 

 

 

 

C'est cette guitare "TRES" et non le "Cistre" que les Cabildos de nacion ont utilisés pour accompagner beaucoup de leurs créations musicales (musiques de danses de couple en plein air). 

Cependant, à cette même époque, plusieurs autres danses africaines n'intégraient pas cette guitare "TRES".

Exemples :

- les danses strictement vouées aux dieux africains (YEMAYA, ELEGGUA, OYA, BABALU AYÉ, n'intégraient pas cette guitare, mais uniquement les tambours africains "Bata".

- la danse Rumba (Guaguanco, Columbia, Yambu) n'intégrait pas la guitare espagnole. La Rumba était une danse de rébellion contre l'esclavage et l'imposition du catholicisme. Les Cabildos de nacion rejetait les instruments des colons et revendiquaient avec fierté d'être africains dans la Rumba.

 

Le déportation des centaines de milliers d'africains à Cuba par les colons, continuait. L'arrivé de nouvelles communautés déportées enrichissait les musiques et danses africaines déjà sur l'Île. De très très nombreux SONS africains sont apparus à Cuba entre 1560 et 1700 : la liste est longue.

Entre 1700 et 1870, les danses Nengon, Kiriba et le Changui sont apparues à Cuba.

Ce sont des SONS PRIMITIFS africains (danses de couple) qui sont eux-mêmes les descendants directs d'autres rythmes africains encore plus anciens (et qui n'ont jamais atteint La Havane).

Entre 1750 et 1860 toujours sous l'empire de l'esclavage, les africains ont créé un autre SON (danse de couple) dans la région orientale de Cuba.

Ce SON qui a été introduit dans le carnaval de Santiago en 1882 par les groupes de carnavals appelés "carnavals des noirs", est née de la fusion des trois SONS PRIMITIFS AFRICAINS (Nengon, Kiriba et Changui).

Ce même SON (base des salsas) est arrivé à La Havane après l'abolition de l'esclavage (en 1886), et à partir de 1909, il a été baptisé "SON cubain", avant d'être fusionné avec une autre danse dite "Guaguanco"(une Rumba africaine) par le cubain Arsenio RODRIGUEZ en 1930 pour donner naissance au SON Montuno (SON des montagnes). Ce SON Montuno a été à son tour rebaptisé "SON El Casino" dans les années 1955.

Quand la Salsa de New York qui est BASÉE sur le SON Montuno d'Arsenio a eu une popularité planétaire dans les années 70, la danse "SON EL Casino" a été rebaptisé "Salsa cubaine".

C'est cette salsa cubaine ou SON El Casino ou SON Montuno, qui a été rebaptisé "TIMBA" après lui avoir rajouté (uniquement sur le plan musical et non de la danse), les styles de musiques afro-américaines (HIP HOP, RAP, FUNK, R-N-B, JAZZ, SOUL, ROCK et la musique POP qui la rend dense).

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A partir de la période 1700-1750, aucun instrument d'inspiration africaine n'a détrôné la guitare espagnole dans la composition des musiques par les Cabildos de nacion.

De même, le SON (danse et chants) créé par ces mêmes africains sous l'esclavage à partir de 1750, est resté lui aussi au panthéon des danses et musiques cubaines.

C'est la raison pour laquelle, le spécialiste cubain 

Fernando Ortiz

a affirmé que : " la musique cubaine dont la majeure partie repose sur le SON, est  une histoire d’amour entre

les percussions africaines et la guitare espagnole ".

Or, c'est cette musique "le SON" apparue sous l'esclavage à Cuba, il y a plus de trois siècles au sein des communautés africaines dites "Cabildos de nacion", qui est à la BASE de toutes les Salsas (dansées en couple) et la Timba (basée sur la Rumba africaine et le SON).

La démonstration est faite dans le texte, étape par étape, avec des preuves criantes (contextes, dates, musique, danses, les trois instruments utilisés à l'origine dans les campagnes reculées à Cuba, photos, vidéos de la danse du SON, l'arrivé du SON à La Havane après l'abolition de l'esclavage, sa métamorphose en salsa à New York, à Cuba, en Colombie).

Et Fernando Ortiz (photo et vidéo ci-dessous) n'est pas n'importe qui.

Fernando Ortiz.jpg

Il est un ethnologue et anthropologue cubain, né le 16 juillet 1881 à La Havane (c'est-à-dire, dans la période de l'esclavage). Devenu adulte, il a aussi étudié la période qui a suivi l'abolition de l'esclavage à Cuba (c'est-à-dire de 1886 à 1969).

Il est à l'origine du concept de "Transculturation" (Étude du contexte culturel colonial de la société Cubaine). Homme de sciences universel et humaniste, Fernando Ortiz s’est spécialisé dans l’influence africaine dans le processus de formation de la culture cubaine. Il fut un grand chercheur de renommée mondiale. 

En raison de l’abondance et de l’importance de ses recherches, il a été désigné comme le troisième (dans la chronologie) découvreur de l'Amérique (y compris Cuba), avec Christophe Colomb et Alexander von Humboldt.

Fernando Ortiz est décédé le 10 avril 1969 à La Havane.

A la première lecture de cette citation, on peut se demander pourquoi Fernando Ortiz qui était un grand chercheur de carrure mondiale et qui connaissait mieux que quiconque l'histoire de Cuba, n'avait point associé les Caribéens ou Antillais de l'époque (tels que les TAÎNOS, les SIBONEYS et les GUANAHATABEYS) ni même citer les colons espagnols dans le processus de création du SON et n'avait cité que les africains et l'instrument de musique "TRES" ? 

Le fait pour un expert de la matière comme Fernando Ortiz, de CIBLER les africains et la guitare espagnole en dit long. 

Cependant, par prudence, je doutais un peu des révélations de certaines documentations que j'ai consulté parce qu'en général, l'histoire des peuples qui ont connu l'esclavage et la colonisation n'a pas toujours été écrite au départ par eux-mêmes mais par ceux qui les ont dominés.

Or, ceux qui ont dominé n'ont pas toujours écrit l'histoire comme elle a été en tous points.

Je doutais aussi des écrits de Fernando Ortiz (alors que c'est lui l'expert et non moi), jusqu'à ce que je découvre par mes propres recherches qu'il disait vrai quand il parlait énormément de rythmes, de percussions et de dieux africains (Orishas) dans ses écrits, à propos du SON, de la Rumba ...

Pourquoi ?

En effet, il y a eu l'extermination des amérindiens des Caraïbes, des Antilles par les colons. Et il n' y avait pas de colons dans les orchestre des Cabildos de nacion qui composaient les campagnes réculées, les musiques et danses qui ont été 4 siècles plus tard rassemblées et baptisées "salsa" à Cuba puis à New York et en Amérique latine.

Mêmes plusieurs décennies après l'abolition de l'esclavage, l'expert cubain Fernando Ortiz n'a pas varié d'un iota sa définition de la culture cubaine.

En effet, dans tous ses écrits qui suivirent les premiers, Fernando Ortiz a mis la culture africaine (rites, danses, croyances) au centre de la formation de la culture cubaine.

Qu'est-ce que la "Transculturation" selon Fernando ORTIZ ?

La Transculturation est une théorie de Fernando selon laquelle, il y a eu échanges culturels entre les africains et les colons espagnols dans la musique cubaine en général. Ce qui est tout à fait vrai.

En effet, pour Fernando, les africains ont utilisé la guitare espagnole "TRES" et la langue espagnole pour véhiculer les chants africains dans la musique. 

Dès lors, quelque chose de nouveau a été créé et qui s'appelle "musique cubaine".

Ainsi, Fernando parle précisément de la musique et non la danse quand il affirme que "la musique cubaine dont la majeure partie repose sur le SON, est  une histoire d’amour entre les percussions africaines et la guitare espagnole"

 

En effet, dans son concept de transculturation, Fernando fait la différence entre la musique et la danse. Ce qui est tout à fait juste.

Il n'a pas appliqué automatiquement le concept de transculturation aux danses africaines.

 

Pourquoi ?

 

La musique (une chanson) a besoin d' un support telle que la langue (langue espagnole). Elle a aussi besoin au moins d'un instrument.  

La danse n'exige pas la présence d'une langue, la danse est sa propre langue qui dit TOUT sans parler. La danse peut aussi se passer d'instrument de musique et se cantonner à l'expression physique.  

Il est plus facile de plagier une musique ou une chanson que de nier ou d'usurper l'identité ou l'origine d'une danse. La musique évolue plus vite que la danse, elle se démode aussi plus vite que la danse.

En plus, pour UNE seule danse, il peut y avoir un million de chansons en plusieurs langues et nationalités différentes.

Mais, il est impossible de pratiquer un million de danses distinctes sur UNE et même musique. 

La danse dépasse la chanson car c'est surtout elle qui porte l' ADN culturel, les caractéristiques propres et majeures ainsi que l'histoire d' une culture ou du peuple qui l'a créé à une époque donnée.

Il est plus facile de voler ou plagier une chanson ou un instrument de musique que de nier ou d'usurper l'origine culturelle d'une danse sans se faire démasquer tôt ou tard.

Mêmes si certaines danses peuvent se ressembler, chaque peuple danse pour des motifs qui lui sont propres et de manière différente, très révélatrice de son mode de vie, de ses émotions du moment, de ses idées, de ses croyances, de ses rites ancestraux et de son histoire propre qui en disent long sur le SENS (signification) des déplacements, des mouvements, des gestes, des mimes, des sauts, des arrêts instantanés.

Deux exemples concrets pour illustrer :

 

1) La danse "Rumba / Guaguanco" est la plus ancienne de toutes les danses africaines apparues à Cuba, il y a 5 siècles sous l'esclavage au sein des communautés africaines (Cabildos de nacion).  La "Rumba / Guaguanco" est une imitation de la parade nuptiale du coq et de la poule. Cette vieille conception et danse africaine est arrivée à Cuba par le biais de la déportation des peuples d'Afrique noire par les colons espagnols dès l'an 1513. Cette Rumba a été conservé et transmise par les "Cabildos de nacion" à toutes leurs descendances, dans la douleur et le rejet de l'esclavage, dans la fierté d'être africain, dans la revendication de la culture et religions africaines, dans le rejet du Catholicisme que les colons imposaient aux africains. En 1930 ( 44 ans après l'abolition de l'esclavage qui a duré 4 siècles ), cette Rumba a été combiné à la danse africaine de couple "SON"(BASE DES SALSAS) pour donner naissance à la danse de couple "SON MONTUNO" qui à son tour a été rebaptisé "SON EL CASINO en 1955 puis rebaptisé "SALSA" en 1970 à Cuba.

C'est la combinaison de ces mêmes deux danses africaines "SON et Rumba / Guaguanco" (SON MONTUNO) qui a été plagié en 1964 par les portoricains de la FANIA à New York et baptisé là-bas "SALSA" de New York. 

La "Rumba / Guaguanco" est un PILIER INDISPENSABLE dans tous les styles de salsa au monde jusqu'à nos jours 2020. Depuis 5 siècles jusqu'à nos jours 2020, la Rumba / Guaguanco est construite et gouverné par les rythmes sacrés des dieux de la mythologie africaine en particulier, l'Orishas "Chango", "Ochun", "Yemaya", "Eleggua" ...

Et ces mêmes dieux africains sont invoqués jusqu'à nos jours 2020, dans les musiques de Timba, de salsa cubaine, portoricaine, colombienne, péruvienne ...

Dès lors, au regard de ces faits historiques et présents et cette chronologie, peut-on qualifier la "danse Rumba" de "danse latine" (c'est-à-dire, danse espagnole ou européenne) sous couvert de transculturation ou métissage de la MUSIQUE de cette Rumba, ou encore sous prétexte qu'on a besoin de cette appellation "danse latine" pour vendre des disques, pour attirer beaucoup de monde dans les soirées et festivals ?

Pour saisir le SENS y compris le comment et pourquoi des vidéos et musiques de revendications des cubains descendants des Cabildos de nacion, sur l'origine africaine des danses qui composent les salsas, il faut d'abord connaitre la généalogie et l'histoire de chacune de ces danses !

2) La danse de couple "SON" (BASE DES SALSAS) est construite et gouverné par les rythmes sacrés des dieux de la mythologie africaine en particulier, l'Orishas "Chango". Les danses africaines sont liées aux croyances africaines. En plus, la signification de la danse du "SON" est le refus de l'esclavage par l'aide de "Chango". Au milieu du 18ième siècle (années 1750), sous l'esclavage à Cuba, pour obtenir la danse de couple "SON", les Cabildos de nacion ont rajoutés à la danse de couple "Changui", deux autres danses africaines de couple (le Nengon et le Kiriba). Le Nengon est d'origine Congo et Yoruba (Cabildos de nacion Congo et de nacion Yoruba) et le Kiriba est d'origine mandingue (Cabildos de nacion Mandingue).

C'est la danse de couple "Changui" qui est la base de la danse de couple "SON" exactement comme ce "SON" est la base des salsas.

Et le "Changui" est une danse de couple vouée au dieu africain "Chango". Le nom "Changui" provient justement du terme "Chango" du Nigéria et Benin (la religion SANTERIA des Yorubas d'Afrique noire).

Dès lors, peut-on qualifier la "danse de couple SON"(base des salsas) de danse latine sous prétexte qu'il y a eu transculturation ou métissages de la MUSIQUE de ce "SON" ou sous prétexte que la priorité est de se faire de l'argent à travers les soirées et festivals ?

Je re-précise que le qualificatif "danse latine" n'existe nul part dans aucun des écrits de l'expert cubain Fernando ORTIZ. Il a martelé "danses africaines" (danza africanas), "danza de los negros" (la danse des nègres) 

En plus, au regard de cette chronologie de la constitution de la danse du SON, et laquelle chronologie est vérifiable par tous, comment, en tant que professeur de danse, peut-on concilier ou justifier devant des gens que le "SON" est une "danse latine" alors qu'on a en face de manière permanente des chansons et des vidéos de de contestations de l'origine latine, des vidéos de revendications cubaines mettant l'Afrique et ses dieux en l'honneur, rendant hommage à ces dieux dans les musiques et danses qui sont à l'origine des salsas, et rendant hommage à leurs ancêtres déportés, tout en sachant que ce que ces cubains disent à propos de l'origine des ces danses (SON, Rumba, Mambo, Guaguanco, salsas) n'est pas faux au regard des faits historiques et présents qui se recoupent ?

Même quand quand une danse est dite "hybride", c'est-à-dire constituée de plusieurs autres danses d'horizons différents, elle conserve toujours en son sein la signature culturelle de chaque peuple qui en est à l'origine de chacun de ses éléments.

Ainsi, on ne peut pas appliquer un même critère à la musique et la danse.

 

Je rappelle encore que le SON MONTUNO (SON + Rumba / Guaguanco) créé par Arsenio RODRIGUEZ est né en 1930 et rebaptisé en "SON EL Casino" dans les années 50 avant d'être encore rebaptisé "SALSA".

Or, jusqu'à son décès en 1969 à La Havane, l'expert cubain Fernando Ortiz n'a jamais affirmé ni produit un écrit qualifiant la danse du "SON" (base des salsas) ou celle du "SON MONTUNO" ou de celle du "SON EL Casino", de "danses latines" ou caribéennes. 

Dans ses nombreux écrits, il a utilisé les expressions "percussions africaines avec la guitare espagnole" (pour désigner la musique cubaine) puis "rythmes africains" (Ritmos africanos) et "danses africaines"(danzas africanas) et "danzas de esclavos" (danses des esclaves) pour désigner la danse du SON, de la Rumba, du Guaguanco, de Yemaya, de Eleggua ...

Fernando, comme tout expert, a fait cela pour mettre les choses dans leur contexte historique afin qu'elles ne perdent pas leur sens car à cette époque, ce sont ces appellations qui étaient utilisées légalement pour distinguer ces danses de celles des colons.

Je souligne que beaucoup d'autres auteurs de plusieurs livres consultés et provenant de bibliothèques différentes et en langues différentes (espagnole, anglaise et française), ont eux aussi utilisés et martelés dans leurs écrits, les termes "Esclaves", "los negros", pour désigner les Cabildos de nacion, et les termes "danza de los negros", "african dances" pour désigner la danse du SON , de la Rumba, du Guaguanco, du Changui, du Nengon ...(qui sont toutes à l'origine de la salsa).

D'ailleurs, rien que les titres déjà de quelques uns des centaines de documents que j'ai étudié, analysé et que j'ai cité dans mon texte comme des Sources, portent directement le terme "esclave" ou "esclavos" ou "negros", "Africana".

Cependant, c'est moi qui ai choisi de remplacer dans mon texte, les termes "esclaves", "esclavos", "negros" " la danza de esclavos", "the slaves of Africa", "the slaves dances" et "Los Negros Esclavos" par le terme "africains", d'où mes expressions "rythmes africains" ou "danses africaines".

Fernando Ortiz parle plus de l'influence profonde de la culture des africains à Cuba que des colons espagnols eux-mêmes. Il a martelé l'importance et la place capitale de la culture, des danses et des religions africaines et surtout de la SANTERIA dans la formation de la culture et la musique cubaine. 

Fernando a produit de très nombreux écrits.

J'invite tous mes lecteurs à lire les écrits de Fernando Ortiz (sur la longue période de l'esclavage à Cuba et les décennies qui ont suivi son abolition).

Je précise que les écrits de Fernando sont en espagnole, j'ai mis des années à les lire, les déchiffrer et les traduire moi-même.

Je voulais savoir l'origine et le sens du SON pour ensuite comprendre la salsa. Ce qui revenait à chercher (dans l'histoire de Cuba) pour savoir quelles sont les populations, les cultures ou civilisations qui en sont les auteurs et dans quels contextes et périodes.

Mes recherches m'ont conduit à découvrir plus de choses que je ne m'y attendais : à commencer par le génocide des amérindiens ensuite la présence effective de la guitare espagnole et surtout la prédominance criante de danses africaines dans le processus de création de la culture cubaine et de la salsa (tous les trois styles).

Où que je fouillais pour comprendre l'origine et le sens du SON et ainsi que ceux de ses dérivés, je me retrouvais à chaque fois nez à nez face aux oeuvres des africains sous l'esclavage.

Et même quand je tentais de contourner cela en allant fouiller dans d'autres documents, dans le but d'éviter d'employer le terme "esclaves" dans mes écrits, l'empreinte digitale criante des africains réapparaissait de plus belle la-bas aussi dans la création des musiques et danses depuis l'esclavage. 

J'ai dansé et enseigné la salsa pendant plus d'une décennie sans savoir son origine réelle, ce qu'elle était, quels peuples en étaient réellement les auteurs des danses qui la composent, qu'est-ce que ces peuples voulaient dire à travers les danses qui la compose, quels étaient les contextes, les périodes ou les dates ?  

Comme beaucoup de gens, j'avais intégré de nombreuses idées reçues. 

Après près d'une décennie de recherches, de questionnements et de

re-re-vérifications, j'ai découvert le "pot aux roses", c'est-à-dire la vraie histoire des salsas.

Je me suis rendu compte que je m'étais profondément trompé en croyant et en prenant pour argent comptant, beaucoup de légendes et de mensonges qui font légion depuis la nuit des temps.

La salsa (tous les trois styles) n'est pas originaire de l'Amérique latine.

Elle ne provient pas non plus de la culture des amérindiens des Antilles ni des Caraïbes.

Les danses qui composent les salsas ne sont pas originaires d'Espagne, elles ne sont pas des danses latines.

L'histoire de toutes les Salsas et la Timba a débuté à Cuba sous l'esclavage avec les danses africaines accompagnées par les Orisahs, les tambours "bata" et ensuite avec la guitare espagnole "tres".

Les "Maracas" n'ont été rajoutés que plus tard car les fouilles des historiens, ethnologues et anthropologues n'ont pas été fait au lendemain de l'extermination des amérindiens des Caraïbes.

Encore fallait-il avoir l'autorisation de la puissance coloniale espagnole.

En effet, le seul et unique vestige de la civilisation aborigène que les historiens, ethnologues et anthropologues ont découvert plusieurs siècles après l'extermination des amérindiens et qu’on a rajouté aux instruments africains et espagnols initiaux du SON africain, est l’instrument "Maracas".

Les colons espagnols avaient détruit ou enfoui toute preuve d'existence des amérindiens et leurs cultures.

Les Maracas ont été rajoutés à la fin du 19ième siècle quelques décennies après la guerre d'indépendance de 1868 donc bien après la création de très nombreux SONS PRIMITIFS africains à Cuba entre 1560 à 1880.

En plus, quand une puissance coloniale commettait un tel massacre à grande échelle, elle gardait en général le secret pendant des siècles. Et même quand ce secret était dévoilé, elle ne disait pas au monde entier et aux chercheurs de venir voir ce qu'elle a commis. Ce raisonnement élémentaire relève du bon sens.

Les vidéos produites à l'ère plus moderne à partir de 1920 - 1950, intègrent les Maracas mais ne révèlent pas la réalité historique. Jadis, les africains utilisaient une guitare espagnole, les Congas (tonneaux vides), les Bongos primitifs, la cruche Botija, le Tingo-Talango, les Claves de la Rumba, le Chékéré (l'équivalent africain des maracas), le Guiro, la marimbula. 

Depuis l’introduction des Maracas dans les vidéos et photos, certains écrits d’horizons divers ont conclu hâtivement que le SON était l’œuvre des amérindiens (c'est-à-dire, les premiers habitants des Caraibes : les indiens de Cuba, de Porto-Rico, de Haiti, de la République Dominicaine).

Or, ces amérindiens n’étaient pas présent à cause du génocide qu’ils ont subi 4 ans avant l'arrivé des africains. C'est dire qu'il y a trop de mensonges dans l'histoire de la Salsa dans beaucoup d'écrits publiés depuis des décennies.

Cependant, près de 5 siècles après l'extermination, d'autres fouilles en 1998 ont mis à jour plusieurs autres vestiges qui prouvent le niveau de civilisation éclatante des TAINOS. De nos jours 21ième siècle, des chercheurs continuent de fouiller en divers endroits dans les grandes Antilles.

J'ai la certitude, à la lumière de mes recherches, que le SON, sur le plan musical, est à l'origine la fille du couple culturel Afro-espagnol qui a eu de nombreux enfants et petits fils durant prés de quatre siècles à Cuba, avant de voyager à travers le monde et s'enrichir des autres cultures.

3) Les conflits avec les colons Anglais, Espagnols et les USA

 

Le processus de formation de la culture cubaine ne se résume pas uniquement à la sphère musicale et aux danses, elle est aussi 200 ans de lutte, de conflits et de résistance pour l’indépendance, la liberté, la fierté.

Le développement et la commercialisation des musiques et danses cubaines y compris la salsa des années 60-70, ont justement été pris en otage par des conflits historiques et politico-économique avec les USA qui datent de plus d'un siècle avant.

Ainsi, on ne peut comprendre certains "comment et pourquoi" des attitudes des cubains dans l'histoire de la salsa et du Mambo (à Cuba et à New York), sans comprendre au préalable le comment du pourquoi des conflits politico-économiques qui ont précédés la commercialisation de ces danses.

 

En effet, avant l'abolition de l'esclavage à Cuba, les anglais et les USA sont venus pour détrôner l'Empire espagnol et s'approprier Cuba sans chercher à détruire la culture Afro-espagnole vieille de deux siècles et demi à l'époque.

La brève occupation anglaise à Cuba

L'Angleterre a envahi Cuba en 1762.

Mais, cette occupation ne fera pas long feu. 

En effet, en 1762 la flotte britannique s’était emparé de La Havane et l'avait ouvert au commerce international ; ce fut la fin du monopole espagnol entre Cuba et le reste du monde.

A l'époque, la haute société à Cuba, ​était plus sensible à la country dance en raison de l'influence culturelle anglaise et nord-américaine qui régnait sur les Caraïbes (Document :  Influence culturelle anglaise aux Caraïbes, 1533).

Le 10 février 1763, avait marqué la Fin de la "Guerre de Sept Ans" : les Britanniques avaient échangés La Havane contre la Floride (Traité de Paris).

Le 3 septembre 1783, les 13 colonies anglaises du continent américain sont devenues des États indépendants et s'appellent "les États Unis d'Amérique" (USA). L'Angleterre est alors vite affaiblie à Cuba et devancée par ses anciennes colonies (les USA) qui veulent leur part du gâteau dans le business colonial espagnol. 

Ainsi, la Couronne Anglaise s'est éclipsée de l'Île.

L'expansion de la déportation massive de peuples d'Afrique noire en raison de la ruée vers l'or blanc (le business colonial du sucre).

Dès lors, dans la mémoire collective cubaine, le sucre (ou "Azucar" en espagnol) était associé à l'histoire des africains déportés. 

Le slogan "Azucar" des artistes cubains Benny MORE et Célia CRUZ vient de là.

La période 1790-1848 est marquée par la ruée effrénée vers « l’or blanc », c’est-à-dire le Boom du sucre et l’expansion de l’esclavage (importation massive de millions d’africains qui constituaient la main d'oeuvre bon marché ou gratuite).

L’explosion des danses, des rites, des croyances et religions africaines dans la culture de toutes les Caraïbes y compris Cuba, provient de là.

Cependant, seuls les peuples africains déportés à Cuba (les Cabildos de nacion) ont réussi, contre vents et marées ou les pressions des colons, à bien conserver et à transmettre durant des siècles, les danses, les rites, les croyances et religions de leur terre d'origine à leurs descendances. Les quelles danses, rites et religions ont engendrés plusieurs siècles plus tard, la Rumba, les SONS qui à leur tour, ont donnés naissance au SON MONTUNO, au SON EL CASINO, à la salsa, au Songo, à la Timba.

 

L'illustration :

 

En 1788, Cuba comptait déjà 455 000 habitants dont 27 717 blancs (6%), 21 808 gens de couleur libres, et 405 464 africains.

(Document : A. Vagnon)

A Saint-Domingue, colonie française depuis presque un siècle (Traité de Ryswick / la Haye, 1697), l’importation d’africains a été tellement massive qu’en 1790 on dénombrait moins de 10 % de blancs, soit près de 90% d’africains déportés.

A la même époque on ne comptait que 15 % de blancs (les colons) en moyenne pour l'ensemble de toutes les iles Caraïbes (Cuba, Porto Rico, Haïti, République Dominicaine, Bahamas).

Ainsi, partout dans les Caraïbes, la population d’africains déportés était de 6 à 9 fois supérieure à celle des Colons à cause du Boom du sucre tant recherché par toutes les industries des puissances coloniales occidentales.

L'arrivé à Cuba de colons français (accompagnés de milliers d'africains) qui fuyaient le climat d'insécurité à Saint Dominique

 

Dans la foulée de la Révolution française, les africains déportés dans les colonies françaises, s'étaient révoltés (de 1791 à 1804). Ils étaient menés par François-Dominique Toussaint Louverture, ce qui avait entraîné l’exode des colons français pour fuir le climat d'insécurité, et venir se réfugier à Cuba.

De nombreux Noirs accompagnèrent à Cuba les colons qui fuyaient l’insurrection de Saint-Domingue : les uns par fidélité pour "leurs maîtres", d’autres parce qu’ils avaient été emmenés comme des personnes réduites en l'esclavage.

Ce sont les colons français qui ont introduit la Contredanse à Cuba.

La Contredanse fut adoptée sur l’île avec une rapidité inouïe : elle se transforma en une contradanza cubana, cultivée par tous les compositeurs créoles des années 1800. Son nom sera hispanisé en contradanza, comme il l'avait déjà été à la cour des Bourbons quatre-vingt dix ans plus tôt en 1701.

 

Le comment et pourquoi de la guerre tripartite

entre l'Espagne, cuba et les USA

 

L'entrée en scène des USA dans l'histoire cubaine

 

Pendant que les puissances coloniales européennes étaient focalisées sur les profits de l'or blanc à travers le commerce triangulaire, les 13 anciennes colonies anglaises devenues "USA" avaient déjà un objectif plus large qui ne se limitait pas au sucre.

Les USA avaient un objectif à la fois politique, stratégique, commercial et économique claire en ce qui concerne Cuba qui est la plus grande Île située à leur frontière.

En effet, l'ambition des américains de posséder Cuba, d'en être ses propriétaires et de l'intégrer de force ou de droit ou par la diplomatie dans les USA, ne date pas d'hier.

 

L'illustration  

George WASHINGTON qui fut le premier Président des USA (de 1789 à 1797) avait jugé que la position géographique de Cuba était stratégique et intéressante. Les Américains qui avaient subi la colonisation anglaise, voulaient à leur tour coloniser les Caraïbes. 

En 1805, le président des USA, Thomas Jefferson avait avertit le ministre britannique à Washington qu’en cas de guerre contre l’Espagne que les USA s’approprieraient Cuba "par nécessité stratégique".

- En 1823, John Quincy Adams, le Secrétaire d’État du président des USA, Monroe, écrivait : "Cuba, presque visible depuis nos côtes, a pour diverses raisons une grande importance pour les intérêts commerciaux et politiques de notre Union… il est pratiquement impossible de résister à la conviction que l’annexion de Cuba à notre République fédérale sera indispensable".

 

 

De l'Union fédérale à la doctrine de l'expansionnisme territorial dans les Caraïbes avec Cuba en visée et l'Espagne à chasser

 

Avant de s'intéresser à Cuba, les 13 anciennes colonies anglaises étaient d’abord organisées depuis 1781 en une Confédération. Elles ne sont devenues le premier régime fédéral (dit "USA") de l’Histoire moderne et contemporaine qu’en 1789 après la Convention de Philadelphie (de mai à septembre 1787).

Ainsi, le fédéralisme a été consacré dans la Constitution américaine par la nationalisation de la vie politique.

Cette "nationalisation du débat" fut rendue possible grâce à la naissance, durant la guerre d’indépendance, d’un patriotisme et d’un fort sentiment national contre ce qu’ils appelaient à l’époque "l’ennemi" commun (qui désignait les colons britanniques).

L’étape suivante et cruciale de cette Union fédérale (USA) a été d’étendre son territoire et son emprise politique dans l’espace caribéen historiquement considéré par les Etats-Unis comme leur arrière-cour.

Et Cuba est la plus grande île de cette arrière-cour située aux frontières des USA. Cuba était dans les visées des USA, mais il y avaient d’autres étapes aussi importantes à franchir d’abord.

En effet le traité "Pinckney" conclu avec 1795 avec les colons Espagnols avait permis aux USA de récupérer le Mississipi et le port de la Nouvelle-Orléans.

Les USA ont ensuite repoussée leur nouvelle frontière continentale (celle tournée vers le Sud) jusqu’à la ligne de la côte du Golfe du Mexique qui sera atteinte en totalité dès 1819 par l’acquisition de la Floride pour une contre-valeur de 5 000 000 dollars versé aux colons espagnols. 16 ans plus tôt, l’étape précédente avait été l’acquisition de la Louisiane en 1803 pour le versement d’une somme de 15 000 000 dollars aux colons français.

En 1819, l'espace caribéen était encore la chasse gardée des colons européens (espagnols, anglais, français).

Les signes avant coureur de la guerre contre l' Espagne

Ont ensuite été mises en oeuvre, deux doctrines aux USA.

La première était celle dite de la "Destinée Manifeste" formulée en 1801 par le président Jefferson tandis que la seconde dite "Doctrine Monroe" (du nom d’un autre président étasunien) a été formulée pour la première fois en 1823.

Dans l’ouvrage/source (1) de la première doctrine il est écrit « ... c’était l’idée qu’il était naturel et inévitable, que les Etats-Unis dominent les Amériques en richesse, puissance et territoire. Cela était nationaliste, expansionniste et agressif et fondé sur un sentiment de supériorité, racial et culturel, du peuple américain ».

Dans la seconde (celle de Monroe), il est écrit « Nous considèrerions toute tentative de la part des puissances européennes d’étendre leur système à quelque portion que ce soit de cet hémisphère comme dangereuse pour notre paix et notre sécurité. Avec les gouvernements (des Amériques) qui ont déclaré leur indépendance et la maintiennent et que nous avons reconnue nous ne pourrions voir aucune interposition que ce soit par une quelconque puissance européenne autrement que comme la manifestation d’une disposition inamicale envers les Etats-Unis ».

 

Une telle doctrine visait clairement les puissances européennes qui possédaient des colonies sur le continent américain. Et parmi ces puissances, il y avait l’Espagne qui possédait beaucoup de colonies au sud du continent américain et possédait surtout Cuba qui était dans la visée des USA.

Dès lors, le pronostic vital du business colonial espagnol était engagé.

De l'échec de la proposition d'achat de Cuba à la marche vers la guerre

En 1825, l’ambassadeur des USA à Madrid avait, au nom de son pays, proposé  à l’Espagne un prêt d’inspiration hypothécaire, considérable et à long terme, le bien hypothéqué était Cuba.

En effet, une hypothèque est un droit réel accessoire accordé à un créancier (USA) sur un bien (Cuba) pendant un temps en garantie du paiement d'une dette sans que le propriétaire (l’Espagne) du bien en soit dépossédé.

Cependant, dans la logique hypothécaire il est précisé (sous forme de close) que les USA s’approprierait Cuba au cas où, à une date convenue, l’Espagne n’aurait pas remboursé le prêt d'argent.

 

L’Espagne avait vite considérée cette première offre comme un piège et avait refusé de souscrire.

En 1840, les USA dans un jusque boutisme, étaient revenus à la charge et avaient fait une deuxième offre de 100 000 000 de dollars à l’Espagne pour posséder totalement Cuba (l'île, sa population, ses richesses, son administration).

L’Espagne avait encore refusé de vendre Cuba aux USA.

Je vous invite lire le document : Caïlachon, Jack. (2010). Les visées étasuniennes sur Cuba et la Caraïbe de l’indépendance des Etats-Unis à l’indépendance Cubaine 1783-1898. Bulletin de la Société d'Histoire de la Guadeloupe.

Ainsi, toutes les formes de diplomaties et de propositions d'achat visant à s'accaparer de Cuba et l'intégrer dans l'Union fédérale (USA) ayant échouées, la stratégie des USA consistait à attendre le moment propice de la chute ou l’affaiblissement de l’Espagne pour justifier la guerre contre ce dernier.

Ne voyant pas venir la chute de l'Espagne, les USA ont décidés de prendre le taureau par les cornes et le terrasser.

Par conséquent, une guerre tripartite a très vite éclaté entre les USA, l'Espagne et la population Afro-espagnole de Cuba.

Les USA voulaient garder tout Cuba pour eux sans partage, défendre les droits civiques des noirs en mettant fin à l'esclavage, puis déstabiliser le mouvement indépendantiste cubain et enfin reprendre le contrôle absolu des Caraïbes en chassant les espagnols.

Pourquoi et comment ?

En effet, depuis 1840, grâce au travail des africains déportés, Cuba produisait 200 000 tonnes de sucre, 4 millions de tonnes de tabac et 536 000 quintaux de café. C'est surtout le sucre qui était très recherché par toutes les puissances coloniales et industrialisées en Europe comme aux USA.

La Manne sucrière de toute l'Europe qui avait permis à cette Europe de s'enrichir énormément durant 4 siècles était justement basé sur l'esclavage des africains déportés.

Or, la production sucrière cubaine ne faisait que croitre.

 

Les danses africaines d'origines congolaises telles que la "Makuta", la "Yuka", le "Palo" et le "Garabato" étaient pratiqués aux alentours des plantations de canne à sucre plusieurs siècles avant le boom du sucre.

La Rumba qui est gouvernée par les rythmes des Orishas et qui est inclue dans toutes les salsas et la Timba, est issue de ses quatre danses congolaises.

La production sucrière a atteint 266 000 tonnes sur la période de 1855 à 1860. 

Ensuite, la production du sucre a atteint 500 000 tonnes entre 1862 et 1864 et plus de 600 000 tonnes vers 1867.

Cuba était devenu, durant ces longues époques de l'esclavage des africains noir, le premier exportateur mondial de sucre ("Azucar", en espagnol).

Remarque importante sur ce terme "Azucar" (sucre), avant de continuer 

Le slogan "Azucar" dans les chansons de Benny MORE, de Célia CRUZ et d'autres artistes, était une réponse au racisme latent

 

Près de 63 ans après l'abolition de l'esclavage à Cuba en 1886, le slogan "Azucar" ("sucre") avait été inventé par le cubain Benny MORE (pour entrer sur scène) avant d'être repris par Célia CRUZ, Los Van Van, Juan Formell et plusieurs autres artistes cubains dans leurs chansons ou sur leurs albums.

Je rappelle que Benny MORE a été consacré "Dieu immortel de la salsa" à Cuba. 

Ce slogan et blague "Azucar" signifiait à la fois "bonne musique" (argument commercial) et "plantations de canne à sucre" dans les campagnes d'où est né Benny MORE, et surtout une réponse au racisme latent qui consistait, dans les comportements de certaines personnes, à renvoyer toujours les cubains descendants des Cabildos de nacion à leur origine africaine  et à l'esclavage.

En effet, Benny MORE avait quitté en 1936 les plantations de canne à sucre en campagne pour débarquer à La Havane où il avait débuter sa carrière dans les rues avec la musique du "SON PRIMITIF" apparu d'abord dans les années 1750 (c'est-à-dire, la musique de la danse de couple "SON de l'Oriente" qui est la base des salsas). 

Huit ans avant Benny MORE, le cubain Arsenio RODRIGUEZ (le 1er dieu de la salsa) avait lui aussi débuté sa carrière à la Havane dans les petits cabarets avec cette même musique "SON de l'Oriente" apparue sous l'esclavage.

Et l'histoire du sucre "Azucar" est connue et perçue par beaucoup de gens à Cuba comme étant l'histoire de l'esclavage (les paysans africains ou Cabildos de nacion dans les plantations avec des coupe-coupes à la main).

La cubaine Célia CRUZ (surnommée "la REINE de la salsa") à son tour, a rajouté au slogan "Azucar", le terme "Negra"("nègre ou noire") pour donner naissance à l'expression "Azucar Negra" ("nègre sucrée" ou "sucre noir") qui était devenue son leitmotiv, son slogan préféré et sa signature qu'elle inscrivait sur ses albums. 

Quelle était la véritable cause de l'adoption du slogan "Azucar" par la "Reine de la salsa" ?

Exactement comme Arsenio RODRIGUEZ (qui était au départ surnommé "l'aveugle merveilleux"), et Benny MORE (qui a inventé le terme "Azucar" par anticipation), Célia est elle aussi issue de la descendance des Cabildos de nacion (les africains déportés à Cuba).

Depuis toute petite, certaines personnes appelait Célia "Negrita" (petite nègre).

Devenue adulte et connue à Cuba, d'autres la surnommait "la cubana negra"

(la nègre cubaine" ou "la noire de cuba").

 

Célia qui était toujours joyeuse, aimait les gens et aimait surtout rire quitte à rire d'elle-même. Chaque jour était une fête pour Célia pour qui la vie est un carnaval, la joie.

Mais, cette grande popularité, cette grande humanité, ce grand coeur ne la mettait pas à l'abri de moqueries et de préjugés .

En effet, certaines personnes lui disaient ouvertement qu'elle n'était pas belle et d'autres la taxait souvent de "café au lait". 

En effet, Célia avait un teint qui n'était ni totalement noir ni blanc.

Or, beaucoup de gens racistes n'appréciaient le fait pigmentaire que sous un angle binaire (c'est-à-dire, noir ou blanc, mais pas au milieu).

Célia qui était naturellement abonné aux gym momentanées des zygomatiques,

utilisait intelligemment l'humour sous forme de "judo intellectuel" pour retourner la moquerie "café au lait" en la déguisant en sujet de rire avec un superlatif.

Dès lors, ce n'était plus Célia qui était le sujet du rire mais l'expression ou le terme "conjuguée au superlatif" et qui ne laissait point les zygomatiques au chômage.

Ainsi, "Azucar" était devenu son slogan fétiche pour entrer en scène et aussi dans ses chansons et sur ses albums.

Son expression "Azucar negra" était elle aussi un humour corrosif contre la moquerie "café au lait".

C'était un cri de guerre contre le racisme qu'elle subissait dans le silence et le sourire.

 

Azucar, le sucre ! Ca voulait en même temps dire "vous êtes libre de danser", et c’était aussi pour rappeler l’histoire de l’esclavage, qui s’est fondé sur l’exploitation de la canne à sucre… donc c’était une manière de répondre aux racistes, et de les renvoyer à cette histoire.

En effet, "negra" (noire) visait à disqualifier "café" (noir ou sombre) et faire plus rire.

Et "Azucar" (couleur blanche du sucre et du lait) visait à disqualifier "lait" et faire plus rire et même plaire.

 

La prospérité perdurant de l'Espagne sur le sucre et l'esclavage ou la goute d'eau qui avait fait déborder le vase et catalyser la convoitise des USA 

 

Comment ?

La déportation et l’asservissement de millions d’africains (noirs) à Cuba, étaient une constante de l’Histoire entre 1513 et 1860. C'était même une norme.

La rente sucrière de l’Europe dite des lumières est née et a grandie grâce à cet asservissement (l’esclavage) dans les colonies.

Cette rente sucrière ou placard d'orée en perpétuelle augmentation dans l'Europe des lumières, avait attisé la convoitise des 13 anciennes colonies anglaises devenues « USA » (en 1776) et avait catalysé les conflits dormants entre ces américains et les puissances coloniales européennes en particulier l’Espagne qui avait la main mise sur l’Amérique latine et surtout l'espace caribéen dont les USA voulaient le contrôle absolu (surtout Cuba qui est la plus grande île situé à leur frontière).

 

C’est la raison pour laquelle, la vraie histoire de la salsa qui est indissociable de l’histoire de l’esclavage, est souvent refoulée ou balayée dans beaucoup d’écrits par le politiquement correct à cause de certaines vérités qui dérangent.

 

En effet, Cuba étant devenu le premier exportateur mondial de sucre (600 000 tonnes vers 1867), pendant que les africains subissaient l'esclavage, cela avait aussi réveillé d'autres conflits dormants (entre africains et colons espagnols).

A cette même époque, la colère des africains dans les plantations ne faisait que monter.

Ces différents "Cabildos de nacion"(les africains) voulaient la fin de l'esclavage pour retrouver leur liberté et leur dignité. 

Ils étaient impuissants face à cette gigantesque déshumanisation et chosification dont ils étaient victimes malgré plusieurs soulèvements, et leur seul moyen de se divertir dans les campagnes reculées, était de composer et danser la Rumba en le brandissant comme un étendard contre l'injustice et en revendiquant fièrement leur racines africaines).

A cette même époque, les musiques et danses Guaguanco, Columbia, les SONS PRIMITIFS Nengon, Kiriba, Changui, SON de l'Oriente (bases des salsas), étaient composées et dansées par ces mêmes Cabildos de nacion dans les campagnes reculées et aucune de ces danses et musiques n'était encore arrivé à La Havane pour être connu du grand public et avoir ensuite une valeur. Elles étaient taxées de musiques et danses des esclaves (dans beaucoup de documents cités dans mon texte comme sources y compris ceux de l'expert cubain Fernando ORTIZ, les termes ou expressions "Los negros, Ritmo de negros, Los ritmos de los esclavos, Percusión africana, Creencias africanas,  Los bailes y el teatro de los negros, Las danzas de los orichas, African gods and catholic saints in New world negro belief, Los Arará : el culto a los vodú, Presencia religiosa en las sublevaciones de esclavos, Influencias africanas en la cultura cubana, Los cabildos congo, Los cabildos yoruba, Los cabildos abakua ….. sont présents).

Ces danses et musiques africaines qui seront rassemblées et baptisées plus tard "SALSA" ne sont arrivés progressivement à La Havane qui abritait la haute société, que quelques décennies après l'abolition de l'esclavage.

Cuba était devenu une Île propice aux conflits multi-partites

Ainsi, le 10 octobre 1868, Carlos Manuel de Cespedes (1819 - 1874) qui était à l’époque un riche propriétaire terrien, avait changé de camp en libérant des milliers d'africains que lui-même avait réduit en l'esclavage depuis longtemps, à son propre profit.

Carlos Manuel de Cespedes a très vite fondé une armée avec ses africains, déclenchant ce qu'on appelait  "la guerre des dix Ans" à Cuba.

Malgré le soutien des Etats-Unis à la population noire (bateaux américains et vétérans de la guerre de sécession), les espagnols ont remportés la victoire sanglante face aux insurgés.

Néanmoins, ces insurgés ont obtenu une certaine autonomie grâce au pacte de Zanjon du 10 février 1878 : l’égalité des droits entre les Blancs et les Noirs proclamée en 1893, l’apparition des premiers partis politiques à Cuba, la promesse d'une future mise en pratique de l’abolition de l’esclavage.

Ce pacte visait, par essence, à s'attaquer aux effets des mécontentements populaires grandissants et non aux causes (l'esclavage).

En effet, le cocktail (de mesures) mis en place était calibré dès le départ pour amuser la galerie et anesthésier de manière préventive, d'éventuels conflits futurs. 

Ainsi, ces réformes n’ayant pas été réalisées, la grande désillusion a provoquée un nouveau soulèvement qui a alimenté les conflits dormants.

José Marti (1853-1895) écrivain et patriote, a alors fondé le Parti révolutionnaire cubain en 1891 avec des futurs généraux (Máximo Gómez et Antonio Maceo).

Une nouvelle guerre révolutionnaire d’indépendance naît le 29 janvier 1895. L’Espagne a alors décidé d’en finir avec cette lutte perpétuelle et incessante, en envoyant 280 000 soldats en renfort aux 21 777 déjà sur place.

Après deux ans de batailles rangées, José Marti est tué le 19 mai 1895 à Dos Rios par les colons espagnols furieux contre les indépendantistes cubains qui ne cessaient de revenir à la charge. La perte est énorme pour les partisans de la révolution.

L'Espagne était ressorti vainqueur mais Cuba était resté instable aux jeux de la communauté internationale.

La chute de la puissance coloniale Espagnole à Cuba

Sous couvert de l'instabilité qui régnait à Cuba, le président américain de l’époque, William McKinley (1897-1901), avait envoyé à La Havane un navire de guerre  "le Maine", afin de protéger les intérêts de Washington.

Dans la nuit du 15 février 1898, ce navire avait explosé dans le port de La Havane et 250 marins avaient trépassés sur le coup. Ce lourd bilan fut à la fois, un catalyseur du processus de la guerre et une occasion en or que les USA ont saisi pour en découdre avec l'Espagne qui avait refusé de leur vendre Cuba.

 

Un sabotage pour les USA et un "cheval de troie" pour les colons espagnols ?

L'énigme reste entier.

En effet, bien que la véritable cause fût inconnue suite aux investigations, le gouvernement américain prit prétexte de l'incident et accusa l'Espagne de l'avoir torpillé ou coulé.

Dès lors, une "Kabbale" politique a été mise en place contre l'Espagne.

De cette conspiration, est née la guerre.

Laquelle guerre a été votée par le Congrès américain contre l’Espagne avec pour argument "libérer Cuba" de la domination Espagnole.

Une intervention militaire importante en faveur des insurgés cubains (en très large majorité des noirs) est lancée le 11 avril 1898 par le président William McKinley, contre les colons espagnols. 

L'Espagne qui avait instauré l'esclavage des noirs à Cuba depuis 1513 a alors décidé (pour contrer les USA et s'éviter une banque-route), de l'abolir en 1898 et rester la métropole mère.

Mais, cette entre-loupe qui visait, sur le plan politique, à couper l'herbe sous les pieds des USA, n'a pas fonctionné.

En effet, rester la métropole mère consistait à accorder certains droits et une certaine autonomie, et instaurer en même temps une autre forme de domination (système néo-colonialiste), pour continuer à jouer à la prolongation de l'exploitation et du pillage.

Ce qui n'arrangeait pas les USA qui, se souvenant des leçons qu'ils avaient tirées de leur guerre de sécession (entre sudistes et nordistes) survenue entre 1861 et 1865 sur fond d'esclavage, voulaient, d'une part, défendre les droits civiques des noirs de Cuba en mettant fin à l'esclavage (pour affaiblir l'Espagne), et d'autre part, devenir les nouveaux maitres de toutes les Îles des Caraïbes et donc pas seulement Cuba.

Quant à la population Afro-espagnole de Cuba composée d'africains et d'espagnols (nés à Cuba) elle luttait pour mettre fin à l'esclavage, avoir son indépendance et bâtir une nation unie dans le métissage.

L'esclavage a finalement été aboli en 1886 et les USA étaient sortis vainqueurs de la guerre tripartite (traité de capitulation de l'Espagne signé avec les USA à Paris en 1898).

Lequel traité avait obligé l’Espagne a transférer aux USA, le contrôle de ses colonies : Cuba, Porto Rico, Guam et  Philippines.

 

Mais, l'abolition de l'esclavage et la chute de l'Espagne avaient-elles signé la fin du cauchemar ?

Après la fin de l'esclavage qui n'était qu'une mise en bouche, Cuba s'était retrouvé face au plat de résistance

Quelque chose de plus pénible (politiquement) restait à venir.

En effet, à peine sortie de 4 siècles d'esclavage sans répit, et espérant être enfin totalement libre, indépendant et souverain, Cuba s'est vu directement plongé d'une part dans un autre long conflit politico-économique et culturel, cette fois-ci avec les USA, et d'autre part, confronté à une succession de dictatures d'hommes politiques cubains (Batista et Fidel Castro).

Toutes ces situations ont rendu, plus tard (à partir des années 1940 jusqu'en 1970), difficile, le développement harmonieux et surtout la commercialisation à l'échelle mondiale, par les cubains eux-mêmes, de leurs danses et musiques qui sont à l'origine des salsas et la Timba.

Comment ?

Les États-Unis ont payé à l'Espagne la somme de 20.000.000 de dollars en considérant ainsi qu'ils ont acheté Cuba par le biais du traité de 1898 à Paris. 

Je vous invite à lire le contenu du traité de 1898 (le délai du versement de la somme était de trois mois).

Un traité est une convention internationale qui fait LOI entre les parties (les USA et l'Espagne).

Dès lors, les USA, ayant remporté la guerre et dédommagé l'Espagne, ont considérés que Cuba leur appartenait désormais.

Sauf que la population cubaine qui n'était pas unifiée en nation cubaine en 1898, n'était pas une partie au traité et elle n'avait pas été consulté par l'Espagne ni par les USA pour savoir s'elle désirait être administré par les américains.

L'une des sources du conflit politique "éternel" entre Cuba et les USA, réside à ce niveau dans la mesure où la notion de nation cubaine date de 1959 avec Fidel CASTRO.

Lequel conflit politique qui est le cancer originel, a ensuite, par métastase, produit des effets secondaires négatifs sur le plan commercial et économique contre Cuba.

Ce qui a conduit les nouveautés musicales cubaines (SON, Rumba, Guaguanco, SON Montuno, Mambo, Songo, Timba ...) à entrer dans une phase d'hibernation sur le plan commercial (avec le monde)

De 1898 à 1958, le rêve d'indépendance réelle et de liberté s'était brisé comme un éclat de tonnerre.

L'amertume avait remplacé l'enthousiasme né de la défaite espagnole et la fin de l'esclavage parce que le curseur des USA battait vers la "colonisation-bis" 

A la différence de Cuba qui voulait être totalement libre, accéder à l'indépendance et où les tensions restaient vives contre les USA, Porto-Rico bénéficiait du statut d'état libre associé aux USA.

C'est la raison pour laquelle, les portoricains qui ont émigrés dans les années 50 aux USA avaient un statut particulier et n'étaient pas relégué au rang d'étrangers comme les cubains.

Un gouvernement militaire d'occupation américaine (USA) avait alors été mis en place à Cuba le 1er janvier 1899 jusqu'en 1902.

Cuba était ainsi devenu une colonie Américaine qui ne disait pas son nom.

 

Comment ?

 

Les USA  avaient mis en place un système juridique digne de "colonisation bis".

En effet, ils ont imposés aux Cubains leur droit d'intervention permanente dans les affaires intérieures de Cuba (ce qu'on appelle l'Amendement PLATT qui avait été inscrit dans la Constitution cubaine).

Sous couvert de "protéger l'indépendance de Cuba", cet Amendement PLATT a placé Cuba sous protectorat des USA.

En effet, durant la période de cet amendement PLATT (1904 à 1934), les USA étaient propriétaires de l’industrie sucrière, des services publics, des chemins de fer, de l’industrie du tabac, des hôtels, de l‘industrie du jeu et des loisirs, du commerce et de l’agriculture, de la plupart des usines du pays, des immeubles et même de la dette publique de Cuba.

A l’époque de la prohibition de l’alcool aux Etats-Unis (de 1920 à 1933) et donc durant la période l'Amendement PLATT à Cuba, La Havane était à la fois la destination privilégiée et "l’oasis" pour beaucoup d’américains qui fuyaient ces restrictions pour venir s’encanailler et se livrer à un festival de « biture ».

La position géographique de Cuba faisait de lui une plate forme idéale pour le trafic de cocaïne par des mafieux américains qui ont plus tard créé les Casinos et maisons closes à La Havane.

Ainsi, Cuba n'était pas un État indépendant au sens réel et les cubains n'appréciaient pas cette ingérence perpétuelle.

En plus, les USA avaient conservés des bases navales sur l'île et avaient investi massivement dans la production de sucre et de tabac mais aux détriments des cubains (la large partie des bénéfices revenaient aux USA).

L’Amendent PLATT fut abrogé en 1934 par le président des USA, Franklyn Delano Roosevelt, suite aux négociations et  incessantes protestations des Cubains qui ne voulaient plus d'indépendance virtuelle mais réelle.

A cette époque, c'est la danse SON MONTUNO d'Arsenio (SON + Rumba) qui était à la mode à Cuba, aux USA et en Amérique latine.

Mais, avant de renoncer au contrôle de toute l’administration cubaine, les USA ont mis en place des "bases juridiques" qui privaient les Cubains de l’indépendance réelle, et ils ont octroyés des dizaines de concessions aux entreprises nord-américaines et ont enfin imposé un modèle de domination fondé sur la dépendance envers les États-Unis.

Le dictateur Fulgencio Batista qui s'était retiré du pouvoir cubain en 1944 a été élu Sénateur en 1948 et il voulait redevenir président. Les USA tenaient toujours dans l'ombre, le destin de Cuba dans leurs mains et la CIA (services secrets américains) contrôlait politiquement l'Île et préparait le retour de Batista au pouvoir par le biais d'un coup d'État. Batista est effectivement redevenu président par coup d'État.

Comment ?

En 1933 (donc, 3 ans après la création du SON MONTUNO), une nième révolution avait éclatée et s’était achevée en coup d’État.

 

Ramón Grau San Martín était devenu le président de Cuba pendant quelques temps. Le sergent Fulgencio Batista qui avait participé à ce coup d’État de 1933 était ensuite devenu officiellement, après un certain temps, le chef de l’État.

Il a remporté les élections de 1940, que de nombreux cubains considéraient à l’époque comme truquées. Ramón Grau San Martín gagna les élections présidentielles de 1944. Carlos Prio Socarras fut élu président, en 1948.

Le 10 mars 1952, Fulgencio Batista mena un nouveau coup d’État avec la « main invisible » des USA.

Il se proclama président et suspendit la constitution. Son mandat fut renouvelé en 1954 au terme d’élections perçues encore par beaucoup de cubains comme étant truquées. Il renforça sa dictature et ne sera chassé du pouvoir qu'en 1959 par Fidel CASTRO.

Ainsi, de 1948 à 1958, l'omniprésence de la CIA et des grandes entreprises américaines à Cuba, étaient perçu par les cubains comme une occupation Néo-colonialiste.

D'où le refus, à cette époque précise, des producteurs cubains de disques d'enregistrer toutes musiques cubaines composées avec des instruments fabriqués aux USA.

Exemple : les producteurs cubains de disques ont refusés d'enregistrer dès 1948, les musiques Mambo des cubains Benny MORE et Perez PRADO qui utilisaient des instruments fabriqués aux USA.

Ce refus était une forme de rejet des USA et leurs cultures. 

Benny MORE et Perez PRADO avaient été obligé de s'exiler au Mexique pour enregistrer leurs musiques.

Tel était le contexte qui rendait difficile la commercialisation des musiques et danses cubaines.

L'industrie américaine de disques "FANIA" (gouvernée par les portoricains émigrés à New York) profitait de cet antagonisme sans fin pour s'enrichir des danses apparues à Cuba sous l'esclavage dans les Cabildos de nacion et en vogue à New York.

 

En effet, les cubains croyaient qu'ils allaient accéder à l'indépendance réelle après l'aide des USA qui ont mis fin à "l'enfer de l'esclavage" qu'ils subissaient depuis des siècles. 

Or, le "service après vente" qu'ils attendaient des USA s'est soldé par la désillusion (indépendance virtuelle ou néo-colonialisme).

Laquelle désillusion a engendré le rejet du pays de l'oncle Sam et ses cultures.

 

Dès lors, c'est le début d'une nouvelle guerre, une très très longue guerre entre Cuba qui voulait décider de son destin politique comme tout état souverain, et les USA qui voulaient instaurer un régime politique à leur image.

Cet antagonisme politique n'a toujours pas été complètement purgé jusqu'à nos jours 2020.

En 1956, à Cuba, révolté par la dictature sanguinaire de Batista (l’homme de paille de la mafia américaine), Fidel CASTRO et ses hommes, dont Che Guevara ("EL GRANDE"), avaient débarqués sur l’île pour le renverser.

Au début, c’était un fiasco et le petit groupe d’hommes s'était réfugie dans la sierra Maestra pour y mener la guérilla.

 

Le 7 janvier 1959, la victoire du mouvement révolutionnaire Cubain dirigé par Fidèl CASTRO a signé la défaite des USA à plate couture.

Fidel CASTRO a ensuite nationalisé toutes les sociétés américaines présentes à Cuba. Plusieurs investisseurs américains ont quitté Cuba.

Puis, Cuba s'est rallié à l'ex- URSS en pleine guerre froide entre l'Est et l'Ouest.

Or, les régimes communistes et socialistes ne faisaient pas bon ménage avec les USA. A fortiori si ces régimes sont à ses frontières.

Pour les USA, Cuba leur appartient depuis le traité avec l'Espagne en 1898 à Paris.

Mais, les temps ont changés.

Alors, pour atténuer leur humiliation criante, les USA sont resté militairement à Guantanamo pour constituer un contre poids à l'encontre de l'ex- URSS qui avait placé ses armes de destruction massive sur l'île.

Ces missiles nucléaires des RUSSES étaient placés et orientés vers les USA en cas de conflit entre les deux grandes puissances.

Le président américain de l'époque était John F. KENNEDY qui n'avait pas apprécié le placement de missiles (bombes nucléaires) soviétiques aux frontières des USA.

 

Les deux conditions sine qua none du retrait des missiles par le président soviétique (Nikita  KHROUCHTCHEV) étaient :

1) que les USA retirent leurs missiles qu'ils avaient placés aux frontières de l'ex-URSS. En effet, les USA avaient eux-aussi placés leurs missiles nucléaires en TURQUIE et dirigiés vers l'URSS en cas de guerre.

2) que les USA n'envahissent plus jamais Cuba comme se fut le cas en 1961 (Débarquement de la baie des Cochons, tentative américaine (la CIA) d'envahir l'île) et surtout qu'ils ne tentent plus jamais de renverser le régime de Fidel CASTRO. C'est la raison pour laquelle Fidel CASTRO est resté au pouvoir jusqu'à ce qu'il se décide lui-même de le transmettre.

A cette époque (placement des missiles soviétiques à Cuba contre les USA), l'humanité était à chaque instant à un doigt de basculer dans la guerre nucléaire (3ième guerre mondiale ou " l'apocalypse ").  

 

 

 

Mais, heureusement, les deux présidents (J. F. KENNEDY et Nikita  KHROUCHTCHEV) avaient fini par s'éviter mutuellement l'apocalypse en privilégiant le dialogue, la diplomatie : la guerre froide et la coexistence pacifique.

Cependant, l'évitement de la guerre nucléaire n'avait pas mis fin aux cauchemars à Cuba. 

La nouvelle et longue traversée politique, économique

et commerciale du désert imposé à Cuba :

l'embargo (58 ans de blocage ininterrompu en 2020)

 

 

Le soutient politique, économique et commerciale de l'ex-URSS à Cuba, exacerbait le long conflit entre les USA et Cuba.

En effet, culturellement, Cuba était le COEUR, LE POUMON ET LA CAPITALE DE TOUTE LA CIVILISATION DES CARAIBES.

Commercialement, Cuba était également et est toujours pour les USA, le plus important des îles des caraïbes.

Sur le plan géo-politique, Cuba était et est toujours plus qu'un État pour les USA.

De part sa situation géographique (aux frontières des USA) et centrale dans les Caraïbes, Cuba est un allié de POIDS pour les USA.

Mais, le conflit politique bilatéral s'était durci et transformé en une sorte de

" Je t'aime. Mais, moi non plus".

Ainsi, les USA n'ont pas digéré la perte de Cuba. Laquelle perte est vécue sur le plan politique, comme un drame galactique.

Cet impossible deuil a conduit le président américain John F. KENNEDY à isoler les cubains sur la scène internationale en leur faisant subir dès le 03 février 1962, un embargo ("El Bloqueo") qui sera le plus long de tous les temps (plus d'un demi siècle : 58 ans de blocage de Cuba en 2020). 

Cet embargo (commercial, économique et financier) a engendré la rupture des relations diplomatiques entre La Havane et Washington. 

Dès lors, les musiciens cubains du SON, de la Rumba, du Mambo (Arsenio RODRIGUEZ, Beny MORE, Célia CRUZ, La LUPPE et d'autres) qui avaient rejoint New York sont coupés de leur principale source d’inspiration.

En imposant un embargo, KENNEDY avait aussi stoppé la diffusion des nouveautés musicales afro-cubaines aux Etats-Unis.

 

Mais, le ver était déjà dans la grosse pomme depuis 1930 (date de naissance du SON MONTUNO créé par le cubain Arsenio RODRIGUEZ) dans la mesure où  les émigrés cubains avaient réussi à transmettre le virus de leurs danses et musiques (apparues sous l'esclavage) à toute la communauté latino de New-York et en particuliers aux portoricains de plus en plus nombreux dans cette ville depuis les années 50. 

En effet, dans les années fifties, donc bien avant le déclenchement de l'embargo en 1962, c'étaient les "Mambo kings" (Benny MORE, Perez PRADO, Machito, Tito Puente, Mario Bauza, Tito Rodriguez,...) et la "Mambo queen" Celia Cruz qui marquaient le plus les imaginations occidentales en agitant les nuits de Miami à New York au mythique club le Palladium.

Cependant, la révolution castriste de 1959 ne rendait ces exils des cubains que plus douloureux et enivrants. Tel était le contexte.

Avec l'embargo de KENNEDY et les mesures économiques et culturelles contre Cuba, ce fut ensuite le début de la fin pour les grandes salles et les clubs latinos de New-York comme le Palladium où les artistes cubains et portoricains allaient jouer.

Même les Beatles partaient jouer le Rock dans cette boite de nuit qui pouvait accueillir plus de 1000 couples. Les cubains partaient jouer désormais dans les petits bars (barrios).

Ainsi, la musique cubaine vivait au ralentie et l'embargo était subi par les cubains comme un supplice qui renforçait leur fierté culturelle contre les USA.

Le vendredi 22 novembre 1963, le président KENNEDY est assassiné à Dallas, et les soviétiques sont soupçonnés d'être derrière ce forfait.

Cuba a lui aussi été soupçonné. 

Finalement, Lee Harvey OSWALD est arrêté dans un cinéma pour avoir tué un policier, quelques heures après l'assassinat.

Ensuite, c'est Jack RUBY (un américain), un propriétaire de boîte de nuit qui n'avait pas apprécié la fermetures de certaines boites de nuit suite à l'embargo, qui a assassiné Lee Harvey OSWALD lors de son transfert dans une prison.

La disparition de KENNEDY en 1963 n'a pas mis fin à l'embargo qui perdurent jusqu'à nos jours (soient 58 ans de blocage du pays). 

En effet, ce n’est qu’en mars 2009, que le Congrès des États-Unis a autorisé les citoyens américains d'origine cubaine à se rendre à Cuba une fois par an.

Puis, le 13 avril 2009, les USA ont annoncé la fin des restrictions sur les voyages et les transferts d'argent des Cubano-Américains vers Cuba.

Cependant, il est toujours interdit d'envoyer de l'argent à des membres de la fonction publique ou de l'armée cubaine, et l'embargo américain qui cadenasse Cuba et l’empêche de se développer, est toujours maintenu jusqu’à nos jours 2020 pour faire endurer le supplice.

Le peuple cubain est par excellence, un peuple courageux, un peuple martyre de par son histoire.

Cuba était un pays de RÊVES et il l'est toujours mais "bloqué" par l'embargo.

C'est surtout à cause du long conflit bilatéral qui s'est ensuite transformé en embargo américain, qu'il avait PERDU SON RÔLE CULTUREL CENTRAL ET PREMIER, laissant à New York ce rôle de pôle d'attraction des musiques et danses (SON, Rumba, Guaguanco, Mambo, Pachanga ...). 

Le régime politique instauré par le Président Fidel CASTRO, n'était qu'une circonstance aggravante des effets du long conflit historique. 

Jusqu'à nos jours 2020, c'est le régime politique cubain que les USA n'en veulent pas et non la population cubaine et les musiciens cubains qui ne sont que des VICTIMES COLLATÉRALES de cet antagonisme "éternel". 

Également, ce n'est pas la population des USA qui ne veut pas de Cuba ou des cubains, mais ce sont les gouvernements successifs des USA et surtout le Congrès qui ne veulent pas de ce régime cubain à leur frontière.

Si les USA avaient laissé Cuba se développer depuis 1960, peut-être qu'une bonne partie de l'émigration se serait fait en sens inverse, aux vus des richesses inexploitées de l'Île.

Mais, Cuba est toujours, sur le plan économique, financier, richesses minières .., un paradis aux portes et fenêtres commerciales fermées à double tours par l'embargo.

Cuba est magnifique et sa musique est vivante et aimée. Ses villes et ses plages sont plus qu’une compilation de cartes postales, elles sont une anthologie de merveilles et les Cubains veulent prospérer comme n'importe quel citoyen du monde sans être éternellement obligé de s’éloigner de leur patrie en laissant des rêves, des souvenirs, de la famille, des histoires pour avoir un meilleur avenir uniquement à l'extérieur, quand la plus belle chose est d'avoir pu faire un avenir à l'intérieur de son propre pays.

Pour y arriver, encore faut-il que les danses et musiques cubaines et la population cubaine (qui sont  fondamentalement les deux victimes collatérales de l’éternel conflit politique entre les USA et Cuba), soient LIBRE de prospérer et de commercer avec le monde entier et donc ne soient plus pris en otage dans ce conflit politique.

Les USA (le gouvernement et non la population américaine) ont aussi mis en garde tous les états qui voudront aider Cuba à s'en sortir.

En effet, la chute du mur de Berlin le soir du 9 novembre 1989 (réunification de l’Allemagne de l’Est et de l’Ouest) qui entraina aussi celle de l’Union Soviétique a isolé davantage Cuba.

Le pays ne recevant plus les aides économiques de son allié communiste, a commencé à s’appauvrir.

Dès lors, de nombreux États membres de l’ONU avaient plaidés en faveur de la fin de l’embargo sur Cuba, mais en vain. Les USA ont décidés contre tous ces vents et marées, de prendre et d’éterniser des sanctions contre les pays y compris l’Union Européenne, qui oseront faire du commerce avec Cuba,

Ainsi, lorsque le grand frère soviètique (les russes) a abandonné Cuba à son triste sort, le gouvernement cubain a décidé de développer le tourisme pour pallier à la fin de l'aide du bloc de l'Est. 
Ce tourisme est passé au premier rang des ressources économiques cubaines.

Cependant, ce tourisme qui a un succès croissant ne peut tout résoudre.

La salsa de New York (qui a été surnommée plus tard, "salsa portoricaine") est née et grandie dans ces multiples CONTEXTES POLITIQUES qui sont, on ne peut plus DIFFICILES de sortes que les artistes cubains exilés à New York ont été pris en "sandwich"  entre l'embargo et la dictature, et aussi entre la fierté révolutionnaire et l'envie d'une belle carrière avec la maison américaine de disques "FANIA" dirigée par des portoricains de New York.

Le tout premier album de la maison de disques "FANIA" sorti dans les années 60, était un plagiat du SON MONTUNO (SON de l'Oriente + Rumba) du cubain Arsenio RODRIGUEZ par les musiciens portoricains venus s'installés à New York depuis les années 50.

En effet, les deux fondateurs de la "FANIA" (créée en 1964),  Johnny Pachecco et Jerry Masucci, avaient empruntés 2500 dollars pour enregistrer leur premier album  "Cañonazo" de 'Johnny' Pacheco totalement basé sur le SON MONTUNO et vendu un à un dans les rues de New York. Le cubain Arsenio ne leur avait pas donné son autorisation.

Ce fut le premier désaccord entre les cubains et la maison américaine de disques.

Ce désaccord a été ensuite aggravé par le fait que la maison de disques a accueilli dans son orchestre, certains musiciens cubains (exemple : la cubaine Célia CRUZ) qui étaient farouchement opposés aux régime de Fidel CASTRO et qui avaient fuit Cuba pour s'exiler à New York.

Dès lors, une compétition créative musicale digne d'une concurrence farouche faisait légion entre Cuba et New York, à propos de la commercialisation des danses apparues sous l'esclavage à Cuba et en vogues à New York dans les années 60 - 70.

Quant à la salsa cubaine (la danse "SON MONTUNO" créée  par Arsenio RODRIGUEZ en 1930), qui a tout simplement été baptisée "SON EL CASINO (dans les années 55, avant son plagiat), elle est née de l'intérieur (à Cuba) et non à New York.

Cuba et les USA avaient rétabli partiellement leurs relations en juillet 2015 après plus de 50 ans de rupture.

En effet, dans un rapport officiel, le ministère cubain de l’économie avait écrit à cette époque que « l’embargo avait causé des pertes de l'ordre de 4,321 milliards de dollars pour Cuba». Cuba ne vit que du tourisme et de ses musiques et danses. Ainsi, beaucoup d’États membres des Nations-Unies, et pas uniquement des moindres, avaient encore abattus plusieurs cartes pour supplier les USA de mettre fin au blocus.

Mais, le Congrès américain avait maintenu l'embargo, contre la volonté du président de l'époque, Barack Obama qui était allé à Cuba pour la cause afin de tenter de trouver un consensus, "corriger le tire" et déminer.

Pourquoi ?

L'une des raisons du maintien de l'embargo date d'avant le mandat présidentiel d'Obama.

En effet, la Loi Helms-Burton adoptée par le président des USA William Clinton en mars 1996, a conférée au Congrès la faculté de décider quand est-ce que un gouvernement est légitime sur la planète terre.

Non seulement elle est extra-territoriale conte Cuba, mais elle l’est contre la souveraineté de tous les pays.

Ainsi, la culture cubaine ne se résume pas uniquement aux musiques et danses.

Elle est aussi 200 ans de lutte pour la liberté, pour l'indépendance effective, pour la fierté, pour le droit de commercer avec le monde.

Le développement de la Rumba, Guaguanco, Salsa, Songo, Timba, Pachanga, Cha-cha-cha et les carnavals dépend toujours (hier et aujourd'hui), de la situation politique et financière du pays.

Comment ?

Par exemple, jusqu'à nos jours 2019, la succession de nouvelles restrictions sur les transports aériens visent à réduire le flux de fonds que Cuba espère obtenir.

Le but étant donc de limiter les devises étrangères obtenues par le gouvernement cubain.

Or, l’absence de devises tue les finances publiques et les investissements, et elle appauvrie la population y compris les artistes. Et si les artistes peinent à vivre, le développement de la salsa, de la Rumba et de la Timba se fera très difficilement du fait que le monde entier est interdit de commercer avec Cuba à cause de l’embargo.

Ainsi, on ne peut comprendre l'histoire de la Salsa (d'hier et d'aujourd'hui) qu'en prenant toujours en compte la culture cubaine dans sa globalité et donc en prenant chaque fois en compte les contextes politico-économiques et sociales difficiles qui ont bercés la naissance et la commercialisation de ces danses (Salsa de Cuba et Salsa de New York).

 

Malgré tous ces conflits, ces contextes, ces mélanges de populations (espagnols, africains, américains, anglais, français ...), la culture cubaine (danses, musiques, rites, religions) est restée fondamentalement Afro-espagnole depuis cinq siècles (depuis 1513). 

Enfin, malgré tout le poids écrasant de sa longue histoire difficile et le maintien de l'embargo, Cuba a su rebondir grâce surtout au tourisme et est resté un pays de joie et d’accueil, un pays où on célèbre chaque jour la vie.

Il n’existe à Cuba ni thérapie du rire ni consommation extrême de psychotropes… comme en occident ou dans les pays plus développés.

Le rire, les danses et les relations humaines y sont naturels.  

Le soleil et la plage sont au rendez-vous !

Le tourisme est vital pour Cuba

Pour accueillir les touristes dont le nombre est en perpétuelle croissance et avoisine plusieurs millions de visiteurs, de plus en plus d’investisseurs construisent des hôtels de luxes qui rivalisent avec des palaces. Ce qui offre de l’emploi aux habitants, hausse le niveau de vie et donc augmente non seulement le PNB mais aussi IDH.

Je précise que La Havane, ville aux mille merveilles, est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO (Organisation spécialisée des Nations-Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture). 

Si vous visitez La Havane, vous tomberez sous le charme indéfinissable de cette capitale de la culture caractérisée par sa lumière, ses couleurs et la joie de vivre de ses habitants.

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Après cet éclairage du comment et pourquoi de la formation de la culture cubaine (dans sa globalité) suivi de sa situation actuelle, il sera maintenant question de mettre les projecteurs sur des SONS AFRICAINS (danses de couple) qui ont précédés le SON de l'Oriente (BASE des salsas) afin de  dévoiler les liens et les différences entre ces SONS AFRICAINS et les salsas.

Pour se faire, il est nécessaire de remonter un peu la généalogie des salsas pour dépoussiérer.

II - QUELQUES SONS PRIMITIFS APPARUS À CUBA ET ANTÉRIEUR AU CHANGUI

Le SON est le genre musical qui a le plus influencé toute la culture cubaine en particulier la salsa, à la fois au niveau du format instrumental et de la structure musicale. Le Mambo, la Rumba, le Chachacha, la Pachanga, le Songo et la Timba, le SON El Casino (ou salsa cubaine), la salsa portoricaine, la salsa colombienne sont tous des descendants directs des SONS PRIMITIFS AFRICAINS (danses et musiques africaines apparues à Cuba avant l'abolition de l'esclavage).

Cependant, le SON MONTUNO ou SON + RUMBA ou GUAGUANCO (baptisé "SON El Casino" dans les années 50) créé par Arsenio RODRIGUEZ en 1930, n'est pas un SON PRIMITIF mais il est la continuité, le descendant des SONS PRIMITIFS.

Les premiers africains déportés sont arrivés sur l'Île de "JUANA" (l'actuel Cuba) en 1513.

Entre 1560 à 1880, il y a eu de très nombreux SONS PRIMITIFS créé par les africains déportés. 

Cependant, vu que la liste est trop longue, j'ai décidé de présenter au moins les trois SONS PRIMITIFS (Nengon, Kiriba, Régina) qui sont antérieur aux SONS PRIMITIFS Changui et SON de l'Oriente cubain.

En effet, j'ai développé le Changui dans le chapitre suivant intitulé " LES ORIGINES DE LA SALSA" dans la mesure où il est, me semble t-il, l'ancêtre le plus proche du SON PRIMITIF de l'Oriente cubain qui est lui-même très proche de la salsa.

1- Le Nengon

Le Nengón est l'un des multiples SONS PRIMITIFS né dans la région dite l'Oriente cubain.

Il est une musique et une danse produites par les africains déportés (en particuliers, les Cabildos de nacion Congo). Le terme "Nengon" est d'origine Bantoue.

Le Nengon se produisait lors des "Guatèques".

Le leitmotiv était de se retrouver pour décompresser et boire un verre de rhum.

En effet, ces "Guatèques sont des fêtes paysannes car tous les africains étaient des paysans au service des colons espagnols.

Ces fêtes paysannes ne pouvaient se tenir clandestinement quand il y avaient beaucoup de paysans. Il fallait une autorisation dans ce cas et les pratiques religieuses africaines sous couvert de danse étaient interdites. En effet, durant toute la période de l'esclavage, les gros rassemblements d'africains faisaient l'objet de soupçons de rebellions. 

Le rythme d'inspiration africaine du SON PRIMITIF Nengon est basé sur 4 temps et il en sera de même pour les danses Kiriba, Régina, Changui, le SON de l'Oriente cubain. Il en sera aussi de même un siècle plus tard pour le SON montuno, le SON El Casino (qui sera rebaptisée en "Salsa cubaine"), le Songo, la Timba, la salsa Portoricaine (de New York et de Los Angeles), la Salsa Colombienne et même la Salsa suelta (qui se danse seule ou en groupe et non en couple).

Cela révèle que ce qui a été créé depuis 400 ans par les africains déportés à Cuba est resté jusqu'à nos jours 21ième siècle, la colonne vertébrale de toutes ces danses.

En effet, d'autres SONS PRIMITIFS encore plus anciens que le Nengon, sont fondés sur ces mêmes 4 temps.

C'est l'une des raisons multiples pour lesquelles le SON est toujours qualifié comme l'origine de toutes les salsa au monde. 

C'est aussi pour les mêmes raisons que j'ai commencé mes recherches d'abord sur les SONS PRIMITIFS pour comprendre leur origine et leur sens avant de me pencher sur ceux de la Salsa.

Qu'est-ce que les 4 temps du Nengon désignaient et désignent toujours jusqu'aujourd'hui ?

Quel est le rapport entre les SONS PRIMITIFS et les trois styles de salsa ?

Les 4 temps du Nengon, du Kiriba et de la Régina désignaient et désignent toujours les temps de la musique qu'il ne faut pas confondre avec les temps de la danse.

En effet, le temps de la musique des SONS PRIMITIFS  (Nengon, kiriba et  Régina) dont ont hérité toutes les autres danses citées plus haut y compris les trois styles de salsa, est 4.

Ce qui donne musicalement : -1-2-3-4-1-2-3-4-

On voit 8 chiffres mais c'est 4 temps car la musique répète, elle enchaine à partir de 4.

 

Quant aux temps de la danse du Nengon, du Kiriba et de la Régina, c'est 8 : en deux mesures de 4. Ce qui donne en dansant : 1-2-3-4-5-6-7-8

Ainsi, un pas de base complet se réalise sur 8 temps, c’est à dire 2 mesures :

1-2-3-4-1-2-3-4

Si les temps 4 et 8 des 8 temps dansants hérité des SONS PRIMITIFS Africains sont silencieux, il s'agit de la salsa cubaine ou SON El Casino, y compris le Songo, la Timba

Si le break se fait sur le 1 des 8 temps dansants hérités des SONS PRIMITIFS, il s'agit de la salsa portoricaine de style Los Angeles.

Si le break se fait sur le 2 des 8 temps dansants hérités des SONS PRIMITIFS, il s'agit de la salsa portoricaine de style New-Yorkais.

Enfin, si tous les 8 temps hérités des SONS PRIMITIFS sont dansé, il s'agit de la salsa Colombienne. Cependant, je précise que dans ce style, les temps 4 et 8 sont certes dansé mais ont tendance à aller vers le "pointé" de la Bachata sans l'être.

Les trois principaux styles de salsa (salsa cubaine, portoricaine et colombienne) n'ont pas seulement hérité des SONS PRIMITIFS, les 4 temps de la danse et les 8 temps de la musiques. Ils ont aussi été crée avec la danse du SON elle-même comme leur ingrédient majeur.

Tous les SONS PRIMITIFS sont des danses de couple nés sous l'esclavage à Cuba, il y a plusieurs siècles, dans les campagnes reculées et fortement peuplées d'Africains déportés qui étaient des paysans au service des colons espagnols.

Le SON dont il s'agit ici, est le benjamin des SONS PRIMITIFS AFRICAIN :

le SON de l'Oriente.

Ce SON est arrivé à La Havane (la capitale cubaine) plus de deux décennies après l'abolition de l'esclavage en 1886.

Cuba ayant eu la radio à partir de 1919, cela a permis à cette danse de couple qui était sans valeur et confinée dans les campagnes, d'être connue du grand public.

Ensuite, une fois devenu très populaire, ce SON a été baptisé "SON CUBAIN" à la La Havane. 

 

Le SON est une danse indépendante. 

C'est la danse du SON qui accueille en son sein toutes les autres danses ou tous les autres "pas de danses" pris dans d'autres danses en majorité africaine ou afro-américaine.

 

LE SON DE L'ORIENTE EST LE DOMINANT DANS TOUTES LES SALSAS.

 

L'illustration : 

1) Le SON de l'Oriente apparue sous l'esclavage a accueillie à Cuba :

- La Rumba (guaguanco, yambu et columbia) pour donner naissance au SON MONTUNO créé par Arsenio RODRIGUEZ en 1930. C'est ce SON MONTUNO qui a été baptisé "SON EL CASINO" en 1955 et rebaptisé "SALSA CUBAINE" en 1970.

- Le Mambo pour donner naissance à la salsa-mambo à New York en 1970.

- Les pas du Cha-cha-cha

Le Mambo et le Cha-cha-cha sont apparues d'abord sous l'esclavage à Cuba dans la danse de carnaval "Danzon" qui était appelée à l'époque "carnaval des noirs".

- Les pas de la Pachanga. La Pachanga est apparue d'abord sous l'esclavage dans la danse de carnaval "Conga" des africains à Cuba (lors du carnaval de Santiago).

La salsa cubaine est basée sur le SON et la Rumba (en particulier, le Guaguanco qui la rend charmante, amusante et encore plus populaire).

Tandis que la Timba est basée sur la Rumba, le SON n'étant que secondaire.

2) Le SON de l'Oriente apparue sous l'esclavage à Cuba a accueillie à New York ("salsa portoricaine"), en plus des danses citées ci-dessus à commencer par le Mambo :

- Les pas du JAZZ des noirs américains (danse Swing) et l'instrumentalisation hérité du JAZZ

- Les pas du Lindy Hop des noirs américains (danse Swing)

- Les pas du Boogie woogie des noirs américains (danse Swing)

- Les pas du Rock qui sont eux-mêmes issus des danses Swing et du Blues ainsi que du Gospel (de l'an 1612) des africains déportés aux USA.

- Les styles de la Soul des afro-américains.

La salsa de New York (ou "portoricaine") et de Los Angeles sont basées sur le SON, la Rumba et le Mambo.

La différence fondamentale entre les deux danses est le fait que le premier pas de base de l'une commence sur le "1" alors que le premier pas de base de l'autre commence sur le "2" de la Clave africaine (3-2 ou 2-3).

Depuis, l'esclavage jusqu'à nos jours 21ième siècle, aucune danse d'origine portoricaine n'a été accueillie ou intégré dans la salsa de New York ni dans celle de Los Angeles.

En revanche, ce sont les portoricains qui les ont popularisés aux USA dans la FANIA.

 

3) Dans la salsa colombienne, le SON de l'Oriente apparue sous l'esclavage à Cuba a accueillie :

- La Rumba née à Cuba sous l'esclavage

- Le Mambo née à Cuba sous l'esclavage d'abord dans la danse de carnaval "Danzon" appelée à l'époque "carnaval des noirs".

- La Pachanga née à Cuba sous l'esclavage

- La Cumbia (danse des africains au 17ième siècle sous l'esclavage en Colombie et d'origine Mandingue). La Cumbia provient de la danse africaine Cumbé d'où provient le terme Cumbachas (fêtes paysannes aux origines Mandingue).

- Le Boogaloo né à New York. Pour avoir le Boogaloo, les portoricains et les cubains vivant à l'époque à New York, ont pris les danses africaines nées sous l'esclavage à Cuba et ils les ont fusionné avec les danses créées par les descendants d'africains déportés aux USA. Le but de cette création était de faire tomber le Rock qui était à la mode.

- Le Currulao : le Currulao est une musique et danse traditionnelles créée par les africains déportés au 17ième (années 1600) sur la côte du Pacifique Sud de la Colombie qui est une région à dominance noire.

Pour comprendre comment on en est arrivé à la salsa colombienne, il faut remonter l'histoire pour comprendre le rôle capital joué par le port de Cartagène sous l'esclavage.

L'église Catholique avait imposé l'inquisition pour mater férocement toutes rébellions.

Carthagène fut le premier port négrier d'Amérique latine.

Des centaines de milliers d'africains ont été arrachés à leur terre et embarqués de force dans des bateaux qui les débarquait dans le port de Carthagène en Colombie.

Ces africains apportèrent avec eux les danses Columbia (du Congo), la Cumbé (de Guinnée qui s'appelera "Cumbia"), le Sèndènègro, le Currulao, le Bullerengué ...

Toutes ces musiques et danses traditionnelle africaines ont ensuite été regroupés en Carnaval (les Carnavals sont nés exactement de la même manière à Cuba).

 

Les africains arrivés dans le port Colombien de Carthagène provenaient de Sénégambie (Sénégal et Gambie), de la Côte-de-l'Or (l’actuel Ghana), du golfe du Bénin (le Royaume du Dahomey) et d'Afrique centrale (Congo et Angola). L'importation en Colombie d'africains s’étend du 17ème siècle jusqu'à la fin du 18ème. L'esclavage n’a été définitivement aboli que le 21 mai 1851 en Colombie.

L’instrument STAR du Currulao est la Marimba qui est un xylophone constitué d’autant de lattes de bois que de résonateurs en bambou, accordés ensemble, soit 14 à 28 notes. Cet instrument était fabriqué par les africains et il provient de l’Afrique de l’ouest et centrale. Ce terme africain "Marimba" provient des langues des groupes ethniques africaines qui ont créé à Cuba le terme et l'instrument "Marimbula".

Je précise que la danse colombienne "Bullerengue", a été créé par ces mêmes africains déportés Colombie.

Cependant, à la différence du Currulao, le Bullerengue était interdit par les colons espagnols parce que les africains l’utilisaient pour perpétuer les coutumes et traditions ancestrales d'Afrique auxquelles ils tenaient.

En effet, les africains utilisaient leur danse du Bellerengue pour initier les jeunes (circoncision de jeunes garçons et excision de jeunes filles) à l'aide d'un couteau dit "sacré"et soigneusement gardé par un schaman de la communauté.

Or, les cris et les souffrances des jeunes attiraient l'attention des colons qui ont ainsi interdit ses pratiques sous peine de sanctions. 

Cependant, les africains ont continués ces pratiques en cachette dans les cabanes de fortunes aux alentours des champs.

Avant la déportation des africains en Colombie, ni la danse Cumbia, ni la danse Currulao, ni la danse Bellerengue, ni l'excision de jeunes filles n'existaient dans la culture des peuples autochtones qui étaient issus des cultures de Teotihuacan et d'Oaxaca, des Tayronas de la Sierra Nevada de Santa Marta (cordillère des Andes), des Quimbayas, des Muiscas, des Zenús, des Tolima, des Calima, des Nariño.

Enfin, les africains dansaient le Bullerengue sur les rythmes de la danse Cumbia accompagnée des Orishas (dieux africains) sous l'esclavage.

Le SENS originel de ces rythmes étaient l'initiation des jeunes. Après l'excision et la circoncision, les jeunes garçons devenaient des "hommes" et les jeunes filles des "femmes" prêtes pour la vie conjugale dans les années qui suivent. Les jeunes "hommes" ne devaient plus vivre sous le même toit que leur mère. Il n'y avait pas de période d'adolescence dans cette culture africaine déportée. On quittait l'enfance pour devenir directement adulte.

Mon expression "sous l'esclavage" signifie qu'à cette époque, la Colombie n'était pas encore un État mais une colonie espagnole.

La salsa colombienne est basée sur le SON, la Rumba et la Cumbia + Bullerengue.

Le SON, la Rumba, la Cumbia et le Bullerengué proviennent tous de la cultue des africains sous l'esclavage.

Ensuite, dans chacun des trois styles de salsa, on a rajouté à ce SON d'inspiration africaine, ce qu'on appelle les "dérivés du SON" qui signifie, les sous produits du SON, les diverses couleurs ou variétés du SON. Les danses dites "dérivées du SON" signifie aussi qu'elles ont la même origine culturelle que le SON.

Parmi ces dérivés du SON, on a fondamentalement :

1- La Rumba (composée de trois danses : Guaguanco, Yambu et Columbia) est l'une des plus vieilles danses africaines apparues à Cuba sous l'esclavage, il y a 500 ans. 

La danse Rumba provient de la culture Congo qui baigne toute la culture cubaine. Elle est issue des danses Yuka ,Makuta, Garaboto du Congo et les rythmes Abakua des Carabalis du Nigéria ainsi que les dieux (ORISHAS) du Benin.

Je précise que les deux personnages clés de l'évolution du SON et sa métamorphose en salsa (à Cuba et au USA) sont Arsenio RODRIGUEZ et Benny MORE qui sont tous descendants d'africains déportés à Cuba et d'origine lointaine congolaise. La Rumba est profondément encré dans la culture cubaine à tel point que la très large majorité des musiciens du SON El Casino ou salsa cubaine, du Songo, de la Timba répètent sans cesse, les termes "Rumba" , "Guaguanco" et

"Clave" en les liant à création de la "salsa" dans leur chanson.

L'illustration avec une chanson d'un GRAND ARTISTE Cubain (Maikel BLANCO) de 2006 : " songo, salsa y mi guaguancó es que me crié con la clave ".

De nos jours 21ième siècle, certains musiciens cubains de la Rumba vont plus loin en revendiquant carrément haut et fort l'origine africaine de la danse Rumba, de la danse Timba et de l'instrument de musique "la Clave" tout en définissant ce qu'est la Rumba dans leur chanson.

L'illustration   

- Yo Rumba soy,  soy Congo (Moi la Rumba, je suis le Congo) 

- Yo Rumba soy,  soy la Clave (Moi la Rumba, je suis la Clave)

- Yo Rumba soy,  soy Timberos (Moi la Rumba, je suis les danseurs de la Timba)

- la Rumba soy,   soy mis ancestros (la Rumba est, est mes ancêtres).

- la Rumba soy,   soy Cuba (je suis la Rumba, je suis Cuba).

- la Rumba soy,   soy Africa (je suis la Rumba, je suis l'Afrique)

Et à vouloir chasser le naturel, il reviendra toujours au galop dans les rythmes, et surtout dans les paroles des artistes cubains.

L'illustration en une vidéo cubaine du 21ième siècle qui rappelle au monde entier l'histoire des Cabildos et qui revendique l'origine africaine des danses Rumba et Guaguanco ainsi que les instruments Les Claves sans lesquels, il n'y a pas de salsa nul part.

A ces niveaux, on n'a pas besoin de faire dix ans de recherches, il suffit d'écouter attentivement ce que les cubains eux-mêmes disent dans leurs multiples chansons et vidéos. 

Cette Rumba (précisément le Guaguanco) a été fusionné en 1930 (par Arsenio RODRIGUEZ) avec le SON de l'Oriente cubain.

La Rumba a ensuite été intégré dans la salsa portoricaine et colombienne avec le SON.

2 - Le Mambo qui est une danse africaine issue des carnavals de noirs sous l'esclavage (à partir de 1800). Ce carnaval qui regroupait plusieurs danses africaines, s'appelait, le Danzon.

Le Mambo, avant d'être intégré dans le carnaval Danzon, était à l'origine une danse vodoue, une danse de culte en hommage aux dieux africains.

D'ailleurs, les Mambos sont des prêtresses Vaudoues en Haiti où plusieurs centaines de milliers d'africains furent déportés.

Exactement comme l'histoire de la salsa et de la Rumba, celle du Mambo aussi fait l'objet de contestations et d'incantations tire le diable par la queue, depuis 1970 jusqu'à nos jours, dans beaucoup d'écrits (livres) y compris sur internet et entre professeurs, entre écoles, entre danseurs. 

Contrairement aux incantations, le Mambo n'est ni originaire des îles des caraibes, ni originaire de Porto-Rico, ni originaire des USA.

Ne pas confondre, le lieu d'apparition d'une danse et l'origine de cette danse (son histoire, d'où elle provient).

Le terme "Mambo" est d'origine Bantoue (Congo et Angola, Afrique centrale). Il signifie à l'origine, "conversation avec les dieux" sous forme de chants en choeur, sous forme de gospel avec des cris aigu et interjections dans les dialectes Congo d'Afrique pour entrer en conversation avec les esprits. 

Près d'un siècle et demie plus tard, cette danse religieuse (qui était sous l'esclavage mélangé aux pas du Cha-cha-cha dans les carnavals des noirs) bien conservée et transmise de génération en génération, a été reprise par des descendants des Cabildos de nacion Congo tel que Benny MORE.

L'illustration en deux vidéos ci-dessous de l'origine africaine du Mambo à travers l'une des célèbres chansons Mambo de Benny MORE en compagnie de Perez PRADO.

Je tiens à préciser que Benny MORE et Perez PRADO sont les deux dieux immortels du Mambo.

 

Le Mambo est une section du "SON", c'est-à-dire une couleur du "SON"

Dans ces deux vidéos ci-dessus, Benny MORE chante le Mambo en 1949 avec Perez PRADO en dialecte africain Congo ("barbara batiri coyibi").

Et en 1949, la musique Mambo était au zénith de sa gloire, et avait conquit toute la planète et les chaines de télévision ainsi que Hollywood (temple du cinéma : exemple, le film "Mambo King" a vu le jour grâce à ce succès).

En effet, l'écriture et la sortie de chansons Mambos en 1949, dans les dialectes des Cabildos de nacion Congo, tient au fait que l'arrière-grand-père de Benny MORE était un roi d'une tribue congolaise de l'ethnie "Mayombe" (ce sont les peuples "Mayombes" qui pratiquaient sous l'esclavage à Cuba, le culte africain "Palo Mayombe" basé sur l'énergie des défunts et incarné par un vautour sacré appelé en Afrique "Mayimbe" (le messager des dieux africains) ;

L'ethnie "Mayombe" est une des 450 ethnies bantoues d'Afrique.

C'est justement le terme "Mayimbe" qui est devenu plus tard, le nom de l'album TIMBA de l'artiste cubain "Barbaro Fines" avec son groupe "Barbaro Fines y su Mayimbe").

Or, la danse TIMBA , c'est la RUMBA.

Ainsi, le SON, la Rumba, le Mambo, le Ch-cha-cha, la Pachanga, la Guaracha ..., c'est la même histoire qui a débuté avec la déportation des peuples d'Afrique à Cuba.

 

Cependant, le Mambo créé par Benny MORE en 1940 à Cuba (ou Mambo modernisé) est simplement la même danse Mambo des années 1800, qu'il a extrait dans le Danzon et l'a fusionné avec les éléments du SON (le SON DE L'ORIENTE).

Dès lors, le Mambo était devenu une des couleurs ou formes du SON. 

Ce Mambo a ensuite été intégré dans toutes les salsas dansées en couple (SON + RUMBA OU GUAGUANCO) qui avaient déjà pour base, le SON. 

Donc, Benny MORE n'a pas inventé le terme "Mambo" ni la danse Mambo primitive, il les a hérité de ses ancêtres déportés, il y a plusieurs siècles à Cuba.

Également, Arsenio RODRIGUEZ n'a pas inventé le "SON" et la "RUMBA ou "GUAGUANCO", il les a hérité de ces mêmes ancêtres (les Cabildos de nacion)..

Autres preuves (ci-dessous) de l'origine congolaise de la danse et musique Mambo

César Gonzmart, né le  6 mars 1920 à Tampa, en Floride (USA) et décédé en 1992, était un violoniste et artiste de concert. Il était aussi un «noble» espagnol et le chef du « restaurant Columbia ». Il chantait et ouvrait des dîners à grand volume à Sarasota, St. Augustine, Saint-Pétersbourg et Clearwater Beach.

César Gonzmart est arrivé à Cuba à l’âge de trois ans en compagnie de sa mère, sa tante et sa grand-mère lors d'une croisière. Devenu adulte, il s’est ensuite imprégné de la musique cubaine aux origines africaines dont le Mambo et le Cha-cha-cha qu'il adorait.

En 1967, il avait composé une chanson qu’il avait lui-même nommé

"Mambo Congo" (c’est-à-dire, le Mambo du Congo). Et cette musique remplissait des salles entières lors de ses concerts tant le succès était foudroyant.

Or, j'ai découvert dans mes recherches, qu'à cette époque (années 60 à 70), le Mambo était déjà taxée de musique et danse originaires des USA par certains, et originaires de Porto-Rico par d'autres (à cause du fait que le portoricain Eddie TORRES, était incontestablement l'une des plus grandes stars de la danse Mambo et aussi de la danse salsa-Mambo aux USA).

L’illustration en vidéo ci-dessous du titre "Mambo Congo" en 1967.

Dans la vidéo ci-dessous, les professeurs qui l'ont réalisés, ont baptisés la danse en  "African Mambo Rumba Workshop". Ce qui signifie "stage de danses africaines Mambo Rumba". 

 

Dans les années 1949-1950, les multiples "pas africains de la danse Mambo" primitive introduite dans le "SON" (bases des salsas), étaient partout à la mode à New York et particulièrement chaque soir dans le mythique et célèbre grand club "Le Palladium" qui pouvaient accueillir 1000 couples (soient 2000 personnes à la fois).

Le Palladium était située à l'angle de Broadway et de la 53e rue dans Manhattan.

Et Broadway, était la capitale mondiale de la comédie musicale, de la danse, du théâtre.

Ci-dessous, trois photos du Palladium où des milliers de gens partaient danser les danses africaines venues de Cuba : "SON", "RUMBA, "SON MONTUNO", "Mambo", "Pachanga",  "Cha-cha-cha", "Conga", "Guaracha" ...

                                   Le Palladium était le temple du Mambo     

 

 

 

 

 

 

 

 

A l'époque, les musiciens portoricains de la FANIA (avec Célia, Johnny Pachecco), les dieux du Mambo tels que les cubains Benny MORE et Perez Prado, les danseurs de la danse africaine "Pachanga", et aussi les "Beatles" (célèbre groupe anglais de Rock) partaient faire des concerts au Palladium. 

La gestion entière du Palladium avait ensuite été confiée aux portoricains qui étaient la plus grande communauté latino de New York.

La fièvre "Mambo" et aussi le "SON MONTUNO (SON + RUMBA ou GUAGUANCO" faisaient ravage au Palladium.

Les multiples "pas africains de la danse Mambo" de la chanson en dialecte africain Congo "barbara batiri coyibi", ont ensuite été adaptés au rythme "SALSA" du SON MONTUNO.

Ci-dessous, l'illustration en vidéo des multiples "pas africains de la danse Mambo" adaptés au rythme "SALSA" en 1950 et repris en 2015 par des danseurs.

 

A partir des années 70-80, ce sont ces mêmes "pas africains de la danse Mambo" qui ont été combinés avec la RUMBA et le GUAGUANCO, pour donner naissance à la "salsa Suelta" qui n'est autre que la salsa cubaine dansée en solo.

Je précise que "salo" ne signifie pas être le seul danseur ou danseuse.

La salsa Suelta peut se danser à deux ou à trois et même en groupe ou en ligne mais on ne se connecte pas physiquement en couple danseur.

Le "pas Mambo" principal (devant-arrière) a ensuite été combiné avec le jeux de jambes "twist" pour donner naissance au "Mambo twist". 

Ce "twist" et le "pas glissé" sont des "shines"("pas spéciaux") créés par les noirs américains dans leur danse "JAZZ" dans les rues de Harlem en 1820. Ce "JAZZ" était appelé "danse Swing" par les afro-américains (c'est-à-dire, des danses avec styles).

Le "Mambo twist" a ensuite été inclue dans les trois styles principaux de salsa (cubaine, portoricaine, colombienne).

Concernant toujours la preuve criante de l'origine africaine du Mambo, voici, dans la vidéo ci-dessous, une musique (un récital sortie en 2004) qui est aussi baptisée "Africano Mambo" et les termes "Mambo africano", "Zaîre", "Soudan" "Congo", "Nigéria", "Cameroun", "Zimbabwé" et "Kilimandjaro" sont employés par les artistes "Mariliana Montereale et Loriana Lana" qui chantent en langue espagnole. Il suffit d'écouter attentivement les paroles de la musique.

Je tiens à préciser que le "Kilimandjaro" est le nom d'une grande montagne d'Afrique (en Tanzanie). Le terme "Kilimandjaro" est un nom en langue "Swahili".

Et la langue "Swahili" est une des 400 langues bantoues parlées dans une vingtaine de pays dans la zone s'étendant de l'Afrique centrale jusqu'en Afrique du sud.

Ainsi, on a les peuples bantoues du Congo, du Zaire, du Soudan, de l'Angola, du Cameroun, du Nigéria, du Zimbabwé, de la Tanzanie, de l'Ouganda, du Gabon, du Rwanda, du Mozambique etc.

Ces peuples bantous avaient été déportés dès 1513, par centaines de milliers surtout à Cuba et aussi au brésil et aux USA.

Les peuples bantous déportés à Cuba s'étaient ensuite constitués en communautés dénommées "Cabildos de nacion Congo" parce que dans les années 1513, la grande zone africaine qui regroupait les peuples bantous, s'appelait "CONGO", et il n'y avait pas d'État (au sens moderne) avec des frontières. On ne trouvait que de petits et grands Royaumes et des Empires.

La musique et danse Mambo, devenues à la mode dans les années 40 à 60 (à Cuba, aux USA, à Porto-Rico, en Colombie, en Europe, au Japon .. sont issues de la culture de ces peuples Bantous d'Afrique.

La musique de cette vidéo en dessous raconte l'histoire du Mambo.

Si le Mambo n'est pas une culture africaine bantoue déportée, mais une danse et musique originaires des USA, ou de Porto-Rico ou des Caraibes, alors comment expliquer l'emploie du nom "Africano Mambo" (Mambo africaine) et surtout comment résoudre cette équation dans laquelle plusieurs pays (tels que : Congo, Zaire, Soudan, Nigéria, Cameroun, Zimbabwé) qui ont tous en commun d'appartenir à la grande zone bantoue d'Afrique, soient cités dans cette chanson alors qu'aucun de ces pays ne parle l'espagnole et n'appartiennent pas à l'espace Caribéen ou américain ?

Enfin, comment justifier que la grande montagne Kilimandjaro située dans la zone bantoue d'Afrique soit elle aussi cité dans cette chanson qui parle de l'histoire du Mambo mais cette fois-ci, déguisé en personnage de dessin animé pour enfants ? 

Mambo every .png
Palladium NY.gif
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Comment la danse et musique MAMBO (inclues dans les salsas) sont parti d'Afrique pour arriver à Cuba et ensuite à New York dans

le mythique et grand club le "PALLADIUM"

et enfin dans le reste du monde ?

Je tiens à préciser que cette vidéo-documentaire américaine (en anglais) est longue à la différence de toutes les autres de mon texte qui ne durent que quelques minutes. 

 

Le club "PALLADIUM" avait été baptisé dans les années 49-50, "HOME OF MAMBO" (la maison du Mambo).

La vidéo ci-dessous fournie une autre preuve criante de l'origine africaine des danses "Mambo", "SON", "SON MONTUNO", "RUMBA", "GUAGUANCO", "Cha-cha-cha", "Pachanga", "Guaracha", "DANZON", "Guayira", SALSA et même le "BLUES et le "JAZZ" et d'autres encore que vous découvrirez ...

Elle précise à un moment donné, que les danses "Mambo", "SON", "SON MONTUNO", "RUMBA", "GUAGUANCO", "Cha-cha-cha", "Pachanga", "Guaracha", "DANZON", "Guayira", sont venues de Cuba pour atteindre  le PALLADIUM à New York. La SALSA provient de ces danses !

 

Ainsi, contrairement à beaucoup de mensonges mentionnés dans des livres et sur internet, la SALSA ne vient pas de Porto Rico ni des USA mais de Cuba.

En effet, des millions d'africains avaient été déportés partout dans les Caraibes.

Cependant, Cuba est la seule Île où le communautarisme africain appelé "Cabildos de nacion", avait eu ses sept lettre de noblesse, tant la résistance culturelle et religieuse avait été forte pendant quatre siècles face aux colons espagnols.

Ces différents "Cabildos de nacion" avaient refusé d'abandonner leurs cultures, danses, rites et religions qu'ils ont transmis à leurs descendances. La SALSA est née quatre siècles après, grâce à cette résistance historique et grâce à cet héritage culturel africain (les danses, croyances, ORISHAS, chants ...) qui est arrivé à New York.

Cependant, ce sont les musiciens portoricains émigrés dans les années 50 aux USA (à New York) qui avaient abandonnés les danses qui étaient en vogue chez eux (exemples : la plena, la bomba ...) et s'étaient emparés des danses africaines venues de Cuba. Je précise que ce ne sont pas les portoricains restés à Porto Rico qui avaient abandonnés les danses qui étaient à l'époque en vogue chez, mais les portoricains émigrés aux USA qui avaient rejoint l'orchestre FANIA. 

La Bomba est une danse et musique apparue sous l’esclavage à la fin du 17ième siècle (fin 1600) au sein des communautés africaines déportés à Porto Rico, sur les plantations coloniales qui étaient courantes le long des plaines côtières, et en particulier dans la ville de Loiza. La Bomba était, avant la déportation des africains à Porto Rico, la danse du "DJEMBÉ"  dans les actuels pays : Mali, Guinée, Côte-d'Ivoire, Sénégal, Burkina ...

La Plena, est une musique folklorique originaire de Porto Rico et du Panama. Elle ne provient pas de la culture des africains déportés.

Les différents intervenants de cette vidéo américaine qualifient les danses ("Mambo", "SON", "SON MONTUNO", "RUMBA", "GUAGUANCO", "Cha-cha-cha", "Pachanga", "Guaracha", "DANZON", "Guayira") de "African music", de "African cuban music", de "black music".

La vidéo montre la carte de la déportation des peuples d'Afriques et les lieux où ils ont été déportés avec leurs cultures et danses. Elle montre des images d'africains (des noirs) en train de pratiquer en Afrique, des rythmes qui sont à l'origine de la musique et danse MAMBO.

Les termes "African" et "Africa" ainsi que "African Cuban music" sont trop employé et vous le verrez.

Elle parle de tous les grands artistes qui ont fait les nuits New Yorkaises du Mambo au PALLADIUM et des autres danses africaines inclues dans la salsa et la Timba : 

Arsenio RODRIGUEZ, Benny MORE, Perez Prado, Tito Puente, Tito RODRIGUEZ, Machito, Savoy, Mario Bauza, Charlie Palmeri  et beaucoup d'autres.

Les intervenants dans cette vidéo du 21ième siècle, qualifient carrément ces très nombreux artistes qui ont fait danser le monde,

de "African everything" qui signifie : "tous sont des africains".

En effet, pour les américains qui ont réalisés cette vidéos, la plus part de ces artistes étaient des noirs et certains d'entre eux avaient la peau plus ou moins clair (des métisses). Pour les intervenants dans cette vidéo, ces artistes (noirs ou métisses) qui ont fait la gloire du Mambo au Palladium, avaient hérités des cultures de leurs ancêtres déportés à Cuba.

D' où, l'emploie des expressions "Black peoples" et "Afro cuban music" dans la vidéo, par les intervenants.

Exemple concret : 

Benny MORE avait le teint clair et on le considérait comme un artiste d'origine espagnole. Durant toute sa carrière d'artiste, personne ne soupçonnait (ni à Cuba ni ailleurs), qu'il était d'origine congolaise (Africaine). Après son décès, vu sa grandeur, ses talents et sa place au panthéon de la musique cubaine, les cubains (des biographes et chercheurs) curieux de découvrir qui il était, avaient eux-mêmes fait des recherches profondes durant des années sur ses origines, et ils avaient découvert à leur  grande surprise que Benny MORE était d'origine congolaise. Les cubains avaient ensuite diffusé cette nouvelle qui avait surpris toute la planète jusqu'en Afrique.

En effet, les grands parents de Benny MORE, de Machito, de Mario BAUZA, de Arsenio Rodriguez, de Célia CRUZ ... bref, les grands parents des dieux immortels de la salsa, du SON, de la Rumba, du Mambo, de la Pachanga, du Cha-cha-cha, de la Charanga, de la Guayira, avaient été déportés d'Afrique.

Dans cette vidéo, il est dit que ce sont les tambours et les coutumes africains qui sont à l'origine de ces danses. Les plantations de canne à sucre et les conquistadors (les colons espagnols) sont également évoqués (images à l'appui).

Cette vidéo américaine précise, à un moment donné, que c'est Arsenio RODRIGUEZ qui a tout déclenché dans les nuits New Yorkaises avec le "SON" (base des salsas). La vidéo précise aussi que le MAMBO est une "section of SON", c'est-à-dire, une partie de la danse africaine "SON", un dérivé du "SON" que composait Arsenio. La vidéo précise que Arsenio est originaire du Congo (Afrique).

Elle précise aussi que le grand artiste cubain "Machito"  qui était l'un des "Mambo King" et "Salsa King" à New York au PALLADIUM, est originaire d'Afrique (Afro-cuban). Je rappelle que les "Mambo King et Salsa King" étaient : Arsenio RODRIGUEZ, Benny MORE, Célia CRUZ, Perez PRADO, Tito PUENTE ...

La vidéo parle aussi des origines africaines des instruments "claves" , des instruments "Bongos", et aussi  de la danse "Conga" (qui est apparue d'abord à Cuba sous l'esclavage en tant que danse de carnaval des noirs).

La vidéo parle des "cabildos de nacion" et les termes "SANTERIA" (religion YORUBA), "Abakua" (Yoruba du Nigéria ou "Carabali) ainsi que les terme "PALO"(rite et croyance africaine), "Congo"  et les termes "West African music" et "MANDÉKA" sont employés. Le terme "MANDÉKA" désigne les peuples du MANDINGUE (Afrique de l'Ouest).

Enfin, les années 1600 sous l'esclavage à Cuba ainsi que quelques Orishas (Santeria) sont évoqués dans cette même et longue vidéo-documentaire qui met en lumière l"origine africaine du Mambo, du SON, de la Rumba, de la Pachanga ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À partir des années 1980 et précisément 1987, les danses africaines Mambo et Pachanga ont été adapté au cinéma par Hollywood dans le film "DIRTY DANCING"

La danse de couple "SON" est toujours l'ingrédient indispensable et la BASE qui reçoit les autres danses africaines ou les pas de base des autres danses africaines

tels que ceux du Mambo, de la Pachanga ou du Cha-cha-cha ...

Dans le film "DARTY DANCING", il s'agissait de la danse de couple "SON" + "Mambo", appelé "Mambo" en couple

Puis, "SON" + "Pachanga", appelé "Pachanga" en couple

Enfin, "SON" + "Cha-cha-cha" appelé "Cha-cha-cha" en couple

  ici, le couple Darty Dancing combine          ici, le couple Dart Dancing s'entraine

                   "SON" et "Mambo"                     en combinant la base "SON" avec le

                                                                "Cha-cha-cha", le "Mambo", la "Pachanga" 

                                                                                                     

À partir des années 2000 et précisément en 2017, des émissions de télévision comme par exemple "DANSE AVEC LES STARS", ont repris ces chorégraphies "Mambo", "Pachanga", "Cha-cha-cha" du film DARTY DANCING

3 - Le Cha-cha-cha a la même origine ancestrale que le Mambo, c' est-à-dire le carnaval Danzon (carnavals de noirs sous l'esclavage à partir des années 1800).

En effet, le Cha-cha-cha est né de la modernisation du Danzon qui regroupait plusieurs danses africaines et il était lié au Mambo dans la pratique dansante. 

C'est la raison pour laquelle, le Cha-cha-cha était appelé : triple Mambo.

L'origine du terme "Cha-cha-cha" réside dans le bruit ou son produit par le frottement des pieds des danseurs sur le sol.

Pour avoir le Cha-cha-cha de 1954, le Cha-cha-cha primitif a été extrait du Danzon et fusionné avec les éléments du SON. Ce Cha-cha-cha a ensuite été intégré dans la salsa cubaine (SON El Casino) puis dans la salsa de New York (ou salsa portoricaine). Mais, pas dans la salsa colombienne.

Ci-dessous, une vidéo de la danse africaine "Cha-cha-cha" dansé en "SOLO" (c'est-à-dire, sans la danse de couple "SON") par le portoricain "Eddie TORES" 

4 - La Pachanga sous sa forme primitive, était une danse pratiqué sous l'esclavage à Cuba lors d'un autre carnaval des africains qui s'appelait la "Conga" au 18ième siècle (années 1700 à Cuba).

L'instrument star de ce carnaval était aussi appelé "Conga" par les africains déportés. Cet instrument, avant de devenir un vrai Tambour était à l'origine un tonneau vide abandonné par les colons.

Ce sont les noirs réduit en l'esclavage, et les Créoles qui participaient à ce carnaval. L'Église qui accompagnait les colons, à l'époque, s'était opposée farouchement à la tenue de ce Carnaval car les noirs et les créoles profitaient de cette occasion pour célébrer des dieux Africains.

En effet, les colons imposaient le Catholicisme aux africains.

Quand les récoltes avaient été successivement bonnes (des milliers de tonnes de canne à sucre, de tabac et café), l'Église Catholique et l'administration coloniale avaient ensuite accordés strictement quelques jours (par an) aux africains pour leur carnaval mais sans autorisé officiellement la présence et la vénération des dieux africains. Sauf que les Cabildos de nacion avaient profité de l'occasion pour ramener leurs dieux (les ORISHAS) lors de la Conga. 

En effet, les danses africaines qui se pratiquaient lors des carnavals des noirs sous l'esclavage, étaient issus des rythmes des dieux africains. A chaque dieu, correspond des rythmes précis, une couleur précise, une offrande précise, une chanson précise.

C'est ainsi qu'est née le carnaval de Santiago de Cuba qui est devenu par la suite, un carnaval regroupant plusieurs danses africaines et totalement religieux et multi-colore.

Deux siècles plus tard, ce carnaval est arrivé aux USA en 1930 où il a eu du succès.

Pour avoir la Pachanga de 1960, c'est le cubain Eduardo DAVIDSON qui a fusionné les danses africaines inclues dans la Conga (y compris la Pachanga) avec le Mérengue (qui provient de la danse UPA de Cuba et non de la République Dominicaine). 

Cette Pachanga de 1960 a ensuite été intégré dans la salsa cubaine, portoricaine et colombienne à travers le SON qui est devenu sa base. La Pachanga est ainsi devenue un dérivé du SON.

En effet, c'est le SON (danse de couple indépendante) qui accueille toutes les autres danses en son sein dans tous les styles de salsa. 

La Pachanga sera popularisée aux USA par le flûtiste dominicain Johnny Pacheco qui était le co-fondateur de l'industrie de disque FANIA qui était rempli de musiciens portoricains.

Enfin, au delà de la danse, les termes "Pachanga" et "Conga" sont tous des termes africains (d'origine bantoue). Je précise que la grande zone "Bantoue" d'Afrique regroupait plusieurs centaines ethnies qui parlaient plus de 450 langues bantoues. 

Ci-dessous, une vidéo de la danse africaine "Pachanga" combinée avec la danse africaine "Mambo" dans les années 49-50 à New York au mythique et grand club

"le Palladium" mais repris cette fois-ci en style "Salsa Suelta" en 2013.

Ci-dessous, une vidéo des "pas de base" et "shines" de la danse africaine "Pachanga" pratiqués par l'excellent danseur portoricain Eddie TORRES et Grisel PONCE

REMARQUE sur le Merengue :

 

Le Merengue n'est pas un dérivé du SON mais, contrairement aux légendes, il provient de Cuba et non de la République Dominicaine.

En effet, il est une danse basée sur un rythme de 4/4 et son pas de base se réalise sur 8 temps. Le Merengue provient de la danse "Upa" de Cuba qui comportait un mouvement (un pas) appelé Merengue. Cuba était le POUMON et le COEUR de toute la culture des caraïbes. Cette danse Merengue s'est répandue dans les Caraïbes entre 1838 et 1849. Elle a d’abord été introduite à Porto Rico puis sur l’île d’Hispaniola (l’actuelle République Dominicaine) et jusqu'en Haîti …

Mais, vu sa popularité grandissante en 1850, une campagne est lancé par un journal de Saint Domingue contre le merengue et défendant la Tumba qui était une danse traditionnelle populaire de la haute société coloniale en République Dominicaine (la classe dirigeante). Alors que cette Tumba (danse caribéenne) est elle-aussi née de la fusion des rythmes africains des esclaves noirs et les danses des colons européens.

En effet, les danses caribéennes sont à l’origine des danses de fusion intimement mêlées aux chants et danses des africains déportés et réduit au statut d’esclaves dans les îles des Caraïbes.

Puis, la population créole a fusionné ces diverses rythmiques africaines avec le Menuet (une des danses préférées de Louis XIV et de sa cour) et ensuite avec la Contre-danse Française et Anglaise. .

Malgré ces barrières, le Merengue s’est répandu en République Dominicaine dans la région de Cibao, où sa popularité devient si forte qu'elle est qualifiée de berceau du merengue.

Le merengue ne sera accepté et adopté par l'ensemble de la société en République Dominicaine que lorsqu'une famille aristocrate de Santiago fera écrire un merengue aux paroles décentes, « Compadre Pédro Juan », pour le quinzième anniversaire de leur fille.

Grâce à la radio, il est ensuite propagé en République Dominicaine et reconnu comme la danse nationale par le dictateur Trujillo.

On retrouve aussi les Claves africaines dans la composition musicale de chacun des trois styles de salsa. 

 

L'apparition des Claves à Cuba date de la fourchette 1530 à 1600 de notre ère. 

Les Claves sont tout simplement deux bouts de bois que les africains déportés frappaient l'un contre l'autre pour créer un rythme ou révolutionner le rythme du SON. 

Les Claves du SON, utilisés par tous les trois styles de salsa, est au coeur de leur musicalité. Les Claves sont des instruments "clé" et une véritable colonne vertébrale de toute la musique cubaine en particulier la Salsa.

Les Claves sont d'origine Yoruba (elles étaient utilisé dans la pratique de culte, des rites Béninois depuis des millénaires en Afrique et ensuite durant l'esclavage à Cuba après la déportation).

Je précise que les africains n'ont pas utilisé les Claves dans le SON PRIMITIF Nengon mais dans la Rumba (plus ancienne) et dans le SON PRIMITIF de l'Oriente cubain.

La partie sur les claves est développé avec plus de détails dans mon Chapitre "LES ORIGINES DE LA SALSA" (le SON Changui et le SON de l'Oriente cubain).

Enfin, le SON et ses dérivés ne sont pas simplement des danses de couple. Ils s’inspirent aussi des rythmes sacrés des Orishas (les dieux de la mythologie Africaine). 

Toutes les danses africaines sont liées à des croyances africaines (des cultes cachés que la plus part des danseurs et danseuses ne perçoivent pas).

Les orishas africains sont soudés à toutes les salsas (SON et ses dérivés).

Et à vouloir chasser le naturel, il revient toujours au galop dans la danse (imitation des rites), dans les paroles des musiciens, les noms des orishas sur les albums de salsa, et enfin, dans la pratique même du culte (caché) par les artistes.

Exemples récents et donc qui ne relèvent pas du passé mais du présent (21ième siècle) :

- les albums de Timba de l'artiste cubain Barbaros Fines portent depuis 2011, le nom de "Mayimbe", puis "Los Mesageros de dios".

Le culte Palo dédié aux défunts incarnés par le vautour sacré "Mayimbe", viennent d'Afrique et sont originaires du Congo (culte Congo).

- Dans le titre "Benediction" de son deuxième album "Los Mesajeros de dios", l'artiste demande ouvertement la bénédiction des orishas africains déportés à Cuba par les africains noir.

Je rappelle aussi que tous les grands artistes qui ont brillé dans la salsa  à cuba, aux USA, en Colombie, à Port Rico ... ont voué un culte (caché) aux orishas africains.

Cette partie est amplement développée avec beaucoup de preuves criantes dans mon chapitre "LES ORIGINES DE LA SALSA" (Le Changui qui est à l'origine du SON de l'Oriente).

C'est l'une des multiples raisons pour lesquelles il est impossible d'usurper ou d'effacer l'origine africaine, l'empreinte digitale africaine  du SON et ses dérivés sans se faire démasquer tôt ou tard.

Tous les grands artistes de la salsa ont utilisé le SON et ses dérivés en vouant un culte aux dieux africains (Chango, Yemaya, Oggun ...).

Les orishas sont depuis 1513, le carburant des SONS et leurs dérivés. Ils sont ensuite devenus le carburant de la salsa.

La partie sur les orishas et le SON est développée plus en dessous avec beaucoup de preuves sonores dans : "Le SON de l'Oriente cubain (le benjamin des SONS PRIMITIFS).

 

C'est compte tenu de toutes ces découvertes que j'ai affirmé dans mon introduction que le SON et ses dérivés sont l'ADN commun à toutes les salsas au monde. 

Les SONS et leurs dérivés ont ensuite été baptisés "salsa" dans les années 70 et présentés et vendus au monde entier comme étant soi disant des danses aux origines latine (latino), ou Caribéenne ou Antillaise.

L'enjeu était de tenter d'effacer les vraies origines de la salsa (l'esclavage des noirs). Ensuite, chaque pays a baptisé la salsa (SON et ses dérivés)  en son nom (salsa cubaine, salsa colombienne ...).

Toutes ces preuves criantes exposées ci-dessus démontrent que les trois styles de salsa sont nés du clonage des SONS PRIMITIFS AFRICAINS et leurs dérivés.

Il n'y a pas de salsa possible sans au moins le SON.

Ce SON est à l’origine, la fille du couple culturel « Afrique – Espagne » née à Cuba durant l’esclavage.

Ce SON utilise simplement la guitare espagnole mais sa rythmique dansante : (les 4 temps), ses temps musicaux (les 8 temps) et son SENS (la signification : dépasser sa condition d'esclavage ) sont Africaine.

La différence entre le SON et les trois styles de salsa se situe à quatre niveaux :

- La signification : on ne danse plus contre les conditions de l'esclavage qui n'existent plus.

- L'utilisation d'instruments modernes et sophistiqués par les trois styles de salsa.

- Les rajouts de danses ou de styles Afro-américains dans les trois styles de salsa.

- Les rajouts des shines ou "pas spéciaux" issues des danses SWING des afro-américains.  

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J'en reviens au Nengon après avoir dressé le rapport et la différence entre le SON et les trois styles de salsa.

Ci-dessous, une vidéo de la danse de couple Nengon apparue sous l'esclavage à Cuba il y a plus de 4 siècles, et reprise en 2010.

 

 

 

 

 

 

Pour accompagner leurs rythmes dans le Nengon, les africains (paysans à Cuba) utilisaient durant l'esclavage, les instruments suivants :

Le TRES (photo ci-dessous)

Il est une guitare espagnole à trois cordes, fabriquée à partir du 17ième siècle à Cuba. Il est aussi l'instrument "STAR" du Nengon et plusieurs autres SONS PRIMITIFS bien avant et même après. Ce instrument de musique s'est répandu ensuite à Porto Rico, en République dominicaine, en Colombie, au Mexique ...

Le Tingo Talango (photo et vidéo ci-dessous)

Il est un instrument de musique en forme d'arc et originaire de l'Afrique de l'ouest (le Fouta-Djalon : région peuplée majoritairement par l'ethnie "Peul" ou "Foula") et l'Afrique centrale (les peuples bantous) où il est dédié aux esprits de la terre appelés "Ziwanda Wanda". Le nom "Tingo Talango" est africain.

Cet instrument a aussi été utilisé par les africains déportés en Haiti dans la tradition religieuse Vaudou d'origine africaine telle que le "Gaga" (exemple : le Camaguey). 

Enfin, il avait été utilisé dans les traditions du Punto et des Coros de Clave.

La difficulté avec cet instrument, est qu'il fallait au préalable creuser un petit trou dans le sol pour l'installer. Par conséquent, les paysans allaient dans le même endroit où ils avaient déjà joué cet instrument.

Ci-dessous, vidéo d'un joueur de cet instrument, au premier plan.

La Botija (photo ci-dessous)

Elle est une cruche (récipient en terre cuite) qui, à l'origine servait à conserver l'huile. Les Africains ont détournés sa fonction pour en faire un instrument de musique : un orifice a été percé latéralement. Le musicien souffle dans celui-ci et module le son avec sa main libre en l'introduisant ou l'éloignant de l'autre orifice.

La botija avait servi pour composer plusieurs SONS africains sous leur forme primitive. Elle avait servi aussi pour composer le CHANGUI à ses débuts dans les campagnes reculées bien avant 1850, toujours sous l'esclavage. 

Elle faisait office de contrebasse.

Remarque :

Le cubain Arsenio RODRIGUEZ (le créateur du SON Montuno) a lui même joué de la Botija à son jeune âge dans les campagnes reculées et fortement peuplées de descendants d'africains déportés.

En effet, à l'époque, Arsenio n'était pas encore arrivé à La Havane. Son oncle qui répond au nom de "SCULL" avait emmené la famille (Arsenio et ses frères) en camion dans les cercles Rumberos (des descendants des Cabildos de nacion) qui abondaient dans la région de Güines (dans la province de Matanzas où est né Arsenio). A Guines, ces descendants des Cabildos Congo et Yoruba qui étaient les gardiens, les conservateurs des cultures africaines, avaient initié Arsenio aux traditions de la musique et danse de couple SON, Rumba et de l'instrument Botija.

Arsenio porte justement le nom "SCULL" de son oncle.

Cependant, les vidéos réalisées dans la première moitié du 20ième siècle sur le CHANGUI n'intègrent pas la Botija qui avait été jugée dépassée. 

A l'époque du Nengon, tout objet pouvant fournir un son apprécié par les paysans, pouvait du jour au lendemain se retrouver dans l'orchestre sans autre forme de procès.

Mais, elle posait un réel problème aux musiciens : la Botija est assez grande et même vide elle est lourde à transporter. A l'époque, les africains n'avaient guère un autre moyen de transport de cet instrument sinon qu'une mule (un âne) ou prendre le "train 11", c'est-à-dire, utiliser leurs deux pieds une fois qu'ils ont soulevé la cruche.

La Botija fait sans doute partie des ancêtres de la contrebasse moderne qui, elle-même, n'est pas évidente à transporter.

La Marimbula (photo ci-dessous)

Elle est une caisse en bois munie de lames de métal que l'on fait vibrer. est d'origine Bantue. Le joueur s'assoit sur le haut de la caisse et fait vibrer les lames avec ses doigts. La Marimbula appartient à la famille des lamellophones. Il est proche du Kalimba Angolais. Le nom Marimbula est africain.

Quand un groupe de paysan n'avait pas de Botija (si elle était brisée), il utilisait la Marimbula.

En effet, tous ces deux instruments jouent le rôle de contrebasse et maintiennent un rythme régulier. 

D'ailleurs, la Marimbula sera remplacée plusieurs siècles plus tard par la contrebasse dans le SON de 1930 (créé par Arsenio RODRIGUEZ) avec la modernisation des instruments de musique au 20ième siècle. 

2 - Le Kiriba

Ci-dessous, une vidéo de la danse de couple Kiriba apparue sous l'esclavage à Cuba il y a plus de 4 siècles, et reprise en 2010.

 

 

 

 

 

Le Kiriba est un SON PRIMITIF né dans la région de Baracoa et Imías à Cuba.

Comme le Nengon, il est une musique et une danse paysanne produites par les africains déportés et le leitmotiv était de se retrouver pour décompresser et boire un verre de rhum. Les règles imposées par les colons pour la tenue du Nengon étaient les mêmes pour le Kiriba.

Le nom "Kiriba" est africain et d'origine mandingue (Afrique de l'Ouest, en particuliers le Mali, la Guinée, la Côte-D'Ivoire, le Burkina ... d'où proviennent les africains déportés qui s'étaient constitués à Cuba en "Cabildos de nacion Mandingue" avec leur dieu "HERBE" ou "HERBA").

Le nom "Kiriba" signifie "LE CLAN OU LA COMMUNAUTÉ" en langues "Bambara" et "Dioulakan" et "Malinké" ou "Mandé".

Sous l'esclavage à Cuba, les membres de cette communauté Mandingue quI se retrouvaient pour décompresser, danser et boire un verre, étaient appelés, les "GANGA".

C'est la raison pour laquelle, à partir des années soixante, ce terme "GANGA" a été employé dans beaucoup de chansons Rumba, salsa et Timba par des artistes (en hommage à ce qu'ils appellent "mis ancestros").

Des fois, les termes "GANGA", "MANDÉ" "RUMBA", "CANDELA", sont employés dans une même chanson Rumba ou Timba.

Comme le Nengon, le Kiriba était fondé sur 4 temps.

Pour accompagner leurs rythmes d'inspiration africaine, ces paysans utilisaient les instruments suivants :

Le TRES que j'ai déjà défini plus haut, photo à l'appui.

La Marimbula également déjà défini plus haut.

Les Bongos (photo ci-dessous)

Cet instrument de percussion appelé à Cuba « Tambour » Congo (d’origine Bantou) est d’inspiration africaine composé de deux petits tambours juxtaposés. Il se place entre les genoux du musicien assis qui en joue avec les doigts des deux mains.

Le plus petit des deux tambours (l'aigu) est appelé macho ("mâle" en espagnol), il se place à gauche pour les droitiers. Quant au plus gros (le grave), il est nommé hembra ("femelle") et placé à droite.

Les premiers Bongos étaient fabriqués de façon rudimentaire avec deux grosses noix de coco vidées et deux morceaux de peaux séchées (de veau) accordées à la chaleur d'une flamme.

Les Bongos et le TRES espagnol sont les rares instruments des paysans a avoir survécu plus de 500 ans car ces deux instruments sont toujours utilisés au 21ième siècle dans la composition de tous les styles de salsa, mais sous leur forme moderne (guitare électrique et Bongos en cuivre avec clé de serrage).

Le Güiro (photo ci-dessous)

Cet instrument est une calebasse allongée dont la surface, striée, est frottée à l’aide d’une baguette fine. En effet, le Güiro est fabriqué soit à partir d'une variété de courge soigneusement cultivée, séchée, vidée des semences (la calebasse) soit de bois, dans laquelle sont découpées des rainures horizontales (ou encore à base d' une râpe à légumes en métal, on parle alors de guayo), résonnant lorsqu'on les frotte avec une petite baguette. Il peut être joué en frottant les rainures ou en tapant sur les parties lisses.Cet instrument est originaire de la culture bantoue.

Photo ci-dessous.

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Dans cette vidéo, tout le monde peut vérifier que le "pas" de base appelé "pas Mambo" dans les salsas (tous styles), était pratiqué dans la danse "Nengon" des africains déportés à Cuba.

Et cette danse "Nengon" date des années 1700.

Je précise aussi que le carnaval de Santiago de Cuba, est né dans les années 1600. Les cabildos de nacion, ramenaient, lors de ce carnaval au mois de juillet, les dieux africains (les Orishas) et ils pratiquaient en groupe plusieurs danses dont celle de "carnaval des noirs" dit "Danzon".

Dans ce "Danzon", il y avait les pas du Mambo et du Cha-cha-cha avec des chants vodous d'Afrique.

Dans cette vidéo, tout le monde peut vérifier que les tours de la danseuse et du danseur en mode connexion et inclus dans toutes les salsas,  ne sont pas nés en 1930 à Cuba dans le "SON Montuno" ni en 1960-1979 dans la "salsa de New York" ( "salsa portoricaine"), mais dans la danse des africains déportés et dite "Kiriba".

Également, tout le monde peut vérifier dans cette même vidéo, que les figures qui ont été baptisées plus tard dans les salsas (tous styles) en "Arriba", "Abajo" et "Tiempo de Espagna", étaient pratiquées dans le "Kiriba" dans les années 1700.

Mais, à cette époque le terme "salsa" en tant que réunion de danses africaines, n'existait pas. 

3 - La Régina

Cette danse et musique paysanne est originaire de Santiago de Cuba où se tenait une fois dans l'année, les carnavals de danses des noirs tels que les Congas et le Danzon. Le rythme de la Régina est un peu plus rapide que celui du Nengón et relativement plus harmonieux que le Kiriba. 

A l'époque, la Régina était tout de suite populaire là où elle se jouait.

Comme le Nengon et le Kiriba, la Régina est fondé sur 4 temps.

Les instruments utilisés par les paysans pour composer la Régina sont :

le TRES, la Marimbula et les Bongos.

J'ai déjà présenté tous ces trois instruments plus haut.

Quelques décennies plus tard, les paysans ont fusionné la Régina avec le Nengon et le Kiriba pour créer le CHANGUI.

La moitié du CHANGUI repose sur la Régina et l'autre moitié repose sur la fusion du Nengon et du Kiriba.

La Régina est le SON PRIMITIF le plus proche du CHANGUI qui est moins ancien que tous les trois autres SONS PRIMITIFS déjà présenté.

Ce SON PRIMITIF CHANGUI qui est la BASE du SON de l'Oriente et donc plus proche de la salsa, est développé dans mon chapitre suivant intitulé

"LES ORIGINES DE LA SALSA"

 

 

 

 

 

 

 

III - LES ORIGINES DE LA SALSA

La Salsa est d’abord une rencontre culturelle entre l’Afrique et l’Espagne sur l'Île de "JUANA" (l'actuel Cuba) durant plusieurs siècles d’esclavage.

Après la révolution Cubaine et l’accès de Porto-Rico au statut d’État libre associé aux USA dans les années 50, les fruits de cette rencontre « Afrique –Espagne » (musiques Afro-latine + danses africaines) à Cuba ont ensuite été transportés aux USA où les portoricains (talentueux musiciens) se sont emparés.

L’industrie de disques « FANIA » a rajouté à ces rythmes africains  (SON, Rumba, Mambo, Cha-cha-cha, Pachanga …), des styles de musiques Afro-américaines.

La Salsa de New York est ainsi née.

Enfin, les cubains ont rebaptisés leur danse SON El Casino en « Salsa ».

Cependant, pour comprendre réellement comment on est arrivé à la Salsa, ses origines réelles, son sens, il faut remonter au moins un peu son arbre généalogique et dépoussiérer.

1 - Le Changui

 

Le Changui est une danse de couple et l'un des multiples SONS PRIMITIFS créé par les africains déportés à Cuba bien longtemps avant l'abolition de l'esclavage.

 

Il est le prédécesseur du SON PRIMITIF de l'oriente cubain qui est lui-même la BASE de toutes les salsas.

Comment ?

Quel est le rapport entre le Changui et le SON de l'Oriente ?

Quel est le lien entre le Changui et la salsa ?

Toutes les danses qui composent la salsa ont une généalogie.

En effet, musicalement, le SON de l'Oriente = 50% de Changui + 25% de Nengon + 25% de Kiriba.

Sans le Changui, le SON de l'Oriente n'existe pas. Le Changui est la BASE du SON de l'Oriente.

Ce SON de l'Oriente est à son tour, la danse de couple qui est la BASE de toutes les salsas (salsa cubaine ou SON EL Casino, la Timba, le Songo, la salsa de New York ou salsa "portoricaine", la salsa Colombienne).

Ce qui revient à dire que :

- le Changui est l'ancêtre le plus proche des salsas.

- le SON de l'Oriente est à la fois un descendant direct du Changui et la BASE des salsas.

Donc, sans Changui, pas de salsa.

D'où l'importance de savoir ce qu'est le Changui dans l'histoire de la salsa.

Tous ces SONS ou danses africaines utilisaient à leur genèse sous l'esclavage, les

mêmes instruments rudimentaires et c'étaient toujours les africains qui les composaient et les dansaient dans les campagnes reculées. 

En effet, les premiers groupes d'africains déportés sont arrivés en 1513 sur l'Île de "JAUNA" (L'actuel Cuba).

Le Changui a été connue du public à Cuba dans les années 1800 à 1860 (l'apogée de l'économie esclavagiste) dans les raffineries de canne à sucre et les communautés rurales fortement peuplées par des descendants d'africains déportés.

Cependant, sa genèse date bien avant 1800 car les africains ont utilisés les vieux instruments Botija et Tingo Talango dans les campagnes reculées pour composer le Changui à ses tous débuts dans la période 1700 à 1750.

Ces instruments ont ensuite été perçus comme relevant de l'âge de glace et abandonnés, remplacés à partir de 1800.

 

Par définition, le Changui est une danse et une musique aux origines Bantoues (Congo et Angola) accompagnée par les Orishas de Benin et croyances des Carabalis du Nigéria et qui se produisaient lors des Cumbanchas (fêtes paysannes) aux origines Mandingues.

Les africains compositeurs du Changui appelaient les couples danseurs du Changui, les "Rumberos" (c'est-à-dire, les danseurs de la Rumba).

L'Orisha ou dieu africain le plus sollicité dans la danse Changui contre l'esclavage, était l'Orisha "Chango" du Benin.

Le nom "Changui" que les africains ont attribués à cette danse de couple provient justement du nom de ce dieu africain "Chango".

Plus de 3 siècles après, c'est le rythme de ce même dieu "Chango"(très populaire) qui a gouverné et gouverne toujours toutes les salsas, le Songo,  la Timba y compris la Cumbia (de Colombie) jusqu'à nos jours 21ième siècle.

Tous les grands artistes cubains, portoricains et colombiens ont chanté, vénéré, plébiscité et rendu hommage au dieu africain "Chango" dans leur musique salsa, Timba et Cumbia.

La danse de couple Changui est un véritable "cocktail" de cultures, de rythmes et de croyances d'Afrique noire.

En effet, les  peuples déportés ont été mêlés par les colons dans les plantations provoquant ainsi de nouvelles associations culturelles entre plusieurs communautés africaines (les Bantous du Congo et Angola, les Mandingues d'Afrique de l'Oest, les Carabalis du Nigéria ou les "Abakua", les Yorubas du Benin ...). 

Ce sont donc, non pas des citadins de La Havane mais ces paysans (africains), qui composaient et dansaient le Changui.

D'ailleurs, dans certaines musiques de Changui, les chanteurs précisaient qu'ils étaient des "campagnards", des "paysans" en disant :

"Yo soy del campo, soy campesino" (je suis de la campagne, je suis un paysan). 

Exemple de musique Changui reprise en 2010 : 

Une vidéo (ci-dessous) de rassemblement pour danser le Changui en 1980.

Dans laquelle vidéo, la culture des campagnes est mise en avant.

En plus, le guitariste qui raconte l'histoire de cette danse évoque à plusieurs reprises, le nom "CHANGO" qui désigne le dieu africain dont le rythme est le plus associé à la danse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ces paysans se retrouvaient par groupes ethniques pour chanter et danser le Changui aux rythmes de divers orishas . 

Cependant, c'est l'Orishas CHANGO qui était le plus sollicité, le plus populaire. Et c'est toujours le cas jusqu'à jours 21ième dans les musiques et danses salsas, Timba, Cumbia, Rumba, Guaguanco, Culumbia, Pachanga, Cha-cha-cha, Mambo ...

Pour pratiquer le Changui avec leurs cultes, ils dupaient les colons en laissant croire qu’ils vénéraient les vierges et les saints catholiques, ce qui leur assurait une certaine légalité.

Je précise que ces groupes d’ethnies se rassemblaient depuis 1568 dans des communautés à caractère culturel et religieux dénommées "cabildos de nación". Les cabildos lucumi (ou yoruba), congo, angola, mandingos, arara et carabali sont les plus connus de nos jours à Cuba.

L'illustration :

Les peuples d’Afrique qui ont été déportés à Cuba étaient consignées dans les registres d'état colonial en fonction de leur port d'embarquement et non selon leur origine ethnique. Huit ensembles multi-ethniques, avec chacun des subdivisions, sont les plus connus à Cuba (Document : Cabildos de nation carabalí à Santiago de Cuba par Daniel Mirabeau).

 On a ainsi :

- Les Congo (des zones actuelles du Zaïre, Congo Brazzaville, Ouganda, du Gabon, de l’Angola et de la Zambie). 

- Les Carabalí (populations originaires de la région sud-orientale du Nigéria actuel).

- Les Lucumí ou yoruba du Nigéria et du Bénin

- Les Arará, du Ghana, Bénin, Nigéria, Togo

- Les Mandinga de Sierra Leone, de Guinée, du Liberia, du Mali, du Burkina Faso, (ancien Royaume Mossi ou Haute Volta), de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, du Sénégal, de Guinée-Bissau, du Nigeria (nord), du Cameroun (nord), du Niger, du Bénin (nord), du Cap-Vert, du Ghana, du Tchad, de Mauritanie, du Togo.

- Les Gangá, de Guinée Bissau, de Sierra Leone, de Guinée, du Liberia, du Sénégal, de la Gambie, du Mali, de la Mauritanie.

- Les Mina, du Ghana, du Liberia, du Sud du Maroc, de l’Algérie ou de la Tunisie.

- Les Macuá, du Mozambique, du Malawi, de la Tanzanie, d’Afrique du Sud ou du Zimbabwe.

Lors des Cumbanchas (fêtes paysannes), pour danser le Changui, les cabildos de nacion avaient pour but de créer l'entraide et de porter secours à ceux qui en avaient besoin.

Les cabildos étaient l'équivalent des associations à but non lucratif de nos jours.

Ce n’est qu’à la génese du Changui et d'autres SONS PRIMITIFS que les cabildos ont connu une visibilité accrue au sein de la société cubaine

(Document : Bolivar, N. (1995). El legado africano en Cuba).

 

Quel est le sens des termes utilisés dans la définition du Changui ?

Le terme Changui a une racine Bantoue et on peut reconnaître le nom Chango de l'orishas. L’orishas Chango (un des dieux de la mythologie Africaine) provient du Vaudou africain arrivé, il y a 5 siècles avec les africains déportés à Cuba, à Porto - Rico, en Haiti, en république Dominicaine, dans toutes les Antilles, en Amérique latine (Colombie, Brésil, Panama) et même aux USA (en Louisiane, le sud des USA). 

Le terme Bantoues désigne les peuples de la grande zone englobant le Benin, Cameroun, Nigéria en passant par le Soudan et le Congo jusqu’en Afrique du Sud. 

Ce terme Bantoue signifie "humains" en langue kikongo qui est une langue Bantoue.

Une vingtaine de pays d’Afrique parle des langues Bantoues qui regroupent près de 450 langues. Les noms "Rumba, Timba, Guaguanco, Mambo, Pachanga ... y compris les noms des Orishas sont issus de ces langues.

Le mot Cumbancha dérive du mot Cumbé qui est d’origine Mandingue. 

Le Mandingue (ou empire du Mali) est le plus vaste empire qu'ait connu l'Afrique noire au 12ième siècle et dont la capitale était "Kangaba ". Le Mandingue désigne aussi tous les peuples noirs d'une grande zone de l’Afrique de l’ouest sans le Magrheb.  

Le Cumbé était une danse Mandingue et originaire de la Guinée (Afrique de l'ouest) et qui désignait à Cuba une fête improvisée et bruyante, où les peuples africains déportés jouaient toutes sortes de musiques. Ramené à notre époque, le Coumbé est l’équivalent de la grande "Fiesta".

Avec la déportation, la danse cumbé va s'appeler "cumbia" en Colombie (voilà pourquoi il y a la cumbia dans la Salsa Colombienne).

En effet, puisque les différentes communautés africaines ont été éparpillée dans toutes les colonies espagnoles, la Cumbia est apparue aussi pendant l'esclavage au 17ème siècle, sur le nord de la côte atlantique de la Colombie (une région à très forte dominance noire jusqu'à nos jours 21ième siècle). En Colombie, sous l'esclavage, les africains accompagnaient les veillées funèbres avec les Tambours (tonneaux vides abandonnés par les colons) pour fêter, danser la Cumbia, tenter "d'oublier" les méfaits de l'esclavage et garder le lien spirituel avec les défunts.

Ainsi, c'est le nom de la danse africaine "cumbé"(la grande fête) qui, avec la déportation des africains, est devenue "cumbia" en Colombie et  Cumbanchas (fête paysannes) à Cuba, lors des rassemblements pour danser le Changui. Ces rassemblements (Cumbanchas) d'africains dans les campagnes reculées sont aussi appelés en espagnol : les guatèques.

Les Cumbanchas existaient bien avant la naissance du SON PRIMITIF Changui.

Il y a t-il un lien entre le Changui et le premier dieu de la Salsa (Arsenio) ainsi que la Reine de la Salsa (Célia) ?

Le cubain Arsenio RODRIGUEZ et la cubaine Célia CRUZ sont tous les deux, des descendants d'africains déportés. Ils ont tous les deux hérités des traditions, langue et Orishas des Yorubas, les danses et rites Congo, les croyances de leurs ancêtres qui sont les "Cabildos de nacion" qui organisaient les Cumbachas. 

Ils ont tous les deux rendu hommage à leurs ancêtres déportés, à travers la chanson.

L'illustration :

Près de deux siècles après la genèse du Changui, le cubain Arsenio RODRIGUEZ (le créateur du SON Montuno), a sorti un album en 1960 qu'il a baptisé "Cumbanchando con Arsenio" en hommage aux peuples déportés qui dansaient le Changui lors des Cumbanchas.

Ci-dessous, le titre "Cumbanchando" avec la photo d'Arsenio sur son album 

La pochette initiale de 1960                     La vidéo de la chanson Cumbanchando

                                                                 con Arsenio avec la nouvelle pochette du

                                                                 21ième siècle 

                                                              Ce rythme aussi a été baptisé "SALSA"

                                                      exactement comme ce fut le cas du SON Montuno

                                                     ou SON El Casino (SON + Guaguanco ou Rumba).

Un an après l'hommage d'Arsenio, la cubaine Célia CRUZ a elle aussi rendu,

en 1961, un hommage dans une chanson, aux peuples africains qui organisaient les Cumbachas.

Ci-dessous, la chanson "Cumbanchera de Belen" de Célia

Le terme "Cumbanchera" signifie "danseuse de Cumbancha"

Le terme "Belen" désigne une très ancienne ville créé il y a 3 siècles et qui est inclue dans La Havane.

                                                                               Ce rythme aussi était dansé 

                                                                               en style salsa dans les années 60.

 

Pourquoi Belen ?

Sous l'esclavage, dans la ville de Belen construite en 1718, il y avait un couvant appelé "Nuestra Señora de Belén". Ce couvant était dirigé par les moines et religieuses entrées dans les Ordres. Elles possédaient 300 africains réduits en esclavage, qui travaillaient dans des plantations de cannes à sucre et qui ne pouvaient danser la Rumba qu'en cachette dans ces plantations situées loin de la ville. Le couvant a ensuite été dirigé par les Jésuites. Après l'abolition de l'esclavage, il a été transformé en "Academie des Sciences".

Enfin, le festival international de la Rumba à La Havane qui rassemble une foule de monde (dans la joie, le partage sans distinction de race), se tient chaque année et des fois, devant l'immeuble de l'ancien couvent devenu Académie des Sciences.

                      

Quel est le sens de cette chanson "Cumbanchera" de Célia ?

La traduction en français peut fournir des pistes au lecteurs et lectrices.

Quel est le sens du CHANGUI ?

Il est une musique et danse qui mélange joie et tristesse, c'est un récit sur la trahison, la déception, l'impuissance face à l'esclavage, à la situation socio-politique et économique. Le CHANGUI est un palliatif et un refuge pour "oublier" pendant un moment, les effets de l'esclavage.

Il est joué à l'occasion d'un mariage, d'un anniversaire ou simplement pour accompagner un "traguito" (un petit verre de rhum) et se divertir.

Le Changui n'inclut pas de rythme de clave

Il est plus sophistiqué, plus syncopé que le Nengon ou le Kiriba. Le genre reste confiné aux couches populaires, à la population noire et fait souvent l’objet d’interdiction de jouer dans les endroits publics. 

Le CHANGUI est lié à d'autres genres musicaux tel que la Régina et le Kiriba (deux autres SONS PRIMITIFS apparues à Cuba)., 

En revanche, le CHANGHUI est moins harmonique que le SON de l'oriente cubain. 

Les instruments du Changui

Les instruments rudimentaires d'inspiration africaine qui étaient utilisés dans les SONS PRIMITIFS  Nengon, Kiriba et la Regina, sont les mêmes que dans le Changui. Seule la guitare espagnole n'était pas d'inspiration africaine.

Les africains (paysans réduits au statut d'esclaves) accompagnaient leurs rythmes avec la guitare espagnole "TRES" pour composer le CHANGUI.

Ce TRES qui est une guitare à trois cordes, fabriquée à partir du 17ième siècle à Cuba, était l'instrument "STAR" du CHANGUI comme l'ont été plusieurs autres danses africaines qui l'ont précédé. Ce instrument de musique va se répandre ensuite à Porto Rico, en République dominicaine, en Colombie, au Mexique ...

CHANGUI -
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Cumbachando Arsenio.jpg

Yo soy la más cumbanchera del solar la negra más linda que nació

en La Habana en el barrio ‘e Belén

 

Yo, yo soy la que llega al baile

y al bailar con mi cinturita de panqué

arrastro a los hombres más guapos

y valientes de la población

 

Yo tengo salsa y pimienta

en mi atómica cintura

y cuando bailo la rumba

que yo le imprimo sabrosura, sí señor!

 

Porque yo soy la más cumbanchera en Belén

por mi cinturita,

los hombres se vuelven locos por mí,

por mi cinturita

 

(Por tu cinturita)

pero yo soy la más cumbanchera en Belén

(por tu cinturita)

oye, los hombres se vuelven locos por mí

(por tu cinturita)

es que yo tengo salsa y pimienta en mi andar

(por tu cinturita)

oye, Belén, Mari Belén, Mari Belén que me muero

(por tu cinturita)

 

A mí me dicen la guarachera de Cuba

(por tu cinturita)

ay, Belén, Mari Belén, Mari Belén que me muero

(por tu cinturita)

Je suis la cumbanchera du lot

la plus jolie fille noire née

à La Havane dans le quartier Belén

Je suis celui qui vient à la danse

et quand je danse avec ma ceinture à crêpes. Je traîne les plus beaux hommes et des gens courageux

 

J'ai de la salsa et du poivre

dans ma taille atomique

et quand je danse la rumba

Je l'imprime savoureux, oui monsieur 

 

Parce que je suis la cumbanchera à Belen

pour ma ceinture,

Les hommes deviennent fous pour moi

pour ma taille

(Pour votre ceinture)

mais je suis la cumbanchera à Belen

(pour votre ceinture)

hé, les hommes deviennent fous pour moi

(pour votre ceinture)

est-ce que j'ai de la sauce et du poivre dans ma promenade

(pour votre ceinture)

hé, Belén, Mari Belén, Mari Belén que je suis en train de mourir

(pour votre ceinture) 

lls me disent la guarachera de Cuba

(pour votre ceinture)

oh, Belén, Mari Belén, Mari Belén que je meurs

(pour votre ceinture)

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Puis, les Africains ont accompagné ce TRES avec la Marímbula (photo ci-dessous).

La Marimbula qui est une caisse en bois munie de lames de métal que l'on fait vibrer. est d'origine Bantue. Le joueur s'assoit sur le haut de la caisse et fait vibrer les lames avec ses doigts. La Marimbula appartient à la famille des lamellophones. Il est proche du Kalimba Angolais. Il joue le rôle de contrebasse et maintient un rythme régulier. D'ailleurs, la Marimbula sera remplacée plus tard par la contrebasse avec la modernisation des instruments de musique.

Cependant, les africains n'utilisaient pas que la Marimbula dans le CHANGUI pour faire office de contrebasse.

En effet, pour composer le CHANGUI, à ses tous débuts donc bien avant la période 1800 - 1860, ils avaient utilisé la Botija. Cependant, ce fait historique n'apparait pas dans les vidéos de Changui produites 2 siècles après.

La Botija (photo ci-dessous) est une cruche (récipient en terre cuite) qui, à l'origine servait à conserver l'huile ou l'eau. Les Africains ont détournés sa fonction pour en faire un instrument de musique : un orifice a été percé latéralement. Le musicien souffle dans celui-ci et module le son avec sa main libre en l'introduisant ou l'éloignant de l'autre orifice.

La botija avait également servi pour composer d'autres SONS PRIMITIFS. 

Cependant, elle posait un réel problème aux musiciens africains : la Botija même vide est lourde à transporter.

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Les Africains ont également utilisé les Bongos (photo ci-dessous).

Cet instrument de percussion appelé à Cuba « Tambour » Congo (d’origine Bantou) est d’inspiration africaine composé de deux petits tambours juxtaposés. Il se place entre les genoux du musicien assis qui en joue avec les doigts des deux mains.

Le plus petit des deux tambours (l'aigu) est appelé macho ("mâle" en espagnol), il se place à gauche pour les droitiers. Quant au plus gros (le grave), il est nommé hembra ("femelle") et placé à droite. Les premiers Bongos étaient fabriqués de façon rudimentaire avec deux noix de coco vidées et deux morceaux de peaux séchées (de veau) accordées à la chaleur d'une flamme.

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Plusieurs décennies après l'abolition de l'esclavage, la modernisation des instruments de musique a permit de remplacer les premiers Bongos par d'autres plus modernes (photo ci-dessous).

A la différence des premiers, ces Bongos sont dépourvus de clés de serrage et dont les peaux sont également accordées à la chaleur d'une flamme.

On a gardé la forme ancienne mais les matériaux ont  changé. 

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Remarque importante, avant de poursuivre la présentation des instruments du Changui :

 

Les photos et vidéos apparues à l'époque plus moderne (à partir de 1900) montrent en général, les rythmes africains tels qu'ils étaient pratiqué mais ne peuvent pas montrer de façon exacte et rétroactive, TOUS les instruments rudimentaires initiaux utilisés à l'époque des faits car ni la photo ni la vidéo n'était née il y a 300 ou 500 ans.

Dès la naissance des vidéos, certains instruments initiaux des SONS PRIMITIFS AFRICAINS ont été remplacés ou retirés et relégués au rang de vestiges ou d'instruments médiévaux et perçus désormais comme relevant d'une époque digne de l'antiquité ou du néolithique voire même du paléolithique ou encore de l'âge glacière.

Exemple : la cruche lourde et grande "Botija" n'apparait point dans les vidéos avec les musiciens.

Pourtant, les africains l'ont utilisé sous l'esclavage dans les SONS ANCIENS.

En plus, le cubain Arsenio RODRIGUEZ (créateur du SON MONTUNO baptisé en "SON El Casino" puis en "Salsa cubaine") avait lui-même, avant de débarquer à La Havane, jouer de la Botija en campagne à Mantanzas.

 

Ce sont des recherches profondes et les questionnements qui permettent de découvrir les pratiques initiales et leurs sens. 

L'illustration :

 

En effet, les Bongos (anciens et modernes que l'on voit dans les vidéos et photos) sont une évolution des Congas mais en taille plus petite et plus facile à transporter.

Avant l'utilisation des Bongos (anciens), les africains avaient d'abord utilisé les Congas dans d'autres SONS PRIMITIFS bien avant le Changui.

Les africains déportés subissant la censure de leur culture d'origine devaient en jouer clandestinement. Ils détournaient des tonneaux vides (abandonnés par les colons) pour en faire des fûts de tambour et danser. Ils donnaient le nom de "Conga" aux  tonneaux vides.

Le terme "Conga" signifie en langue Bantoue "chants/tumulte", c’est-à-dire, des chansons bruyantes accompagnées d’agitations (danses).

Par exemple, la Rumba africaine (composée de guanguanco, yambu et columbia) qui est l'une des plus vieilles danses africaines apparues à Cuba, n'utilise pas la guitare espagnole TRES. Son instrument star est la Conga accompagnée par les claves de la Rumba, le Guiro. Le Chékéré et les Cloches de vache ont été rajoutées après.

En effet, la guitare espagnole est apparue à Cuba au cours du 17ième siècle (années 1600 à 1650).

Or, la Rumba est apparue à Cuba bien avant, dans les communautés africaines dites "les Cabildos de nacion". Je rappelle que ces Cabildos de nacion existaient à Cuba depuis l'an 1568.

Jusqu'à nos jours 21ième siècle, les musiciens cubains qui composent la Rumba PURE n'utilisent pas la guitare espagnole TRES.

En effet, sous l'esclavage, dans les Cabildos de nacion, la Rumba était l'expression de la rébellion, de la revendication identitaire africaine avec fierté.

La Rumba était une danse du refus et du rejet de la culture et des instruments de musique des colons.

L'instrument ou tonneau vide "Conga" était lui aussi un instrument de rebellion d'où les restrictions de son utilisation à l'époque par les colons.

En effet, les Cabildos de nacion, quand ils voulaient préparer une rebelion, utilisaient ces mêmes "Congas" (tonneaux vides") pour avertir et rassembler les africains.

La majorité des Cabildos étaient très conservateurs et préféraient bricoler ou fabriquer eux-mêmes leurs instruments rudimentaires pour composer la Rumba.

C'est la raison pour laquelle, certains musiciens cubains en particuliers ceux spécialisés dans la Rumba PURE (descendants des africains déportés), ne cessent depuis 1930, de composer des chansons dans lesquelles, ils revendiquent HAUT ET FORT AVEC FIERTÉ, les origines africaines de ce qu'ils appellent " Mis ancestros" (mes ancêtres) et aussi l'origine africaine de la Rumba, du Guaguanco, de la Salsa, de la Timba, des instruments "les Claves". Ils disent aussi que " la Rumba, c'est l'Afrique, la Rumba, c'est Cuba, la Rumba, c'est la religion de leurs ancêtres".

C'est aussi grâce à ce caractère de conservateurs des traditions et danses africaines que défendaient les Cabildos de nacion, que certains de leurs descendants (les cubains Arsenio, Benny et Célia ...) ont pu créer la Salsa, le Mambo et la Timba.

Contrairement aux africains déportés à Cuba, ceux déportés aux Etats-Unis perdirent l'essentiel de leurs traditions et pratiques religieuses.

Les africains déportés aux USA utilisaient eux aussi les tonneaux vides pour chanter, danser et se rebeller.

Mais, la répression a été encore plus féroce aux USA qu'à Cuba. Les Colons anglais avaient interdit la pratique de toute religion africaine et confisqués tous les tonneaux vides.

Exemple : 

Le Gospel est né en 1612 (17ième siècle) dans les champs de coton au USA pendant l'esclavage. C'est un style où les noirs expriment leur tristesse et déboires. 

En 1739 (18ième siècle), les protestants de la Caroline du Nord (USA), après avoir capturé des africains en fuite, ont interdit à ces derniers de jouer du tambour (tonneaux vides) qui était, pour les colons anglais, un signe présumé de révolte. Les africains privés de leurs tambours accompagnèrent désormais leurs danses, leurs chants (Gospel) a cappella avec cris et interjections et avec des rythmes en frappant le sol avec leurs pieds. De cette interdiction de jouer les tonneaux vides, les africains ont fait naître avec leurs pieds, les claquettes américaines qui sont réapparus deux siècles plus tard aux USA pour s'appeler "danses SWING".

Ainsi, le tonneau vide ou "Conga" fait partie des tous premiers instruments utilisés par les africains déportés à Cuba et aux USA.

Photo de tonneaux (" les Congas " primitifs ) qui étaient utilisés, il y a 5 siècles à Cuba pour composer la Rumba.

 

Les tonneaux vides ou "Congas" primitifs à Cuba ne sont ni d'origine cubaine ni d'origine africaine.

Ils sont d’origine européenne, contrairement aux idées reçues.

Mais, les européens n'utilisaient pas le tonneau comme un instrument de musique.

 

En effet, le tonneau a été inventé par les Celtes en Europe, et plus précisément par les Gaulois. Il permettait l'élevage du vin.

Il a ensuite été diffusé à d'autres continents, surtout à partir des Grandes découvertes et de l'accélération de la mondialisation, des conquêtes et du commerce des esclaves noirs.

Cependant, le tonneau date du Moyen Âge.

En effet, le Moyen Âge est une période de l'histoire de l'Europe, située entre l’Antiquité et l’époque moderne, dans la fourchette « fin du 5ième siècle de notre ère à la fin du 15ième siècle ». Il débute avec le déclin de l'Empire romain d'Occident (haut Moyen Âge) et se termine par la Renaissance et les Grandes découvertes (Moyen Âge tardif) entre le 14ième et le 15ième siècle.

Les grandes découvertes sont la période qui s'étend du début du 15ième siècle (1400) jusqu'au début du 17ième siècle (1600). Durant cette période, les Européens se livrent à l'exploration intensive de la Terre, ils cartographient la planète et établissent des contacts directs avec l'Afrique, l'Amérique (dont Cuba), l'Asie et l'Océanie.

Le tonneau s’est retrouvé ainsi à Cuba dès 1492 parce qu’il était, dans les navires des colons, le récipient dans lequel ils conservaient le vin. Quant le tonneau qui est fait en bois ne pouvait plus servir, il était abandonné par les colons, et les africains réduits au statut d’esclaves le récupéraient pour détourner sa fonction initiale et en faire un instrument de musique pour la Rumba, il y a 5 siècles. Les africains attribuaient le nom de "Conga" au tonneaux vides abandonnés.

C'est la raison pour laquelle les Congas modernes (photo ci-dessous) ont gardé, 500 ans plus tard le même nom que les africains attribuaient aux tonneaux vides. Ils ont aussi gardé presque la même forme ovale des tonneaux mais un peu plus allongé.

Les Africains ont utilisé aussi le Güiro pour composer le Changui.

Cet instrument  est une calebasse allongée dont la surface, striée, est frottée à l’aide d’une baguette fine. En effet, le Güiro est fabriqué soit à partir d'une variété de courge soigneusement cultivée, séchée, vidée des semences (la calebasse) soit de bois, dans laquelle sont découpées des rainures horizontales (ou encore à base d' une râpe à légumes en métal, on parle alors de guayo), résonnant lorsqu'on les frotte avec une petite baguette. Il peut être joué en frottant les rainures ou en tapant sur les parties lisses. Cet instrument est originaire de la culture bantoue.

Photo ci-dessous.

Les instruments rajoutés plus tard à l'orchestre du Changui :

 

Le Chékéré ou agbé (d'origine yoruba).

Cet instrument d'origine Yoruba est formé d'une calebasse recouverte d'un filet garni de percuteurs externes (graines, perles). Le jeu consiste à le secouer et à frapper parfois le fond de la calebasse avec la paume de la main. Il est utilisé dans la santeria à Cuba : dans les cérémonies "Bembés" (danses et rites pour célébrer des dieux de la mythologie Africaine). Le terme "YORUMBA" utilisé par les danseurs et organisateurs de soirées salsa et Timba, provient de la contraction "Yoruba et Rumba). Le Chékéré était aussi utilisé dans la musique Mandingue d'Afrique de l'Ouest avant la déportation des noirs. Après la déportation, le Chékéré a été utilisé dans la Rumba, le Mambo et ensuite dans le latin jazz à New York. La première musique latin jazz au monde est le Mambo de Beny MORE.

Les Maracas sont deux petites coques remplies de graines dures. Après recherches profondes, ils sont les seuls vestiges des indiens qui peuplaient Cuba avant l’arrivé des Espagnols. Les Maracas sont un peu l'équivalent des Chékérés.

Pphoto des Maracas ci-dessous.

 

Le TRES, la Marimbula, les Bongos et le Güiro sont les quatre instruments indispensables du CHANGUI qui est fondé sur un rythme à 4 temps de la musique et 8 temps de la danse (exactement comme les SONS PRIMITIFS AFRICAINS Nengon, Kiriba et la Régina).

Plus tard, ce même TRES et cette même Marimbula seront accompagnés par les Claves pour composer le SON de l'oriente qui, lui aussi, sera fondé sur ces mêmes 4 temps de la musique et 8 temps de la danse du Nengon, Kiriba et Régina.

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La danse du Changui

Photos et vidéos du CHANGUI faites plus tard après le développement de la technologie.

                                    Le Changui était une danse paysanne

                                    comme toutes les autres danses africaines

                                    apparues à Cuba.

                                                                

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans ces vidéos de 2010 (ci-dessous), les chanteurs (descendants d'africains déportés) précisent qu'ils sont des "campagnards", des "paysans" en disant :

"Yo soy del campo, soy campesino" (je suis de la campagne, je suis un paysan).

Pour appuyer cette revendication et cette fierté "d'être des paysans", et pour faire comprendre aussi d'où vient le "Changui", les musiciens ont imités les chants de coqs vers la fin de la chanson.

Ils ont en plus placé un décor (image) de campagne derrière eux pour révéler au public, leur histoire et celle du Changui. Ces musiciens appellent les danseurs du Changui: "les Rumberos" (les danseurs de la Rumba). La Rumba est OMNIPRÉSENTE dans toutes les cultures africaines apparues à Cuba. Elle est aussi le PATRIARCHE des innombrables danses africaines.

Le Changüí combine de manière équilibrée des éléments et la structure de la guitare espagnole et les rythmes et percussions des africains déportés à Cuba. 

Le Changui est une danse de couple constituée de déplacements réalisés avec élégance, "classe" et sensualité.  Les passes utilisées se résument simplement à quelques tours du danseur et de la danseuse avec douceur. Le pas glissé est très souvent utilisé. On retrouvera plus tard les tours élégants et le pas glissé du Changui dans le SON de l'oriente cubain. 

Ce qui veut dire que le SON de l'Oriente est un dérivé du Changui.

Cependant, l'une des différences importantes entre le CHANGUI et le SON de l'Oriente, est que dans le premier, les Africains déportés n'avaient pas ré-introduit les "Claves" (simples deux bouts de bois), tant disque dans le second, ces instruments vont réapparaitre et tout révolutionner !

Je précise que les claves avaient été utilisés depuis le 16ième siècle par les africains à Cuba dans la Rumba.

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2 - Le SON de l'Oriente cubain (le benjamin des SONS PRIMITIFS AFRICAINS apparus à Cuba) 

 

Le SON de l'Oriente Cubain est lui aussi un SON PRIMITIF (né sous l'esclavage).

Il est au sommet de l'héritage Africain à la "JUANA" (l'actuel Cuba). 

Au niveau de la danse, le SON est caractérisé par une très forte empreinte rythmique africaine. Musicalement, il vient directement de la fusion des chants de travail des africains (dans les plantations de canne à sucre et de tabac) avec les folklores de la guitare espagnol. 

Documents :

 

- ORTIZ, Fernando. 1951 : Los bailes y el teatro de los negros en el Folklore de Cuba, ed. Cardenas, La Havane. Extrait “La pantomima entre los negros” publié in LE RIVEREND, Julio, (éd.) 1973 : “Orbita de Fernando Ortiz”, UNEAC, La Havane.

- ORTIZ, Fernando. 1993 : “Las danzas de los orichas”. in Etnía y sociedad, La Havane.

Ce SON apparaitra à Cuba entre 1750 et 1870 mais d'abord dans les contrées reculées et fortement peuplées par les descendants d'africains déportés, en particulier, dans la province de Mantaza (où est née Arsenio RODRIGUEZ, le créateur du SON MONTUNO).

Quelques décennies après l'abolition de l'esclavage, ce SON voyagea et arriva peu à peu à la Havane à partir du 20ième siècle. Cela créa des orchestres appelés Sextetos qui détrônèrent le DANZON qui était lui-même à l'origine, une danse de carnavals des noirs.

Par la suite, une trompette s’ajouta aux orchestres du SON créant ainsi les Septetos. 

Le SON de l'oriente n'est ni une danse amérindienne ni une danse espagnole 

En effet, ce SON PRIMITIF est un dérivé du SON PRIMITIF CHANGUI. 

A ses débuts, sous l'esclavage, les africains déportés dansaient ce SON en cachette dans les plantations.

En plus, l'extermination des amérindiens de Cuba, de Porto Rico et des autres Îles des Caraïbes, avant l'arrivé des Africains, n'a pas permis, dans la période de la création du SON, le brassage culturel entre ces deux peuples. Rien que ce raisonnement logique et élémentaire ne permet pas de concevoir que les africains ont hérité le SON des amérindiens de Cuba ou de Porto Rico.

Et même en supposant qu'il n'y a pas eu le génocide ou l'extermination, un autre obstacle s'oppose à l'idée que le SON (qui est la base des salsas) soit une danse des premiers habitants de Cuba, de Porto Rico, d'Haiti, de la République Dominicaine, des Bahamas ...).

En effet, les danses et musiques Africaines sont intimement liées aux croyances Africaines. Les dieux vénérés par les TAINOS étaient : le dieu du bien, Yukiyu et celui du mal, Juracen.

Or,  la quasi totalité des rites et croyances cubaines depuis l'esclavage jusqu'à nos jours sont originaires d’Afrique et mélangés au christianisme des colons espagnols (syncrétisme).

 

Les TAINOS représentaient, avant leur extermination par les colons à partir de 1510, 90 à 95% de la population de toutes les îles des caraïbes (Cuba, Porto Rico, Bahamas, Haïti, l'Île d'Hispaniola (l'actuelle République Dominicaine) ...

Les TAINOS étaient aussi les plus développés de toutes les communautés amérindiennes.

La symbolique et la mythologie des TAINOS sont liées à la culture MAYAS du Yucatan et du Guatemala.

 

Je vous invite à lire ce Document : Rudolf Schuller dans L'ouragan, dieux de la tourmente, et le Popol-Vuh).

Les danses des TAINOS étaient les AREYTOS accompagnées de tambour (l’instrument STAR), des Maracas et un autre instrument en tronc d'arbre qu'on joue avec des baguettes en bois. Il n'y a aucun instrument d'origine espagnole dans les AREYTOS. 

Or, le SON est fait du folklore de la guitare espagnole et de rythmes et d'instruments Africains. Il y a un fossé abyssal entre le SON et les AREYTOS car ils n'utilisent pas le même "logiciel" rythmique et musical". 

Enfin, les AREYTOS ne sont pas des danses de couple, contrairement aux SONS africains. Entre ces deux belles catégories de danses, il y a "une année lumière" de différence.

 

Exemples, ci-dessous, de vidéos d'AREYTOS (ici, danses TAÎNOS) reprises plus tard.

 

 

 

 

Le SON utilise la guitare espagnole mais la danse elle-même (la rythmique) et son SENS (sa signification : l'impuissance face à l'esclavage) sont africaine. 

C'est la raison pour laquelle le SON n'apparait nul part (tous types de documentations confondues) dans les musiques et danses espagnoles, depuis le 12ième jusqu'au 21ième siècle. Tant, j'ai fouillé.

 

Les danses apportées par les conquistadores à Cuba, sont les suivantes : 

Le Punto est issu des musiques et des chansons apportées par les conquistadors venus d'Espagne avec leurs guitares, leurs laúds et leurs banduras. Elle est développée ensuite comme une modalité expressive propre à Cuba.

Le Flamenco été introduit en Espagne au 15ème siècle par les gitans qui sont venus d'Andalousie de l'Europe orientale. Il s'est enrichit d'apports d'éléments du folklore d'Amérique Centrale et du Sud où l'Andalousie avait d'étroits contacts depuis le XVI° siècle. Le flamenco est une danse individuelle.

Le Bolero apparu à Cuba en 1792, est une danse parmi les plus anciennes et traditionnelles d'Espagne, le bolero est rapide et fougueux. Elle est une danse de bal et de théâtre à trois temps, apparue d’abord en Espagne au 18ième siècle avant d’atteindre Cuba grâce aux conquistadors.

Le Paso doble est une danse rapide et passionnée symbolisant la tauromachie. D'inspiration militaire (marche), il apparaît en Espagne dès la fin du 18ième siècle et devient à la mode dans les années 1920 puis atteint Cuba. Le danseur joue le rôle du torero et la femme, celui de sa muleta. C'est pour cela que l'habit de lumière et l'attitude macho correspondent bien au cavalier, et la robe rouge et l'attitude provocante à la cavalière. La scène finale du film Ballroom Dancing symbolise bien cet état de fait.

Ces belles danses apportées par les conquistadors n'utilisaient pas les instruments rudimentaires et les rythmes africains mais espagnols.

La structure musicale de ces danses espagnoles diffère de celle du SON et du CHANGUI qui sont des danses gouvernées par les rythmes sacrés des Orishas et autres rites africains.

Il n'existe pas une seule danse d'origine espagnole qui est gouvernée par les rythmes des Orishas et rites africains.

Il est donc impossible d'imputer à l'Espagne la paternité culturelle du rythme ou de la danse du SON. En revanche, les musiciens des SONS utilisent la langue espagnole (musique afro-latine).

Quant à la guitare espagnole "TRES", ce n'est pas elle qui dicte le rythme des orishas dans le SON. Ce sont les musiciens qui dictent à l'instrument de musique, le rythme qu'ils veulent entendre. Lequel rythme provient de leur culture 

En plus, tous les rythmes ou toutes les danses originaires d'Espagne, atterrissaient directement dans la capitale (La Havane) qui abritait la haute société. 

Tandis que toutes les danses qui composent les salsas étaient confinées dans les campagnes reculées de Cuba et ne sont arrivées à La Havane que quelques années après l'abolition de l'esclavage.

Par ailleurs, une simple question de bon sens, peut interpeller toute personne :

en remettant les faits dans leurs contexte historique, en prenant en compte l'esprit de l'époque, peut-on imaginer une seconde, que des colons qui se disaient "supérieur" aux noirs puissent utiliser pendant l'esclavage, des instruments rmille fois archaïques et rudimentaires et d'inspiration africaine tels que la grande cruche lourde Botija (contrebasse presque digne de l'âge glaciaire), le Tingo-talango (guitare presque digne du Néolithique) et la Marimbula pour composer le SON ou le Nengon ou le Kiriba ou encore le CHANGUI et danser tout en sachant que les salsas et la Timba descendent de ces danses de couple ?

En plus, je n'ai trouvé aucun document ou support quelconque parmi une centaine étudié et analysé, qui atteste qu'il y avait un seul colon dans les Cabildos de nacion Congo, de nacion Yoruba, de nacion Abakua (carabalis), de nacion Mandingue (Afrique de l'Ouest).

Les Cabildos de nacion étaient à la fois des communautés africaines et des groupes de paysans au service des colons espagnols.

L'introduction du SON de l'Oriente

au carnaval de Santiago de Cuba 

par les groupes de paysans carnavaliers


Ce carnaval de SANTIAGO est le plus ancien et le plus célèbre des carnavals cubains.

A l'origine, c'était un carnaval religieux et dédié aux orishas africains. Ce carnaval existait bien avant la création du SON de l'oriente cubain.

En effet, la génèse de ce carnaval remonte au 17ème siècle (année 1600), sous l'esclavage durant lequel, les colons avaient accordé strictement quelques jours de festivités aux paysans locaux pour leurs manifestations religieuses et traditionnelles (musiques, chants, danses, costumes …). 

Mais, les africains qui rêvaient d'une telle occasion, ont ramenés leurs orishas habillés, et plusieurs couleurs (exemple : chango, c'est le rouge) et la fête est devenue religieuse. Avec le temps, cela a perduré. 

Ainsi, contrairement aux idées reçues qui prétendent qu'il date du 19ième siècle, le SON de l'Oriente Cubain était en 1750 (18ième siècle) à ses débuts et pratiqué  par les noirs en petits groupes (trois musiciens seulement) mais sans l'utilisation des claves à l'époque.

C'est à partir de 1800 jusqu'en 1880, que ce SON est devenu plus populaire dans les différentes campagnes peuplées par les paysans (africains) aux services des colons.

Ainsi, les centaines de groupes de carnavals appelés à l'époque "carnavals des noirs" (exemple : la Conga), venaient au Carnaval de SANTIAGO de Cuba, pratiquer de multiples danses africaines y compris ce SON et aussi d'autres danses religieuses comme le Mambo et le Cha-cha-cha qui étaient inclues dans la danse de carnaval "Danzon"

La légende "Néné Manfouga"

Depuis 1750 jusqu'à nos jours 21ième siècle, aucun expert chercheur, aucun spécialiste en la matière, aucun historien n'a pu certifier l'existence même de Néné Manfouga à fortiori découvrir son identité. Les documents de tous bords que j'ai consulté, émettent des réserves, un doute sur le fait que ce soit lui qui ait introduit le SON à SANTIAGO. 

Ce doute est aggravé par un constat personnel sur deux choses qui ne tiennent pas la route :

- 1) Des documents prétendent d'un côté que Néné Manfouga aurait introduit le SON à SANTIAGO en 1882 et de l'autre côté, en 1892, et une troisième date, en 1893. Or, ces trois  dates ne sont pas les mêmes. Si 1892 et 1893 sont proches et compréhensibles, ils sont en revanche très éloignées de 1882. Je précise qu'en 1882, Cuba n'était pas sorti d'auberge, il était toujours sous l'empire de l'esclavage alors qu'en 1892, il a été aboli. L'esclavage a été aboli qu'en 1886 mais il n'a été effective que presqu'une décennie plus tard.

-2) Dès qu'on veut chercher à savoir qui est Néné Manfouga, il y a un vide.  Il est simplement dit, même dans les documents cubains, qu'il aurait été tué par l'armée cubaine. Pourquoi et quand ? personne ne le sait. Et d'autres écrits prétendent qu'il était dans l'armée et qu'il est mort au combat mais sans autre commentaires.

Néné Manfouga semble relever de la légende, un personnage mythique, inventé de toute pièce avec une photo qui serait sienne. Par qui ? Personne ne le sait. 

En revanche, les groupes de carnavals de noirs ont existé, ce sont eux qui ont fondé le carnaval de SANTIAGO et ont plus tard, introduit la danse du SON dans cette manifestation populaire.

Après l'introduction du SON à SANTIAGO par les carnavals de noirs, ll a fallu ensuite attendre jusqu'à l'abolition de l'esclavage pour que cette danse puisse atteindre la Havane et les autres grandes villes pour être plus connue.

En effet, le Carnaval de SANTIAGO ne se produisait qu'une fois par an.

En plus, les campagnes sont éloignées l'une de l'autre et éloignées des grandes villes.

L'arrivé du SON (base des salsas) à La Havane

après l'abolition de l'esclavage

Pendant l'esclavage, les africains et les colons espagnols ne se mélangeaient pas. L'interpénétration entre les danses espagnoles et Africaines ne se fera efficacement que plusieurs décennies après l'abolition de l'esclavage en 1886.

Les noirs libres sont devenus des ouvriers agricoles moyennant salaire et en quête de travail, après l'abolition de l'esclavage. Dans certains régions de Cuba, d'autres ont été accepté dans l'armée comme ce fut d'ailleurs le cas aux USA après la guerre de secession. 

La danse de couple "SON" est arrivé à la Havane à cause d'une part, de l'exode rural de ces ouvriers agricoles vers les grandes villes, et d'autre part, la décision du gouvernement de l'époque (José Miguel Gomez) de mobiliser l'armée partout à Cuba contre d'éventuels troubles à l'ordre public. 

Ainsi, les paysans et certains soldats de l'Oriente Cubain qui dansaient le SON avant l'abolition de l'esclavage et que certains étaient des musiciens, sont envoyés à La Havane dans les quartiers populaires. Ces musiciens à leur tour se sont mêlés aux "coros de clave" et aux "coros de Guaguanco", contribuant ainsi à la propagation du Son.

Puis, Cuba a la Radio pour la première fois à partir de 1919, ce qui a permis, quelques années plus tard, la diffusion massive du SON de l'Oriente.

Dès lors, La Havane est envahie par le SON, grâce auquel les percussions africaines, jusqu’alors confinées dans les contrées reculées et habitées par les Noirs, acquièrent une VALEUR. Cette musique et danse traditionnelle, populaire, paysanne et d’origine africaine sera à la BASE de toutes les salsas.

Comment le SON de l'Oriente a t-il été à

la BASE de toutes les salsas ?

La salsa n'est pas tombé subitement ou miraculeusement du ciel.

La salsa est le fruit d'un long processus complexe.

En effet, la danse de couple  "SON de l'Oriente", une fois débarquée à La Havane et devenue populaire, a été simplement baptisé "SON CUBAIN" dans les années 1920.

Ce "SON CUBAIN" a été fusionné avec la danse Guaguanco par Arsenio pour donner naissance au SON MONTUNO en 1930.

Ensuite, le Mambo (extrait dans le Danzon) de Benny MORE a été rajouté à la danse de couple SON EL CASINO d'Arsenio à Cuba.

Ce SON MONTUNO a été simplement baptisé "SON EL CASINO" en 1955 parce les cubains allaient le pratiquer dans les casinos de La Havane.

Je rappelle que jusque-là, c'est la danse de couple "SON de l'Oriente" qui est apparu dans les campagnes reculées depuis des siècles, qui reste la BASE du SON MONTUNO ou SON EL CASINO.
 

Quand la salsa de New York est née dans les années 70, les cubains, en conflit politique avec les USA et en concurrence musicale avec la FANIA, ont simplement rebaptisés la danse SON EL CASINO en "SALSA CUBAINE" pour les touristes qui débarquaient sur l'île.

Quant à la salsa de New York, elle a été créé par l'industrie de disque FANIA qui a simplement pris la danse de couple SON MONTUNO d'Arsenio (comme BASE) + les pas Mambo de Benny MORE et les a rajoutés aux pas spéciaux ou Shines des danses Swing des noirs américains, pour toucher plus de monde et élargir sa clientèle.

Enfin, pour avoir la salsa colombienne, les colombiens ont pris comme BASE, le SON MONTUNO d'Arsenio auquel ils ont rajoutés la Cumbia, le Currulao, la Pachanga et le Boogaloo.

Toutes ces combinaisons ont en commun une seule BASE qui est la danse de couple "SON de l'Oriente".

Tous les rajouts viennent enrichir la danse de couple "SON de l'Oriente" mais ils ne la détrônent pas.

C'est le SON qui accueille toutes les autres danses ou les "pas de danses" en son sein. Il est le dominant et l'indispensable pour toutes les salsas dansées en couple.

Dans toutes les salsas, le SON de l'Oriente cubain est qualifié de "rocher" parce qu'il est à la fois :

- l'ingrédient MAJEUR

- le seul ingrédient IRREMPLAÇABLE (donc qui ne bouge pas) 

- l'ingrédient qui constitue à lui seul, 90% de toutes les salsas dansées en couple (cubaine, portoricaine de New York et de Los Angeles, Colombienne, Péruvienne, Uruguayenne).

Enfin, le nom "Pena del SON" (qui signifie en espagnole : "le rocher ou la grotte de la danse du SON") donné à beaucoup de Cabarets ou lieu de danses salsa à Cuba, en Amérique latine, dans les autres îles des Caraïbes, en France aussi et même d'autres pays d'Europe, provient du fait que le SON ne bouge pas dans les salsas.

Dès qu'on retire le SON, la salsa meurt instantanément 

Alors que si on retire par exemple la Rumba ou le Mambo, la salsa restera en vie grâce au SON lui seul.

La danse du SON de l'Oriente cubain

Cette danse à l'origine (sous l'esclavage) n'incluait pas le Guaguanco ni le "pas casino" (variante du pas "Dile que si") qui lui ont été rajouté de 1930 à 1955.

Les deux vidéos ci-dessous sont belles et bien la danse posée du SON de l'Oriente mais reproduite à l'époque plus moderne (près de 3 siècles plus tard) et incluant le Guaguanco (au  milieu de la vidéo de gauche) ainsi que le "pas Casino" (vers la fin de la musique).

En plus, il y a dans toutes ces deux vidéos du SON, le rajout des instruments claves. Ce rajout a été fait dès l'abolition de l'esclavage en 1886.

En effet, à ces débuts vers l'an 1750, la musique de la danse de couple "SON" (base des salsas), n'utilisait pas les instruments "Claves". Ces "Claves étaient utilisés dans plusieurs autres danses africaines qui ont été baptisés 4 siècles après, en "danses afo-cubaines".

Ici, la danse du SON africain lors d'un          Ici, cette même danse lors d'un festival

carnaval de Santiago de Cuba.                      à Cuba 

              SON assez posé                                                  SON posé

Maintenant, en vidéo (ci-dessous) de cette même danse du SON sans un geste de Guaguanco ni la présence du pas Casino, mais PLUS RAPIDE et avec des instruments de musique plus modernes.

Cependant, comme là encore, il s'agit d'une musique reprise en temps moderne, il y a les Claves.

Mais, je précise que les instruments initiaux ou "trio" du SON de l'Oriente sont :

la guitare espagnole TRES, et deux autres instruments d'inspiration africaine tels que les Bongos et la Marimbula. Tous ces trois instruments étaient utilisés dans le SON PRIMITIF africain CHANGUI dans les mêmes campagnes cubaines.

                                                          SON rapide

 

 

 

Dans sa pratique, la danse du SON demande style, sobriété, écoute, interprétation. Elle s'adresse donc à des personnes plus attirées par les danses de caractère que par les danses festives. La danse du SON dégage calme, "classe", sensualité et douceur hérité du Changui.

Elle est à l'origine (dans les campagnes reculées) une danse très posée, maitrisée, contenue, dans laquelle on peut utiliser des arrêts, des postures, des ralentissements, des accentuations. Ayant moi-même dansé ce SON, j’admets que d’une certaine manière on peut le rapprocher du tango, pas dans la façon de danser, ni dans les mouvements, mais par rapport à l'univers qui s'en dégage, c’est-à-dire l’impression que ça donne.

La structure musicale du SON de l'oriente cubain est identique à celle du CHANGUI.

Mais dans ce SON, à la différence du CHANGUI, ce sont les claves (instruments d'origine Yoruba) qui réapparaitront pour tout révolutionner au niveau rythmique. Ces claves avaient été utilisées au 16ième siècle (années 1500) par les africains dans la Rumba.

Je re-précise que les instruments premiers ou "trio" du SON PRIMITIF de l'oriente cubain, à l’origine, dans les contrées reculées, sont le TRES, les Bongos et la Marimbula qui étaient tous les trois utilisé dans le SON PRIMITIF africain CHANGUI.

Ci-dessous, photos des trois instruments initiaux (déjà défini plus haut dans la partie "CHANGUI". 

Il en sera ainsi avec cet "trio" pendant très longtemps dans la région orientale de cuba.

Les musiciens ont rajouté ensuite les Claves et le Guiro (ce dernier aussi avait été utilisé dans le CHANGUI).

Plus tard, ils ont rajouté les Cloches (de vache) et les Maracas.

Ce n’est que quand ce SON a atteint La Havane, après abolition de l'esclavage, qu’on a rajouté d’autres instruments plus modernes tels que les trompettes, les Timbales et la Contrebasse qui va désormais remplacer la Marimbula.

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3 - La Clave du SON

 

 

Alors que dans la musique de la danse de couple "CHANGUI", c'est la guitare espagnole  "TRES" qui était l'instrument "STAR", dans la musique de la danse de couple "SON" de l'oriente, les claves auront la même importance.

On aura donc un binôme STAR dans le "SON".

Qu'est-ce que les Claves ?

 

Les claves sont simplement deux petits bouts de bois qu'ils frappaient l’un contre l’autre pour donner un rythme et décompresser, durant l'esclavage à Cuba.. 

Les claves sont d'origine africaine (Yoruba, Béninoise, culture d'Afrique de l'ouest).

Photo des claves ci-dessous.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans les musiques Afro-latines, on a principalement trois rythmes de clave :

- la clave du SON,

- la clave de la Rumba

- et la clave 6/8.

Les deux premières sont des claves binaires et la dernière est ternaire.

Toutes ces trois principales claves ont été créée par les africains (les Cabildos de nacion Yoruba) durant les 4 siècles d'esclavage à Cuba.

En effet, les peuples d'Afrique noire qui ont été déportés à Cuba à partir de l'an 1513, tels que les Yorubas du Benin et Carabalis du Nigéria, ainsi que les Congos (Congo-Angola-Zambie ...), étaient très attachés aux traditions africaines : ils croyaient fermement aux coutumes de leur terre natale et pratiquaient ainsi des cultes dits "sacrés" et voués aux esprits de leurs ancêtres (les défunts de la famille).

Ce cérémonial religieux était composé de rites, de danses (exemples : Yemaya, Eleggua ...) et de chants accompagnés par les tambours africains et les instruments claves dans la Santeria (religion Yoruba vouée à l'hommage perpétuel aux Orishas).

Ces claves ont ensuite été utilisés par les Cabildos de nacion Congo, dans la danse Rumba (Guaguanco), il y a plus de 4 siècles.

L'origine rytmique de toutes les musiques salsa au monde avec les claves et la Rumba est partie de là.

La clave de la Rumba ne diffère de la clave du SON que d'une note. La clave de la Rumba est aussi la plus ancienne des trois formes de claves (elle date de l'époque des tonneaux vides que les africains appelaient "Congas"). 

Quant à la clave 6/8, les africains l'utilisaient, depuis des siècles sous l'esclavage à Cuba, uniquement pour composer et danser la Culumbia (forme rapide de la Rumba africaine). Tandis qu'ils utilisaient la clave 3-2 ou 2-3 pour composer et danser le SON qui est une danse de couple.

La Culumbia n'est pas une danse de couple, elle est le premier ingrédient auquel on a rajouté d'autres pas de danses (ex : mambo) quatre siècle plus tard, pour créer la salsa suelta. La Culumbia est chantée et dansée exclusivement par des hommes, tradition qu’elle tient de l’héritage des ethnies africaines "Abakuá". Depuis cinq siècles, cette tradition n'a pas n'a variée d'un iota.

La clave africaine du SON (qui nous intéresse ici) est la plus utilisée dans toutes les musiques de salsa (tous les styles de salsa). Voilà pourquoi le SON est qualifié comme étant l'origine musicale de toutes les salsas au monde en plus du fait qu'il est la BASE ( c'est-à-dire la danse de couple indépendante qui accueille les autres danses ou les autres pas de danses en son sein).

Pour composer le SON de l'oriente cubain de manière à révolutionner son rythme, les africains vont accompagner la guitare espagnole (le TRES) avec les Claves.

Le motif rythmique de la clave comporte une mesure "forte" contenant trois notes et une mesure "faible" contenant deux notes. La clave du SON, sera un instrument "clé" et une véritable colonne vertébrale de toute la musique cubaine en particuliers le SON et la Salsa car elle est au coeur de leur musicalité.

En effet, La clave (qui signifie « clé » en espagnol) désigne à la fois l'instrument de musique et le rythme fondamental de cette musique. C'est la Clave que l'on suit et c'est sur elle que s'appuie tout l'orchestre. Elle donne la base du rythme, la pulsation primordiale. L'origine de la clave se perd en Afrique dans la nuit des temps, c'est dire combien de fois cet instrument est très ancien en Afrique. A l’origine, ce terme désigne à la fois l'instrument, le pattern rythmique et le son qu’on entend.

La clave du SON est qualifiée de 3-2 ou 2-3 selon que les 3 sons arrivent en premier ou en second.

Pour une clave 3-2, on entend trois sons sur le 1-2-3-(4) de la musique et deux sons sur le 5-6-7-(8).

Pour la clave 2-3, on a l'inverse.

Ce qui donne pour la clave 2-3 ceci :     tac - tac               tac-tac-tac

                                                                 1  -   2   -  3     (4)    5  -  6  - 7  (8)

Ce qui donne pour la clave 3-2 ceci : tac - tac - tac             tac-tac

                                                                 1  -   2   -  3     (4)    5  -  6  - 7  (8)

Les claves qu'on entend dans la salsa cubaine, dans la salsa de New York (portoricaine) et de Los Angeles, ainsi que dans la salsa colombienne, sont tout simplement ces deux formes de claves créées par les africains sous l'esclavage à cuba.

En plus, dans ces deux formes de claves africaines, on retrouve les 4 temps de la musique et les 8 temps de la danse tous utilisés dans les SONS PRIMITIFS Africains Nengon, Kiriba et Changui.

L'illustration ci-dessous de la clave 3-2 avec une musique africaine qui date de la période de l'esclavage mais qui a été reprise en temps de vidéos avec le très vieux instrument "Tingo talango" au premier plan.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Maintenant, selon le style de Salsa, les temps 4 et 8 sont des temps faibles ou encore les temps 1 et 5 sont des temps faibles.

 

Exemples : 

- Si dans la clave africaine 3-2 ou 2-3, le premier pas de base de salsa (par exemple le mambo) est fait sur le " 1 ", alors on a " 1, 2, 3, et 5, 6, 7 " qui est la carte d'identité rythmique de la salsa cubaine ou SON EL CASINO, du Songo, de la Timba et de la salsa de Los Angeles et non la salsa de New York.

- Si dans la clave africaine 3-2 ou 2-3, le premier pas de salsa se fait sur le " 2 ", alors on a " 2, 3, 4, et 6, 7, 8 " qui est uniquement la carte d'identité rythmique de la salsa de New York et non de Los Angeles.

 

-Si dans la clave africaine 3-2 ou 2-3, tous les 8 temps sont dansés, alors il s'agit de la salsa colombienne. 

Les 4 temps de la musique ( 1-2-3-(4)  ) et les 8 temps de la danse ( 1-2-3-4-5-6-7-8)

 sont nés sous l'esclavage avec les africains depuis l'époque des SONS ANCIENS  tels que le Nengon, le kiriba et le Changui.

Je précise qu'il est plus facile pour un non expérimenté de trouver le " 1 " sur une clave " 3-2 " que de trouver le " 2 " sur une clave " 2-3 ".

C'est à cause de la clave que beaucoup de danseurs et danseuses de salsa portoricaine ne se retrouvent pas ou n'arrivent pas à danser sur une musique de salsa cubaine, et inversement ! A mon avis, il est de la responsabilité de chaque enseignant(e) de bien expliquer et montrer à leur élèves ou participant(e)s, où se trouve le " 1 " de la clave ou encore où se trouve le " 2 " de la clave, selon le style de salsa concerné ou enseigné.

Instruments rajoutés plus tard :

La cloche (ou la Campana) a aussi été utilisée. Il ne s'agit pas de celles de l'église. Les africains étaient des paysans aux services des colons espagnols. Cet instrument est à l'origine, une petite cloche de vaches (accrochée au coup de la vache) et dont le battant a été ôté.

Les africains déportés la frappaient avec des baguettes en bois ; elle était utilisé dans la quasi- totalité des cultures africaines à Cuba. 

La cloche résonne sur les temps 1, 3 , 5, 7 des SONS PRIMITIFS AFRICAINS.

Ci-dessous, la photo d'une cloche de vache

Plusieurs siècles plus tard, la Cloche de vache qu'utilisaient les africains durant la longue période de l'esclavage pour composer les SONS PRIMITIFS, a été fabriqué de façon plus moderne, sans le battant, et fixé en haut de la tige de l'instrument que les descendants d'africains déportés ont baptisés "Timbales" et situé entre deux Bongos modernes (voir ci-dessous la photo de la cloche de vache à gauche, celle des Bongos au centre, et celle des Timbales à droite pour comprendre l'évolution de certains instruments). 

     Cloche de vache + 2 Bongos + une tige métallique = Timbales

Le nom "Timbales" attribué à l'instrument moderne en haut à droite, provient du terme "Timba" qui est issu des langues africaines.

En effet, le terme "Timba" signifie "nouveau ou moderne" dans les langues africaines "boutoues". Tandis que le terme africain "Temba" signfie "ancien ou primitif ".

C'est justement le terme "Timba" qui a été utilisé pour nommer la danse "Timba" qui est elle-même basée sur la Rumba africaine en particulier, le Guaguanco.

Les Maracas (photo ci-dessous) sont deux petites coques remplies de graines dures. Après recherches profondes, ils sont les seuls vestiges des indiens qui peuplaient Cuba avant l’arrivé des Espagnols. Les Maracas sont un peu l'équivalent des Chékérés. 

La trompette (photo ci-dessous) est un instrument de musique à vent permettant de produire divers sons en utilisant des pistons, ainsi que de l'air.

La contrebasse (photo ci-dessous) est un instrument à cordes qui produit des sons graves.

En effet, on a utilisé cet instrument moderne dans le SON pour renforcer la Marimbula qui faisait office de contrebasse rudimentaire. Cette contrebasse était utilisée dans le blues, le Jazz, le Bluegrass, le Rock 'n' roll, le Tango et ensuite la Salsa. 

Les Timbales sont des instruments à percussion constitués d'un fût en cuivre couvert d'une peau. Pour produire le son, il faut frapper la peau bien tendue avec des baguettes spéciales. Le terme "Timbales" provient du terme africain "Timba" qui désignera plus tard la danse cubaine "TIMBA". Le terme "TIMBA" signifie NOUVEAU et TEMBA signifie "ANCIEN".

Les "Timbales" sont simplement des "Bongos" encore plus modernes et montés sur une tige métallique avec trois "pieds".

Sur la photo en dessous, on a en plus fixé à la tige des Timbales, une Cloche (qui est une évolution de la cloche de vache utilisée autrefois sous l'esclavage à Cuba). 

Ainsi, avec l'évolution, d'autres instruments de plus en plus moderne ont rejoint tout cet ensemble. Exemples : le piano, la guitare électrique, la batterie ...

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Le SON de l'oriente cubain (benjamin des multiples SONS PRIMITIFS AFRICAINS) n'est pas simplement une danse de couple. 

Exactement comme tous les SONS PRIMITIFS qui l'ont précédés, il s’inspire aussi des rythmes sacrés des Orishas (les dieux de la mythologie Africaine).

C'est l'une des multiples raisons pour lesquelles, on ne peut ni modifier ni usurper l'origine africaine ou l'empreinte digitale africaine de la danse du SON et ses dérivés.

Il y a un proverbe qui dit que : " Quelqu'en soit la durée d'un tronc d'arbre dans l'eau, on ne peut pas l'appeler "poisson" , il portera toujours une marque qui le distingue".

C'est cette marque qui permet de remonter son histoire, connaitre ses origines et la définir.

C'est pareil dans la rencontre et le mélange des cultures. Si toutes les cultures étaient identiques, il n'y aurait jamais eu de fouilles ni de recherches archéologiques et on aurait jamais su que tel ou tel objet ou rites provient de l'Égypte des Pharaons ou de la civilisation Romaine ou encore de la civilisation Maya ou Aztèque.

En effet, toutes les cultures sont appelées à vivre ensemble, certes.

Toutes les cultures ont plus de ressemblances que de différences.

Cependant, les cultures ne sont pas identiques en tous points, chaque culture possède des caractéristiques et des spécificités qui lui sont propres.

Lesquelles spécificités permettent de distinguer une culture dans la mêlée, même plusieurs millénaires après. Ces mêmes spécificités (Orishas, rites, croyances) sont liées à l'histoire des peuples africains qui ont créés le SON et ses dérivés.

Nier l'origine de la danse du SON et ses dérivés, revient à nier l'histoire des peuples africains qui les ont créés dans un contexte précis (l'esclavage) car aucune danse n'est tombée du ciel. 

Le SON d'inspiration africaine et ses dérivés sont liés aux cultes africains.

Les danses qui composent les salsas et la Timba ne sont pas totalement profanes.

Les apparences sont parfois trompeuses.

Derrière chacune de ces danses (Rumba, Mambo, Cha-cha-cha, Pachanga ... ) qui accompagnent le SON, il y a un rite, un culte africain (caché).

En Afrique, à l'origine, toutes les danses sont indissociables de la religion

Sous l'esclavage à Cuba, chaque danse avait une signification que les colons ne pouvaient comprendre ou décoder. Elles étaient en très large majorité, des danses et musiques de cultes lors des fêtes et des décès. 

C'est la raison pour laquelle, le SON et ses dérivés étaient primitivement associées au VODOUE que les colons interdisaient.

 

Je vous invite à lire ces documents :

 

- HERSKOWITZ, Melville J. 1966 : “African gods and catholic saints in New world negro belief”, The New World Selected Papers in Afro-american Studies, Indiana Press University, pp. 321-329. Sur Haïti, Cuba, Brésil.

- ORTIZ, Fernando. 1993 : “Los Arará : el culto a los vodú” in “Etnia y sociedad”, selección de Isaac Barreal, ed. Ciencias sociales, La Havane.

 

Ce VODOUE est lié aux Orishas (les dieux africains). Et, ce sont les rythmes de ces Orishas africains qui sont dansés dans les salsas, Timba, Rumba, Guaguanco, Mambo, Pachanga, ainsi que la Coumbia et le Currulao de Colombie ...

En effet, les Orishas sont semblables aux humains. Ce sont des statues (peintes en noir) qui sont à la fois divinisées et personnifiées. Comme les dieux grecs de l'Olympe, on les distingue par leurs pouvoirs naturels ou surnaturels, leurs symboles ou "attributs", leur nourriture (les offrandes), leurs jours de la semaine ou de l'année (selon à la fois les calendriers africains et catholiques), leurs couleurs, leur musique, leurs prières, leurs danses et leurs chants spécifiques. 

Exemple : les Orishas "Yemaya" , "Eleggua" et "Chango" n'ont pas les mêmes symboles ni la même couleur. Le rythme (la danse) de chacun des trois dieux est unique et spécifique. On ne peut pas confondre les trois danses.

Chaque initié, "fils"ou"fille" d'un Oricha bénéficie de sa protection et portera un ou des colliers (et bracelets), de perles correspondant à cet Orisha et sa couleur.

L'Oricha n'est pas choisi par l'initié mais par les instances religieuses habilitées à consulter les oracles. 

Jusqu'à nos jours 21ième siècle, beaucoup de danseurs de salsa et de Timba, de musiciens y compris des DJ, portent des colliers correspondant à leur Orisha "protecteur".

La place CAPITALE, PRIMORDIALE et l'influence de la culture africaine en particulier les Orishas, dans dans le processus de création de la culture cubaine est martelée par le spécialiste cubain Fernando ORTIZ et beaucoup d'autres grands auteurs.

Je vous invite à lire quelques uns (parmi tant) des documents consultés et analysés pendant des années :

- MONTERO, Berta. 1966 : “Influencias africanas en la cultura cubana”, Instituto de Etnologia y Folklore, Academia de Ciencias, La Havane.

- VALDÉS CRUZ, Rosa. 1977 : “The Blackman’s Contribution to Cuban Culture”, Américas 34, octobre , pp. 244-251.

-  CANIZARES, Raúl. 1993 (1ère édition) et 1999 : Walking With the Night - The Afro-Cuban World of Santeria, ed. Destiny, USA.

- ORTIZ, Fernando. 1992 : Los cabildos y la fiesta afrocubana del Día de Reyes, ed. Ciencias Sociales, La Habana.

- ORTIZ, Fernando. 1993 : “Etnia y sociedad”, selección de Isaac Barreal, ed. Ciencias sociales, La Havane (compilation de textes entiers ou partiels incluant entre autres : “Los cabildos afrocubanos”, “Brujos o santeros”, “Los tambores litúrgicos batá”, “Las danzas de los orichas”, “Los arará : el culto a los vodú).

- DESCHAMPS CHAPEAUX, Pedro. 1990 : “Presencia religiosa en las sublevaciones de esclavos”, Del Caribe n° 16-17, Santiago de Cuba.

-  LÓPEZ V, Rafaël Leo. 1988 : “Las religiones de origen africano durante la república neocolonial en Cuba”, Del Caribe n°12, Santiago de Cuba.

L'origine africaine des rytmes des salsas et la Timba et l'impossibilité de dissocier ces danses des croyances africaines sont incontestables.

La religion africaine SANTERIA

est la clé de voûte des danses 

qui composent les salsas.

Au de-là des textes de grands auteurs qui ont soulignés ce lien intime entre les croyances et les danses africaines, certains musiciens cubains du 21ième siècle (donc actuellement) revendiquent eux aussi l'origine africaine de danses nées sous l'esclavage à Cuba et mieux encore, ils qualifient par exemple la Rumba comme étant à fois la Timba et leur religion et celle de leurs ancêtres. 

Or, ces ancêtres désignent les "Cabildos de nacion"(les peuples d'Afrique noire déportés à Cuba) 

Cette Rumba composée de trois danses africaines (Guaguanco, Yambu et culumbia) est inclue dans toutes les salsas au monde et elle est indispensable à leur existence, à leur popularité, à leur charme.

C'est cette même Rumba (gouvernée par le rythme des Orishas ou dieux africains) qui a tout simplement été baptisée "TIMBA".

Sous l'esclavage à Cuba, dans les Cabildos de nacion Congo, le terme "TIMBA" signifiait "NOUVEAU" en langue Bantoue d'Afrique centrale (Congo-Angola).

.L'illustration en musique et en vidéo,

de l'origine africaine des salsas et la Timba

et leur lien intime avec les croyances africaines

 

" Mi religion, mi sentimiento, Yo Rumba soy, soy Congo" 

signifie : " Ma religion , mon sentiment, Moi la Rumba, je suis du Congo "

                                Roly  Maden (l'excellent danseur cubain du 21ième siècle,

                                  spécialisé dans la Rumba qui n'est autre que la Timba)

RUMBA -
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.L'illustration de l'origine africaine des salsas et la Timba

et leur lien intime avec les croyances africaines,

cette fois-ci, de part la composition de la culture cubaine de nos jours 21ième siècle :

 

Mes recherches profondes m'ont permis de découvrir qu'il y avaient plus de 200 ethnies africaines à Cuba sous l’esclavage.

(Document : Rodríguez, J et Ortiz, M. (2003) Transnacionalización de los cabildos afrocubanos (comunidades transnacionales afrocubanas).

Chaque groupe d'ethnie étaient composé de centaines de milliers de personnes.

Chaque groupe d'ethnie avait un ou plusieurs cultes pratiqués avec les SONS.

Cinq siècles après, les cultes les plus pratiqués de nos jours à Cuba dans le SON et ses dérivés ains que dans la salsa (tous les trois styles) et Timba, sont les suivants :

1) On a à CUBA, le culte ARARA du Benin d'où viennent les instruments Claves des salsas et Timba et les tambours "bata" des danses BEMBÉS.

Lesquels BEMBÉS sont devenues plus tard des soirées Timba et salsa.

Les ARARAS sont les tribus provenant de la région du Dahomey (Afrique de l'ouest). Ce sont les ethnies Ewes, les Adjas et les Fong. A Cuba, ils étaient établies avec des peuples Congos à Matanzas (là où est née Arsenio RODRIGUEZ).

Document :  ANDREU, Guillermo. 1992 : Los Ararás en Cuba ; Florentina, la princesa dahomeyana, col. Echú bi, ed. Ciencias Sociales, La Havane.

Les Claves étaient, sous l'esclavage, habitées par un esprit et liées à des rites béninois en hommage à des dieux africains.

Cependant, les gens ne voient que la partie visible de " iceberg" c'est-à-dire, simplement deux boucs de bois que l'on frappe l'un contre l'autre.

Le BEMBÉ est lui aussi à l’origine, une danse et un rite Africain apparu depuis l'esclavage à Cuba.

Les BEMBÉS sont des fêtes, des musiques et danses en hommage, en honneur aux dieux africains (les orishas).

Dans le culte ARARA (lucumi ou Yoruba), chaque dieu possède ses propres rythmes, ses danses et ses chants, ses traits de caractère, ses attributs, ses couleurs et le zélateur visité par l'un d'eux en adopte parfois le comportement durant la transe. Il existe deux catégories de danses. Les indépendantes, où les danseurs groupés face aux tambours dansent de façon introvertie et sans relation entre eux. Les danses collectives (Aro de Yemaya) formant un cercle où l'on se déplace en sens contraire des aiguilles d'une montre. Dans un wemilere, c'est Eleggua qui ouvre et ferme la danse des dieux...Et lors des Bembé semi-profanes, on danse avec les dieux sans les implorer sous le rythme des congas.

Ces danses sont appelées à Cuba "danses Afro-cubaines".

Le panthéon Yoruba est composé de plus de 400 orishas (Document : Branlard - 2007 - Musiques et percussions amérique latine).

La déportation des africains durant des siècles sous l'esclavage, n'a permis d'introduire à Cuba, que seulement une quarantaine soit 1/10. 

Les 9/10 sont restés en Afrique et la large majorité existe toujours la-bas mais dans les villages reculés au Benin et au Nigeria.

 

Les principaux Orishas de la petite quarantaine introduite à Cuba sont :

- Yemaya (en bleu) personnifiant la Vie, la Mer ; ce dieu est associée à la Virgen de Regla, mère de beaucoup d'Orichas.

Exemple ci-dessous de vidéo de danse Yemaya

Eleggua , le Destin, présents aux carrefours et sur les chemins. 

Les danses Eleggua sont populaires et certaines personnes à Cuba et même en Europe se sont surnommées "Eleggua".

Exemples ci-dessous de vidéos de danses Eleggua.

Exemples ci-dessous de vidéos de danses Eleggua

Oggun, le Fer et les Montagnes,

Chango (en rouge), divinité de la Danse, de la musique et les tambours, du Feu et la Guerre, de la virilité et la foudre, de la rapidité et colère du serpent "mamba' d'Afrique. L'Orishas Chango est le plus POPULAIRE à Cuba, en Amérique latine, aux USA ...

L'une des premières danses africaines apparues à Cuba et gouvernée par l'Orisha Chango, est la Rumba (y compris le Guaganco qui est un pilier de la salsa).

Ce terme religieux "Chango" est aussi à l'origine du terme "Changui" qui désigne une danse de couple et un SON PRIMITIF proche de la salsa cubaine ou SON El Casino.

Enfin, depuis l'an 1560 jusqu'à nos jours 21ième, ce dieu africain "Chango" est le plus cité par  les chanteurs de la Rumba, du Mambo, de la danse Culumbia, de la Cumbia, de la salsa (tous les styles). Les grandes figures de la salsa ont tous demandé dans leur chanson la bénédiction de 'Chango" en lien avec les danses africaines baptisées en "salsa".

- Babalú Ayé, divinité des maladies et de mort ; je précise que la très ancienne chanson de salsa "Babalu Ayé" est issue des rythmes du culte voué à l'orishas "Babalu Ayé".

Ci-dessous, trois vidéos de salsa produites plus d'un siècle après l'abolition de l'esclavage, et issues des différents rythmes du culte Yoruba (des Cabildos de nacion Yoruba) et voué à l'hommage au dieu africain "Babalu Ayé".

Babalu Ayé et le Mambo         Babalu Ayé et Chango         Babalu Ayé et le Bembé

sont évoqués ici.                       sont évoqués ici.                 sont évoqués ici.  

                                                                                             Le Bembé est la musique

                                                                                              des Orishas (les dieux

                                                                                              des Yorubas). Le Bembé

                                                                                              est appelé "Bemba" en 

                                                                                              langue espagnole.

 

 

 

C'est la preuve criante que même 5 siècles après la déportation des cultures africaines, ces dernières restent incontournables, indispensables pour la survie des musiques salsas.

 

 

Je précise aussi que les orishas africains ne sont pas apparus uniquement à Cuba mais partout où les colons ont déportés les peuples d’Afrique.

Exemple : l’orishas « Babalu Ayé « est appelé « Obaluaiê » ou « Omolú » au Brésil dans les religions d'origine yoruba qui sont toujours pratiquées par les descendants d’africains déportés là-bas,

La mère de l’orishas Babalu Ayé, est l’orishas « Lemanja ».

 

- Agayú, le géant-volcan, père de Changó, et patron de La Havane.

- Obba, une des épouses de Changó, incarnant la fidélite conjugale.

- Oduduá, ancêtre des yoruba.

- Obba, une des épouses de Changó, incarnant la fidélite conjugale.

- Osáin, herboriste et guérisseur, possède le Secret des plantes.

- Oko, agriculteur

- Obatalá,  roi des Orichas et divinité de la paix

- Yeggüá, est en relation avec les morts, et est associée à la regla de los Dolores.

- les Ibeyi (Taebo et Kainde), jumeaux mythiques

- Oyá, qui est en Afrique le fleuve Niger, déesse des vents et des tempêtes, autre femme de Changó, était associée à Cuba à la regla  de la Candela, sous l'eslavage.

Ci-dessous, vidéo de danse Oya

Je précise que la regla de la Candela (règle de la bougie, lumière) est liée à la Santeria (religion syncrétique Yoruba) sous l’esclavage, pratiquée par les africains dits "Lucumi" (originaires du Nigéria et du Benin)  en lien avec les danses qui composent la salsa et surtout les danses dites "afro-cubaines" (exemples : la danse Palo du Congo qui utlise la regla Congo, la danse Eleggua du Benin qui utilise la regla de la Candela).

Document : URFÉ, Odilo. 1969 : “Los cabildos de Regla”, INRA 1, La Havane.

Comment et pourquoi on en est arrivé à la Regla de la Candela ?

Quels étaient les contextes précis permettant

de comprendre l'attitude des uns et des autres ?

Explication, étape par étape

 

Les colons de jadis (qui étaient accompagnés de prêtres catholiques) voyaient volontiers dans certaines danses rythmées des africains déportés, une sorte d’émergence de "Satan" par le truchement d’une expression folklorique et coutumière.

Ils percevaient les Cabildos de nacion dans leur danses "sacrées" comme des personnes "possédées" à travers une forme de croyance, et qu'il fallait les convertir de force au christianisme et les ramener à " LA CASA DE SANTO "

Comment et pourquoi ?

Dans ces danses qualifiées de "sacrées" par les Cabildos de nacion, une excitation collective amenait parfois à un état de transe au cours duquel, le danseur ou la danseuse poussait subitement des cris perçus par les colons comme inquiétant.

Exemple : 

Dans la "Regla de Ocha" (règle des Orishas), les africains appelaient "cheval" ou "tête de saint", celui en qui s'est introduit un Orisha. Après l'introduction, la personne était en transe et se comportait par la suite, comme s'elle avait subit un lavage de cerveau ou atteint momentanément " d' Alzheimer ", elle ne se souvenaient plus de ce qu'elle avait dit ou fait.

Les danses des différents Cabildos de nacion, en particuliers les Yorubas, n'étaient point des danses profanes, contrairement à celles des colons.

Ainsi, à cause à la fois de l'état de transe (pour entrer en communication avec l'esprit des ancêtres), des rites mystiques et croyances (les Orishas ou dieux africains) qui gouvernaient les danses des Cabildos de nacion, les colons de jadis qui regardaient ces danses avec des "lentilles occidentales" et non africaines, ne comprenaient leur sens ni d'Ève ni d'Adam.

D’où, leur perception que ces danses théâtrales relevaient de rites de possession diabolique du Vaudou (rite et croyance).

En effet, la pensée coloniale de ces époques était très allergique à la pratique de toutes croyances à l’exception du catholicisme qui était imposé aux Cabildos de nacion. 

Les tambours "Guataka" et Bata" des Yorubas pour les musiques "Bembés" dédiées aux Orisahs (devenues des soirées salsa et Timba 5 siècles après) étaient eux aussi interdits. 

Or, sans ces tambours, ils ne pouvaient pas danser selon leurs traditions ancestrales millénaires.

Ces instruments étaient eux aussi habités par des "esprits".

Mêmes les instruments "Claves" (deux bouts de bois utilisés 5 siècles après dans les musiques salsas et Timba ... ) étaient habités.

Les africains utilisaient ces instruments rudimentaires pour entrer en communication avec le monde de l'invisible (les ancêtres). 

Exemple : 

Les Yorubas croient fermement que lorsqu’ils meurent, ils entrent dans le royaume de leurs ancêtres d’où ils ont toujours une influence sur le monde des vivants.

Les Cabildos de nacion Congos-Angola, croient eux aussi à l'incarnation de l'esprit des ancêtres (les défunts) dans leurs danses à travers le rite "PALO Mayombe" et "PALO Mayimbe".

Ainsi, en plus de la pratique de danses "sacrées", il y avait chaque année, chez les Cabildos Yorubas du Benin et du Nigéria (ou Carabalis), un sacrifice accompagné d’un cérémonial très ritualisé et ouvert aux candidats (initiés) à l’entrée en transe, pour rendre hommage à tous les défunts de la famille. 

Tels étaient les différents contextes.

L’interdiction des danses de cultes africains et certains instruments de musiques sous l’esclavage à Cuba, vient de là.

Cependant, les colons espagnols et les prêtres missionnaires qui les accompagnaient, n'avaient rien contre ces danses elles-mêmes.

Le nerf originel du malentendu culturel entre africains et colons espagnols était

le RELIGIEUX soudé aux danses africaines. 

Je vous invite à lire (ci-dessous) quelques uns des centaines de documents lus et analysées.

 

- AWOLALU, J. Omasade. 1979 : Yoruba beliefs and sacrificial rites, ed. Longman GroupWhite plains, New-York.

- VIDAL, Lazaro. 1994 : “Concepto yoruba de la muerte “ in Muerte y religión, ed. Oriente, Santiago de Cuba.

- ORTIZ, Fernando. 1994 : Los tambores batá de los yoruba, Colección Raíces, ed. Publicigraf, La Habana.

- FRUTOS, Argelio. 1993 : Panteón Yoruba, conversación con un santero, ed. Holguin, Cuba.

Puisque les "Cabildos de nacion" tenaient à conserver leurs identité africaine, leurs traditions et religions liées à leurs multiples danses, il fallait, à défaut de pouvoir les convaincre, les contraindre en les imposant le catholicisme.

L'illustration : dans les 5 premières minutes de la vidéo cubaine, ci-dessous,

le sujet sur "l'origine de la musique cubaine", et sur "la difficulté qu'avaient les peuples d'Afrique déportés à pratiquer leurs religions", sont évoqués avec aussi des images de dieux africains (statues).  

 

Cette imposition du Catholicisme à engendrée, après l'abolition de l'esclavage, le retour en force et cette fois-ci OUVERTEMENT ET LIBREMENT, de l'évocation permanente, l'hommage permanent et uniquement aux dieux africains (les Orishas) dans les chansons des danses qui ont plus tard été rassemblées et baptisées "salsa" et "Timba".

Comment ?

Les raisons, étape par étape

Les colons espagnols (y compris les prêtres missionnaires qui faisaient partie de l'administration coloniale) exigeaient que les africains ne pratiquent que du Catholicisme.

Or, l'abandon des traditions ou l'abandon de la vénération des Orishas et de pratique de rites africains, entrainent l'abandon des danses africaines (Chango, Eleggua, Yemaya, Ochun, Oya, Ogun, la Rumba, le Guaguanco, le SON, le Nengon, le Changui ..). 

En effet, les croyances africaines sont intimement liées aux danses africaines.

A chaque dieu (Orisha), correspond une danse ou rythme spécifique et un rite.

Si les Cabildos de nacion avaient abandonnés leurs traditions, danses et religions,  comme ce fut le cas pour les africains déportés aux USA, il n'y aurait pas eu à Cuba ni nul part au monde, de danses Rumba africaine, Guaguanco, SON de l'Oriente, SON El Casino, Mambo, Salsa, Songo, Timba, Pachanga, Yemaya, Eleggua, Chango, Ochun, Oggun, Oya, Babalu Ayé ...

LE STRATAGÈME DES "CABILDOS DE NACION" 

SOUS L'ESCLAVAGE À CUBA.

Une résistance culturelle fondée sur la duperie

et dite "Regla de la Candela"

Durant la très longue période de l'esclavage à Cuba, la croyance et l'adoration des dieux africains (les ORISHAS), étaient passibles de plusieurs coups de fouets jusqu'à l'agonie. D'autres sanctions encore plus sévères et décrits dans plusieurs documents, font froid au dos.

Pour se sortir de cette impasse afin de garder leur identité et continuer à pratiquer leurs cultes et danses, les Cabildos de nacion (les millions d'africains déportés) ont trouvés une parade, une tromperie à peine voilée et dite "regla de la Candela".

 

En effet, pour éviter des sanctions, ils dupaient les colons espagnols en les faissant croire qu’ils vénéraient les vierges et les saints catholiques, ce qui leur assurait une certaine légalité.

C'EST LA RAISON POUR LAQUELLE, J'AI SOULIGNÉ DANS MON INTRODUCTION QUE LA SALSA N'EST PAS UNIQUEMENT UNE DANSE DANS LA MESURE OÙ ELLE EST AUSSI, UNE HISTOIRE HUMAINE ET CULTURELLE.

 

Puisque les colons utilisaient la chandelle qui faisait à l'époque office de bougie (Candela, en espagnol), devant les statues des vierges et saints catholiques, les africains ont changé de stratégie en utilisant aussi des bougies devant leurs orishas à côté d'un Saint Catholique.

Les africains justifiaient "L'ajustement de leur religion au Catholicisme" en disant que tel orisha était associé à tel saint catholique et que l'un était l'équivalent de l'autre, que cela n'était pas une rébellion à l'encontre des colons mais simplement une association ayant le même but que l'association "le Père, le Fils et le Saint-Esprit" qui fait UN. Ce raisonnement à géométrie variable permettait aux africains de garder leur identité, de pratiquer leurs rites et religions avec leurs danses (qui ont été réunies 4 siècles et demie plus tard et baptisées "SALSA").

Ce changement (ajustement) était perçu dans les rangs des colons comme une avancée car, au début, tous les chefs des différents Cabildos de nacion, à cause du fait qu'ils étaient réduits en l'esclavage, refusaient de mélanger leurs religions africaines avec le Catholicisme. Surtout les Cabildos de nacion Abakua (les confréries Abakua).

Et les membres de chaque Cabildos de nacion suivaient les instructions de leurs chefs par respect aux coutumes africaines.

Cependant, avec l'ajustement, les Cabildos de nacion devaient faire d'autres reglages pour s'éviter des problèmes :

L'illustration 

Les atributs des Orishas ne correspondaient pas à ceux des saints catholiques mais il fallait les associer et prétexter que tel Orisha était l'équivalent de tel saint catholique, pour se sortir d'affaires.

 

Il y avait une quarantaine de Orishas ayant chacun un rôle spécifique, sa danse spécifique, ses rites spécifiques, son symbole spécifique, ses jours spécifiques, ses offrandes spécifiques, sa couleur ou ses couleurs spécifiques. Exemple : les couleurs de l'orishas CHANGO sont le rouge et le Blanc. Les Saints Catholiques ne sont pas liés à des danses, des couleurs ...

Il n'y avait pas jusqu'à 40 dieux catholiques ou 40 saints catholiques.

Ainsi, beaucoup de Orishas n'avaient pas leur "équivalent" dans la religion catholique.

Dès lors, on peut imaginer que si tous les 400 Orishas d'Afrique étaient arrivés à Cuba, l'équation "tel Orisha = tel Saint Catholique " ou "Tel Orisha est l'équivalent de tel Saint Catholique", aurait sans doute été encore plus difficile à résoudre à cause de "l'embouteillage de dieux africains".

- l'orisha "Oya" (statue africaine) est en Afrique le fleuve Niger, la déesse des vents et des tempêtes, autre femme de l'Orisha Chango.

Cet Orisha "Oya" était soi disant associé et dit "équivalent" de Sainte Therèse de l'Enfant Jésus.

Pour étayer cette partie précise, je vous invite à lire le document suivant :

Yoruba ou Lucumi - Santa Teresa de Jesús (Saint Thérèse de l'enfant Jesus).

Une chandelle (Candela) et ce Saint Catholique (une statue de Sainte Thérèse de l'enfant Jesus) étaient placés à côté de l'Orisha pour signifier aux colons qu'il s'agissait d'un ajustement (une équivalence). Ce qui plaisait aux colons (y compris les prêtres) même s'ils voyaient aussi une statue africaine peinte en couleur noire avec des colliers au cou et devant lequel étaient déposés des offrandes.

- l'orisha "Oggun", dieu du Fer et les Montagnes, était soi disant associé à l'Archange Saint Michel.

- l'Orisha "Osun",  messager d'Obatalá et dieu de la guerre, était associé à Saint Joseph.

Et même si les colons et les Cabildos de nacion savaient que ni La Guerre ni la préparation de la Guerre n'était l'attribut de Saint Joseph, cette association ou ajustement était bien accueilli par les colons. Ce qui permettait aux africains d'avoir une relative liberté pour vénérer les Orishas et danser.

- l'orisha "Babalú Ayé" était soi disant associé à Saint Lazare. 

Il correspond également à "Asoyí" (divinité "arará"), à "Kobayende" (divinité de la danse africaine Conga) et à "Yerbe" (divinité ganga-mandingue).

- l'Orisha Ogún, divinité des métaux, guerrier et forgeron, était associé à Saint Pierre.

- l'Orisha Elegua, divinité de la destinée, présents aux carrefours et sur les chemins. Il ouvre la voie aux humains. La statue africaine Eleggua était associée et dite "équivalent" de la statue de Saint Antoine de Padoue.

- l'Orisha Inle,  dieu-pêcheur et doué de pouvoirs de guérison, était associé à l'Archange Saint Raphael.

- l'Orisha "Agayú", le géant-volcan, père de Chango, était soi disant associé à Saint Christophe, patron de La Havane.

C'est ainsi qu'est née sous l'esclavage à Cuba, de ce culte Arara du Benin et Nigéria, la "Santeria" qui provient d'Afrique. La "Santeria" est aussi appelé à Cuba, "la rela de Ochas" (la règle des Orishas). 

En effet, tous les dieux africains (les statues des Orishas) étaient appelés "SAINTS" par les différents Cabildos de nacion sous l'esclavage à Cuba.

La salsa est parti d'Afrique pour apparaître à Cuba à travers la Santeria et les tambours ou percussions africaines.

Ci-dessous, deux exemples de vidéo de salsa SANTERIA :

- 1) avec la cubaine Célia CRUZ (la reine de la salsa). Dans cette chanson, plusieurs Orishas (Yemaya, Éleggua, Chango, Ochun, Obatala, Ochosi, Babalu Ayé,  ... sont évoqués. 

- 2) avec l'artiste cubain Seo FERNANDEZ

 

 

 

Je précise que cette religion des Cabildos Yoruba (appelés les "Lucumi") apparue dans la région orientale de Cuba n'a été vulgarisée dans tout le pays qu'après l'abolition de l'esclavage en 1886.

Pour comprendre comment on en est arrivé à la "lucumisation" des cultes d’origine africaine à Cuba, dans certaines régions, je vous invite à lire le document ci-dessous :

 

La "lucumisation" des cultes d’origine africaine à Cuba : le cas de Sagua la Grande, Les Amériques noires (I), 2005, Silvina Testa.

En quoi consiste la Santeria, concrètement ?

 

La Santeria était et est toujours une religion d'origine africaine connue et pratiquée à l'échelle nationale (à Cuba) et avait une importance plurielle :

- Elle est un "Temple" : les adeptes vénèrent les Orishas en les soumettant des voeux accompagnés d'offrandes.  A chaque Orisha correspond une ou des offrandes précises. Ils demandent aux Orishas de les venir en aide dans tout ce qu'ils entreprennent.

- Elle est un moyen de protection et aussi une forme de "Tribunal": les adeptes exposent leurs mécontentements, leurs soucis et demandent protection contre les esprits maléfiques ou les ennemis. La protection des Orishas passe par des rituels mystiques, des sacrifices et aussi le port d'un collier au cou ou d'un bracelet.

Les chants et les danses de la santería illustrent beaucoup de choses en rapport avec les traditions africaines, la vie quotidienne et la nature ...

En effet, les danses de la Santeria sont expressives, mimétiques, variées, codifiées, et surtout, elles évoquent la personnalité de chaque Oricha.

 

 

L'illustration :

- Celles de Yemaya, imitent le mouvement de la mer, les vagues, la houle, la tempête ou tourbillons (revoir plus haut, la vidéo de la danse Yemaya pour comprendre).

- Celles de Chango sont élégantes et viriles, et contiennent les symboliques de la foudre, de la guerre et de la séduction, de la musique, de la danse et des attitudes sexuelles.

C'est justement à cause de sa personnalité à la fois élégante, virile, séductrice avec les attitudes sexuelles, qu'on retrouve dans la danse Rumba, dans toutes les danses salsas, dans la danse Timba ..., que l'Orisha Chango a été durant des siècles et est toujours (jusqu'à nos jours 21ième siècle) le dieu africain le plus sollicité dans les musiques Rumba, Changui, Timba, salsas, Cumbia, Songo, Mambo, Pachanga, Cha-cha-cha ...  

- Celles de Babalu Ayé illustrent la malédiction, l'agonie, la mort et la résurrection.

- Dans celles d'Elegua, les attitudes caractéristiques illustrent souvent son caractère facétieux (blagueur, comique ou drôle) afin que le parcours du destin soit à chaque carrefour, plus facile à surmonter, à dépasser. C'est aussi le dieu Eleggua qui clôture les rites d''initiation d'une personne à Santéria.

 

La plupart de ces danses comportent des ondulations partant du bassin et se transmettent au torse, aux bras...

Les danseurs une fois en transe, sont revêtus de costumes de cérémonie et des différents attributs ou symboles des Orishas, et évoluent devant les tambours "BATA" apportés par les peuples YORUBAS" d'afrique de l'Ouest.

Chaque adepte de la Santeria, ayant atteint au bout de quelques années le grade de "Santero" (au milieu de l'échelle des initiations) pourra permettre à son Oricha d'habiter son corps via la transe de possession dans les cérémonies publiques nommées "toque de Santo", "tambor" ou "fiesta de Ocha". 

Dès lors, son Orisha devient son fidèle "protecteur" durant toute sa vie contre d'éventuels ennemis qui essayeraient de lui lancer un mauvais sort (par exemple via le maraboutage).

La Santeria apparue sous l'esclavage, a été et est toujours la religion la plus pratiquée à Cuba, et la plus vulgarisée aujourd'hui, tant des milliers de touristes ou d'étrangers s'y intéressent lors de leur séjour. 70% des cubains sont des Santeros (initiés à la religion Santeria). Tous les grands artistes baptisés en dieux immortels des SALSAS, du SON, du MAMBO, de la RUMBA, GUAGUANCO, PACHANGA, CHA-CHA-CHA, du GUARACHA ... avaient d'abord été initié à la Santéria avant de faire carrière. La Santéria est intimemnt liée aux danses d'origine africaine qui composent les salsas et la Timba.

La Santeria ne protège personne contre la mort mais elle fait briller l'artiste, elle le protège dans tous les domaines de sa vie contre ses ennemis, elle rend son NOM immortel tant que l'artiste respecte les rites et les interdits de son Orisha protecteur.

Le tourisme sous toutes ses formes, est vital pour Cuba à cause de l'éternel embargo  des USA.

De cette nécessité économique, est né des phénomènes nouveaux qu'on appelle   "Santurismo" ou "Ochatour" (la découverte des dieux africains et voire même, l'initiation à la Santéria).

La vidéo ci-dessous, illustre elle aussi ce qu'est la Santeria.

 

Pour comprendre encore plus la Santeria, au delà de la vidéo ci-dessus, je vous invite à lire ces quelques documents parmi plusieurs autres consultés et analysés :

- CANET, Carlos. 1973 : Lucumí, religión de los Yorubas en Cuba, talleres de AIP Public Center, Miami.

- JUTTA, Paul. 1981 : “La santería como resultado del proceso de transculturación en Cuba” Revista de la Biblioteca Nacional José Martí n°3, La Havane.

- LACHATAÑERE, Rómulo. 1995 : El sistema religioso de los afrocubanos, col. Echú bi, ed. Ciencias sociales La Havane.

-- BLANCO, Celia. 2000 (2e ed.) : Santeria yoruba. 517 p., Venezuela.

L'illustration par exemple de l'Orisha Chango associé à un Saint Catholique 

Une chandelle (la Candela) est placée à côté. Et dans la vidéo à droite, on a la musique et danse salsa vouées à l'Orisha Chango dans la Santeria.

Des fois, pour bénéficier d'une certaine légalité leur permettant de danser et pratiquer leurs cultes ancestraux, les africains associaient plusieurs Saints Catholiques à leurs offrandes et rituels rythmiques dans la Santeria.

Cependant, les symboles de l'Orisha Chango dans la danse sont les deux objets que le danseur (habillé en rouge : une couleur de l'Orisha) tient dans ses mains.

CHANGO2 ET SAINT CATO.jpg
CANDEL 1.png
CHANGO 1.jpg

Que s'est-il passé après l'abolition de l'esclavage ?

Quelle est le sens qui a été attribué à l'expression 

" la Candela" dans les chansons des cubains ?

Après l'abolition de l'esclavage, les différents Cabildos ont dissociés dans les campagnes reculées où ils étaient confinés, les dieux africains (les Orishas) et  les Saints Catholiques dans leurs danses et musiques (SON, Rumba, Guaguanco y compris les danses africaines baptisées en "danses afro-cubaines" telles que Yemaya, Eleggua, Oya ...).

 

Documents :

 

- LEÓN, Argeliers. 1979 : “Integración y desintegración de los cultos sincreticos de origen africano en Cuba”, Revolucion y Cultura n°80.

- GUZMAN, Carlos. 1984 : El secreto de la santería : la encyclopedia yoruba lucumí, The Latin-Press publ. Co, New-York.

- EFUNDÉ, Agún. 1983 : Los secretos de la santería, ed. Cubamerica, Miami.

Il y a eu un retournement de situation

Après l'abolition de l'esclavage en 1886, les cabildos de nacion gardaient les statues des Saints Catholiques chez eux (dans la famille) mais ne s'adressaient qu'aux Orishas (dieux africains) dans leurs chansons en dansant. Ils ne demandaient désormais ouvertement dans leurs chansons qu'aux Orishas de les venir en aide.

C'est toujours le cas jusqu'à nos jours 21ième dans les chansons Rumba, SON, SON MONTUNO, SON El Casino, Timba et salsas (il suffit d'écouter ce que disent les artistes cubains dans leurs musiques du 20ième et 21ième siècle)

 

En effet, les cubains descendants des différents Cabildos de nacion ont, à leur tour,

perpétués à partir de 1900 jusqu'à nos jours 21ième siècle, cet hommage aux Orishas et aux Cabildos de nacion qu'ils qualifient sans cesse dans leur chanson Rumba, de "Mis ancestros", "Mis religion". 

Les expressions qui étaient qualifiées "d’expressions noires" sous l’empire de l’esclavage, et qui étaient rejetées et marginalisées, avaient elles aussi repris du service sur les langues dans les rues, dans les chansons du SON, de la Rumba, du Guaguanco, dans l’art, dans le cinéma, dans le théâtre …

Cuba était entré dans une nouvelle phase de métissage basé cette fois-ci sur une relative "égalité" entre la culture africaine et celle des colons. L’ Africanité de Cuba revenait en force et s’affichait partout. 

Je vous invite à lire le document : 

MIAMPIKA Landry-Wilfrid. 1999 : “Cuba l’Africaine” in dossier Cuba l’Africaine, Africultures n°17, avril 1999.   

Ainsi, avec l'abolition de l'esclavage, les Orishas (dieux africains) sont redevenus, l'emblème PREMIER, l'hymne culturel, l'identité culturelle de Cuba et un hommage perpétuel leur est rendu dans toutes les chansons (Rumba, salsas, Mambo, Timba,  Songo, Pachanga ... et même plus tard dans le HIP HOP, Reggaeton et le R-N-B).

Mieux encore, certains artistes cubains de HIP HOP ont carrément baptisés leur groupe de musique en "ORISHAS".

Depuis ce retournement de situation, les artistes cubains évoquent souvent dans leurs chansons (salsa, Timba, Rumba ...), l'expression "la Candela" qui provient de la stratégie "Regla de la Candela" profondément encrée (depuis l'esclavage) dans la mémoire collective cubaine comme étant le stratagème, la duperie mise en place par les africains pour se sortir d'affaires ou de problèmes. 

C'est la raison pour laquelle, l'expression "être la Candela" ne signifie pas à Cuba "être une bougie ou chandelle" mais  "être plus malin", "prendre une autre voie pour éviter un problème sans changer d'objectif", "être dans une situation difficile" que les artistes cubains qualifient de "Problema".

Tant disque l'expression "la Candela" ou simplement le terme "Candela" dans les chansons (salsa, Timba, Son, Rumba, Guaguanco, Mambo...) des cubains, signifie "hommage à nos racines africaines". 

" La Candela " est à la fois une revendication subtile des racines africaines avec fierté et une revisite permanente de l'histoire refoulée des salsas. 

Cependant, beaucoup de gens ne savent pas le sens de ces termes et expressions employés par les artistes cubains et repris par les artistes portoricains, colombiens et new-yorkais, vénézuéliens ...

Ainsi, le nom "Candela" donné à des écoles de salsa, à des Associations et à des soirées salsa, provient de la stratégie "Regla de la Candela" des africains (en particuliers les Yorubas du Benin) sous l'esclavage à Cuba. 

Depuis belle lurette, d' innombrables définitions de la salsa sont fondées sur la fiction et non sur les faits historiques que les artistes évoquent subtilement ou ressuscitent dans leurs chansons.

C'est la raison pour laquelle, j'ai mentionné (en rouge) au tout début de mon texte, que pour comprendre la salsa, il faut la prendre telle qu'elle est avec son histoire et non comme certains aurait bien voulu qu'elle ait un passé fictif et rêvé qui n'est point le sien et qui n'a jamais existé.

CBAFRIC.jpg

L'illustration du terme "Candela" et de l'expression "la Candela" dans les musiques cubaines du 21ième siècle.

la chanson "ESTO ESTA" du grand artiste       La chanson "Candela" du grand Artiste

cubain Maikel BLANCO sortie en 2006            cubain Berna Jam sortie en 2012

         

Ici, Maikel BLANCO  parle de l'histoire de       Ici, Berna Jam emploie le terme

la salsa en liant sa naissance à la danse         "problema" et l'expression "la Candela"

Guaguanco (Rumba), à la danse Songo et      (qui signifie aussi situation difficile).

aux instruments "Claves" en disant " :

" songo, salsa y mi guaguancó

es que me crié con la clave ".

Ensuite, il parle de la danse Rumba et 

de "la Candela".

   

C'est la raison pour laquelle, j'ai mentionné dans mon introduction que la salsa n'est pas simplement une danse, et qu'elle est aussi une histoire humaine et culturelle.           

Je précise que le "songo" est né au sein du groupe Los Van Van, formation originaire de la Havane créé en 1979 et dirigée par le cubain Juan FORMELL.

Le "songo" est musicalement un mélange du SON PRIMITIF "CHANGUI" des années 1700-1800, de la Rumba (le patriarche), du "SON cubain" (SON PRIMITIF de l'Oriente de 1750 à 1860),  du SON MONTUNO créé par Arsenio RODRIGUEZ. en 1930, du Mambo de Benny MORÉ des années 50, auquel les cubains ont rajouté six styles afro-américains tels que le FUNK, le BLUES, le JAZZ, la SOUL, le RAP et le ROCK. 

Quant à la danse "Guaguanco", elle est l'une des trois danses africaines qui composent la Rumba.

Enfin, les "claves" sont apparues d'abord avec la danse Rumba il y a plus de quatre siècles. Ces instruments proviennent du culte ARARA du Benin qui contient les "Orishas", les danses "Bembé", "Yemaya", "Eleggua", "Oya" ..., et les tambours "BATA" que les Cabildos de nacion utilisaient pour initier une personne à la Santeria.

L'illustration du terme "Candela" et de l'expression "la Candela" dans les musiques cubaines du 20ième siècle (les années 1970 - 1973)

Dans ces deux vidéos musicales (ci-dessous), l'excellent et grand artiste cubain "Los Van Van" qui était associé à un autre grand artiste cubain ("Juan Formell"), martèle  l'expression "La Candela" pour rendre hommage à leurs racines africaines.

Je précise que le slogan "Azucar" ("sucre") qu'on voit sur la photo de la première vidéo, avait été inventé par Benny MORE (pour entrer sur scène) avant d'être repris par Célia CRUZ, Los Van Van, Juan Formell et plusieurs autres artistes dans leurs chansons ou sur leurs albums.

Ce slogan et blague "Azucar" signifiait à la fois "bonne musique" (argument commercial) et "plantations de canne à sucre" dans les campagnes d'où est né Benny MORE. En effet, Benny MORE avait quitté en 1936 les plantations de canne à sucre en campagne pour débarquer à La Havane. Et l'histoire du sucre "Azucar" est l'histoire de l'esclavage (les paysans africains ou Cabildos de nacion).

La cubaine Célia CRUZ (la REINE de la salsa) à son tour, a rajouté au slogan "Azucar", le terme "Negra"("nègre") pour donner naissance à l'expression "Azucar Negra" (nègre sucrée) qui était devenue son leitmotiv, le slogan préféré qu'elle inscrivait sur ses albums. 

L'illustration de l'expression "la Candela" avec la REINE IMMORTELLE de la Salsa, c'est-à-dire, la Cubano-américaine Célia CRUZ (elle avait pris la nationalité américaine en 1961).

Le nom de la chanson est "Que le den Candela" ("lui donner Candela")

L'illustration de l'expression "la Candela" cette fois-ci, dans les musiques d'artistes New-yorkais (USA) au 21ième siècle (donc, de nos jours).

Le groupe "Yerba Buena" composé d’artistes de New York et du Vénézuela, et ayant tous des origines lointaines africaines, est un autre exemple parmi tant.

Leur style musical est une fusion de genres qui plongent leurs racines dans la musique africaine : Afrobeat (Nigeria), musiques Rumba de Cuba, Cumbia de Colombie, Soca de Trinité-et-Tobago, des musiques afro-américaines (boogaloo, hip-hop, soul …) et du Reggaeton qui est composé de deux styles aux origines Afro tels que le Reggae et du Hip hop.

D'où, la considération et l'utilisation permanente de termes et d'expressions qui renvoient à l'histoire des africains déportés et dont la signification est l'hommage à leurs racines africaines à travers ce qui s'est passé à Cuba sous l'esclavage (la Regla de Candela ou duperie qui était mise en place par les africains contre l'imposition de la religion Catholique).

Le nom "Yerba" de ce groupe Newyorkais, provient du terme africain "Yerbe" qui est le nom de la divinité "Ganga-Mandingue" dans les Cabildos de nacion Mandingue à Cuba.

Ce dieu africain "Yerbe" correspond à l'Orisha "Babalu Ayé" dans les Cabildos de nacion Yoruba et Abakua.

Le nom "Buena" signifie "bon ou bonne".

Ainsi, le nom du groupe "Yerba Buena" signifie "Bon Yerbe" ou "le bon dieu Yerbe". 

Le titre "La Candela" de ce groupe "Yerba buena" sortie en 2005, est lui aussi un hommage à leurs racines africaines et aux plus grands groupes de musiques cubaines de Juan Formel et de Los Van Van (qui ont tous martelés

"la candela" et l'hommage aux Orishas dans leurs chansons).

Ci-dessous, la vidéo du morceau "La Candela" du groupe Yerba Buena.

Les chanteurs parlent à la fois de la Candela et des Orishas (dieux africains).

Je précise aussi que le rythme de départ de cette musique est celui de l'Orisha "Eleggua" du culte ARARA du Benin.

Je rappelle qu’un nombre important d’africains originaires du Royaume du Dahomey (l’actuel Benin et l'origine des Orishas) avaient été déportés aussi en Haiti, en Amérique latine et aux USA en Louisiane.

Certains descendants de d'africains déportés aux USA (et ayant perdu l’essentiel des traditions africaines à cause du fait que la répression des colons anglais Protestants était plus féroce aux USA que celle des colons espagnols Catholiques à Cuba où ces traditions ont été bien conservées pendant 5 siècles) se réfèrent à l’histoire de Cuba (sous l’esclavage) en utilisant dans leurs chansons, l'expression "La Candela" pour rendre hommage à leurs racines africaines.

Cependant, avant le titre "La Candela" du groupe new-yorkais "Yerba buena" sortie en 2005, c'est l'un des deux fondateurs de la maison de disques "Fania"(à New York) du nom de Johnny Pachecco qui avait, sous couvert de la salsa en 1977, chanté et rendu un grand hommage à la divinité "Yerbe" du culte des Cabildos de nacion "Ganga-Mandingue" de Cuba (sous l'esclavage).

Dans la vidéo musicale (ci-dessous) basée sur le SON + Rumba ou Guaguanco (SON MONTUNO), le Patron de la Fania, Johnny Pachecco, parlent du dieu africain "Yerbe" et des danses africaines "Guaguanco"(Rumba) et Guaracha, il emploie aussi le terme "Mansa". Johnny Pachecco arle du Guaguanco et de la Guaracha qui sont toutes des danses africaines qui étaient pratiquées par les cabildos de nacion.

 

Le titre de la chanson est "YERBA BRAVA".

Le nom "YERBA" est l'appellation en espagnole de la divinité Ganga-Mandingue "YERBE".

Le qualificatif "BRAVA" signifie "BRAVE".

Ainsi, le titre "YERBA BRAVA" de la chanson, signifie "BRAVE YERBE" ou "BRAVE DIEU YERBE".

Johnny Pachecco emploie aussi le terme africain "Mansa" qui signifie "ROI" en langue Mandingue (en particulier en langue malinké ou dioulakan).

Ainsi, Johnny Pachecco qualifie la dieu Mandingue "YERBE" de "ROI" (Mansa).

Enfin, dans cette même chanson, Johnny qualifie ce dieu "YERBE" de "YERBA BUENA" (C'est-à-dire, le "BON DIEU YERBE").

C'est justement, ce qualificatif "YERBA BUENA" qui a été repris par le groupe new yorkais de 2005 (dans la vidéo précédente).

Pourquoi les africains déportés aux USA ne pouvaient pas prétexter de

"La Regla de la Candela" pour vénérer leurs Orishas et danser ?

La Regla de la Candela liée à la Santeria à Cuba n'était ni envisageable ni possible aux USA sous l'esclavage pour une raison principale.

Aux USA, les colons anglais Protestants rejetaient farouchement la trinité ou l'association de plusieurs dieux formant UN. Pour les Protestants, il n'y a qu'un seul Dieu et Jesus n'est que l'envoyé de celui-ci. 

Ainsi, l'association de dieux africains (Orishas) avec le Dieu imposé par les colons Protestants, n'était pas possible. Il fallait croire au protestantisme.

Alors qu'à Cuba, la religion Catholique des colons espagnols était basée sur la trinité (l'association Père, Fils et Saint Esprit). Laquelle trinité a fini non pas par accepter, mais par tolérer "l'association"(en réalité trompeuse) de dieux africains et Saints Catholiques. Laquelle association a donnée naissance à la Santeria à Cuba.

D'où le fait que certains artistes nés aux USA et descendants d'africains déportés, revisitent eux aussi l'histoire à travers le prisme de l'histoire de Cuba en martelant le terme "Candela" qui est devenu à la fois la "STAR" des faits historiques liés à l'esclavage et un passé qui semble avoir du mal à passer définitivement, tant ce terme est souvent employé par les artistes.

Comment et pourquoi l'expression "la Candela" est devenue aux USA

un moyen subtile pour revendiquer les racines africaines ?

 

Dès les années 60, certains militants extrémistes du mouvement afro-américain "Black power" et qui se revendiquaient "descendants des Yorubas déportés" aux USA et fascinés par les percussions et danses africaines baptisées en « danses afro-cubaines » (telles que Yemaya, Eleggua, Oya, Ochun, Chango…), s’étaient carrément initiés à la Santeria apparue à Cuba.

Ces militants étaient frustrés de n'avoir pas hérité des mêmes traditions que les cubains descendants des Cabildos de nacion à Cuba

Estimant cependant, selon eux, que cette religion syncrétique "Santeria" porte encore la trace de la domination des colons et qu’il fallait donc retrouver "la pureté" africaine des rituels consacrés aux Orishas, ils ont carrément fait le voyage au Nigeria, jusqu’à la source supposée des Orishas : la région d’Oyo (ancienne ville royale Yoruba).

De ce "retour aux racines", ils ont créé un "village africain" situé au coeur de la Caroline du Sud aux USA.

Ils ont baptisés ce village "Oyotunji" (qui signifie en langue Yoruba "renaissance d’Oyo").

Depuis ce forfait inédit, les expressions "la Candela", et "Orishas" sont devenues monnaie courante dans beaucoup de chansons d’afro-américain et un moyen subtile pour eux aussi de rendre hommage à leurs racines africaines.

Pour revenir au cas de Cuba, il existe aussi une figure de salsa cubaine dénommée "Candela".

 

Enfin, c'étaient les Cabildos de Nacion qui étaient les conservateurs, les gardiens des croyances, des religions, des rites, des danses et des carnavals des noirs sous l'esclavage à Cuba.

Pour plus d'infos sur les Cabildos de nacion et aussi sur

la Regla de Candela, la Santeria, les rites associés aux danses, je vous invite à lire au moins un des centaines de documents consultés et analysés tels que le livre dont la photo figure en dessous :

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- Ochún, Oricha des rivières, de l'amour et de la féminité.

- Oduduá, ancêtre des yoruba

- Orula, divinité de l'oracle,

- Yeggüá, est en relation avec les morts

- Obba, une des épouses de Changó, incarnant la fidélite conjugale

- Oduduá, ancêtre des yoruba

- Obatalá,  roi des Orichas et divinité de la paix

- les Ibeyi (Taebo et Kainde), jumeaux mythiques

- Ochosi, divinité de la chasse.

Quant à la danse BEMBÉ, ses instruments sont la Guataca (une clochette habité par un esprit), les trois tambours Bata (habités par un esprit), le Chékéré (habité par un esprit, une croyance africaine).

Le BEMBÉ est de nos jours 21ième siècle, une soirée dansante festive dont raffolent les danseurs et danseuses de salsa cubaine et TIMBA.

2) On a surtout à Cuba, le culte CONGO d'origine Bantoue

qui baigne toute la culture Cubaine (danses, musiques, rites).

Ce culte CONGO (d'où vient tous les SONS PRIMITIFS Africains apparus à Cuba) est le précurseur de ce qu'on a appelé  "SON de l'Oriente ou SON cubain, puis "SON MONTUNO", "SON El Casino", "Mambo", "Salsa-Mambo" ou SALSA de New York"("Portoriicaine"), puis  "SONGO", puis "TIMBA", puis salsa Colombienne (basée sur le SON et la danse africaine Cumbia).

Toutes ces danses issues du culte Congo sont accompagnées, jusqu'à nos jours (21ième siècle) par les rythmes des Orishas de Benin (Culte Arara) et les rites PALO du Congo.

Le mélange de ces deux cultes principaux dans les salsas, la Timba ... est dû au fait que les colons avaient, sous l'esclavage, mélangés les peuples et différentes ethnies africains dans les plantations de canne à sucre et de tabac. Ce mélange à son tour, a créé de nouvelles associations religieuses entre africains lors des danses.

Les Cabildos de nacion Congo (Congo-Angola) étaient eux aussi confrontés à l'imposition du Catholicisme par les colons.

Exactement comme les Yorubas (culte Arara) qui ont créé la Santeria et la Regla de Candela pour se sortir d'affaires, les Cabildos Congo ont adoptés la même stratégie en créant " La Regla Palo Monte", "la Regla Mayombe" ou Regla Conga, qui sont  des religions et rites, basés sur le culte des morts, des ancêtres.

Documents :

- CABRERA, Lydia. 1979 : Reglas de Congo-Palo Monte - Mayombe, Peninsular Books Miami.

- BARNET, Miguel. 1997 : “Sur les cultes congos d’origine bantoue à Cuba”, in Diogène n°179 “Routes et traces des esclaves”, UNESCO, pp. 123-145.

- LÓPEZ VALDÉS, Rafaël. 1985 : Componentes africanos en el etnos cubano, ed. Ciencias sociales, La Havane. Rassemble : “Componentes africanos en el etnos cubano”,”Elementos para una caracterización de los cultos populares de origen africano en Cuba”,Las firmas en el palo Monte”, “El languaje de los signos de Ifá y sus antecedentes culturales en Cuba" "El complejo mitologico de los imagenes en la santería de Cuba", "La sociedad secreta Abakuá en un grupo de trabajadores portuarios”.

Les Congos utilisaient eux aussi la chandelle " la Candela" et plaçaient la statue d'un Saint Catholique à côté.

Et,  lors du cérémonial religieux devant un autel, seuls les initiés pouvaient être candidats à l'entrée en transe pendant la danse ritualisée pour entrer en conversation avec l'esprit des ancêtres (les défunts) qui est un intermédiaire entre les hommes et les dieux.

L'étape précise du cérémonial dansant accompagné de chants en choeur (avec cris aigus et interjections vodous) et permettant de "communiquer avec les dieux"(l'esprit des morts, des ancêtres), était appelé "MAMBO" en langue Bantoue sous l'esclavage dans les cabildos de nacion Congo. 

C'est la raison pour laquelle, les "MAMBOS" étaient des prêtresses vodoues (statues vodoues) en Haiti où des centaines de milliers d'africains originaires de la grande zone Congo d'Afrique noire furent déportés.

La musique et danse Mambo ou "Mambo-mania" des années 48-51 (de Benny MORE et de Perez PRADO) qui fut une mode planétaire, est issue de ce culte Congo appelé "La Regla Mayombe ou Palo Mayombe".

Ainsi, la danse Mambo inclue dans les salsas est à l'origine une danse, un chant en choeur avec des cris aiguë et interjections sous forme de gospels et un rite vodoue d'Afrique qui a ensuite été pratiqué dans les carnavals de Santiago de Cuba.

Je précise que ce carnaval totalement religieux et dit à l'époque "carnaval des noirs" est né sous l'esclavage au 17ième siècle (années 1600) et est le plus ancien et le plus célèbre carnaval des Caraïbes. Ce Carnaval marquait aussi la fin de la récolte sucrière (Azucar) au mois de juillet. Ainsi, les colons espagnols autorisaient exceptionnellement les africains à quitter les plantations pour défiler dans les rues de la ville et célébrer "Apostolo", le saint patron de la ville. Sauf que les africains (les différents cabildos de nacion) ont profité de l'occasion pour ramenés tous les dieux africains (les statues des Orishas) alors que les colons ne les avaient pas autorisé à venir avec des croyances africaines. Les pas du Mambo et du Cha-cha-cha ... dansés en groupes de noirs dans les années 1600 et réapparus en 1940 à Cuba en tant que danses de couple avant d'atteindre New York dans le mythique club le "Palladium", proviennent des rythmes de ces Dieux africains.

Benny MORE, après son décès en 1963, a lui-même été enterré avec la pratique du culte, du rite religieux d'origine bantoue (peuples du Congo) et qui s'appelle : le rite "Palo Mayombe". Ce culte Congo "Palo Mayombe" est basé sur l'énergie des défunts. Il utilise la lumière et les ténèbres. Il procure aussi l'immortalité de la gloire de l'artiste à condition de respecter à la lettre les conditions qui vont avec le culte, et d'utiliser les danses africaines qui l'accompagnent. Les pratiquants du Palo Mayombe sont appelés à Cuba les "Mayomberos" en rapport avec l'esprit des défunts. Le terme "Palo" signifie "baton" et désigne l’instrument utilisé pour la préparation de l’autel.

Pour comprendre ce qu'est la religion Palo, je vous invite à lire ce document : 

Erwan Dianteill. Kongo à cuba - transformations d’une religion africaine. Archives de Sciences sociales des religions, (117), 2005.

A partir de ce culte Palo Mayombe pratiqué en cachette et sous couvert de danse, depuis des siècles sous l'esclavage par les africains, est apparue le culte africain "Mayimbe" à Cuba et en lien avec le SON et ses dérivés.

L'illustration 

Les peuples Congos ou bantous déportés à Cuba viennent des nations Congo et Angola d’Afrique avec les Minas et les Gangas. Ces Congos sont un groupe ethnique très vaste qui regroupe d’autres ethnies telles que : les Mumbona, Musumdi, Mumbala, Mondongos, Cabenda, Masinga, Banguela, Munyaca, Loango, Musongo, Mundamba, Entotera et les Mayombes tous déportés à Cuba et dans les autres Îles des Antilles.

Le culte Congo qui a engendré toutes les salsas au monde, provient de la culture de toutes ces ethnies et principalement de l’ethnie Mayombe qui pratiquait le culte Palo Mayombe (basée sur l’énergie des défunts, la lumière et les ténèbres) et le culte Palo Mayimbe qui est aussi basé sur l’énergie des défunts mais incarné par un animal, un vautour sacré et vénéré depuis des milliers d’années en Afrique et nommé "Mayimbe" le messager des dieux africains.

Arsenio RODRIGUEZ et Benny MORE qui font partie des IMMORTELS des danses et musiques cubaines ont pratiqué le culte Palo Mayombe avec la danse du SON et ses dérivés qui ont ensuite été baptisés « salsa » et « Mambo-salsa » à Cuba et à New York dans les années soixante. Les pratiquants du culte voué au Palo Mayombe sont appelés les « Mayomberos » à Cuba.

Au 21ième siècle, l'EXCELLENT et GRAND artiste cubain Barbaro Fines a suivi les traces d’Arsenio et Benny qui ont eux-mêmes suivi les traces de leurs ancêtres déportés à Cuba.

Dans cette continuité, Barbaro Fines (talentueux pianiste cubain hors pair) a créé son propre groupe de TIMBA, "Barbaro Fines y su Mayimbe" et a sortie son premier album en 2011 "Mayimbe de La Havana à Pérou" du nom du vautour sacré d'Afrique et pour le même rituel religieux Africain "Palo Mayombe"(Culte Congo) qu'on avait célébré lors de l'enterrement de Benny MORÉ qui est considéré comme un immortel.

D’où le nom « Mayimbe » sur l’Album de Barbaros Fines.

Les pratiquant du culte voué au vautour sacré Mayimbe en lien avec le SON et ses dérivés, sont appelés à Cuba les "Mayimberos".

C'est ce terme religieux qu'a encore utilisé le pianiste cubain Barbaros Fines pour son 2ième album de Timba sortie en 2012 et dénommé "Los Mesajeros de Dios" (les messagers des dieux) en rapport avec le mayimbe africain (le vautour sacré) qui provient du culte congo.

Ci-dessous, la photo du vautour  sacré "Mayimbe" et celle de second album "Los Mesajeros de Dios" sortie en 2012 (21ième siècle).

Mayimbe.jpg
Mesajeros de dios.jpg

Le premier titre de ce 2ième album « Mensajeros de dios (Les messagers des dieux) est « La bénédicion » (la béniction).

Dans cette musique, l’artiste cubain Barbaro Fines demande ouvertement l’aide et la bénédiction à Chango, Oshun et autres divinités Orishas qui sont tous des dieux africains vénérés durant la période de l’esclavage par les africains déportés qui ont créé les SONS PRIMITIFS (Nengon, Kiriba, Changui, SON de l'Oriente), Rumba, Guaguanco, Mambo ...

Là, il ne s'agit pas de preuves du passé mais du présent (21ième siècle) et qui en disent long sur le LIEN INTIME entre les croyances africaines et la Timba, entre les rythmes des Orishas africains et la Timba qui est basée sur la Rumba africaine.

C'est encore le rythme de cette Rumba qui gouverne toutes les salsas.

Et cette Rumba elle-même est gouvernée à Cuba depuis 5 siècles jusqu'à jours, par les rythmes des Orishas CHANGO, OCHUN ...

Tous les albums de Barbaros Fines y compris ceux de Maikel BLANCO et Joseito, sont excellents et j'encourage tous mes lecteurs à s'en procurer, pour les encourager, les aider.

Ainsi, la qualité des artistes cubains et leurs musiques ne se pose pas et ce n'est ni le sujet, ni le but, ni la question de tout mon texte.

La question de mon texte est de savoir si on peut qualifier les salsas ou la Timba de danse latine au regard des faits et pratiques du passé et ceux du présent (c'est-à-dire le lien intime entre les croyances, les rythmes des orishas africains et les salsas ou la Timba ) ?

L'illustration en deux vidéos musicales de Barbaros Fines qui est le meilleur de son temps (21ième siècle)

Sa chanson "Benedicion" de 2012                    Sa chanson "Changany" de 2012 où il  

Où il demande à l'Orisha Chango                       évoque l'Afrique et s'adresse aussi à 

et autres divinités africaines de le                        l'Orisha "Chango".

venir en aide. 

Je rappelle que les Cabildos de                        Le terme "Changany" provient de

 nacion demandaient dans la                            de l'Orisha africain "Chango".

Santeria, aux Orishas et à                            C'est le rythme de ce même Dieu africain  l'Afrique de les venir en aide.                         "Chango" qui gouvernait la danse du 

                                                                        SON PRIMITIF AFRICAIN "Changui"

                                                                        (lors des Cumbanchas) et les danses

                                                                        Rumba, Guaguanco, Mambo ... à Cuba

                                                                        et aussi la danse Cumbia en colombie.

 

C'est la ÉNIÈME preuve que les SONS AFRICAINS et leurs dérivés (Timba, salsa, Rumba, Guaguanco, Culumbia, Mambo, Pachanga, Cha-cha-cha, Cumbia ... sont    indissociables de l'Afrique  et ses croyances.

Et à vouloir chasser le naturel africain (association danses-religion-croyances-rites-fête-décès), en prétendant que la salsa est une danse latine ou latino, ce naturel africain est toujours revenu très vite au galop dans les rythmes (Orishas) des salsas ou par l'hommage perpétuel aux dieux africains (Chango, Eleggua, Ochun ...) dans les paroles des artistes à cuba, aux USA, à Porto Rico et même en Colombie.

L'illustration de l'impossibilité de chasser le naturel africain pour le cas de la Colombie, par un texte explicatif suivi de deux vidéos en dessous.

La Sonora Carruseles est un groupe colombien de salsa formé en 1995 à Medellín. Ils ont remis au gout du jour le Boogaloo et joue aussi des cumbias (danse africaine du 17ième siècle en colombie). Leur style est inspiré par la salsa des années 1970 (salsa de New York). Tous ces membres sont des excellents artistes : Daniel Marmolejo, Morist Jimenez Jr, Luis Rodríguez et d’autres.

En 2009, ce groupe a sortie un album dénommé "Los Maestros de la Salsa" (Les Maitres de la Salsa) avec un morceau en hommage à l’Orisha africain Elegua et baptisé « A Elegua (Salsa Dura) ».

Ci-dessous, la vidéo musicale du morceau "A Elegua Salsa dura" qui prouve le LIEN INTIME entre les croyances africaines (les Orishas) et les danses qui composent la salsa (tous les styles).

   C'est la culture africaine qui est véhiculée et baptisée "Salsa".

                                                                                             La photo de l'Album

LA SONORA CARRUSELES.jpg

Ce même groupe de salsa Colombienne ("Los Maestros de la Salsa") a ensuite sorti le morceau " Salsa maferefun eleggua" dans lequel un hommage grandiose est rendu à l'Orisha africain Eleggua provenant du culte Yoruba du Benin.

Mieux encore, dans la vidéo ci-dessous, ce excellent groupe de salsa colombienne a choisi de présenter les photos des diverses statues et multiples objets participants aux rites religieux que les africains pratiquaient sous l'esclavage à Cuba pour rendre hommage à l'Orisha Eleggua en dansant le SON, la Rumba, le Guaguanco et les danses africaines baptisées "danses Afro-cubaines".

Là aussi, il s'agit d'une preuve criante qui ne relève point des faits du passé mais d'une chanson et danse salsa du 21ième siècle, donc du présent.

Cette chanson est elle aussi une énième preuve que la stratégie "la regla de candela" (duperie) qui avait été mise place par les cabildos de nacion à Cuba avait existé dans la mesure où les artistes cubains, colombiens et portoricains ne s'adressent dans leurs chansons qu'aux Orishas africains, jusqu'à nos jours 21ième siècle.

Aucun saint catholique n'apparait dans la vidéo ni n'est évoqué dans les chansons Rumba, Guaguanco, salsa et Timba.

Également, les dieux amérindiens (Tainos) de Cuba et de Porto Rico et les dieux Aztèques, Incas et Mayas de l'Amérique latine ne sont jamais évoqués par les artistes dans la Rumba, les salsas et la Timba.

C'est encore mille fois la preuve que tous les faits historiques que j'ai évoqué dans tout mon texte, RIMENT avec  les faits du présent. Il n'y a pas de discontinuité.

Les danses africaines sont liées à l'Afrique et ses croyances.

Chaque pays peut adopter ces danses mais personne ne pourra jamais changer ou usurper l'origine de ces danses en prétendant qu'elles proviennent d'une autre culture, sans être démasquer tôt ou tard par les croyances, les rites et les rythmes des Orishas qui les gouvernent et qui sont issues des cultes Congo et Arara.

Maintenant, j'en reviens au cas de Cuba pour poursuivre la présentation du culte Congo à travers l'excellent artiste cubain "Barbaro fines".

Pourquoi le titre « De la Havana à Pérou » ?

 

Barbaro Fines a toujours eu pour objectif de créer son propre groupe de musique, seulement cela lui parut fort difficile dans son propre pays (Cuba). A Cuba, certains artistes et producteurs ne lui ont pas facilité les choses. Pour parvenir à son but, Barbaro Fines a été obligé de quitter son propre pays Cuba pour le Pérou. D’où l’appellation "De La Havana à Pérou".

En effet, en 2002, il a débarqué au Pérou avec un groupe important de musiciens cubains pour intégrer les Conquistadores de la Salsa. C’est là, qu’il se rend compte que la population péruvienne est très amatrice de musique cubaine populaire, salsa et timba.

Barbaro Fines fera plusieurs autres allers-retours Cuba-Pérou pour travailler avec le groupe Orquesta la Caroband, et finira par s’établir définitivement au Pérou en 2010.

Une fois établi au Pérou, il prit rapidement contact avec de jeunes talents péruviens et finit par créer le 29 mai 2010, son propre groupe de TIMBA qu’il nomme "Barbaro Fines y su Mayimbe".

Il devient ainsi le directeur, le compositeur, l’arrangeur musical et pianiste du groupe.

Ci-dessous, la photo de son groupe (Barbaro Fines est l’artiste qui est au centre).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

photo Groupe Mayimbe.jpg

Barbaro Fines est le meilleur de son temps, il est sans doute, de par ses talents, la qualité de la composition et de l’arrangement de ses chansons, le successeur incontesté d’Arsenio RODRIGUEZ et de Benny MORE qui ont fait l’âge d’or de la musique Cubaine.

La bénédiction des dieux africains (Chango, Oshun et autres Orishas) qu’il n’a cessé de demandé dans ses chansons et qu’avaient demandé aussi les artistes immortels « Arsenio RODRIGUEZ, Benny MORE et Celia CRUZ», le fera, me semble t-il, entrer au « panthéon » de la musique Cubaine. La relève semble assurée. 

 

En effet, même l'expression  " ... y su … "   et le nom  " Barbaro ", avaient été utilisées par Arsenio RODRIGUEZ (créateur du SON MONTUNO) et Benny MORE (Roi du Mambo) sur leurs Albums.

L' illustration :

           

                                  " Y SU "                                  " EL BARBARO "

AR.jpg
Barbaro Mambo.jpg

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3) On a aussi à Cuba, le culte Abakua et Yoruba (des descendants d'africains déportés du Nigéria).

 

Le groupe ethnique yoruba ou lucumi, est largement représenté à Cuba, il était composé de plusieurs tribus provenant des petits royaumes africains tels que : Oyo, Owu, Ijebu, Egba, Igbomina, Ekitis, Owo, Ondo, Ijesha, Egbado, Shabe, Ketu et Awor.

À Cuba, les yorubas ont pratiqué le culte des orishas avec les danses africaines par le biais de la Regla de Ocha ou de la religion Santería.

La Santeria des Yorubas du Benin avait une envergure nationale alors que la Regla de Ocha des Yorubas du Nigéria (les Cabildos Abakua) était régional. On les trouvait à Matanzas (ville de naissance d'Arsenio RODRIGUEZ).

Certaines danses africaines des Abakuas n'étaient pas accessibles à tout le monde.

Ces Cabildos Abakuas étaient des sociétés secrètes et masculines qui ne plaisantaient pas avec le respect des traditions africaines. Les Yorubas Abakuas et les Yorubas du benin ont en commun, les Orishas qui gouvernent les rythmes des danses qui composent les salsas et la Timba.

La religion Yoruba "Santéria" ainsi que le terme africain "Lucumi"(qui signifie : Yoruba à Cuba) sont souvent employés par les chanteurs cubains de la danse Timba.

Documents : 

- LACHATAÑERE, Rómulo. 1995 : El sistema religioso de los afrocubanos, col. Echú bi, ed. Ciencias sociales.

- LÓPEZ VALDÉS, Rafaël. 1985 : Componentes africanos en el etnos cubano, ed. Ciencias sociales, La Havane. Rassemble : “Componentes africanos en el etnos cubano”,”Elementos para una caracterización de los cultos populares de origen africano en Cuba”,Las firmas en el palo Monte”, “El languaje de los signos de Ifá y sus antecedentes culturales en Cuba" "El complejo mitologico de los imagenes en la santería de Cuba", "La sociedad secreta Abakuá en un grupo de trabajadores portuarios”.

4) On a également à Cuba, le Culte Ganga-Mandingas de Guinée et des Minas d'où proviennent les danses populaires venues d'Afrique telles que " Cumbé", "Cumbia".

 

Les Minas désignent les groupes des Ashantis, Fantis, Guaguis et Musinas, originaires de l’actuelle Répuplique du Ghana. les Mandingas rassemblent les groupes Lomba, Alogasapi, Sesere, Mossi, Soso ou Sousou et Bambará, originaires de l’actuelle Sierra Leone, Guinée, Mali. et Burkina.  

La divinité Ganga-Mandingue la plus populaire était "Yerbe" qui est l'équivalent de l'Orisha "Babalu Ayé" dans les Cabildos de nacion Yoruba et Abakua.

Cette divinité "Yerbe" était aussi appelée "Mansa" dans les langues malinkées et dioulakan des Cabildos de nacion Ganga-Mandingue. 

La racine africaine laisse une trace très particulière et profonde dans le processus  de formation de la culture cubaine (différents ethnies : Yorubas (Benin), Congolais, Carabalíes (Nigéria), Bantou (Angola et Congo), Mandingue (Guinée, Mali, ...). 

Toutes ces musiques et danses qui étaient réprimés par les colons à cause de leur côté religieux (les orishas), ont connu depuis les années 70, une extraordinaire résurgence dans les autres îles des Antilles, et aux USA, en Amérique latine, en Europe, au Japon ...

Autres preuves criantes que le SON

et ses dérivés et la salsa (tous les styles) sont intimement liés aux croyances africaines (les Orishas)

 

 

Les grands artistes cubains, colombiens et portoricains ont eux-mêmes chanté et loué les dieux africains (CHANGO, OSHUN, YEMAYA, ELEGGUA ...) avec les danses africaines apparues sous l'esclavage à Cuba. A partir des années 60, tous ses artistes cubains, portoricains et colombiens ...  ont baptisés ces multiples danses africaines en "salsa" pour mieux vendre leurs disques. C'est toujours le cas au 21ième siècle.

Les illustrations :

- Le cubain Arsenio RODRIGUEZ (le créateur du SON MONTUNO baptisé en SON EL CASINO  puis en SALSA CUBAINE) a chanté, en 1963, l'orishas africain "CHANGO" avec la danse PACHANGA qui est d'origine africaine.

Le titre de la chanson est "CHANGO PACHANGA" 

"CHANGO" est l'Orishas africain qui bat le record de popularité à Cuba, à Porto Rico, aux USA , en Colombie, au Pérou ...

La PACHANGA  est une danse africaine qui était pratiquée sous l'esclavage lors d'un carnaval des noirs qui s'appelle la "Conga" au 18ième siècle (années 1700 à Cuba).

Cette musique "CHANGO PACHANGA" a ensuite été appelée "salsa". Et ce fut le cas pour plusieurs autres danses africaines rassemblées en une seule danse et 

musique et baptisées "salsa".

C'est l'une des multiples raisons pour lesquelles j'ai affirmé dans mon introduction que la salsa est comme une vitrine et dans l'arrière boutique, il y a l'Afrique.

 

- La cubaine Célia CRUZ (la Reine de la salsa) a rendu hommage en 1964 avec le groupe de salsa "Sonora Matancera" aux orishas africains "CHANGO" , "OSHUN" et "YEMAYA" 

Exemples de  chansons de Celia :

                                                                                 Ici, Célia chante la danse BEMBÉ 

- "Bembe para CHANGO"                                         dans la langue africaine Yoruba                                         

- "CHANGO Ta Veni "                                                Ici, en langue espagnole

- "OSHUN con CHANGO"                                         Ici, Célia évoque les origines en 

                                                                                                                                           disant " Africana CHANGO"

- "YEMAYA"                                                               Ici, elle mélange des langues :

                                                                                    Yoruba et espagnole. 

- "ELEGGUA quere tambo"                                      Ici, Célia évoque encore les racines                                                                                           africaines.

                                                                             

  Je rappelle que Célia CRUZ était aussi l'unique chanteuse du grand orchestre "FANIA" qui était composé majoritairement de musiciens portoricains.                                                                                  

En 1949, un duo de musiciens cubains composé d'une chanteuse "Celina González" et d'un chanteur "Reutilio Domínguez" a chanté l'orishas africain CHANGO.

Le nom de leur chanson est " Que viva CHANGO"  

 

Ce duo excellait dans la musique paysanne cubaine, en particulier dans la guajira, la guaracha et le punto cubano qui sont descendants des SONS PRIMITIFS tel que le CHANGUI. Ces deux artistes incluaient aussi dans les paroles de leurs chansons, des prières, des noms et des mots (Lucumi) liés à la Santería qui est un rite et une religion d'origine Yoruba (Afrique de l'ouest). Or, le terme "Lucumi" désigne les "Carabalis" (du Nigéria et du Benin) y compris les Abakua.

 

En 2016, la grande interprête María Victoria a rendu, dans une chanson, un hommage à la Reine de la musique paysanne, Celina González qui chantait énormément les orishas africains (musique religieuses avec les rythmes africains). Dans les paroles de cette musique Salsa, Maria VICTORIA rend hommage aux orishas africains «Babalu Ayé » et Chango ».

En 1967, au sein de l'orchestre FANIA qui était aussi une maison de disques à New York, les musiciens portoricains qui s'étaient tous emparés des danses africaines venues de Cuba, ont chanté les orishas africains en style Mambo-salsa de Beny MORE.

Exemple : le grand musicien portoricain Roberto Bobby VALENTIN a chanté l'orishas CHANGO avec les rythmes africains baptisés "salsa".

Le nom de sa chanson est "CHANGO Ta beni" 

Je précise que Bobby VALENTIN était aussi l'arrangeur de la Fania All Stars.

Ci-dessous, photo de la Fania All Stars composé très majoritairement de 

musiciens portoricains.

Je précise aussi que c'est Célia CRUZ (au milieu de la photo dans la première rangée) qui a d'abord chanté "CHANGO Ta veni" en 1964, ensuite Bobby Valentin l'a chanté en 1967.

Le 20 février 1999, la Fania a sortie un excellent album dénommé « Salsa Hits, Vol. 4 » qui est composé de 15 morceaux de 15 grands artistes de l’époque.

Dans cet album, figure une chanson de l'artiste portoricain Hector Lavoe dont le nom est « Para OCHUN y YEMAYA » et voué au culte ARARA des africains déportés du Bénin durant l’esclavage à Cuba.

Voici la chanson : 

                    Voici l'album dont elle est issue :    

Je précise qu’Héctor Lavoe, né Héctor Juan Pérez Martinez à Ponce (à Porto Rico), était un chanteur de salsa très connu dans les années 1970 et les années 1980 à New York.

Il avait rejoint New York à l’âge de 16 ans. Hector Lavoe était aussi un membre de la Fania All-Stars et il a enregistré avec eux entre 1968 et 1988 plusieurs chansons totalement basées sur le SON Africain et ses dérivés.

La Fania doit sa création et son existence au clonage des SONS Africains et leurs dérivés ainsi que les croyances qui les accompagnent.

Hector Lavoe est une des grandes figures de la musique Afro-latine (et non latine).

Il était un excellent violoniste et travaillait avec Willie COLON qui est né à New York dans le Bronx et d’origine portoricaine aussi.

Le processus identitaire des Caribéens de New York en 1970 (les portoricains émigrés à New York) en dit long sur les origines de la salsa et son lien indéfectible avec les croyances africaines.

En effet, en 1970, donc presque deux décennies après l’arrivé à New York des danses nées sous l’esclavage à Cuba, l’artiste portoricain Ernie Agosto a scandé ouvertement le « pouvoir de vaincre » avec ces danses et croyances et il s’est  réclamé des orishas africains Changô et Yemaya.

Depuis cette date, beaucoup de chants salsa d’ Ernie Agosto incluent des paroles non pas en espagnol mais en langue africaine yoruba. Il y invoque les orishas et intègre à la musique de danse salsa les tambours batà qui sont habités par des esprits et issus du culte Yoruba.

Or, ces religions (orishas Chango et Yemaya …) n’étaient pas connues à Porto Rico car elles ne sont pas issues de la culture des amérindiens.

A cause du fait que le fait que les portoricains étaient la première communauté latine (parlant l’espagnol) à New York de part leur nombre, et le fait qu’il se sont emparés des danses et croyances africaines à New York, puis au sein de l’industrie de disques FANIA, on a fait croire au monde entier qu’il s’agissait de danses aux origines caribéennes et latino-américaine.

C’est archi faux, c’est l’un des plus gros mensonges de tous les temps.

Ces danses et ces croyances baptisées en « salsa » à New York ne sont pas issues de la culture originelle des Caribéens (les amérindiens) ni de celle des latinos -américains. Elles proviennent d’Afrique par le biais de la déportation.

Je vous invite à lire les documents :  

CANIZARES, Raúl. 1993 (1ère édition) et 1999 : Walking With the Night - The Afro-Cuban World of Santeria, ed. Destiny, USA.

- VEGA, Maria Morena. 1995 : “The Yoruba Orisha Tradition Comes to New-York”, African American Review 29 (2) pp. 201-206, Biblio., USA.

En 2011, le grand musicien colombien "CHON ARAUZA" et son groupe (y la furia colombiana), ont chanté l'orishas africain CHANGO avec la danse africaine Cumbia qui provient des termes "Cumbé" et ".Cumbachas". Je rappelle que dans les années 1800 à Cuba, la danse du SON PRIMITIF CHANGUI se produisait lors des Cumbachas (fêtes paysannes).

Le nom de la chanson de CHON ARAUZA est "La Cumbia del CHANGO" 

Ci-dessous, photo du groupe de CHON ARAUZA avec la mention religieuse de l'orisha "CHANGO" et la danse africaine "Cumbia".

En 2019, l'excellent groupe musical colombien spécialisé dans la musique Cumbia a sortie un album dénommé "Cumbia - YEMAYA". 

Ce deuxième groupe colombien a lui aussi concocté une chanson vouée à l'orishas CHANGO.

Le nom de la chanson est également "Cumbia del CHANGO"

Ci-dessous, la photo du groupe avec la mention religieuse africaine "YEMAYA" et celle de la danse africaine "Cumbia".

En 1997, la Fania avait elle aussi sortie un album 2.0 dénommé "La Cumbia YEMAYA 3000" (Limpia) Éxito Sonido Fania". 

Voici la chanson : 

      Ci-dessous, photo de l'album avec la mention religieuse de l'orisha africain

" YEMAYA" et de la danse africaine " Cumbia "

 

On peut en déduire de toutes ces diverses preuves irréfutables que les danses d'origine africaine sont indissociables des croyances africaines quelqu'en soit le lieu où ces danses ont été déportées et quel qu’en soit la durée. 

Quel qu’en soit la durée d'un tronc d'arbre dans l'eau, il ne sera jamais un poisson, il portera toujours des signes particuliers, des caractéristiques propres qui le distingue et qui permettent de découvrir ses origines.

 

Toutes les cultures de la planète se ressemblent plus ou moins, mais elles ne sont pas identiques en tous points.

Il est donc impossible d'utiliser (sans se faire démasquer), une culture ayant des caractéristiques précises, en faisant croire pendant des décennies qu'elle provient de la culture originelle d'autres peuples.

 

La salsa (tous les styles confondus) n'est pas comme on prétend depuis plus d'un demi-siècle, une danse aux origines latines (Amérique latine) ou encore une danse née de la culture originelle des Antilles ou des Caraïbes (culture des amérindiens qui ont subi l'extermination).

La danse salsa (tous styles confondus) est à l'origine, un assemblage de différentes variétés de danses africaines en lien avec les croyances africaines et accompagnées par la guitare espagnole.

 

La salsa est une musique Afro-latine (Afrique-Espagne) accompagnée de danses africaines (rythmes) qui ne sont pas totalement profanes.

Cette définition est mienne et les multiples et diverses preuves criantes énumérées plus haut, sont éloquentes et toujours d'actualité. Il ne s'agit pas de pratiques passées.

 

​Qualifier la salsa de danse latine, ne rime ni avec les faits passés ni avec les pratiques du présent. C'est aussi un raccourci et une tentative de refouler le contexte historique (l'esclavage) dans lequel sont nés les éléments indispensables qui composent la salsa, afin d'associé à cette danse, une histoire qui n'est pas sienne.

En dehors de toutes ces preuves fournies, toute personne peut se poser cette simple question qui mérite méditation :

Pourquoi toutes les danses qui composent les salsas  et la Timba, telles que le SON, la Rumba, le Guaguanco, la Culumbia, le Mambo, la Cumbia ... n'ont jamais été accompagné ni par les rythmes ni par un hommage aux dieux grecs (exemples : Zeus ou Apollon ou Jupiter ) ni par des rythmes et hommages aux Saints Catholiques qui étaient imposés durant l'esclavage (exemples : Jesus ou l'Archange Saint Michel) , ni par des rythmes et hommages aux dieux égyptiens (exemples : Osiris ou Amon-Rê) ni par des rythmes et hommages aux dieux indous (exemple : Ganesh), ni par des rythmes et hommages aux dieux Incas (exemple : "INTI" ), ni par des rythmes et hommages aux dieux Aztèques ou Incas ou Mayas de l'Amérique latine (exemple : CHALCHIUHTLICUE, ou INTI), ni par des rythmes et hommages aux dieux ARAWAK des indiens des Caraibes tels que les Tainos de Cuba, de Porto Rico ou d'Haiti (exemple :  le dieu YOCAHU VAGUA MAOROCOTIOU) , mais accompagnées uniquement et toujours depuis 5 siècles jusqu'à nos jours 21ième siècle, par les croyances, les rythmes des dieux d'Afrique noire tels que les Orishas et les rites Palo Mayombe, Palo Mayimbe et l'hommage perpétuel à ces dieux africains alors que les salsas et la Timba sont connues, dansées et enseignées presque partout sur la planète et dans toutes les cultures y compris en Chine et dans le monde Arabe ?

 

Cette monopolisation quasi totale que possèdent les rites, les croyances et les Orishas africains sur ces danses, en dit vraiment long sur l'origine culturelle de ces dernières.

Cette monopolisation plurielle est aussi l'une des multiples raisons qui rendent impossible voire périlleuse, toute tentative de qualification des salsas et la Timba en "danses latines".

Et si vous persistez à les qualifier de danses latines, vous verrez que peu de temps après (quelques mois ou années), des musiciens cubains descendants des Cabildos de nacion, vont composer des musiques avec des paroles revendicatives des racines africaines de leurs ancêtres, des Orishas et des danses qui composent les salsas et la Timba.

La caractère REVENDICATIF et IDENTITAIRE avec fierté est dans l'ADN de la culture cubaine.

D'ailleurs, la première vidéo de mon texte global y compris plusieurs autres vidéos et musiques présentées, prouvent cela.

Cette monopolisation est, me semble t-il, une sorte "d'anti-vol" de l'origine culturelle de ces danses.

Quant à la salsa de New York ou salsa "portoricaine", elle n'est pas revendicative et ne peut pas l'être. Pour revendiquer aux USA l'origine des danses qui constituent la salsa portoricaine, il faut que ces danses soit originaires des USA !

Sauf que toutes ces danses sont apparues d'abord sous l'esclavage à Cuba avant d'atteindre les USA !

D'ailleurs, ce ne sont pas les musiciens portoricains de New York qui ont donné le nom de "salsa portoricaine" à la musique et danse "SON + Rumba / Guaguanco" plagié en 1964 par les deux fondateurs de la FANIA.

Les portoricains de la FANIA l'avait baptisé tout simplement "SALSA".

Le nom "salsa portoricaine" n'a jamais été écrit sur aucun des innombrables albums de la FANIA !

En revanche, les noms "SON con Rumba", "Rumba", "Guaguanco", "Mambo", "Pachanga", "Chango", "Yemaya" ... existent sur des musiques et albums de la FANIA.

Je précise que "Chango", "Yemaya" sont des dieux africains originaire du Nigéria et du Benin. Ces croyances (la SANTERIA) sont intimement liées aux danses qui composent les salsas.

En plus, les portoricains n'ont jamais affirmé que cette salsa est née à Porto Rico. 

Ce sont précisément des danseurs français qui, lors d'un congrès (festival) de salsa de New York à Porto Rico dans les années 80-90, l'ont attribué l'appellation "salsa portoricaine".

Enfin, aux USA, les américains ne l'appelle pas "salsa portoricaine", mais "SALSA" tout simplement.

 

Même quand les artistes se lancent dans d’autres styles de danses (RAP, RNB, HIP HOP …), les termes "orishas" et "candela" restent indispensables à Cuba et aux USA.

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L'illustration en vidéos musicales avec le groupe "Orishas" de Cuba et le groupe "Yerba Buena" de New York.

             

La Candela dont il s'agit ici, c'est la

"regla de la Candela" (religion Yoruba).

Le terme "Orishas" est un hommage 

aux Dieux africains qui accompagnent

les musiques et danses.

Le rythme de départ de cette danse et

musique est celui de 

l'Orisha Eleggua.

Ce sont justement les Yorubas déportés

à Cuba qui pratiquaient la Candela

pour duper les colons.

Ensuite, le rythme Eleggua de cette musique

a été suivi par celui de la Salsaton (salsa + reggaeton).

Et le Reggaeton est composé de Reggae et du Hip hop qui ont des origines Afro, d'où la considération et l'utilisation permanente de termes et d'expressions qui renvoient à l'histoire des africains déportés et dont la signification est l'hommage à leurs racines africaines.

Ci-dessous, la vidéo musicale du rythme originel de l'Orisha Eleggua, mais avec des instruments traditionnels et non modernes.

Maintenant, il s'agira d'en revenir à l'histoire du SON de l'oriente cubain.

 

 

La danse du SON PRIMITIF de l'oriente n'est pas resté comme un mammouth figé dans l'âge de glace. Elle a évoluée dès 1930.

4 - L'évolution du SON et sa métamorphose en salsa : 

Arsenio RODRIGUEZ et Benny MORE

Les amérindiens de Cuba ayant été exterminés depuis belle lurette dans les années 1500 par les colons espagnols, la musique cubaine  est restée un mélange de folklore espagnol avec les rythmes africains. 

Au XX° siècle, les cubains descendants d'africains déportés comme Arsenio RODRIGUEZ et Benny MORÉ en ont hérité. 

L'évolution du SON s'est fait d'abord par Arsenio Rodriguez puis par Benny MORE qui sont les deux plus grands noms de la musique Afro-cubaine (la Salsa).

Ce sont les cubains eux-mêmes qui le martèlent avec fierté.

En plus, les faits historiques têtus reviennent au galop et le confirment.

Sans ces deux personnages, il n'y aurait pas eu de Salsa à Cuba ni aux USA. 

Après Arsenio RODRIGUEZ, c'est Benny MORE qui a fait la gloire et l'âge d'or de la musique cubaine (dite aujourd'hui Salsa). 

Depuis le décès de Benny MORE le 19 février 1963 à La Havane (Cuba) à l'âge de 43 ans, chaque année a lieu à Cienfuegos (à Cuba), le Festival International de Musique de Benny MORÉ au mois de septembre, une importante date pour la culture cubaine.

En 2006, un film intitulé  " EL BENNY " sorti à Cuba a déplacé des foules de monde qui lui ont rendu hommage.

Ci-dessous, photo de la pochette de cet excellent film que je conseille de voir.

 

 

 

 

 

 

Considéré comme un IMMORTEL, un DIEU, la BIBLIOTHÈQUE des musiques et danses cubaines, les cubains lui ont consacré un effigie (une statue entière) à sa gloire dans une rue de Cienfuegos à Cuba, plusieurs décennies avant ce film.

Arsenio RODRIGUEZ et Benny MORE se sont tous les deux inspirés particulièrement de leur héritage "Congo" qui baigne toute la culture cubaine jusqu'à nos jours. De la "Santeria" (révérence à leurs dieux sous couvert du christianisme) à la musique populaire.

Je vais d'abord présenter le rôle fondamental de chacun des deux personnages dans l'évolution et la métamorphose du SON PRIMITIF AFRICAIN en danse cubaine "salsa" à Cuba et en danse "salsa" version de New York.

Ensuite, je ferai le portrait détaillé de chacun des deux personnages plus en dessous.

Le rôle joué par Arsenio RODRIGUEZ 

En 1930, le cubain Arsenio RODRIGUEZ (descendant d'Africains déportés à Cuba et d'origine Congolaise) a fusionné le SON PRIMITIF (SON de l'Oriente) avec la RUMBA ("Guaguanco") qui est une autre danse africaine, pour donner naissance à une danse qu'il a baptisé "SON MONTUNO".

Le terme "SON MONTUNO" signifie "SON des montagnes" parce que la campagne reculée dans laquelle Arsenio est né est montagneuse (c'est la province de Mantanza).

 

Ci-dessous, la photo d'Arsenio.

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Arsenio RODRIGUEZ 

          (né Ignacio de Loyola Rodríguez Scull)           

   EL PRIMERO REY DEL SON, DEL RUMBA Y DEL GUAGUANCO         LE PREMIER ROI DU SON, DE LA RUMBA ET DU GUAGUANCO

THE FIRST KING OF SON, OF RUMBA AND GUAGUANCO

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette fusion du benjamin des SONS PRIMITIFS AFRICAINS avec une autre danse africaine dite RUMBA ("Guaguanco"), fut une première révolution.

 

Ci-dessous, deux vidéos musicales du SON MONTUNO d'Arsenio RODRIGUEZ. 

Je précise qu'Arsenio a rechanté ce SON MONTUNO avec son orchestre en 1948 à cause de son succès constant.

À l'époque, il n'était pas encore baptisé "SON EL CASINO".

Il ne sera tout simplement baptisé "SON EL CASINO" que dans les années 1950 - 1955.

Dès lors, en 1930, Cuba est connue pour être "La tierra del SON y del guaguanco"  (la terre du SON et du Guaguanco). 

A Cuba, le Guaguanco est la plus populaire des danses qui constituent la Rumba qui est elle-même une danse Africaine.

En effet, la Rumba est composée principalement de trois danses africaines : Guaguanco, Yambu et Culumbia.

Quel est le sens de la Rumba ? 

La Rumba est à l’origine, l’expression de la rébellion contre l’esclavage, contre la ségrégation, c’est un récit dansé d’histoires d’amours malheureuses, aux rythmes dynamiques et sensuels (tel que le Guaguanco, où la femme tente de repousser les avances de l’homme). La Rumba est l'une des danses les plus anciennes d'Afrique et déporté à Cuba grâce à la traite négrière. A Cuba, les africains déportés composaient la Rumba avec les Congas (tonneaux vides des colons), le guiro, le Chékéré et les Cloches de vaches. La Rumba n'intègre pas la guitare espagnole "TRES".

Quel est le sens de la danse Guanguanco ?

Dans la danse Guaguanco, le "vacunao" a une signification érotique symbolisée par un geste du danseur ou par un foulard qui va poursuivre la danseuse, et que celle-ci cherche à éviter tout le long de la danse.

Voilà pourquoi, jusqu'à nos jours (21ième siècle), certains danseurs de Salsa ou de Timba ont intégré le Guaguanco et ont toujours un foulard dans la poche arrière de leur pantalon ou dans la main.

En effet, ils anticipent au cas où il sera possible de faire un peu de Guaguanco, au cours d’une musique. Il arrive que la danseuse aussi ait un petit foulard mais c'est en principe le danseur qui sort le foulard qui symbolise un message de "drague" car les partenaires simulent une parade nuptiale sous couvert d’un jeu de l'homme vers la femme. Des fois, ni le danseur ni la danseuse n'a un foulard.

Ce soi-disant "jeu" est matérialisé par des gestes, déplacements et mouvements explicites du danseur, et qui sont portés sur les plaisirs sexuels et amoureux. En effet, il arrive que le danseur, en se déplaçant, fasse simplement semblant, avec le foulard ou avec sa main, de frôler les postérieurs de la danseuse;

il arrive aussi que le danseur ralentisse puis accélère et tout d'un coup, fasse un mouvement pelvien brusque du bassin de l'arrière vers l'avant. 

En principe, dans le Guaguanco, il n’est pas question que l’homme guide la femme à fortiori faire des figures. C’est une danse à deux mais le danseur et la danseuse dansent indépendamment l’un de l’autre et ne sont pas obligés de se positionner face à face. La danseuse garde ses distances pour mettre en échec les tentatives de rapprochement du danseur. Si la danseuse répond à l'appel du foulard (ou par un geste de l'homme) et accepte d'être touché par ce foulard (Vacunao) du danseur, cela signifie dans la conception africaine de la symbolique du Guaguanco, qu'elle est d'accord, qu'elle est "partante" ! 

La danse Rumba est issue de quelles danses africaines ?

Quelle est l'origine des "pas de base" (Rumba, Mambo, Salsa) inclus dans les danses SALSA et Timba ?

Quelle est l'origine de la danse Guaguanco

(avec le Vacunao) ?

Elle provient de quelle danse africaine exactement, il y a plusieurs siècles ?

Les musiques et danses Congo à Cuba utilisent principalement les percussions Yuka (d'où provient la Rumba).

Les danses Yuka simulent le Vacunao et le mouvement pelvien du bassin que l’on retrouve dans toutes les danses africaines d’origine Congo (un exemple : la Danza de la Culebra ou danse du serpent). Sous l’esclavage, les couples dansaient au milieu de personnes formant un cercle en chœur (avec des chants religieux).

Il y avaient quatre expressions congolaises que les communautés africaines pluri-ethniques (en particuliers, les Cabildos Congo-Angola mélangés aux Cabildos Abakua ou Carabalis) dansaient sous l'esclavage à Cuba dans les plantations de canne à sucre et de de tabac :

C'étaient les danses "Makuta", "Palo", "Garabato" et "Yuka". 

Ces quatre expressions congolaises ont été bien conservées et transmises de génération en génération par les différents Cabildos de nacion. C'est la raison pour laquelle, ces quatre expressions sont toujours pratiqué jusqu'à nos jours 21ième siècle à Cuba comme l'illustre les vidéos ci-dessous.

                                                                        Ici, le chanteur emploie le terme "Yoruba"

                                                                        et les couples danseurs exécutent les

                                                                        danses de leurs ancêtres déportés et en 

                                                                      tenant à la main, des crochets en bois que                                                                          ces derniers utilisaient dans les travaux

                                                                        champêtres.

La Rumba est le patriarche de toutes les danses africaines apparues à Cuba sous l'esclavage.

La danse Rumba est issue des danses "Makuta", "Yuka", "Palo" et "Garabato" du Congo et accompagnée par les Orishas des Cabildos Yoruba et Abakua du Benin et du Nigéria (Chango, Ochun ...). 

Cette association culturelle et religieuse dans la Rumba provient du fait que les colons mélangeaient les différentes communautés africaines dans les plantations de canne à sucre.

Et dans chacune des quatre danses (Makuta, Yuka, Palo, Garabato), il y d'autres danses africaines. Exemples : le Guaguanco, le Yambu et la Culumba. 

Le "pas de base Rumba" que tous les danseurs et danseuses de la Timba et des salsas (tous styles) ont appris et pratiquent jusqu'à nos jours, est apparu à Cuba, sous l'esclavage, il y a 5 siècles, dans les Cabildos de nacion Congo dans leur danse "Makuta" (il suffit de voir la vidéo du dessus à gauche, pour découvrir le pas Rumba dans la Makuta). Ce "pas Rumba" s'est retrouvé dans les salsas et la Timba, parce que la danse "Makuta" est en partie inclue dans la Rumba.

En effet, c'est un "pas" de la danse "Makuta" qui a été baptisé "pas Rumba" dans les salsas (tous styles) et la Timba.

Contrairement aux idées reçues depuis belle lurette dans plusieurs centaines de livres et sur certains sites internet, ce "pas Rumba" ne provient ni de Porto Rico, ni de Colombie, ni des USA, ni de l'Amérique latine. Et il n'est pas née en 1960 ou 1970 à New York avec la Fania, Il est tout simplement de la "Makuta".

Le "pas de base Mambo" que tous les danseurs et danseuses de la Timba et des salsas (tous styles) ont appris et pratiquent jusqu'à nos jours, est apparu à Cuba, sous l'esclavage, il y a plus de 2 siècles, dans les Cabildos de nacion Congo et de nacion Yoruba, dans leurs danses de carnaval "DANZON" qui était appelé à l'époque "carnaval religieux des noirs" à Santiago de Cuba dans les années 1800. Ce "pas Mambo" (avant-arrière, en trois temps) était associé au "pas Cha-cha-cha" dans ces danses de carnaval religieux. C'est la raison pour laquelle, le Cha-cha-cha (qui tire son nom du bruit des pieds au sol), était appelé "triple Mambo".

Le "pas de base Salsa" et le "pas de base salsa ouvert" que tous les danseurs et danseuses de la Timba et des salsas (tous styles) ont appris et pratiquent jusqu'à nos jours, sont apparus à Cuba, sous l'esclavage, il y a plus de 2 siècles, dans les Cabildos de nacion Congo et de nacion Yoruba, dans leur danse "Yuka" (le danseur et la danseuse font chacun, des demi-tours circulaires en arrière avant de se rejoindre et coller bassin contre bassin). Voir la vidéo de dessus à droite : après la danse "Garabato" (que les africains exécutaient avec des crochets en bois dans leurs mains dans les champs), c'est la danse "Yuka".

Quant à l'origine de la danse "Guanguanco" (avec le Vacunao), j'ai découvert après des années de recherches approfondies sur les quatre danses que :

-  1) La danse Makuta se pratiquait durant les rares fêtes accordées par les colons.

(quand la productivité de la canne à sucre était en hausse avec des récoltes qui se soldaient en millions de tonnes). Ces rares fêtes accordées étaient une forme de récompense.

- 2) La danse Palo étaient basée sur les gestes du travail des champs avec les instruments champêtres. Ainsi, les danseurs tenaient à la main, un coupe-coupe (une machette tranchante utilisée dans les plantations de canne à sucre et de tabac) et les chanteurs évoquaient les Orishas Chango, Ochun du culte Arara du Benin (en dehors des documents écrits, la toute première vidéo du texte et qui a été produite par des cubains au 21ième siècle, est révélateur de ce qui se passait il y a 5 siècles à Cuba). 

La religion appelée Congo à cuba, fut amenées par le peuple Bantou des Mayombes (c’est l’ethnie d’où provient les grands parents des deux dieux de la salsa : Arsenio et de Benny). Ce sont les Mayombes et leurs descendants qui pratiquaient le culte Palo Mayombe basé sur l'énergie des défunts et des ténèbres. Le Mayimbe (vautour sacré) provient du culte Palo. 

En effet, comme les yorubas (culte Arara du Benin), les Congos se réunissaient dans des Cabildos de nacion à Cuba. Lors des cérémonies, ils utilisaient plusieurs types de chants tels que : les Cantos de Palo ou Cantos de fundamento. Ce sont des chants et prières magiques pour augmenter les pouvoirs du Nganga, des chants déstinés à faciliter l’entrée en transe des personnes présentes, mais également des chants satiriques et comiques appelés Managuas ou Makaguas qui sont souvent improvisés.

- 3) La danse Garabato a en commun avec la danse Palo, l'utilisation d'instruments agricoles.

En effet, la danse Garabato est une danse champêtre dans laquelle, les danseurs tenaient non pas un coupe-coupe (comme dans le Palo), mais un crochet en bois utilisé pour les travaux agricoles imposés par les colons (voir la vidéo du dessus à droite).

- 4) La danse Yuka est une danse érotique dans laquelle les couples miment les attitudes du coq et de la poule. Cette conception africaine du danseur symbolisant le coq et la danseuse symbolisant la poule est arrivée à Cuba par le biais de la déportation des peuples africains.

Dans la danse Yuka, l’homme doit séduire la femme en faisant des artifices et en se déplaçant de la gauche vers la droite et de la droite vers la gauche. Simultanément,  la femme doit tenter de l’éviter en gardant ses distances. L’homme fait un geste de la main ou par le biais d’un foulard pour inciter la femme à s’approcher. Ensuite, il doit donner un mouvement pelvien (bassin) contre la femme ou dans le vide, prouvant ainsi, dans la conception africaine des choses, qu’il la possède.

C’est précisément de cette danse africaine Yuka qu’est née

le Guaguanco (Rumba) avec la Vacunao (la drague, les artifices, la séduction, le mouvement plus ou moins brusque du bassin de l'arrière vers l'avant à connotation sexuelle et exécuté par le danseur en direction de la danseuse) qu'on retrouve dans toutes les salsas et la Timba dès que le danseur et la danseuse se déconnectent physiquement pour se mettre en mode Guaguanco afin que chacun d'eux puissent faire de son côté, des artifices visant à séduire et simuler un accouplement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quant à la danse "Yambu", elle provient aussi de la "Yuka".

La danse "Columbia" est de la même famille que le "Palo". La Columbia et le Palo sont des danses guerrières réservées uniquement au hommes selon la conception africaine des Cabildos de nacion.

Présentation (en vidéos ci-dessous) des trois danses africaines qui composent la Rumba (le Guaguanco, le Yambu et la Columbia).

                Guaguanco (avec foulard)                                Guaguanco (sans foulard)

                   C'est le danseur qui est plus mis en valeur dans les deux formes de Guaguanco

 

 

Le Yambu (forme lente ou soft de la Rumba)         La Columbia (forme rapide et guerrière de la                                                                                             Rumba).  

Dans le Yambu, c'est la danseuse qui est                      La Culumbia est un combat imaginaire et

mise en valeur, le danseur joue le second rôle.​                réservé uniquement aux hommes.

                                                                     

 

 

                                                                     Le terme africain "CHANGO" employé par le  

                                                                                   chanteur de la Columbia, est un hommage à

                                                                                   l'orishas de cette danse. L'orishas signifie dieux 

                                                                      de la mythologie africaine. Ce terme "CHANGO"

                                                                                   est aussi à l'origine du terme "CHANGUI" qui 

                                                                                   désigne une danse de couple née sous l'esclavage

                                                                                   dans les années 1800 à Cuba lors des 

                                                                                   "Cumbachas". Toutes les danses africaines sont

                                                                                   liées à des croyances africaines cachées.

                                                                                   Dans le Culte ARRARA du Bénin pratiqué par les

                                                                                   africains sous l'esclavage à Cuba, le dieu CHANGO

                                                                                   est symbolisé par la couleur Rouge. C'est la raison 

                                                                                   pour laquelle, le chanteur porte ici, un foulard rouge

                                                                                   au cou.

         

                                                                                  Enfin, CHANGO désigne la danse de FEU et de                                                                                           GUERRE, la FOUDRE et la VIRILITÉ, la colère et

                                                                                   vitesse du serpent MAMBA d'Afrique.

                                                                                   C'est la raison pour laquelle, dans la danse 

                                                                                   Culumbia, le danseur s'exprime avec des

                                                                                   mouvements violents, les arrêts brusques, le rejet et

                                                                                   la fuite comme s'il était de manière permanente,

                                                                                   piqué au vif par un insecte imaginaire.  

                                                                                   Cet insecte imaginaire, était l'esclavage dont les 

                                                                                   africains déportés voulaient s'en débarrasser. 

                                                                                   C'est çà, le SENS de la Culumbia.

                                                                                 

                                                                      La Culumbia comprend plusieurs pas dont

                                                                                   la meta (nom également d'un rythme de la 

                                                                                   Santeria consacré à Chango), le refrazo,

                                                                                   le palatino, le habanero et la columbia

                                                                                   proprement dite (tous sont violents).

                                                                                   Le fait qu'il soit réservé aux hommes tient

                                                                                   surtout au fait qu'à l’origine, les danseurs

                                                                                   s'accrochaient de couteaux aux pieds

                                                                                   (comme des éperons d’aigles)

                                                                                   ou les tenaient à deux mains.

         Cette vidéo cubaine du 21ième siècle dans laquelle le danseur a fini par prendre un couteau non             pas pour agresser le public, illustre l'histoire de la Columbia : sous l'esclavage à Cuba, les                       africains dansaient la Columbia et la Rumba avec un coupe-coupe tranchant à la main pour                     évacuer la colère contre l'esclavage, d'où les gestes brusques de rejets, de fuites et les coups de             pieds ...   

           Cinq siècles plus tard, ces gestes brusques, ses mouvements, ses sauts, ses arrêts, ses"pas de             danse" et tours sur soi, se sont retrouver dans toutes les salsas (y compris la salsa "Suelta") et la             Timba.

           À l'origine, le coupe - coupe que le danseur tient à la main, était utilisé dans les travaux                           champêtres (plantations de canne à sucre "AZUCAR") imposés par les colons espagnols.

Ainsi, les stigmates du passé (l'esclavage) sont gravés dans la Rumba, la columbia et les autres danses qui composent les salsas et la Timba.

Sous l'esclavage, il y a plus de trois siècles, la danse du SON PRIMITIF des africains (SON de l'Oriente) s'exécutait un peu comme le Tango. La danse était posée, classe et assez sérieuse.

Il y avait de temps à temps, une déconnection physique et douce mais pas pour faire par exemple, les mouvements ou tremblements d'épaules qui proviennent du Guaguanco. Le but de ses mouvements d'épaules étant d'impressionner, de draguer, faire des artifices.

En 1930, grâce au SON MONTUNO d'Arsenio (SON + Guaguanco), on danse à deux et on joue BEAUCOUP. 

En effet, on a désormais un moment où le danseur et la danseuse sont connectés physiquement pour danser le SON PRIMITIF, et un moment où ils se déconnectent physiquement pour se mettre en mode Guaguanco pour jouer, pour s'amuser, pour faire des artifices, pour draguer en continuant de danser (individuellement) avant de se remettre ensemble.

Cette façon de danser (connexion - déconnection + artifices et drague - connexion) est présente jusqu'à nos jours 21ième siècle dans tous les styles de salsa au monde.

L'intégration du Guaguanco dans le SON PRIMITIF a très vite facilité l'intégration de la Culumbia et du Yambu.

Remarque importante 

Je rappelle qu'à cette époque précise (1930), Cuba n'était pas encore un État indépendant au sens réel ni doté de population unifiée. Cuba était sous domination politique et économique des USA qui contrôlaient le pays depuis l'abolition de l'esclavage en 1886.

Cuba n'est devenu réellement un État indépendant, qu'avec l'arrivé au pouvoir de Fidel CASTRO en 1959. C'est Fidel qui a chassé les américains et qui a mis en place une politique d'unification qui a donné progressivement naissance à la nation cubaine.

Ce qui signifie que la danse "SON MONTUNO" (SON + GUAGUANCO OU RUMBA) créé par Arsenio RODRIGUEZ, et qui a été baptisé "SALSA" à New York à partir de 1964 et "SON EL CASINO"  à Cuba en 1955, est née à La Havane 29 ans avant l'indépendance cubaine, et avant l'unification du pays. C'est Fidel qui a beaucoup contribué à casser les barrières entre blancs et noirs dans la société cubaine.

Au final, Arsenio a intégré en 1930, toute la Rumba africaine dans le SON PRIMITIF africain.

C'est la raison pour laquelle, jusqu'à nos jours 21ième siècle, les danseurs et danseuses de salsa ne se militent pas au Guaguanco quand ils sont déconnectés.

En effet, ils dansent aussi le Yambu. 

Cependant, je précise qu'en général, seul le danseur pratique en plus la Culumbia quand le couple danseur est déconnectés. Cela tient au fait que depuis la période l'esclavage à Cuba, la conception des choses dans les communautés africaines étaient que les hommes et les femmes pouvaient chanter la Culumbia mais seuls les hommes la dansaient avec une énergie et une tension à couper le souffle.

Le but du Guaguanco, dans la conception africaine, c'est DRAGUER, faire des ARTIFICES, SÉDUIRE, JOUER AVEC HUMOUR, sous couvert de danse.

Le Guaguanco + le Vacunao qui symbolisent dans la danse africaine Yuka, la parade nuptiale du coq et de la poule, commence avec le mouvement ou tremblement au niveau des épaules, puis le tronc, le tour instantané de l'avant bras et la main au dessus de la tête, le tour sur soi-même en remuant les postérieurs ou les hanches, les pieds, un talon levé, et enfin le bassin. C'est au niveau du bassin que se produit en général, des gestes brusques (mouvement pelvien de l'arrière vers l'avant) pouvant être explicites et portés sur les plaisirs sexuels.

Ce mouvement pelvien au niveau du bassin peut se faire de deux manières :

- 1) en direction et à côté de la danseuse ou en direction de la danseuse mais pas à côté d'elle, c'est-à-dire un mouvement pelvien dans le vide à une distance d'un ou deux mètres de la danseuse.

- 2) sous couvert de censure, certains danseurs exécutent ce mouvement pelvien et érotique en se penchant brusquement au niveau des hanches, sur la droite ou la gauche au lieu de le faire devant. Cependant, toutes ces deux manières ont la même signification (la recherche de l'accouplement sous couvert de danse et de jeu).

En effet, le coq dans sa parade nuptiale poursuit des fois la poule en se penchant sur le côté et donc pas toujours devant.

Le geste du Guaguanco consistant à faire passer l'avant bras et la main au dessus de la tête symbolise l'attitude du coq qui, dans sa parade nuptiale ou drague, tend une de ses ailes sur un côté comme s'il tombait mais se redresse brusquement.

La Culumbia, c'est principalement les mouvements brusques, les arrêts brusques, , les fuites comme si le danseur était piqué au vif par un insecte, les rejets, les sauts, le croisement du pied droit au niveau genou du pied gauche ...

L'illustration, ci-dessous, en vidéo (SON EL CASINO donc SON MONTUNO d'Arsenio) où le danseur se déconnecte de sa partenaire pour faire un peu de Guaguanco et Culumbia avant de se reconnecter.

Ainsi, dans la vidéo SON EL CASINO ci-dessus on peut remarquer que :

 

1) Le tremblement des épaules du danseur, de son tronc, le tour instantané de l'avant bras et la main au dessus de la tête, le tour sur soi-même en remuant les postérieurs ou les hanches, le poids du corps sur un pied avec un talon levé, proviennent tous de la Rumba (Guaguanco).

Voici une vidéo de Rumba (Guaguanco) expliquée et dansée par le spécialiste cubain Roly Maden et qui permet de savoir l'origine de ces mouvements et postures du danseur.

2) Les mouvements brusques pour changer de posture comme si le danseur était piqué au vif par un insecte, le croisement du pied droit au niveau genou du pied gauche ... proviennent de la Culumbia.

                                                                           

                                                                         Je précise que dans cette vidéo, c'est le

                                                                         deuxième danseur de la Columbia qui

                                                                         exécute le croisement du pied droit au

                                                                         niveau genou du pied gauche

                                                                         à 2 mn 30 secondes de la vidéo.

                                                                                 

On a ainsi la preuve criante que tous les mouvements, gestes, déplacements du danseur en costume (dans la vidéo SON EL CASINO ou SON MONTUNO) sont tout simplement des danses africaines ou des gestes et "pas de danses" africaines qui étaient pratiqués par les Cabildos de nacion, il y a 5 siècles.

La seule différence est que ces mouvements, gestes, déplacements n'étaient pas réunis et baptisés "salsa" ou "SON EL CASINO", il y a 5 siècles.

Ce sont les descendants des Cabildos de nacion qui ont réunis les danses de leurs ancêtres déportés et les ont baptisés "SON MONTUNO", "SON EL CASINO", "SALSA", "Timba", "Songo", "Pachanga", "Mambo", "Guaracha", 

Le premier descendant des Cabildos de nacion Congo à s'être lancé dans la combinaison de danses africaines pour donner naissance au SON MONTUNO qu'on a appelé "Salsa" à partir de 1964 à New York, et "salsa cubaine" à partir 1973 à Cuba, est le cubain Arsenio RODRIGUEZ

Le SON MONTUNO (ou SON + RUMBA) ou SON + Guaguanco + Columbia + Yambu, était amusant et très très populaire à Cuba en 1930.

C'est toujours le cas jusqu'à nos jours 21ième siècle.

Après l'illustration en vidéo de la place capitale de la danse Guaguanco (Rumba) dans le SON EL CASINO ou SON MONTUNO ou Salsa cubaine, voici l'illustration de ce même et indispensable Guaguanco dans la danse Timba (vidéo ci-dessous dans laquelle, le mouvement pelvien du bassin (de l'arière vers l'avant) et le Vacunao (avec mouchoir) sont présents)

      LA SURPRISE EN 1930 FACE À LA PROUESSE

DE ARSENIO RODRIGUEZ

 

L'artiste cubain Arsenio RODRIGUEZ a créé le SON MONTUNO (SON + Guaguanco ou Rumba) en 1930 au moment même ou personne n'imaginait qu'il soit capable d'une telle prouesse musicale et dansante inédites.

Pourquoi la surprise à l'époque ? Quel était le contexte ?

La surprise vient du fait qu'Arsenio RODRIGUEZ était devenu totalement aveugle depuis 1920. La musique (le SON de l'Oriente) était sa nourriture dans les petits cabarets. Il était connu et surnommé partout à Cuba : "ciego maravilloso".

Ce qui signifie "l'aveugle merveilleux". Tel était le contexte.

Mais, ce handicap n'a pas brisé ses talents d'Artiste.

En effet, Arsenio avait perdu la vue depuis l'âge de neuf ans, suite au coup de pattes d’une mule à la tête. Cette tragédie qui l'a rendu aveugle ne l'a pas empêché de devenir un musicien exceptionnel et créer en 1930 le SON MONTUNO qui l'a rendu encore plus populaire.

D'où le nouveau surnom qu'on lui a attribué en 1930 :

"EL REY DEL SON, DEL GUAGUANCO Y DEL RUMBA" (LE ROI DU SON, DU GUAGUANCO ET DE LA RUMBA).

Dès lors, le premier surnom "ciego maravilloso" ('l'aveugle merveilleux") avait disparu sur les langues et le terme "aveugle" avait ensuite été banni des surnoms qu'on attribuait à Arsenio.

Pourquoi ?

En effet, c'est le "SON MONTUNO" d'Arsenio qui est devenu en 1930, la grande fierté, l'hymne culturel, le symbole de toue l'identité culturelle cubaine, qui est aussi devenu l'ingrédient majeur et indispensable de toutes les Salsas au monde à commencer par celle de New York dans les années 70 (dans l'orchestre FANIA qui était aussi une industrie de disques).

C'est encore ce même SON MONTUNO qui a été rebaptisé en "SON EL CASINO" en 1955 parce que les cubains allaient le danser dans les casinos de La Havane.

Enfin, le SON EL CASINO (donc, le SON MONTUNO) a été simplement rebaptisé "SALSA CUBAINE" à Cuba quand la popularité de la salsa de New York (lui aussi BASÉE sur le SON MONTUNO) est devenue planétaire.

AINSI, TOUT À DÉBUTÉ À CUBA

D'ABORD AVEC ARSENIO RODRIGUEZ.

ARSENIO RODRIGUEZ EST LE PREMIER ARCHITECTE, LE PREMIER MAÇON DE LA PREMIÈRE COMBINAISON DE DEUX DANSES AFRICAINES QUI A ÉTÉ BAPTISÉE "SALSA" À CUBA (EN 1931) ET ENSUITE À NEW YORK À PARTIR DE 1964. 

SON + RUMBA / GUAGUANCO

IL FAUT RECONNAITRE À "CÉSAR" CE QUI PROVIENT DE "CÉSAR".

SON OEUVRE TELLEMENT BÉNI, A ÉTÉ ET EST TOUJOURS

LE COEUR, LE POUMON, l'ÂME, L'OSSATURE ET LE CERVEAU

DE TOUTES LES SALSAS DANSÉES EN COUPLE.

SANS CE SON MONTUNO D'ARSENIO (SON + RUMBA OU GUAGUANCO),

IL N'Y A PAS DE SALSA (TOUS STYLES) NI DE TIMBA.

CONTRAIREMENT AUX IDÉES REÇUES ET AUX FALSIFICATIONS DE L'HISTOIRE COMMUNE (DE LA SALSA) NÉES D'INCANTATIONS DE TOUS BORDS, LES FAITS HISTORIQUES RÉVÈLENT QUATRE VÉRITÉS INCONTESTABLES ET VÉRIFIABLES PAR TOUT LE MONDE : 

1) LA SALSA EST PARTI D'AFRIQUE. SANS L'AFRIQUE, IL N'Y A PAS DE SALSA (TOUS STYLES). TOUT AU LONG DE L'OCÉAN DURANT DES SIÈCLES, DES NAVIRES (DES COLONS) REMPLIS DE PEUPLES D'AFRIQUE NOIRE SONT ARRIVÉS DANS LES CARAIBES ET EN COLOMBIE.

2) LA SALSA N'EST PAS NÉE DU MAMBO MAIS DU "SON + RUMBA OU GUAGUANCO" À CUBA ET AUX USA. C'EST TOUJOURS LE CAS JUSQU'À NOS JOURS 21IÈME SIÈCLE. LE MAMBO A ÉTÉ INTÉGRÉ À LA SALSA, 20 ANS APRÈS LA CRÉATION DU "SON + GUAGUANCO OU RUMBA" PAR ARSENIO.

3) LE MAMBO DE BENNY MORE A VÉCU ET A CONNU UNE COURTE PÉRIODE DE GLOIRE AVANT TOMBER.

LE "SON + GUAGUANCO OU RUMBA" N'EST JAMAIS TOMBÉ DEPUIS 1930. IL EST L'ÂME DE LA SALSA.

LE JOUR QU'IL TOMBERA, IL N'Y AURA PLUS DE SALSA (TOUS STYLES). SI LE MAMBO ÉTAIT L'ÂME DE LA SALSA, IL ALLAIT ENTRAINÉ LA SALSA (SON + RUMBA) DANS SA CHUTE.

4) CE N'EST PAS BENNY MORE QUI EST LE PREMIER ROI DE LA SALSA MAIS ARSENIO RODRIGUEZ. BENNY MORE EST VENU APRÈS ARSENIO ET S'EST INSPIRÉ DE L'OEUVRE DE CE DERNIER POUR SE LANCER.

AVANT ARSENIO RODRIGUEZ, LES DEUX RYTHMES AFRICAINS "RUMBA" ET "GUAGUANCO" N'ÉTAIENT PAS ASSOCIÉES DANS UNE MÊME DANSE DE COUPLE À LA HAVANE NI À NEW YORK.

C'EST ARSENIO QUI A DÉBARQUÉ DE LA CAMPAGNE ET A MIS LA "RUMBA" ET LE "GUAGUANCO" AU CENTRE DE LA MUSIQUE CUBAINE QUI N'ÉTAIT QUE LA DANSE AFRICAINE DE COUPLE "SON" (BASE DE TOUTES LES SALSAS)

 

LES ARTISTES CUBAINS TELS QUE IGNACIO PINEIRO, BENNY MORE ET CÉLIA CRUZ AVAIENT ENSUITE INTRODUIT CETTE "RUMBA" ET CE "GUAGUANCO" DANS LEUR MUSIQUE. 

AVEC L'EXIL DES ARTISTES CUBAINS AUX USA, JHONNY PACHECCO ET JERRY MASUCCI AVAIENT PLAGIÉS EN 1964, LE "SON MONTUNO"(SON + GUAGUANCO OU RUMBA) DE ARSENIO RODRIGUEZ POUR CRÉER LA SALSA DE NEW YORK AVEC LES MUSICIENS PORTORICAINS DE LA FANIA.

ENFIN, SIX ANS APRÈS, DONC EN 1970, DEUX GRANDS MUSICIENS DE LA FANIA, LE PORTORICAIN ISMAEL MIRANDA ET L'AMÉRICAIN LARRY HARLOW, AVAIENT RENDU UN GRAND HOMMAGE À ARSENIO RODRIGUEZ POUR TOUT CE QU'IL LES AVAIT APPORTÉ. ILS AVAIENT COMPOSÉ UNE MUSIQUE "SON + RUMBA / GUAGUANCO" (DONC, "SON MONTUNO") QUI A ÉTÉ BAPTISÉ

"MEGA SALSA" DANS LA FANIA.

C'EST LA NIÈME PREUVE QUE "SON + RUMBA / GUAGUANCO" = SALSA. DANS CETTE MUSIQUE

"MEGA SALSA", LES DEUX ARTISTES DE LA FANIA ONT QUALIFIÉS ARSENIO DE "MAESTRO" (LE MAITRE).

Ci-dessous, à gauche, la vidéo de "MEGA SALSA" de la FANIA, et à droite, la vidéo de l'origine rythmique de départ de cette musique qui est celle de la Rumba / Guaguanco.

MEGA SALSA = Rumba / Guaguanco + SON.      L'origine rythmique de la 1ière moitié de

La 1ière moitié de la musique = Rumba /                MEGA SALSA = rythme de la Rumba / 

Guaguanco. La seconde moitié = SON.                                             Guaguanco

Dans la conception africaine des Cabildos de nacion,

la Rumba / Guaguanco exige que le couple 

danseur soit déconnecté physiquement pour faire 

chacun de son côté, des artifices et se séduire.

Dans cette même conception des Cabildos de nacion,

la danse de couple "SON" exige que le danseur

et la danseuse se connectent physiquement pour 

faire des figures ensemble sous la direction du

danseur qui guide la danseuse.

 

 

 

 

L'illustration du règne "éternel" de ce "SON + RUMBA ou GUAGUANCO" à Cuba, à New York et en Afrique.

LE RÈGNE DU "SON + RUMBA / GUAGUANCO"

À CUBA

Bien avant son succès aux USA dans les années 70 au sein de la FANIA avec les portoricains, le SON MONTUNO de 1930 d'Arsenio avait d'abord conquis en quelques années, tous les grands artistes de Cuba.

En 1931, pour la première fois, Ignacio Piñeiro, excellent et grand musicien cubain, avait composé un titre basé sur le SON MONTUNO (SON + Rumba) d’Arsenio RODRIGUEZ  et il l'avait baptisé "Echale Salsita".

Qui est Ignacio Piñeiro ?

Ignacio Piñeiro est né en 1888 (deux ans après l'abolition de l'esclavage) à La Havane et décédé dans la même ville en 1969. 

Il est un musicien cubain joueur de contrebasse dont le nom est attaché à l’orchestre Septeto Nacional qu'il accompagnait avec la chanteuse cubaine Maria Teresa Vera.

Ignacio Piñeiro est lui aussi un cubain d'origine africaine.

Il mélangeait et s’influençait des cultures africaines : cérémonies religieuses (héritées des Cabildos de nacion), ainsi que des chants africains et des coutumes de santería (les dieux africains) et de spiritisme des Congos et des Lucumíes (Yoruba), des nombreux quartiers marginaux de La Havane.

Piñeiro a aussi composé avec Maria Teresa Vera, beaucoup de chansons abakuá (du Nigéria). Cela avait créé des problèmes à Piñeiro et Maria Teresa Vera car les Cabildos de nacion Abakua sont une société secrète totalement masculine et craint par tout le monde (y compris les colons) depuis l'an 1600 sous l'esclavage, et ils n'aiment pas qu'on divulgue leurs secrets dans la chanson sans leur autorisation.

Les Abakuas avaient considéré cela comme une provocation et un manque de respect. 

En effet, ce sont les cultures et danses secrètes sacrées des Abakuas du Nigéria, les danses des dieux (Orishas) Yoruba du Benin et les danses Congos (Makuta, Yuka, Guarabato) et danses Gangas (Mandingue) qui ont permis de créé la Rumba dans les plantations de canne à sucre dans années 1568 - 1600, pour résister à l'imposition culturelle du Catholicisme et l'esclavage. Ce sont ces mêmes cultures africaines qui ont permis de réer la danse de couple "SON" dans les années 1750 sous l'esclavage.

Or, les principaux titres qui composaient le répertoire de Ignacio Piñeiro, étaient principalement des Rumbas et du SON (deux musiques et danses profondément encrées dans l'histoire des africains déportés et l'identité cubaine). Deux danses et musiques qui sont aussi à l'origine des SALSAS (tous styles).

Les Abakuas ne plaisantent pas quand on ne les consultait au préalable. En plus, les Congos et les Abakuas revendiquaient haut et fort l'origine africaine du SON et la Rumba qu'ils considéraient depuis 5 siècles comme étant leur culture hérité de leurs ancêtres déportés à Cuba.

Arsenio, Benny et Célia le savaient mais pas Ignacio Piñeiro.

Ainsi, Ignacio Piñeiro avait fait profil bas et avait reculé face à la colère des Abakuas.

La culture africaine est essentiellement orale (tout se transmet de bouche à oreille de génération en généreation).

Les trois dieux immortels de la salsa (Arsenio RODRIGUEZ, Benny MORE, Célia CRUZ) et Ignacio Piñeiro étaient tous des musiciens de tradition orale (africaine).

Ci-dessous à gauche, la vidéo de la chanson "Echale Salsita"(SON + RUMBA)  de Ignacio Piñeiro et à droite, la photo et vidéo de l'album d'origine sur lequel il écrit "NEGRO SALSERO" en 1931 (donc, bien avant la naissance de la FANIA et de la salsa de New York dans les années 1960). 

"NEGRO SALSEROS" signifie : " Les danseurs noirs de la salsa " ou " Salsa des danseurs noirs ". Ce qui en dit long sur l'origine africaine des musiques et danses salsas (tous styles et toutes nationalités au monde) !

 

Pourquoi le nom "YAMBEKÉ" a été mentionné sur le titre "Echale Salsita" dans la vidéo ci-dessus à gauche ?

Quel est l'origine de ce terme "YAMBEKÉ" ?

Comment les termes "salsa", "salsita" sont apparus dans les années 1930 à Cuba ?

 

Contrairement aux milliers d'histoires mensongères sur certains sites internet et dans certains livres, le terme "YAMBEKÉ" ne provient ni de Porto Rico, ni de Colombie ni des USA ni des Antilles ou Caraibes ...

Le terme "YAMBEKÉ" est jadis le nom de la région orientale de l'actuelle République démocratique du Congo (peuples Bantous d'Afrique centrale).

Le "SON", la "RUMBA", le "MAMBO" ... sont apparus d'abord sous l'esclavage dans les communautés africaines confinées à Matanzas (région orientale de Cuba avec beaucoup de plantations de canne à sucre). Ces communautés étaient en large majorité, des peuples Bantous tels que les Cabildos de nacion Congo, de nacion Yoruba, de nacion Abakuas. Ainsi, le terme "YAMBEKÉ" sur l'album salsa, signifie culture, musique, danse d'origine Bantoue.

Contrairement aux idées reçues, ce n'est pas Ignacio Piñeiro qui est à l'origine du terme "SALSA" des années 30 à Cuba.

En effet, la région de Guines est inclue dans la province de Matanzas (lieu de naissance d'Arsenio RODRIGUEZ et aussi de Perez PRADO  qui est surnommé "Roi du Mambo).

A Guinès, il y avait un homme qui préparait des butifarras accompagnée d'une sauce.

Il vendait son menu d'abord dans un grand panier sur la tête puis dans une brouette dans les rues et partout où se produisait des petits concerts du SON et de la Rumba.

La saveur de la sauce (salsa) des butifarras préparées par cet homme avait vite conquis beaucoup de monde y compris des artistes, des musiciens  dans la population de Catalina de Guines (Catalina de Guinès désignait la minorité d'espagnols ou descendants des colons espagnols originaire de la Catalane et qui étaient venus s' installés à Guinès).

Cet homme s'appelait précisément, Guillermo Armenteros, surnommé 

"El Congo" depuis son enfance, il était né dans cette région et venait d'une famille modeste vouée à la coupe de la canne (plantation de canne à sucre "AZUCAR").

Pour attirer la clientèle, il scandait "salsa".

Sa marchandise était désormais apprécié et connu de toute la région sous le nom de "salsa".

Guillermo Armenteros était un cubain descendant des Cabildos de nacion Congo. Ses parents avaient été déportés depuis l'Afrique durant l'esclavage.

 

Ignacio Piñeiro et son Septuor (son groupe) venaient se produire dans une salle de danse appelée El Cañón qui existait à Guinès.

Ignacio Piñeiro et son groupe (orchestre de SON et Rumba) consommait la sauce "salsa" avec les butifarras préparés par Guillermo Armenteros qui offrait des 

saucisses aux musiciens.

Ignacio Piñeiro a alors promis à Guillermo Armenteros de composer une chanson pour lui. Ainsi, est né le titre "Echale Salsita" dite "Salsa" sur la base du "SON + RUMBA" calqué sur le SON MONTUNO d'Arsenio RODRIGUEZ. À partir de là, le public scandait "salsa", "salsa", lors des concerts, pour réclamer plus de rythmes sur scène, plus d'ambiance pour faire monter la sauce.

Ainsi, ce terme "salsa" ne désignait pas au départ une danse ni une musique mais une sauce préparée à partir de différents ingrédients par  Guillermo Armenteros.

Ce terme "salsa" a ensuite été délocalisé aux USA grâce à l'émigration des cubains qui fuyaient la révolution Castrite à partir de 1959.

Vers les années 50, Guillermo Armenteros avait réussi à ouvrir un restaurant qui porte toujours son nom "EL CONGO".

Ci-dessous, la photo de Guillermo Armenteros.

Deux vidéos pour découvrir la ville et la population de Catalina de Guinès ainsi que le fameux restaurant de Guillermo Armenteros alias "EL CONGO" qui est à l'origine du terme "salsa"

   ici, le couple danse le SON baptisé                       ici, il s'agit de l'histoire des familles

SALSA, SALSITA dans les années "33"           dites "EL CONGO" (les peuples bantous

à Guinès donc bien avant l'arrivé du terme           du Congo qui avaient été déportés à 

"salsa" à New York en 1964 dans l'orchestre           Cuba par les colons espagnols

"FANIA" des musiciens portoricains émigrés

aux USA.

 

 

 

 

 

Quelques autres musiques (SON  + RUMBA) composé par Ignacio Pineiro :

- "Noche de conga" (la nuit des congas). La Conga était un carnaval dansant des noirs sous l'esclavage à Cuba.

- "Lindo Yambu". Le "Yambu" est une des trois principales danses qui composent la RUMBA. Le "Yambu", c'est de la RUMBA africaine.

- "El Son hay que llevarlo en el corazón" (la danse du SON doit être porté dans le coeur). Il s'agit du SON africain apparu dans les années 1750 à Cuba et qui est jusqu'à nos jours 21ième siècle, la base de toutes les salsas dansées en couple.

Plusieurs des compositions "SON + RUMBA" de Ignacio Pineiro ont ensuite été REPRIS par des Salseros comme Ray Barretto (qui a repris "Don lengua") et Rene Alvarez (qui a repris "A la lae la la"). 

En 1964, les deux fondateurs de la FANIA à New York (Jhonny Pachecco et Jerry Masucci) ont plagié le SON MONTUNO de Arsenio pour sortir leur premier album.

Dès lors, plusieurs artistes portoricains ainsi que Ray Barretto qui avait déjà repris la chanson "Don lengua" (SON + RUMBA) ont rejoint l'orchestre FANIA à New York.

La cubaine Celia CRUEZ a ensuite fuit Cuba à cause de la dictature castriste et a rejoint la FANIA qui a prétendu être le créateur de la salsa alors que TOUT vient de Cuba où les peuples africains déportés avaient résistés, conservés et transmis de générations en génération durant 4 siècles et demi, les musiques, danses et orishas qui ont permis de créer la salsa. 

Vidéo de Ray Barretto (qui a repris "Don lengua") et Rene Alvarez (qui a repris "A la lae la la"). 

 

                      SON + RUMBA                                         SON + GUAGUANCO

 

 

 

 

 

 

 

Après le succès du SON MONTUNO (SON + RUMBA ou GUAGUANCO de Arsenio) avec Ignacio Piñeiro, c'est Benny MORE qui s'y est intéressé.

Le cubain Benny MORE (qu'on surnommera plus tard, "dieu de la salsa") a quitté la campagne et est arrivé à La Havane en 1936 (donc, 6 ans après la création du SON MONTUNO par Arsenio RODRIGUEZ).

Exactement comme Arsenio, Benny avait lui aussi commencé sa carrière à La Havane avec le SON de l'Oriente qu'il avait hérité de ses ancêtres en campagne.

Ensuite, Benny est tombé amoureux du rythme du SON MONTUNO d'Arsenio.

Ainsi, en 1940, Benny MORE s'est mis à composer et chanter du SON MONTUNO en compagnie de son propre orchestre "la Banda Gigante".

Ce n'est que peu de temps après, que Benny s'est lancé dans le Mambo avec Perez Prado. Il a composé plus de 60 chansons Mambo avec Perez qui l'avait embauché au Mexique. Benny a composé ensuite du Bolero (danse espagnole).

Cependant, après le SON de l'Oriente dans les rues de La Havane face aux touristes, c'est le SON MONTUNO qui a d'abord lancé Benny et son orchestre. Son succès avec le Mambo n'est venu qu'après sa collaboration avec Perez à partir de 1948.

L'illustration en vidéo ci-dessous de Benny MORE en 1940 dans le rythme du SON MONTUNO d'Arsenio. Le nom de cette musique est : "Qué bueno baila usted"

L'illustration en vidéo ci-dessous de Benny MORE en 1957 dans le rythme du SON MONTUNO d'Arsenio. Le nom de cette musique est : "El Garrao"

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Après cet éloge du SON MONTUNO par Benny MORE (surnommé "Dieu de la musique cubaine"),  Célia CRUZ (la déesse de la musique cubaine) avait sorti avec son groupe "Sonora Matancera" à Cuba en 1958, le titre "EL CONGO".

Sans le SON MONTUNO de Arsenio, il n'y a pas de salsa possible 

Dans cette chanson "EL CONGO", Célia CRUZ martèle clairement l'origine culturelle (africaine) du "SON MONTUNO" de Arsenio en disant qu'il  provient des congolais (EL CONGO), une danse congolaise.

Or, c'est c'est cette même combinaison de deux danses africaines dite "SON MONTUNO" qui avait été baptisé "Salcita" et "Salsa" à Cuba de 1931 à 1935. C'est cette même danse SON MONTUNO de Arsenio qui avait été baptisé "SON EL CASINO" en 1955 à Cuba. A l'époque, les cubains avaient préféré le nom "SON EL CASINO" au détriment du nom "SALSA" qu'ils avaient eux-mêmes créé au départ, en premier et bien avant la naissance de la SALSA de New York.

C'est ce même et indispensable "SON MONTUNO" de Arsenio (dont parle Célia dans la vidéo-ci-dessous) qui avait été plagié en 1964 à New York par l'industrie de disques FANIA et baptisé "SALSA" aux USA et appelé par beaucoup de gens "Salsa portoricaine".

Quand cette SALSA de New York avait eu un succès planétaire planétaire dans les années 1973 - 1977, les cubains qui n'avaient pas supporté le plagiat du SON MONTUNO, avaient revendiqué sa paternité et avaient rebaptisé leur SON EL CASINO en "Salsa cubaine" pour les touristes qui débarquaient sur l'Île.

C'est enfin ce même SON MONTUNO (SON EL CASINO) qui avait été modernisé dans les années 1987 - 1989 et rebaptisé "TIMBA".

En effet, la TIMBA utilise des instruments modernes et sophistiqués qui rendent sa musique plus danse que celle de la salsa cubaine.

Cependant, les deux danses qui tiennent la TIMBA débout, sont restés

la RUMBA / GUAGUANCO et le SON (c'est-à-dire, le SON MONTUNO).

 

Ci-dessous, la  vidéo musicale du titre "EL CONGO" de Célia CRUZ

A la même année (en 1958), Célia avait sorti avec son groupe Sonora Matancera à Cuba, le titre "ahí na' ma" totalement basé sur le SON MONTUNO.

Cette expression "ahí na' ma" qui signifiait "là, je veux du rythme qui profite à tout le monde", était ensuite devenu très populaire et jusqu'à nos jours.

Après Ignacio PINEIRO, Benny MORE et Célia CRUZ, c'est le portoricain Tito PUENTE qui s'était lancé dans le rythme du SON MONTUNO d'Arsenio en commençant par reprendre en compagnie de Célia, la musique "Qué bueno baila usted" que Benny MORE avait composé sur le SON MONTUNO.

Je précise que la Cubaine Célia CRUZ et le portoricain Tito PUENTE avaient ensuite rejoint à New York la FANIA qui était à la fois un orchestre et une maison américaine de disques dirigée par ses deux fondateurs : Johnny Pachecco et Jerry Masucci.

A partir des années 50 jusqu'aux années 60-70, il naitra une compétition créative musicale entre la FANIA à New York et les cubains à Cuba. L'enjeu économique de cette compétition était le profit commercial sur les danses africaines apparues sous l'esclavage à Cuba.

En effet, Célia avait fuit Cuba parce qu'elle était ouvertement et farouchement opposée au régime politique de Fidel CASTRO. A l'époque, à Cuba, la liberté d'expression était très limité. Célia avait ensuite pris la nationalité américaine en 1961 et intégrée l'orchestre de la maison américaine de disques "Fania". A l'époque, le conflit politique entre Cuba et les USA était à son paroxysme.

 

L'illustration en vidéo ci-dessous du succès du SON MONTUNO (SON + RUMBA) avec Tito PUENTE et Célia CRUZ.

Ensuite, toutes ces chansons nées tout simplement de la fusion de deux danses africaines (SON + Rumba / Guaguanco) ont été baptisées "SALSA" pour des raisons commerciales.

C'est la raison pour laquelle j'ai souligné dans mon introduction, après presqu'une décennie de recherches, de questionnements, de remises en cause, de vérifications, que la salsa est comme une vitrine, quand on rentre dans l'arrière boutique on trouve l'Afrique dans tous ses états.

Remarque : le SON et la Rumba / Guaguanco viennent des campagnes reculées.

Toutes les danses africaines à commencer par le SON et la Rumba sont apparues depuis des siècles, d'abord dans les campagnes reculées très loin de La Havane.

Ce qu'on appelle aujourd'hui "culture de La Havane ou Havana cultura" n'est autre que la culture des campagnes.

D'où le fait que ces danses étaient méconnues du grand public de la capitale. Jusqu'en 1886, La Havane était réservée à la haute société.

Arsenio RODRIGUEZ et Benny MORE sont tous nés et grandis dans ces campagnes fortement peuplées de descendants d'africains déportés. 

Après l'abolition de l'esclavage en 1886, tous les paysans rêvaient de rejoindre un jour la capitale qu'ils percevaient comme le "paradis". L'exode rural ou la fuite des campagnes vers la capitale n'a pas commencé dès 1886, mais à partir de 1900.

Cet exode est devenue massif dès que Cuba a eu la Radio en 1919.

Depuis 1930 jusqu'à nos jours 21ième, le Guaguanco est restée la plus AIMÉE par les danseurs/danseuses de salsa et de Timba et aussi la plus PLÉBISCITÉE, après la Rumba, par les musiciens chanteurs. La Rumba est la "star" de tous les dérivés du SON. La Rumba est aussi le patriarche des danses africaines apparues à Cuba.

Des fois, tous ces deux dérivés du SON sont PLÉBLISCITÉS dans une même chanson. 

D'abord, l'illustration en vidéo salsa cubaine (SON  + Guaguanco ou Rumba) du plébiscite du Guaguanco par le grand et excellent artiste cubain "Joseito" en 2016 (21ième siècle).

 

Dans cette musique, l'expression " Nunca Muere El Guaguanco " employée signifie que : " Le Guaguanco ne meurt jamais"

 

Dès lors, la messe semble être dite à la Mecque de la salsa (Cuba) !

Qu'est-ce que l'expression " Le Guaguanco ne meurt jamais" pourrait peut-être signifier ?

Une des multiples interprétations possibles est celle-ci :

Si le Mambo a connu une période très glorieuse depuis les années 48-49-50, avant de retomber et être réduit à un pas de la danse salsa, le Guaguanco (Rumba) intronisé par Arsenio RODRIGUEZ depuis 1930, est toujours placé en pôle position dans toutes les salsas et sa popularité est en perpétuelle croissance jusqu'à nos jours 21ième siècle.

Pourquoi ?

Le Guaguanco, c'est de la Rumba africaine.

Or, la Rumba qui est le patriarche des danses africaines apparues à Cuba n'est pas détrônnable pour plusieurs raisons.

1) Apparue dans les plantations de sucre et les cabanes des africains réduits en l’esclavage, la Rumba est à la fois l’essence de Cuba et la revendication identitaire des racines africaines avec fierté. Cette révendication des racines et la résistance dans la fierté sont à la fois gravées dans le marbre et dans l'ADN de la culture cubaine. L'origine de cette revendication identitaire réside dans la philosophie des Cabildos de nacion qui étaient tous des sociétés culturelles, religieuses, révendicatives et identitaires.

Ainsi, la Rumba n'est pas simplement une danse, elle est aussi un étandard et un bouclier que les cubains ne cessent de brandir depuis belle lurette jusqu'à nos jours en évoquant l'Afrique et ses croyances, ses dieux. 

En effet, les musiciens cubains en particuliers ceux qui sont spécialisés dans la Rumba et la Timba revendiquent souvent tout haut dans leurs chansons, les origines africaines de leurs ancêtres déportés ainsi que des danses qui composent les salsas, la Timba, le Songo et aussi les instruments « claves ». Le règne de la Rumba dans les salsas et la Timba est irréversible.

Le caractère revendicatif et identitaire est l'une des multiples raisons qui rendent impossible et voire périlleuse, toute tentative de qualification de la salsa et de la Timba en "danse latine".

2) La rumba est née avant la nation cubaine et bien avant le concept de patrie cubaine.

La Rumba est plus ancienne (5 siècles), elle a beaucoup contribué au développement du concept de Cabildos de nacion sous l'esclavage.

Après l'abolition de l'esclavage, c'est encore cette Rumba qui a beaucoup contribué au concept de nation cubaine. La Rumba est un élément fondamental de l'identité cubaine.

 

3) Enfin, cette danse rythmée par les tambours, la clave (instrument de percussion) et les chants, a été inscrite en 2016 "patrimoine culturel immatériel de l'humanité" par l'Unesco qui est une institution spécialisée de l'ONU (l'Organisation des Nations Unies) pour l'éducation, la science et la culture.

Je rappelle que le tout premier album de salsa produite à New York dans les années 60 par l'industrie de disque FANIA (avec les musiciens portoricains) était totalement basé sur le SON Montuno d'Arsenio (SON + Guaguanco ou Rumba).

On peut en déduire que si ce Guaguanco qui rend la salsa cubaine, la Timba et toutes les autres salsas y compris la salsa suelta si charmante et populaire ne mourra jamais, alors Arsenio RODRIGUEZ restera IMMORTEL comme Benny MORE. 

Arsenio n'a ni créé ni inventé le terme et la danse "Guaguanco", il les a hérité de ses ancêtres déportés à Cuba.

Cependant, il est le premier à l'avoir intégré dans le benjamin des SONS PRIMITIFS (le SON de l'Oriente) pour donner naissance au SON MONTUNO qui a été et est toujours la base de toutes les salsas.

Je rappelle que ce sont les cubains eux-mêmes, qui, par fierté identitaire contre les USA (à New York), appelaient le SON et ses dérivés, "la culture et les danses de nos ancêtres". Et ces ancêtres désignaient les africains déportés sur l'île de "JUANA" (L'actuelle Cuba). 

Maintenant, l'illustration du plébiscite de la Rumba et du Guaguanco sans lesquels, pas de salsa possible ni de Timba nul part.

 

En vidéo avec une musique Rumba               En vidéo de la musique Timba de l'artiste 

d'Arsenio RODRIGUEZ sortie en 1960           cubain Berna JAM dans sa chanson

avec l'album "Cumbanchando".                    "Rumbeando" sortie en 2012.

 

 

 

 

Le terme "Cumbanchando" provient du terme africain "Cumbanchas" qui désignait sous l'esclavage, les fêtes paysannes lors desquelles, les africains dansaient le SON PRIMITIF Changui. Le terme 'Cumbanchas" provient lui-même du terme africain "Cumbé ou Cumba" qui est d'origine Mandingue et qui désignait en Guinée, au Mali et au sénégal, une grande fête.

Le terme "Rumbeando" provient du nom de la danse africaine Rumba.

L'illustration du plébiscite de la danse africaine Guaguanco mélangé au SON et le tout baptisé "SALSA" en 1970 à New York dans la Fania.

C'est une chanson du co-fondateur de la Fania Johnny Pacheco et de Hector Casanova.

Le nom de la chanson est  "Guaguanco Pa'l que sabe".

LE PLAGIAT DU SON MONTUNO D'ARSENIO (SON + GUAGUANCO OU RUMBA) PAR LES DEUX FONDATEURS DE LA FANIA POUR CRÉER LEUR TOUT 1ER ALBUM DONT LE RYTHME A ÉTÉ BAPTISÉ "SALSA"

Johnny Pachecco et Jerry Masucci sont les deux fondateurs de la maison américaine de disques "Fania" née en 1964.

ils ont emprunté 2500 dollars pour enregistrer leur premier album  "Cañonazo" de 'Johnny' Pacheco qu’ils ont vendu un à un dans les rues de New York en 1964.

Ce disque est entièrement basé sur l'indispensable  SON Montuno d’Arsenio RODRIGUEZ (SON + Guaguanco ou Rumba), mais composé par Reinaldo Bolaños qui est à l’origine du mot "FANIA". 

Arsenio ne leur avait pas donné son accord.

Dans cette chanson "Cañonazo", Johnny Pacheco reprend aussi le classique des Cabildos de nacion (les africains déportés) en disant "... Chango, Chango, na Rumba, na Rumba, na Rumba ...".

 

LE RÈGNE DU "SON + RUMBA OU GUAGUANCO"

AU YANKEE STADIUM DE NEW YORK EN 1973

AVEC CÉLIA CRUZ ET L'ORCHESTRE FANIA

Le nom de la chanson est "Bembe Colora" (Bembe colorée).

Et il est écrit en bleue sur l'album "SON CON GUAGUANCO" ("SON AVEC GUAGUANCO). La salsa, c'était le mélange de ces deux danses africaines !

Et c'est toujours le cas jusqu'à nos jours 21ième siècle.

Ce qui a changé ou évolué, c'est la modernisation des instruments de musique qui laissent entendre de nouveaux sons, mais les rythmes ou danses africaines sont restées les mêmes.

La musique Bembe est apparue durant l'esclavage à Cuba dans le Culte ARARA des Cabildos de nacion Yoruba du Benin.

Le Bembe (appelée des fois "Bemba") est la musique des dieux africains (les Orishas) qui étaient vénérés par les peuples d'Afrique noire déportés à Cuba.

La vidéo ci-dessous (à gauche), concerne le plus grand concert historique de la Fania All Stars avec CELIA CRUZ au Yankee Stadium de New York aux USA en 1973.

En effet, dans la première moitié de la musique on a que de la RUMBA.

Dans la seconde moitié, le rythme change et devient "SON + RUMBA". Dès lors, les gens peuvent se connecter physiquement (en couple danseurs) et danser la salsa.

C'est la raison pour laquelle, cette musique était elle aussi baptisée "salsa" en 1973 et évidemment, Célia était surnommée "Reine de la salsa" (c'est-à-dire, Reine du "SON + RUMBA" ou "Reine du SON + GUAGUANCO".

En effet, le GUAGUANCO est l'une des trois danses africaines qui composent la RUMBA.                           

Ainsi, "SON + RUMBA" = SALSA

Et  aussi "SON + GUAGUANCO = SALSA (d'ailleurs, sur la photo de la vidéo de droite qui concerne la même chanson "Bemba colora" de Célia, il est écrit en blue "SON CON GUAGUANCO" qui signifie "SON AVEC GUAGUANCO".

Sans le "SON" africain (la danse de couple née sous l'esclavage à Cuba), il n'y a pas de salsa nul part au monde. 

D'ailleurs, il écrit en blanc (en espagnole) vers le début de cette même vidéo

"La musica africana". Et, le commentateur qui intervient en anglais, avant le début de la musique dit lui aussi "African music". Ce qui est la énième preuve que 

LA SALSA EST AFRICAINE depuis ses débuts. 

Et c'est toujours le cas jusqu'à nos jours avec le rythme "SON + RUMBA".

Enfin, l'album produit par l'orchestre et maison de disques "Fania" avec cette musique et danse "Bemba colora" avait lui aussi été baptisé "salsa" comme plusieurs autres.

 

LE RÈGNE DU "SON + RUMBA OU GUAGUANCO"

EN AFRIQUE AU CONGO - ZAIRE (KINSHASA) EN 1974

AVEC CÉLIA CRUZ ET HECTOR LAVOE ACCOMPAGNÉS DE L'ORCHESTRE FANIA

 

Le plébiscite du Guaguanco et de la Rumba en vidéo (ci-dessous) avec une musique Rumba de la cubaine Célia CRUZ (la Reine de la salsa), en 1974 en Afrique et précisément au Zaire (Kinshasa).

Le "Zaire", c'est le Congo d'où ont été déportés les grands parents d'Arsenio RODRIGUEZ, de Benny MORE et de Célia CRUZ. Toutes les salsas, la Rumba, le Guaguanco et le Mambo sont issues des danses et cultes Congo (les peuples Bantous d'Afrique centrale).

Célia disait de son vivant qu'elle rêvait de découvrir ses origines africaines.

Ainsi, à l'occasion du plus grand combat de boxe historique du 20ième siècle entre Mohammed Ali (Cassius Clay) et Georges Foreman, Célia et allé donner un grand concert en Afrique à Kinshasa avec l'orchestre de la Fania All Stars de New York (composé de musiciens portoricains).

En effet, des icônes de la musique Afro aux USA et en Afrique s’étaient succédés sur la scène d'un stade bondé de 80 000 personnes pour rendre hommage à l’Afrique et revendiquer l’africanité de leur musique.

Ainsi, c’est d’abord James Brown qui a ouvert le bal, ensuite BB King avait emboité le pas, puis la DIVA de la chanson Sud-africaine Miriam Makeba, et enfin la Fania All-Stars de Johnny Pacheco et Jerry Masucci mais surtout Celia Cruz avec sa chanson "Quimbara" dont le rythme est la danse Rumba africaine qui était très connue des 80 000 spectateurs.

Les musiciens de la maison de disques "Fania All Stars" présents en Afrique étaient :

Dans les timbales : Nicky Marrero. Congas : Ray Barretto. Bongos : Roberto Roena. Basse : Bobby Valentin. Violon : Pupy Legarreta. Guitare espagnole "TRES" : Yomo Toro. Trompettes: Victor Paz et Luis Perico Ortiz. Trombones : Lewis Kahn et Ray Maldonado. Piano : Larry Harlow. Chanteurs : Celia Cruz, Cheo Feliciano, Victor Lavoe, Ismael Miranda, Ismael Quintana, Santitos Colon ... Directeur musical et flûte : Johnny Pacheco

Ainsi, tout le "Gotha" de la salsa de New York était présent face à 80 000 spectateurs.

Dans cette musique RUMBA africaine dénommée "QUIMBARA", la Reine de la salsa dit en langue espagnole :

 

" Mi vida es tan solo eso Rumba buena y Guaguancó ".

Ce qui signifie : " Ma vie est juste que Rumba bien et Guaguanco ".

 

Cette phrase est devenue la phrase la plus populaire et la plus connue de toute l’histoire de la salsa, après l’expression "La Candela" (qui reste la "star" incontestée).

Cette phrase " Ma vie est juste que Rumba bien et Guaguancó " a ensuite été reprise par des grandes pointures de la salsa aux USA, à porto Rico, en Amérique latine en hommage à Célia … mais pas à Cuba.

 

Pourquoi ? 

Parce que Célia était ouvertement en conflit avec le régime de Fidel CASTRO et toutes ses musiques avaient été interdites de diffusion sur les Radios cubaines.

Et, c’est toujours le cas jusqu’à nos jours 21ième siècle.

En plus, Célia qui avait fuit le régime castriste en 1959 pour s’exiler à New York avait pris, dès 1961, la nationalité américaine avant de rejoindre les portoricains dans la Fania.

Or, Cuba était en conflit politique avec les USA qui lui avait imposer un embargo commercial, financier et économique qui bloquait tout développement.

A la différence de Arsenio RODRIGUEZ, Benny MORE et d'autres artistes cubains qui étaient réservés à New York, Célia gardait une dent acérée contre le régime cubain qu'elle critiquait ouvertement pour absence de liberté d'expression.

Ainsi, après le décès de sa mère à Cuba, Célia a tenté de revenir dans sa patrie pour l’enterrer.

Mais, les autorités cubaines ne lui ont jamais autorisés à revenir.

L' effervescence du public zaïrois

Le public Zaïrois (Congo) sait que la Rumba et le Guaguanco proviennent de leur culture millénaire et précisément de la danse "Yuka" du Congo dans laquelle le couple danseur miment les attitudes du Coq et de la poule. Et ces danses existent toujours là-bas mais mélangées à d'autres rythmes et elles ne sont pas appelées "salsa".

En effet, la salsa en tant que danse n'était pas connue des congolais à l'époque.

Tant disque la Rumba et Guaguanco leur parlaient tout de suite.

 

Dès lors, le fait d'employer simplement les termes "Rumba" et "Guaguanco", Célia avait totalement conquis tous les 80 000 spectateurs en effervescence.

Les gens (adulte et jeunes) se levaient pour danser.

 

Le concert s'était déroulé en trois jours successifs.

 

A la fin du concert, le troisième jour, Célia et tous les musiciens portoricains qui composaient l'orchestre Fania avaient scandés, l’un après l’autre, "Africa", "Africa", "Africa".

Avant la clôture de ce grand concert historique de la Fania en Afrique en 1974, l'excellent musicien portoricain Hector LAVOE avait dédié une chanson en hommage à l'Afrique et au Congolais (les Zaïrois). 

Le nom de la chanson est "Mi Gente - Zaire, Africa".

Ce qui signifie " Mon peuple - Zaire, l'Afrique".

Le rythme de cette chanson est tout simplement : SON + Rumba.

L'illustration en vidéo ci-dessous 

DEPUIS 1930 JUSQU'À NOS JOURS 21IÈME SIÈCLE,

LA POPULARITÉ DU "SON + RUMBA OU GUAGUANCO" (SON MONTUNO DE ARSENIO RODRIGUEZ),

N'A JAMAIS BAISSÉE.

TOUTES LES SALSAS Y COMPRIS CELLES DES PLUS GRANDS ARTISTES, SONT FONDÉES SUR

LES RYTHMES DE CES DEUX DANSES AFRICAINES INDISPENSABLES.

CE QUI A CHANGÉ DEPUIS 1930 JUSQU'À NOS JOURS, CE NE SONT PAS LES RYTHMES DES DANSES AFRICAINES INCLUES DANS LA SALSA, MAIS LE SON QU'ON ENTEND DANS LA MUSIQUE À CAUSE DE L'ÉVOLUTION OU MODERNISATION

DES INSTRUMENTS DE MUSIQUES.

Les illustrations avec des grandes STARS

Marc ANTHONY et Jennifer LOPEZ :

 

Je rappelle d'abord qu'en 1974, Célia CRUZ (la Reine de la salsa) avait chanté sa chanson "QUIMBARA" (qui est la Rumba et Guaguanco) en Amérique latine (Porto-Rico), en Afrique, en Europe et en France, au Japon ... et le succès avait été partout inégalable.

En 2001, Marc ANTHONY avait repris cette chanson QUIMBARA avec Célia CRUZ, mais avec le rythme "SON + RUMBA", c'est-à-dire le rythme "salsa".

Ci-dessous, à gauche, la vidéo de la chanson QUIMBARA en RUMBA et à droite cette même chanson en style SALSA c'est-à-dire "SON + RUMBA".

Dans la vidéo de droite (Duo Célia-Marc), la grande star Marc ANTHONNY reprend la phrase légendaire de Célia en disant :

" Mi vida es tan solo eso Rumba buena y Guaguancó ".

Ce qui signifie : " Ma vie est juste que Rumba bien et Guaguanco ".

 

Je précise que Marc ANTHONY (de son vrai nom Marco Antonio Muñiz), né le 16 septembre 1968 à New York, de parents portoricains, est un chanteur auteur-interprète américain, populaire dans l'ensemble de l'Amérique latine pour ses musiques salsa et pop latino.

Marc ANTHONY fait partie des GRANDES POINTURES de la musique salsa qui est née des rythmes africains.

Les illustrations :

Dans la vidéo musicale "QUIMBARA" ci-dessous (Duo Célia-Marc), le rythme de la musique est celui de la Rumba africaine pendant 1 mn 30 secondes.

Ensuite, à partir de 1 mn 30 secondes, le rythme change et devient de la salsa parce que les musiciens ont rajoutés au rythme Rumba initial, le rythme musical de la danse de couple "SON" (base des salsas).

                                       

           ici, c'est l'un des rythmes                             ici, ce même rythme africain Rumba           de la Rumba africaine sous                           Guaguanco) est joué au début de la 

          sa forme " Guaguanco ".                               musique pendant 1m30s.               La danse Rumba (Guaguanco) exige que le         Pour transformer ce rythme Rumba 

danseur et la danseuse soient déconnectés           en "SALSA", il faut lui rajouter le    

physiquement pour faire des artifices                     le rythme musical de la danse du

et se draguer. Ainsi, ils ne peuvent pas                  "SON". 

faire des figures comme dans la danse                  SON + RUMBA = SALSA

africaine de couple dite "SON". C'est la                  Une fois qu'on a la SALSA, les

présence de ce "SON" né depuis les années         couples danseurs peuvent se 

1750 sous l'esclavage a Cuba, qui                         connecter physiquement pour

transforme la Rumba en "SALSA".                         faire des figures ensemble.

La danse de couple "SON" représente               

elle-seule, 90% de ce qu'on appelle                       

"SALSA". Sans le "SON", il n'y a pas de             

"SALSA" possible nul part au monde.

 

En 2004, Marc ANTHONY avait sortie la chanson "Valio La Pena" (en Version Salsa).

Le rythme de cette chanson appelée "salsa" est lui aussi celui du "SON africain + RUMBA africaine".

 

Ci-dessous, la vidéo de la chanson "Valio La Pena".

  Rumba / Guaguanco au départ                        Le rythme africain (congolais) d'origine  et ensuite  Rumba / Guaguanco                         qui soutient la musique "Valio La Pena"

 + SON  =  SALSA                                            et qu'on entend au départ, est celui de la

                                                                     Rumba / Guaguanco de la vidéo ci-dessous

Après Marc ANTHONY, voici l'illustration du plébiscite des deux danses africaines "RUMBA" et "GUAGUANCO" avec la grande star Jennifer LOPEZ lors d'un show télévisé en hommage à Célia CRUZ.

La DIVA Jennifer reprend trois chansons cultes de Célia qui sont toutes des rythmes africains baptisés en "SALSA" par la Fania aux USA.

 

 

 

 

 

Dans ce show télévisé en hommage à Célia, la grande star Jennifer LOPEZ reprend la phrase légendaire de Célia en disant :

" Mi vida es tan solo eso Rumba buena y Guaguancó ".

Ce qui signifie : " Ma vie est juste que Rumba bien et Guaguanco ".

Et, Jennifer LOPEZ a aussi employé dans cette vidéo, le slogan humoristique "AZUCAR" que Célia scandait contre le racisme et moquerie "café au lait" qu'elle subissait.

Ainsi, exactement comme en 2001 (dans le duo Célia CRUZ- Marc ANTHONY), les artistes ont simplement rajoutés le rythme africain du "SON"  au rythme originel "RUMBA - GUAGUANCO" de la chanson "QUIMBARA" (de Célia) pour pouvoir la danser en "SALSA". 

Devenue "SALSA" (SON + RUMBA), la chanson "QUIMBARA" de Célia CRUZ était devenue incontournable dans les compétitions de danses et les shows télévisés.

En effet, beaucoup de danseurs  professionnels (des couples) et d'organisateurs de concours et de shows télévisés de danses, de championnats de danses utilisaient cette "Quimbara" en version salsa. 

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Après la disparition de Arsenio RODRIGUEZ            qui est à l'origine de la combinaison

"SON + RUMBA OU GUAGUANCO",

qui à son tour a été baptisée "SALSA"

à Cuba et à New York, 

est ensuite née, la salsa Suelta.

La Salsa Suelta est la fusion du Guaguanco avec la Culumbia, le pas Rumba, le pas Mambo et des "pas" spéciaux (ou "Shines") issues des danses Swing des afro-américains dans les rues de Harlem (New York).

 

La salsa Suelta est dansé en solo ou encore en couple mais sans connexion physique entre danseur et danseuse. Contrairement aux idées reçues, elle n'est pas que de la salsa cubaine dansée en solo. En effet, certains des éléments qui la composent proviennent de la salsa cubaine et d'autres proviennent de la salsa de New York.

 

Le danseur ou la danseuse danse seul(e) ou danse en compagnie d'un groupe de danseurs et ou danseuses.

 

La salsa Suelta est caractérisée par la variation de multitudes de pas de base, de jeux de jambes et du styling. Elle se danse en ligne et pas en couple. Elle se danse aussi sur les mêmes musiques utilisées dans la danse salsa en couple.

 

La salsa Suelta peut se présenter sous deux formes :

- la version "hard" : dans cette version, la danse est entièrement basée sur la Culumbia et le Guaguanco qui restent dominants et pratiqués avec énergie, force, vitesse et élégance. Les shines ne sont que complémentaires. Le pas Rumba et le pas Mambo sont absents.

 

- la version "soft" : dans cette version, la danse est entièrement basée sur le pas mambo, les shines et twists. La Culumbia, le Guaguanco et le pas Rumba ne sont que complémentaires et pratiqués de temps à temps de manière instantanée.

 

La salsa Suelta est fondamentalement composée de 5 éléments :

 

- Les "Shines" ou "pas spéciaux" des danses "SWING"

 

Les Shines ou les pas spéciaux ont été créé dans les rues par la communauté noire-américaine de Harlem (New York). Ces Shines ont donné naissance aux danses SWING (des danses avec des styles ou styling) : Lindy Hop, Balboa, les Claquettes, le Charleston, le Bebop, le West-coast-swing, le Boogie woogie et surtout le jazz à la Nouvelle Orléans.  Par exemple, le Lindy hop utilise des jeux de jambes très rapides et improvisées de danses africaines comme breakaway, round-the-back, jig-walk et surtout les shines steps qu'on retrouve dans la salsa suelta mais combinés au twist.

 

Ce twist et le pas glissé ainsi que l'ouverture et fermeture des jambes en position abaissée, proviennent du Jazz des afo-américains.

 

- Le pas Mambo (pas devant-arrière : style salsa de New York) est beaucoup utilisé dans la salsa Suelta.

 

Au niveau des Shines, la salsa Suelta est une copie partielle du "Mambo salsa" ou salsa de New York mais dansée en solo. Cette version de la salsa Suelta est en général soft. Je rappelle que le créateur, le ROI, le PROPHÈTE du "Mambo salsa" est le cubain Benny MORE. Beaucoup de shines ou pas spéciaux des danses SWING ont d'abord été intégré dans les années 70 par l'industrie de disques "FANIA" dans le "Mambo salsa" de Benny MORE pour donner naissance à la salsa de New York (appelée par certaines personnes, "salsa portoricaine").

 

Exemples :

 

Le pas spécial ou Shine « Suzie Q » (ou Suzy Q) inclus dans la salsa de New York, dans la salsa cubaine et dans la salsa Suelta, est le nom d'un pas de la danse SWING "Lindy Hop" créé dans les rues de Harlem par les noirs américains. En danse en ligne, ce pas est aussi appelé « Heel Twist » (référence au second pas) ou « Grind Walk ». Le twist a été créé dans les années 1920 par les afro-américains dans leur Jazz dans les rues. Ce pas twist a ensuite été combiné avec le pas mambo pour donner naissance au mambo twist dans la salsa de New York et dans la salsa cubaine et enfin dans la salsa Suelta. Le pas Mambo est aussi des fois combiné avec le triple step du Lindy Hop pour créer le Mambo sauté.

 

Et comme le Mambo salsa de New York se danse en couple et aussi en ligne, la salsa Suelta a pris cette caractéristique de danse en ligne.

 

- Le pas Rumba (pas latéral gauche-droite)

 

- Le Guaguanco : le mouvement des épaules (à gauche, à droite), un bras "lancé" en l'air (côté gauche ou droit), le tour de la main au dessus de la tête, l'ondulation du tronc, le mouvement brusque de la hanche de l'arrière vers l'avant (à connotation sexuelle) ...

 

- La Culumbia : les sauts en deux pieds joints, le coup de pied dans le vide (presque martial, le combat), le tremblement des épaules (la drague, l'intimidation), l'ondulation de l'omoplate, la marche sur les "oeufs" avec les avant-bras en position parallèle et les bras en position horizontale (prudence), les sauts acrobatiques suivi de jeux de jambes rapides, le pédalage très rapide sur place (impatience), les arrêts brusques, les gestes violents de rejet avec les bras ou de fuite comme si le danseur se faisait piquer de façon permanente par un insecte imaginaire (l'esclavage), le tour rapide sur soi suivi des deux mains en l'air (libération, soulagement), le tour sur soi en pointillant sur un pied (douleur), le croisement d'un pied au niveau genoux de l'autre pied (colère), le grand écart .(le combat) ...

 

Au niveau de la rythmique, la domination du binôme " Culumbia - Guaguanco", montre que la salsa Suelta est aussi une copie partielle de la salsa cubaine mais en solo.

 

La température de la salsa Suelta est repérable à travers la lenteur ou la vitesse d'exécution de la Culumbia et du Guaguanco.

L'illustration en deux vidéos :

Salsa Suelta version "hard" : la Culumbia,           Salsa Suelta version "soft" (en ligne) :        

et le Guaguanco sont les dominants et            Le Mambo est le dominant avec les Shines.  

pratiqués avec énergie, vitesse, élégance.      Guaguanco, Culumbia et Rumba sont posés,  Je rappelle que la Culumbia est une danse      ils ne sont utilisés que de temps à temps.

de FEU et de GUERRE, de rejet et de fuite,

de coups de pied contre un "ennemi" 

imaginaire.   

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Le rôle joué par Benny MORE

 

Vers 1950, le cubain Benny MORÉ (descendant d'Africains déportés à Cuba et d'origine Congolaise) a fait évoluer le SON MONTUNO d'Arsenio (SON de l'Oriente + Guaguaco) en le fusionnant avec le Mambo qui est à l'origine, une autre danse africaine issue des carnavals des noirs et accompagnée de chants Vaudou (chansons en coeur, paroles dites "sacrées" sous forme de gospel avec des cris et interjections).

C'est cette création de Benny MORE qui sera baptisée "SALSA -MAMBO" à New York par les portoricains de la FANIA qui y en sont emparés.

Cependant, Benny MORE n'a ni créé ni inventé le terme et la danse Mambo. Exactement comme Arsenio RODRIGUEZ qui a hérité la Rumba, Beny MORE a hérité le terme et la danse Mambo qu'il a ensuite intégré dans le SON de ses ancêtres déportés. 

Chef, d'orchestre, musicien, chanteur, compositeur et danseur, Beny MORE a modernisé le Mambo primitif en l'extrayant de la danse de carnaval "Danzon" et en y rajoutant son propre style. Ci-dessous, la photo de Benny.

 Benny MORE 

(né Maximiliano Bartolomé Moré Gutiérrez)

EL SEGUNDO REY DEL SON, DEL RITMO Y DEL MAMBO

 LE DEUXIÈME ROI DU SON, DU RYTHME ET DU MAMBO

THE SECOND KING OF SON, OF THE RHYTHM AND THE MAMBO

Cette nouvelle création Benny MORÉ a eu beaucoup de succès à Cuba avant d'envahir les USA et devenir la pièce maitresse que les musiciens de l'époque (les portoricains de la FANIA) vont utilisée pour créer la Salsa de New York. Voilà pourquoi la Salsa née aux USA est aussi appelée "Salsa-mambo".

Ce mambo (sous sa forme moderne) est apparu à la fin des années 1940 à Cuba où elle connaitra une période de popularité avant d'atteindre les USA précisément New York où elle sera également populaire dans les années 70 à 80 avant de tomber au profit de la Salsa qui va l’englober. Voilà pourquoi il y a le pas Mambo dans la Salsa.

L'ancêtre du Mambo et du Cha-cha-cha, c'est le Danzon qui est une danse faite de figures diverses exécutées en groupe par les africains noir réduit à l'esclavage à  Matanzas à Cuba. Je précise que la province de " Matanzas " à Cuba est aussi  le lieu de naissance d'Arsenio RODRIGUEZ. 

En effet, le Mambo (sous sa forme primitive) existait depuis des siècles sous l'esclavage et était inclus dans la danse de carnaval des noirs qui s'appelle le Danzon. Lors des carnavals, il y avaient toutes sortes de pas de danses et chaque groupe donnait le meilleur de lui-même.

Le Mambo des années 1940 (Mambo modernisé) est né de la modernisation de ce Danzon grâce à l'incorporation d'éléments issus du SON PRIMITIF (SON de l'Oriente).

Voila pourquoi le Mambo est lui aussi qualifié de "dérivé" du SON.

Benny MORE a pris le Mambo primitif dans le Danzon et il l'a fusionné avec des éléments du SON pour avoir le Mambo des années 1940 qui est apparu aux yeux des gens comme nouveau. 

Le terme "Mambo" n'a pas été inventé ou créé par Benny MORE, il les a hérité.

Les danses créés par les africains pendant l'esclavage sont nombreuses et donc les musiciens créateurs ont l'embarras du choix. Il suffit de choisir une ou deux danses qui datent par exemple de l'an 1700 et de les fusionner avec une autre qui date de 1600 ou 1800 et y ajouter son propre style pour créer du nouveau au 20ième siècle aux yeux du commun des mortels, alors que ces danses existaient et étaient pratiqué depuis des siècles sous l'esclavage mais n'étaient pas rassemblé en une seule danse pour s'appeler "Salsa".

Le mot "Mambo" est africain, et la danse Mambo était à l’origine une danse Vodou pendant l'esclavage. Les noirs devaient la pratiquer clandestinement sous peine de commettre un blasphème contre le christianisme des colons.

En effet, le mot Mambo vient des Bantus du Congo et signifie "conversation avec les dieux". Le Mambo était sous l'esclavage, des CHANTS en CHOEUR religieux parsemés de cris et d'interjections sous forme de gospel et accompagnés de danses ritualisées pour entrer en communication avec l'esprit des ancêtres.

D’ailleurs, les Mambos sont des prêtresses vaudous à Haïti (plusieurs cultes Africains la-bas aussi). 

Ces danses ritualisées et chants en choeur ont ensuite été introduite au Festival de Santiago de Cuba, il y a plusieurs siècles, par les groupes de carnavals de noirs. 

Ce festival était devenu par la suite, un rassemblement totalement religieux et dansant.

Benny MORE a ensuite travaillé avec Pérez PRADO qui l'avait embauché comme chanteur.

Pérez est un compositeur, musicien, et arrangeur cubain très doué, talentueux.

Il  est né le 11 décembre 1916 à Matanzas à Cuba (Matanzas est aussi la ville de naissance d'Arsenio RODRIGUEZ).

Pérez fait des études de musique et s’installe à la Havane.

De 1948 à 1951, il rencontre et travaille avec Benny MORÉ.

Ensemble, ils produisent plus de 60 chansons Mambo avec des spectacles, enregistrements, concerts.

Mais, Pérez voulait lancer sa propre carrière en solo qui échouera très tôt contrairement à celle de Benny MORÉ.

Pérez Prado a ensuite mélangé le SON avec la Samba et la Bossa Nova, créant ainsi le Bongo-SON. Ce sera un nouvel échec commercial. 

Néanmoins, après s’être inspiré de Benny MORÉ, Pérez va créer la Mambo-Twist en fusionnant le Mambo et le Twist. Le Twist vient des pas de danses des noirs américains dans leur Jazz root dans les rues de Harlem (à l'époque, il était un ghetto).

Quant le Mambo sera avalé par la Salsa à New York, le Mambo-twist sera réduit à un pas spécial de cette Salsa avant d'être introduit dans la salsa suelta.

Ci-dessous la photo de Perez PRADO et ensuite celles de trois albums Mambo qu'il a produit avec Benny MORE. Je rappelle que c'est Perez qui a embauché Benny MORE).

Perez PRADO 

(né Dámaso Pérez Prado)

EL REY DEL MAMBO

 LE ROI DU MAMBO

THE KING OF MAMBO

Dans l'histoire de la salsa, il y a aussi une autre question à laquelle beaucoup de documents répondent vaguement ou précisent que c'est Benny MORE qui est le premier ROI du Mambo tant disque d'autres documents martèlent que c'est Perez qui est le véritable père du Mambo. Le mystère reste entier.

Je me suis donc penché sur cet énigme.

Qui est le premier ROI du Mambo au regard des faits historiques ?

Est-ce Perez PRADO ou Benny MORE ?

 

En 1948, les musiques Mambos de Perez s'inspirait du jazz de Stan Kenton, et les maisons de disques cubaines ne voulaient plus l'enregistrer.

Perez est alors parti au Mexique où il a engagé Benny MORE comme chanteur. 

Cependant, Perez composait des musiques Mambos bien avant qu'il travaille avec Benny.

Perez a même joué comme acteur pour le cinéma.

Il a composé tellement de morceaux Mambos qu'il ne leur donnait plus de noms, mais des numéros. C'était la première fois qu'on voyait des chansons sans nom mais avec des numéros.

Exemples  : Mambo N°5 et Mambo N°8 qui sont mondialement les plus connus.

Les deux artistes se sont fait 

 

Benny n'était pas encore une star planétaire avant sa collaboration avec Perez.

Ces deux grands artistes se complétaient.

Benny a pris des galons en devenant plus populaire grâce à Perez qui l'a embauché.

Perez a triomphé au sein de la population cubaine grâce au charisme de Benny.

En effet, la rencontre entre les deux artistes au Mexique a permis d'une part à Perez PRADO de faire triompher, sous le nom de Mambo, ses conceptions musicales personnelles qui étaient boudées par la population cubaine jusqu'à ce moment sur l'ile,  et à Benny, déjà sous les feux des projecteurs de devenir, après le passage au Théâtre Blanquita, "El Príncipe del Mambo".

Dès lors, Perez est surnommé à Cuba "El Rey del Mambo" et Benny est surnommé "El Príncipe del Mambo".

C"est ce surnom "Príncipe del Mambo" attribué à Benny qui est devenu "El Bárbaro del Mambo" lors des concerts.

Puis, à La Havane lors d'un programme de radio consacré au mambo, le surnom

"El Barbaro del Mambo" attribué à Benny est devenu "El Bárbaro del Ritmo". 

Dès lors, les maisons de disques mentionnaient en haut des albums de Benny et de Perez, "El rey del Mambo" ou "El Barbaros del Mambo" ou encore "El Barbaros del ritmo".

Le 12 décembre 1949, Perez a composé et sorti un 78 tours comportant (Qué rico el mambo) sur une face et le titre Mambo N° 5 sur l'autre.

C'est la chanson Mambo N°5 qui a offert au Mambo une popularité planétaire au point que Hollywood (le temple du cinéma) s'était intéressé. Il a été placé N°1 des hits pendant des années, aux USA, dans tous les pays d'Europe, d'Asie, d'Afrique.

C'est ce disque de 78 tours de Perez et précisément la chanson et danse Mambo N°5 qui a déclenché le "Mambomania" (Mambo Craze) aux USA..

Ainsi, contrairement à ce que beaucoup de gens croient, ce n'est pas Benny MORE qui a déclenché le "Mambomania" aux USA mais Perez PRADO.

C'est la raison principale pour laquelle, beaucoup de gens avaient soutenu que c'est Perez PRADO qui était le premier ROI du Mambo et non Benny.

Ensuite, Perez à composé une autre chanson qu'il a nommé "Mambo N°8".

Ce morceau a lui aussi eu un succès fulgurant mais pas autant que le Mambo N°5.

 

Ci-dessous, la vidéo du Mambo N°5 et celle du Mambo N°8 de Perez.

Au regard de mes recherches, Benny et Perez sont tous les deux des grandes légendes du Mambo.

Cependant, a quels niveaux précis, l'un surpassait l'autre ?

Et, que s'est-il passé réellement au regard des faits historiques ?

Je tiens tout d'abord à préciser que "surpassé l'autre" à un niveau précis ne signifie pas ici "être le premier ROI" du Mambo. Les deux artistes n'avaient pas les mêmes compétences en tous points. Ils étaient différents et c'est cette différence qui faisait leur complémentarité et la force de leur équipe.

En effet, Pérez a fait des études de musique, il avait des diplômes et savait, intellectuellement, beaucoup de choses que Benny ne savait pas.

Benny n'a pas fait des études, il n'a donc pas de diplôme en musique, il est un autodidacte.

Cependant, la plupart des musiques de Perez sont des mambos et un grand nombre d'entre eux était composé par Benny qui, pourtant, est dépourvu de connaissances musicales au sens intellectuel.

Ensuite, dans la trame complexe du mambo, il y a des rythmes africains qui étaient pratiqués sous l'esclavage par des groupes de noirs lors des carnavals religieux et dansant.

L'ancêtre du Cha-cha-cha et du Mambo, c'est le "Danzon" qui est une danse faite de figures diverses exécutées en groupe ou en ligne par les africains réduits en esclavage dans la province de Matanzas à Cuba.

Lors de ces carnavals, il y a plus de 3 siècles, les africains qui sont membres des Cabildos de nacion étaient toujours placés devant le convoie. Ces Cabildos de nacion formaient un groupe faisant partie de sociétés de secours mutuel ayant comme objectif de prévaloir et de conserver les langues, les traditions ainsi que les croyances africaines à Cuba. Benny était imprégné de cette culture et ces rythmes qui lui ont été transmis.

Benny est un descendant d'africains déportés du Congo. Le Mambo provient de la culture Congo qui baigne toute la culture cubaine. Le Mambo était à l'origine une danse vodoue accompagnée de chants en choeur sous forme de gospel avec des cris aigus et des interjections pour entrer en communication avec l'esprit des ancêtres.

D'ailleurs, certaines musiques de Benny sont dignes de chansons en choeur.

Benny maîtrisait ces chants, ces cris aigus avec un sens musical inné, et il maitrisait aussi les stridents des arrangements musicaux de Perez. 

Mais, Perez ne maitrisait pas toutes les créations de Benny. Là où Perez tenait compte de certaines règles dans la composition et les arrangements, Benny le faisait naturellement à sa manière.

Finalement, Perez a lui-même laissé Benny lui composer des chansons Mambos. 

Cependant, au regard des faits historiques, la musique Mambo moderne (des années 40) n'a pas commencé à Cuba avec Benny mais avec Perez.

En effet, Perez avait composé quelques chansons Mambos tout seul avant d'embaucher Benny. Perez voulait une carrière en solo.

Exemple, en 1947, il a enregistré (Qué rico el mambo) et est allé en tournée en Argentine et au Venezuela. A cette époque, il ne travaillait pas en équipe avec Benny. Il n'embauchera et travaillera avec Benny que de 1948 à 1951.

Mais, toutes les ventes de sorties d'albums de Perez se soldaient par des échecs commerciaux. Il s'était alors lancé parallèlement dans le cinéma en espérant percer et briller.

Perez a débuté sa carrière en tant que pianiste dans les cabarets et puis dans différents orchestres. Sa musique était au départ basée sur le Jazz des noirs américains avec le pas "twist" de ce Jazz. Il s'est ensuite lancé dans le Mambo dont les rythmes faisaient parties de ceux pratiqués jadis par les africains réduits en esclavage dans la province de Mantanza à Cuba.

Perez est lui-même née à Mantanza exactement comme Arsenio RODRIGUEZ.

Quant à Benny, il n'a pas débuté sa carrière avec le Mambo mais avec le SON de l'Oriente et la guitare espagnole "TRES" dans les rues de La Havane face aux touristes, puis dans les bars (El Ali Bar) et les nights club appelés à l'époque "night club de première, de deuxième et de troisième classe'.

Il s'est ensuite mis à composer le SON MONTUNO d'Arsenio RODRIGUEZ qui était à la mode et incontournable à Cuba et aux USA.

C'est ce SON MONTUNO (SON + Guaguanco ou Rumba) qui a d'abord lancé Benny, et son propre orchestre "La Banda Gigante" en 1940, ensuite est venue la consécration, la gloire avec le Mambo entre 1948 et 50.

La population cubaine boudait les musiques Mambo de Perez et aimait celles de Benny. Le charisme de Benny dépassait celle de Perez auprès de la population.

Les producteurs de Benny et de Perez ayant compris cela, mettaient sur la pochette de la plus part des albums des deux artistes, la photo de Benny plus grande que celle de Perez. C'était une stratégie commerciale.

Mais, Perez a fini par ne plus supporter cette "rétrograde".

En 1949, Perez s'est installé au Mexique où il a fini par avoir du succès après avoir essuyé un chapelet d'échecs. 

Alors qu'il était à l'époque en équipe avec Benny, Perez a voulu tenter sa chance en solo aux USA sans Benny.

Perez avait réussi à convertir toute la côte Ouest des USA au "Mambo-mania" avant de s’attaquer à New York.

Mais, très vite, Perez s'est vu confronté à la concurrence rude et commerciale sans merci, sans quartier du Mambo avec ceux qu'on appelait à l'époque à New York "les Mambos Kings" et "Mambo Queen".

 

En effet, Perez a découvert que le Mambo était déjà arrivé à New York avec les Mambos Kings (Benny MORE, Tito Puente, René Hernandez, ou Joe Loco) et Mambo Queen (Célia CRUZ).

Pérez a alors quitté carrément New York où la concurrence est trop dure, et il est allé s’installer en Californie.

Pire encore, les arrangements musicaux de Perez dans le Mambo ne correspondaient pas aux attentes des maisons de disques qui les boycottaient et préféraient les arrangements musicaux de Benny qui n'avait pourtant pas de connaissances musicales au même titre que Perez.

Les musiques de Perez qui sont pourtant excellentes, n'ont eu un écho favorable auprès de la population que lorsqu'il a embauché Benny et s'est mis à travailler avec lui. C'est ainsi que Perez a pu conjurer le sort qui s'abattait sur lui.

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LA NAISSANCE DES TROIS PRINCIPAUX STYLES DE SALSA

Le SON Montuno d'Arsenio (SON de l'Oiente + Guaguanco), la Rumba, le Mambo, le Cha-cha-cha, Pachanga... deviennent incontournable dans les années 60 - 70 à New York dans toute la communauté latino qui est majoritairement portoricaine. 

Les colombiens aussi s'y mettrons de leur côté.

Ainsi, sont nés trois principaux styles de Salsa dont la composition respective de chacun est la suivante jusqu'à nos jours :

  1) La Salsa née aux USA (appelée plus tard Salsa Portoricaine) = le SON Africain (ou SON de l'Oriente),+ la Rumba ou Guaguanco (danse africaine) + le Mambo (danse Africaine) + le Cha-cha-cha (danse africaine) + les styles musicaux afro-américains (le blues, le Jazz, le Rock, la Soul).

    Je conclue que la Salsa de New York n'est pas comme on le prétend depuis, une danse latine, au vue de la présence et surtout de la prédominance des danses d'origine Africaine. 

Ne pas confondre "musique Afro-latine" (la langue espagnole) et "danses africaines" (les rythmes). 

Présentation des danses qui composent la Salsa née aux USA :

     Le Cha Cha Cha, initialement appelé Triple-Mambo, vient du bruit de frottement des pieds des danseurs sur le parquet quand ils ont essayé d'adapter leur façon de danser à la musique. L'ancêtre du Cha-cha-cha et du Mambo, c'est le "Danzon" qui est une danse faite de figures diverses exécutées en groupe par les africains réduits en esclavage dans la province de Matanzas à Cuba. Les danseurs tiennent les extrémités de rubans colorés et portent des arches couvertes de fleurs. Le "Danzon" se produisait à Cuba durant les "Congas" qui sont des carnavals de différents groupes de danseurs noirs. Je rappelle aussi que ce mot " conga " est d'origine africaine (Bantoue). En effet, c'est grâce à la déportation des noirs que ce mot va désigner des tonneaux vides à Cuba, il y a 500 ans. Il va aussi désigner des carnavals de danses des noirs. Les congas sont appelés Tumbadora à Cuba. Les esclaves subissant la censure de leur culture d'origine devaient en jouer clandestinement.

     Le Mambo (exactement comme le Cha-cha-cha) est née de la modernisation du Danzon à la fin des années 1940 grâce à l'incorporation d'éléments issus du SON. Les figures du Mambo étaient dans le Danzon (danse de carnaval) il y a plus de trois siècles.

En effet, on a pris quelques figures de Mambo dans le Danzon et on les a fusionné avec des éléments du SON de l'Oriente pour avoir le Mambo des années 1940. Les danses créés par les noirs pendant l'esclavage sont nombreuses et donc les musiciens créateurs ont l'embarras du choix. Il suffit de choisir une ou deux danses des noirs qui datent par exemple de l'an 1700 et de les fusionner avec une autre qui date de 1600 ou 1800 pour créer du nouveau au 20ième siècle aux yeux du commun des mortels, alors que ces danses existaient depuis l'esclavage.

En plus, le mot "Mambo" est africain, et la danse Mambo était à l’origine une danse Vodou pendant l'esclavage. Les noirs devaient la pratiquer clandestinement sous peine de commettre un blasphème contre le christianisme des colons. En effet, le mot Mambo vient des Bantus du Congo et signifie "conversation avec les dieux". D’ailleurs, les Mambos sont des prêtresses vaudous à Haïti (plusieurs cultes Africains la-bas aussi). 

     Le Rumba est apparue pendant l'esclavage à Cuba, il y a 500 ans. Elle est l'une des plus anciennes danses africaines à Cuba. Durant toute la traite négrière, les africains faisaient des pas d’une danse improvisée qui sollicite surtout les hanches. Pendant ces instants de détente, les influences des diverses ethnies africaines représentées se mélangent pour produire une musique et danse qu’ils appellent Rumba.

Cette Rumba qui sera plus tard intégré dans toutes les Salsas, est issue des rythmes et de chants de la culture Congo (les danses Yuka ,Makuta, Abakuá et Gangá).

Les africains dansaient cette Rumba avec des rituels qui racontent une histoire d’amour malheureuse. Elle est une danse "chaude", au cours de laquelle le couple mime le désir explicite de l'homme pour la femme : percussions et chants accompagnent cette chorégraphie sensuelle arrivée à Cuba depuis le 16ième siècle grâce à la traite négrière.

Par peur d’être démasqués, les africains la pratiquaient localement dans chaque plantation à l’abri des regards des colons qui surveillaient les périphéries. 

Après l’abolition de l’esclavage, les africains affranchie quittent les ingenios (plantations sucrières) et les champs de tabac pour se diriger vers les petites et grandes villes telle que La Havane, en quête d’un emploi. 

A La Havane, le groupe les « Coros de Guaguancó » qui bénéficiaient d’instruments plus modernes sont devenus une évolution des « coros de clave ». Puis, ces « Coros de Guaguancó » ont découvert la Rumba et se sont spécialisés dans cette danse qui était, comme le SON, une danse cachée dans les contrées reculées de Cuba.

Ils ont aussi découvert que le guaguanco, le yambu et la culoumbia, étaient les principales danses inclues dans la Rumba.

Dans les années 1930, la radio C.M.C.Q a programmé l'émission « La hora sensemaya », animée par Manuel Cuéllar Vizcaíno et Julito Vázquez, qui ont proposé un espace d'expression pour les Noirs offrant ainsi pour la première fois à la Rumba, un temps de diffusion.

Ainsi, exactement comme le SON, la Rumba n’a été connue et accessible au grand public à La Havane que plusieurs décennies après l’abolition de l’esclavage. Cette Rumba a été ensuite intégrée dans la Salsa cubaine, puis dans la Salsa de New York et la Salsa colombienne.

     Quant aux Blues, Jazz, Rock et Soul inclus dans la Salsa made in USA, et qui puisent leur source première dans le Gospel né en 1612, ils ont tous en commun dans leur histoire respective, la déportation des  africains en Amérique.

C'est pareil pour le SON et ses dérivés (Rumba, Mambo, Pachanga, Cha-cha-cha ...), ainsi que les instruments "Claves" apparus à Cuba. 

Enfin, toutes ces danses se retrouvent dans la salsa comme s'elles s'étaient donné un rendez-vous quatre siècles et demi avant.

La salsa est une véritable compilation de brassages culturels entre l'Afrique et le monde par le biais de la déportation. 

Pour comprendre pourquoi il y a dans la salsa, le Blues, le Jazz, la Soul, le Rock, les "pas spéciaux et complexes" ou "Shines" des danses "SWING", il faut commencer par questionner d'abord le 17ième, puis le 18ième et enfin le 20ième siècle.

Tant le répertoire de la Salsa est vaste !

L' illustration :

Le Blues dans la Salsa

Le Gospel est né en 1612 (17ième siècle) dans les champs de coton au USA pendant l'esclavage. C'est un style où les noirs expriment leur tristesse et déboires. C'est ça le sens du Gospel qui est aussi le même que celui des SONS PRIMITIFS nés à Cuba.

En 1739 (18ième siècle), les protestants de la Caroline du Nord (USA), après avoir capturé des africains en fuite, ont interdit à ces derniers de jouer du tambour (tonneaux vides détournés en fûts pour la musique) qui était, pour les colons, signe présumé de révolte. Les africains privés de leurs tambours accompagnèrent désormais leurs danses, leurs chants a cappella avec cris et interjections.

Les africains accompagnaient ce Gospel avec des rythmes en frappant le sol avec leurs pieds. Ainsi, de cette interdiction des tambours, les noirs ont fait naître avec leurs pieds, les claquettes américaines qui réapparaitront deux siècles plus tard aux USA pour s'appeler "danses SWING".

C’est ce Gospel qui va donner naissance au Blues (chants et cris de tristesse, de mélancolie) au cours des années 1800 sur les bords du fleuve MISSISSIPI non loin des champs où travaillaient les africains.

Ce Blues étant devenu, deux siècles plus tard, populaire au 20ième siècle, il a été intégré dans la Salsa  de New York par l'industrie de disque FANIA.

Le Jazz, le Rock et les "Shines" ou "pas spéciaux" des danses "SWING" dans la Salsa

Le Gospel est ensuite fusionné avec les chants religieux des noirs (Negro spirituals), ainsi que les work songs (chants de travail des africains dans les plantations de coton aux USA) et le Blues, pour donner naissance au Jazz à la Nouvelle Orleans.

Ce Jazz est intégré plus tard dans la Salsa à New York par la FANIA, au 20ième siècle. Voilà pourquoi, les musiciens et compositeurs de tous les styles de Salsas utilisent depuis, l'instrumentalisation hérité du Jazz.

À la même période de la naissance Jazz (vers la fin des années 1920), est née le Lindy hop (ou jitterbug) qui est une danse de rue marquée par le Blues et créé par la communauté noire-américaine de Harlem (New York). Le Lindy hop utilise les mouvements improvisés des danses africaines comme breakaway, round-the-back, jig-walk, shine steps.

Les noirs américains avaient créé plusieurs danses qu’ils ont nommé « SWING » telles que le Lindy Hop, le Balboa, les Claquettes, le Charleston (avec Joséphine Baker), le Bebop, le West-coast-swing, le Boogie woogie ou encore le jazz roots qui est une forme plus rapide et rythmée du blues créé par les pianistes afro-américains dans des campements d'ouvriers au Sud des USA.  

Dans chacune de ces danses SWING, il y a beaucoup de pas spéciaux que les noirs américains appellent « Shines » (jeux de jambes rapides et complexes).

Plus tard, au milieu des années 70, beaucoup de ces « Shines » ont été intégré dans les trois principaux styles de salsa (cubaine, portoricaine et colombienne).

Exemples : le triple-step, et le "cross teps" inclus dans la salsa portoricaine provient du Lindy Hop. Les pas spéciaux "twist", "mambo twist" et "pas chassé" inclus dans la salsa cubaine et portoricaine proviennent du Jazz roots. La salsa colombienne fait un peu de twist sur les temps 4 et 8.

  .

Ensuite, avec la modernisation des instruments de musiques (guitare électrique, batterie, piano, saxophone ..), les musiciens noirs américains ont crée dans les années 40, le " Rythm and Blues " qui est composé de Gospel, Blues et Jazz électrique. La fusion de ce "Rythm and Blues" avec le Lindy Hop, le Jazz ainsi que le Boogie woogie sera à la base de ce qu'on appellera le Rock à MEMPHIS.

En effet, le Lindy hop est l'ancêtre du rock par le style musical et le pas de base. Cependant, là où le rythme du rock est plus carré, le lindy se rapproche du boogie-woogie avec un style « swingué ». Voilà pourquoi il y a du swing dans la salsa. Mettre du swing dans la salsa signifie mettre  du "style", du "charme" dans la manière d'exécuter un pas.

 

Ensuite, on a rajouté à ce mélange (Rythm and Blues, Lindy Hop, Jazz et Boogie woogie)  le Bluegrass pour avoir le Rock.

Et pour avoir le Bluegrass, c’est Bill MONROE (1911-1996), célèbre mandoliniste américain originaire du Kentucky qui a, dans les années 40,  fusionné le Rythm and Blues (Gospel - Blues - Jazz électrique) avec la Country qui est composé de folklores Anglais, Ecossais, et Irlandais. La Country Dance (ou danse de campagne) apparaît en Angleterre au milieu du 17ème siècle, au début du règne d'Elisabeth 1er d'Angleterre. Les colons Anglais l'ont introduit en Amérique du Nord.

Elvis Presley a grandi dans les ghettos noirs de la Nouvelle Orleans et non à MEMPHIS. Sa famille déménagera après à MEMPHIS avant qu'il ne devienne une STAR. Très jeune à la Nouvelle Orleans et en compagnie de sa mère dans une boutique, il voulait avoir une arme (un revolver) comme beaucoup de gens aux USA. Mais, sa mère refusa et lui offrit une guitare. Dès lors, il partait apprendre à chanter le Blues et le Gospel avec les afro-américains dans les Églises où il devient très brillant.

Plus tard, Elvis démarrera sa carrière musicale sur le Blues, Gospel, jazz, Country sur un fond dansant de Lindy hop et Boogie woogie. 

Le Rock étant devenu très populaire avec Elvis et les Beatles, il a lui aussi été intégré dans la Salsa de New York par l'industrie de disques FANIA au milieu des années 70. 

Puisque le Lindy hop et le boogie-woogie ont un style « swingué », on retrouve ce swing dans la salsa de New York ou salsa portoricaine. C'est ce swing qui rend la salsa portoricaine plus élégante, plus sensuelle et plus stylé que la salsa cubaine.  Mettre du swing dans la salsa signifie mettre  du "style", du "charme" dans la manière d'exécuter un pas.

La SOUL dans la Salsa

Le Gospel qui était à l’origine un cri de désespoir digne d’un SOS des africains sous forme de chants depuis 1612 aux USA, est devenu, près de quatre siècles plus tard (dans les années 1950), un style incontournable qu’on rajoute à d’autres styles pour créer de nouveaux styles de musiques aux USA et en Europe. 

Ainsi, à la fin des années 50, ce Gospel est fusionné avec le Rytm and Blues des afro-américains pour donner naissance à la musique SOUL (qui signifie « Âme » en Anglais). Dès lors, des milliers d’artiste afro-américains et Européens se sont lancés dans la SOUL (Ray Charles, Marvin Gaye, Stevie Wonder, Barry White, Aretha Franklin, James Brown, Elton John, Franck Sinatra, The Jackson Five, Prince, Lionel Richie, Michael Jackson, Tina Turner …).

Vu sa popularité planétaire, la SOUL est intégrée à son tour dans la Salsa de New York par la FANIA qui rassemblait sur scène plus d’une trentaine de vedettes aux styles différents. A l'époque, l'industrie de disque avait remplacé son propre nom "FANIA" par le nom "FANIA ALL STARS". Elle était à la fois, une maison de disque et un orchestre géant.

Le Funk dans la Salsa de Cuba mais pas dans la salsa de New York

Comme si toutes ces combinaisons successives dignes « d’alchimistes sans frontière » ne suffisaient pas, les afro-américains ont, au milieu des années 1960, fusionnés leur SOUL avec leur Rytm and Blues pour donner naissance au Funk dans les rues.

A la différence du Blues, du Jazz, du Rock et la SOUL, le Funk était populaire mais posait vraiment problème à une partie de l’Amérique blanche qui ne l’aimait pas, qui avait peur de lui et le taxait ouvertement de danse de rues et de PROVOCATION.

A l'époque, les américains qui étaient en faveur de la suprématie blanche disaient que le Funk était une façon de leur dire " Fuk ".

Le contexte historique était bouillonnant et explosif aux USA (la ségrégation, la discrimination, la défense des droits civiques avec beaucoup de concerts et beaucoup de manifestations et altercations avec la police, la forte contestation de la guerre du Viet-Nam par la population ...). Le pire est qu'il y avaient de temps à temps, des tueries de masse perpétrées par les américains partisans de la suprématie blanche contre les noirs américains. Des fois, ce sont des noirs américains qui agressaient et commettaient ces crimes. Le droit d'avoir une arme est inscrite dans la constitution américaine et le Lobby des armes (la NRA) se dédouanait de toute responsabilité en rejetait la faute sur les auteurs de ces crimes.

Par conséquent, la FANIA n’a pas intégré le funk dans la Salsa de New York. Elle l'a ignoré.

Ça ne sera pas le cas à Cuba !

Duel culturel à distance 

A l’époque, il y avait aussi une sorte de « compétition créative » digne d'un "concours épine de la musicalité" entre la FANIA à New York et les cubains à Cuba. 

En effet, dans le but de faire évoluer leur danse « SON Montuno ou SON EL Casino» créée par Arsenio RODRIGUEZ, les cubains ont rajouté à celle-ci, la Rumba, le Mambo, et six styles de musiques Afro-américaines : le Funk, le Blues, le Jazz, la SOUL, le RAP et le Rock pour donner naissance au SONGO dans les années 79 - 80.

Enfin, dans les années 88 à 90, les cubains, ont décidé de créer une « Hyper-Salsa » ou « Salsa sophistiquée » en rajoutant au SON Montuno, huit styles de musiques afro-américaines dont certains n'étaient pas présents dans le SONGO : HIP HOP, RAP, FUNK, R-N-B, JAZZ, SOUL, ROCK et la musique POP qui la rend dense. Les  cubains l’ont appelé " TIMBA ".

Ce qui fait que la Salsa créée à New York et celle née à Cuba sont toutes les deux des cavernes "d’Ali Baba".

Le SON de l'Oriente de 1750 à 1880 et ses Orishas africains, le Changui de 1700 à 1860 et ses Orishas, les instruments "Congas" et "Claves" ainsi que les danses Rumba et le Guaguanco de 1568 à 1600 et leurs Orishas, le danse à l'origine vodoue du Mambo et du Cha-cha-cha dans les carnavals, la Pachanga de 1700, le Gospel de 1612 (qui a engendré le Blues et le Jazz et ensuite le Rock),  la Cumbia de 1600, le Currulao de 1600, qui sont inclus dans les Salsas, sont tous apparus dans un contexte où les peuples africains déportés qui sont les auteurs, étaient réduits en l'esclavage à Cuba, aux USA, en Colombie.

 

C'est la raison pour laquelle, j'ai affirmé dans mon introduction qu'on ne peut comprendre comment et pourquoi la Salsa est née, si on refoule le contexte historique (l'esclavage) dans lequel sont nés les éléments indispensables qui la composent. 

  2) La Salsa Colombienne = le SON Africain (ou SON de l'Oriente),+ la Rumba ou Guaguanco (danse africaine) + le Mambo (danse Africaine) + la Pachanga (danse africaine) + la Cumbia (danse africaine) + le Currulao (danse africaine) + Boogaloo (danses Afro-américaines + danses africaines apparues à Cuba).

      Je conclue que la Salsa Colombienne n'est pas comme on le prétend depuis, une danse latine, au vue de la  présence et surtout de la prédominance des danses d'origine Africaine apportées par les africains déportés.  

Ne pas confondre "musique Afro-latine" (la langue espagnole issue de la culture des peuples dits "LATIN" en Europe) et "danses africaines" (les rythmes des africains déportés). La musique est une chose et la danse est une autre paire de manche.

Présentation des danses qui composent la Salsa Colombienne

      La Cumbia est une musique et une danse Africaine apparue pendant l'esclavage des noirs au 17ème siècle, sur le nord de la côte atlantique de la Colombie.   

Peu importe le pays dans lequel les colons espagnols ont déportés les africains. La culture, les danses, les rites et croyances africaines sont attachées aux communautés africaines déportée en Amérique latine.

En effet, ces danses, rites et croyances réapparaissent plus tard là où les africains furent déporté. En Colombie, les africains réduit à l'esclavage accompagnaient leurs rythmes avec des tambours pour danser le "Cumbé" lors de veillées funèbres. Le sens du Cumbé était de garder le lien avec les défunts en dansant.

Ce terme "Cumbia" provient du mot africain "cumbé", qui provient lui-même des danses de la région dite "les côtes de Guinée" en Afrique de l'ouest. C’est une musique et une danse entrainante d'origine Mandingue. Les fêtes paysannes "Cumbanchas" des africains déportés à Cuba dérive de ce même mot "Cumbé". Je rappelle que le SON PRIMITIF "CHANHUI" se produisait lors des "Cumbachas" à Cuba.

     La Pachanga sous sa forme primitive, était une danse pratiquée sous l'esclavage lors d'un autre carnaval des noirs qui s'appelle la Conga au 18ième siècle (années 1700 à Cuba). L'instrument star de ce carnaval est aussi appelé "Conga" ou "Tumbadora" par les africains déportés. Cet instrument est d'origine Bantoue.

Ce sont les noirs réduit à l'esclavage ou libres, et les Créoles qui participaient à ce carnaval. L'Église qui accompagnait les colons, à l'époque, s'était opposée farouchement à la tenue de ce Carnaval car les noirs et les créoles profitaient de cette occasion pour célébrer des dieux Africains.

Deux siècles plus tard, ce carnaval de la Havane a été déporté aux USA en 1930 où il a eu du succès.

Pour avoir la Pachanga de 1960, c'est le cubain Eduardo DAVIDSON qui a fusionné les danses africaines inclues dans la Conga avec le Mérengue (qui provient de la danse UPA de Cuba et non de la République Dominicaine). 

Cette Pachanga de 1960 a ensuite été intégré dans la salsa cubaine, portoricaine et colombienne à travers le SON qui devient sa base. La pachanga est ainsi devenue un dérivé du SON.

Elle sera popularisée aux USA par le flûtiste dominicain Johnny Pacheco qui était le co-fondateur de l'industrie de disque FANIA.

Enfin, "Pachanga" et "Conga" et même "Charanga" sont tous des termes africains.

    Le Currulao : le Currulao est une musique et danse traditionnelles créée par les centaines de milliers d'africains déportés au 17ième siècle (années 1600) sur la côte du Pacifique Sud de la Colombie qui est une région qui est depuis, devenue à dominance noire jusqu'à nos jours.

Les captifs africains arrivés dans le port Colombien de Carthagène provenaient de Sénégambie (Sénégal et Gambie), de la Côte-de-l'Or (l’actuel Ghana), du golfe du Bénin (le Royaume du Dahomey) et d'Afrique centrale (Congo et Angola). L'importation en Colombie d'Africains asservis s’étend du 17ème siècle jusqu'à la fin du 18ème. L'esclavage n’a été définitivement aboli que le 21 mai 1851.

L’instrument STAR du Currulao est la Marimba qui est un xylophone constitué d’autant de lattes de bois que de résonateurs en bambou, accordés ensemble, soit 14 à 28 notes. Cet instrument était fabriqué par les captifs africains et il provient de l’Afrique de l’ouest et centrale. Ce terme africain "Marimba" provient des langues des groupes ethniques Bantous qui ont créé à Cuba le terme et l'instrument "Marimbula".

Je précise que la danse colombienne Le Bullerengue, a été créé par ces mêmes africains déportés. Cependant, à la différence du Currulao, le Bullerengue était interdit par les colons parce que les africains l’utilisaient pour initier les jeunes (excision de jeunes filles).

Enfin, les africains dansaient le Bullerengue sur les rythmes de la Cumbia.

      Le Boogaloo est une belle danse qui n'est pas né à Cuba mais à New York.

Le Boogaloo = la musique Soul au origine Gospel des noirs c'est-à-dire le Rhythm and Blues + les rythmes des noirs de Cuba.

Le club new-yorkais « Chez José » est un lieu emblématique de la naissance du Boogaloo qui n'a survécu que trois ans maximum.

Le Boogaloo était pourtant à l'époque l'une des rares danses à pouvoir rassembler toutes les communautés à New York.

Les cubains et les portoricains installés à New York avaient réalisé un coup de "maitres" digne d'un "chef d'oeuvre" qui mettait tout le monde d'accord sur la piste de danse.

Mais, à la fin des années 60, le Boogaloo est anéanti par l'hostilité entre cubains et portoricains qui régnait dans le monde musical latino et par l'irruption de la salsa (made in USA) qui a été mise en orbite par l'industrie de disques FANIA. 

Il y avait une querelle sérieuse entre les anciens et les modernes dans la communauté latino de New York à tel point que le portoricain Tito PUENTE a qualifié le Boogaloo de "danse de gosses".  

La circonstance aggravante est que les cubains avaient eux aussi pris leur distance avec le Boogaloo en le rejetant carrément alors qu'ils ont participé à sa création avec les portoricains.

Dès lors, le Boogaloo était devenue en quelque sorte une "danse apatride" et sans être reconnu par ses "parents"(cubains et portoricains). Il a ainsi été très vite jeté à la vindicte populaire et expédié dans le "cercueil".

Pourquoi ce rejet du Boogaloo à l'époque alors qu'il avait un pouvoir de rassembler toutes les communautés ?

La raison est identitaire.

En effet, les cubains à leur tour, disaient que le Boogaloo allait les éloigner de la culture d'origine de leurs ancêtres (SON, Rumba, Mambo, Cha-cha-cha, Pachanga ...). 

Les cubains (peuple fier) se sentaient plus à l'aise à New York avec des danses qui viennent 100% de Cuba.

Or, le Boogaloo était 100% en anglais et avec en partie des rythmes Afro-américains.

Les cubains, avec un élan de revendication identitaire, voulaient revenir dans la langue espagnole avec le SON et ses dérivés. 

C'est grâce à ce retour identitaire, que va se mettre progressivement en place à New York, ce qu'on appelait à l'époque, la "mouvance salsa" que la FANIA va récupérer et y devenir le "Manitou" commercial" des productions de disques placés sous le Label "Salsa".

Quel était le but de la création du Boogaloo ?

L'idée de créer le Boogaloo est venue des portoricains de la FANIA pour défendre le profit commercial de cette maison de disques contre la popularité du Rock.

A New York, les portoricains étaient chez eux comme à porto Rico alors que les cubains avaient le statut d'étrangers sur le sol américain et ils subissaient l'embargo qui bloquait à la fois leur pays (Cuba) et la sortie de nouveautés musicales cubaines. Tel était le contexte.

Les cubains très fiers, ont souscrit timidement à la convention avant de se rétracter dès que les conflits entre jeunes et anciens ont éclatés au sein de la communauté portoricaine.

A la création du Boogaloo, les portoricains et les cubains avaient deux buts : rassembler les latinos et les noirs sur le dance-floor autour des rythmes fédérateurs, et faire tomber le Rock des "Beatles" qui occupait trop de places et masquait les musiques et danses venues de Cuba. Le Rock était " l'ennemi " à abattre.

Quel était le contexte précis permettant de comprendre la démarche des portoricains et des cubains émigrés à New York ?

A l'époque (années 60), l'ambiance Hippie et Rock issue en grande partie de la jeunesse nombreuse du baby boom de l'après-guerre (seconde guerre mondiale), mobilisait des millions de gens qui n’avaient que faire des danses de couple venues de Cuba.

Cette mode Hippie caractérisée par son côté "rebelle" était un mouvement qui rejetait les valeurs traditionnelles, le mode de vie de la génération de leurs parents et la société de consommation.

Or, les danses venues de Cuba étaient avec fierté animées d'une philosophe dite danses de nos parents, de "nos ancêtres" (mis ancestros).

Beaucoup de gens (les Hippies) étaient animés par un besoin d'émancipation, de recherche de nouvelles perceptions sensorielles.

Cette mode avait eu une influence culturelle majeure dans beaucoup de musiques de l'époque et surtout dans le Rock dont la popularité était au zénith. 

Tel était le contexte.

La question était de savoir comment convertir au moins quelques milliers de ces jeunes personnes.

Pour y arriver, portoricains et cubains ont pris le "Rythm and Blues" des noirs de New York et ils l'ont fusionné avec les danses africaines apparues à Cuba telles que le SON, la Rumba, le Mambo, le Cha-cha-cha, la Pachanga,... pour créer le Boogaloo. 

En effet, le "Rythm and Blues" est composé de Gospel, du Bues et du Jazz.

C'est ce trio qui fut aussi à la base de la naissance du Rock à MEMPHIS.

Pour les latinos, ce trio aux accents Rock devait leur permettre de déclasser le Rock.

Mais, le Rock a lui même été avalé par la Salsa de New York.

Le Boogaloo a ainsi été enterré pendant longtemps. Plus tard, son "sarcophage" est ressuscité par certains musiciens.

Enfin, il est ensuite intégré dans la Salsa Colombienne.

Malgré son histoire chaotique, le Boogaloo reste une belle danse à ne pas s'en priver. 

 3) La Salsa Cubaine = SON Montuno d'Arsenic RODRIGUEZ + les dérivés du SON (Rumba, Guaguanco, Mambo, Cha-cha-cha, Pachanga, Guaracha, Afro-SON, Songo ...).

Inutile de dire que la Salsa Cubaine est composée de danses africaines, puisque tout le texte le démontre, depuis ses ancêtres (Changui, SON de l'Oriente) jusqu'à ce qu'elle soit ce qu'elle est aujourd'hui.

 

 

 

 

 

QUELQUES REMARQUES SUR LES TROIS SALSAS

Remarque 1 : le SON à lui seul est une danse indépendante. 

Or, le pas rumba, le pas mambo ..., ne sont pas des danses complètes et autonomes comme le SON ! Ils sont simplement des pas ou des mouvements pris dans des danses pour les rajouter au SON afin de donner naissance à la salsa.

Donc, tous les styles de salsa sont composés du SON (LA BASE) + des morceaux d'autres danses à large majorité d'inspiration africaine.

Remarque 2 : la pas Rumba et le pas Salsa s'exécutent de la même façon dans les trois Salsa.

Remarque 3 : le pas Mambo ne s'exécute pas de la même façon dans la Salsa Cubaine et Portoricaine. Les noms des figures de la Salsa Portoricaine sont en Anglais alors que celles de la Salsa Cubaine sont en espagnol. La Salsa Portoricaine est la plus stylée et la plus charmante des trois Salsas. 

En effet, la salsa de New York (portoricaine) est plus sensuelle, plus douce et plus lente. C’est une danse sexy, classe et élégante. Son côté « classe » et « sexy » vient du Blues et le Swing du Jazz, du Liny Hop des afro-américains. La salsa cubaine en revanche est plus rapide et plus dynamique. 

Remarque 4 : le pas "Dile que si" et le pas "Casino" n'existent que dans la Salsa Cubaine. Par conséquent, La Salsa cubaine est unique et facilement identifiable. Mais, c'est aussi une danse de revendication identitaire qui a sa source dans la fierté légendaire des cubains qui veulent créer quelque chose qui n'existe que chez eux. Exemple : alors que dans la Salsa de Los Angeles on avance sur le temps " 1 ", on recule " arrière / arrière " dans la Salsa cubaine.

Remarque 5 : Dans la Salsa Colombienne, il n'y a pas ou presque pas de figures. Le style colombien est fait de tours simples ou des combinaisons basiques de style "enchufa". Il n'y a pas de "dile que no" ni "vacilala" à fortiori "Sombrero" ou "Setenta".

Mais, elle reste une belle danse au même titre que la salsa cubaine et portoricaine.

L’une des caractéristique de la salsa colombienne est le fait que le temps 4 et le temps 8 sont souvent "pointés". Le style colombien est le plus commun en Amérique latine. Les jeux de jambes sont rapides et plus complexes que pour les autres styles, au point que je dirais que ça tire parfois vers le twist mais sans être le twist (temps 4 et 8).

5 - Portrait de chacun des 

deux ROIS IMMORTELS de la SALSA

(les cubains Arsenio RODRIGUEZ et Benny MORE)

et de la REINE IMMORTELLE de la SALSA 

(la Cubano-américaine Célia CRUZ)

PRÉSENTATION CHRONOLOGIQUE

 

 

 

Qui est Arsenio RODRIGUEZ  ?

Arsenio RODRIGUEZ était un Chef d'orchestre, musicien chanteur et compositeur du SON PRIMITIF (SON de l'Oriente) et du Guaguanco (Rumba).

De son vrai nom Ignacio de Loyola Rodríguez Scull, est né le 30 août 1911 à Güira de Macurijes dans la province de Matanzas. Comme Benny MORÉ, il est un cubain descendant d'africains déportés à Cuba.

Ses proches ancêtres ont été amenés directement du Congo.

En effet, après sa mort aux USA, les cubains ont découvert suite à leurs recherches sur ses origines, que son grand-père est d'origine congolaise.

A l'époque, cette découverte n'a pas surpris beaucoup de gens à cuba et dans le monde. Ça ne sera pas le cas de Beny MORE.

Contrairement à Benny MORÉ, Arsenio reste un peu en marge dans le Panthéon musical Cubain.

Pourtant, c’est un grand compositeur prolifique qui a écrit presque deux cents chansons.

Et c'est aussi lui qui a créé le SON MONTUNO (SON + Rumba ou Guaguanco) qui s'appellera SON El Casino avant de s'appeler "salsa cubaine".

TOUT À COMMENCÉ AVEC  ARSENIO RODRIGUEZ au regard des faits.

 

Ses débuts :

A l’âge de 7 ans, sa famille est partie vivre à Guines.

Les traditions africaines sont vivaces dans la famille et aussi dans l'environnement dans lequel vivait Arsenio à Guines. Les descendants d'Africains déportés constituent l'essentiel de la population et sont tournés vers les traditions et les religions (les Orishas) et rites africains (Palo), et les danses SON, Rumba, Guaguanco, Culumbia …

Arsenio vit à ce rythme depuis son plus jeune âge.

A l'âge de neuf ans, il perd la vue suite au coup de pattes d’une mule à la tête.

Cette tragédie qui va le rendre aveugle ne l'empêchera pas de devenir un musicien exceptionnel.

A sa jeunesse, il commence à jouer du tambour dans les fêtes afro-cubaines pour célébrer son héritage africain qui influencera par la suite sa musique. 

Il maitrisait le SON et le TRES avec virtuosité. 

Arsenio jouera ensuite dans les night-clubs et les casinos de La Havane.

 

 

Exactement comme Benny MORE, Arsenio RODRIGUREZ n’a pas fait des études de musique.

C’est Victor Feliciano, qui lui a enseigné les premiers rudiments de la musique et Arsenio a appris à une vitesse incroyable, le TRES, la basse,  les Congas …

Son oncle « SCULL » a ensuite emmené la famille en camion dans les cercles Rumberos qui abondent dans la région de Güines (toujours à Matanzas où est né Arsenio).

A Guines, région fortement peuplée de communautés africaines, Arsenio s'est 'initié aux traditions soneras (la composition du SON associée aux Orishas et rites Palo). C’est cette danse africaine du SON qu’on appelait depuis près de trois siècles, le « SON de l’Oriente » et qui se produisait une fois par an au Carnaval de Santiago (fête religieuse totalement africaine à l’origine).

C’est encore ce SON qui sera baptisée « SON cubain » quelques années après son arrivé à La Havane après l’abolition de l’esclavage.   

Toujours à Guinès, Arsenio apprend à jouer de la Marimbula (contrebasse rudimentaire) et la Botija (la cruche lourde qu’on ne voit plus dans les vidéos).

 

En 1926, un cyclone a dévasté la ville et détruit leur maison.

La famille d’Arsenio a alors émigré à La Havane et s’est installée précisément à Marianao.

A Marianao, Arsenio a d’abord commencé à jouer avec ses frères (Quiqui et Raúl), ses cousins et des jeunes du quartier mais aussi quelques amis de Güines, émigrés eux aussi à Mariano.

En 1928, Arsenio a organisé avec ses cousins Estebán REGUEIRA et Jacinto SCULL le groupe "SEPTETO BÓSTON" et il a composé la musique et danse

"Ya SON Ganga".

Le terme "Ganga" est africain et désigne des peuples Mandingues qui organisaient les fêtes paysannes dites "Cumbanchas" à Cuba lors de la danse du CHANGUI et qui ont été déportés des actuels Guinée, Mali, Guinée Bissau, Sierra Leone, Liberia, Sénégal, Gambie, Mauritanie. Les Cumbanchas étaient sous l'esclavage à Cuba, des fêtes paysannes aux origines Bantoues et accompagnées par les rythmes des Orishas du Benin et autres rites africains. Les Bantous sont des peuples répartis du Cameroun jusqu'aux Comores et du Soudan jusqu'en Afrique du sud en passant par le Congo et l'Angola.

Le SON MONTUNO

En 1930, Arsenio a fusionné la danse africaine du SON avec une autre danse africaine dite "Guaguanco" (la Rumba), pour donner naissance à une danse qu’il a baptisé "SON MONTUNO" (SON des montagnes).

En effet, le lieu de naissance d'Arsenio est "Matanzas". Et "Matanzas" est une campagne montagneuse.

 

L'impossibilité de retrouver la vue 

Ayant perdu la vue depuis l’âge de neuf ans, Arsenio rêvait, espérait toujours de retrouver cette vue. Ainsi, en 1947, convaincu par ses amis Miguelito VALDÉS et Mario BAUZÁ, il décida de consulter un ophtalmologiste à New York. Pour réaliser ce voyage, il a donné de grands concerts à La Havane et à Matanzas dans sa ville natale Güira de Macurijes. Le public accourt en masse pour l’aider.

Mais, arrivé à New York, le médecin, après avoir consulté ses yeux, a été catégorique. Le nerf optique était totalement détruit suite au coup de pattes d’une mule. 

Ce désespoir a conduit Arsenio à se réfugier dans l'écriture de chansons.

Dans l'avion de retour, Arsenio a composé la musique "Guaguancó en La Habana". Arrivé à La Havane, il s’est rendu à « La Tropical » où l'attendait son orchestre et un immense public. Arsenio leur a offert un concert émouvant.

 

En 1969 Arsenio repart pour Los Angeles peut-être avec le projet de rentrer ensuite à Cuba. Il a organisé une nouvelle formation musicale là-bas. 

Arsenio est décédé dans un relatif oubli le 30 décembre 1970 à Los Angeles, Californie, aux États-Unis, à l’époque de la création de la Salsa à New York par l'industrie de disques FANIA. 

Il n'y a pas de salsa sans l'oeuvre Arsenio (SON MONTUNO).

Le tout premier album produit par la FANIA et vendu un à un dans les rues de New York, est totalement basé sur le SON MONTUNO d'Arsenio.

Mais, Arsenio lui-même n'a jamais rejoint l'orchestre la FANIA.

Ce sont des musiciens portoricains de la FANIA qui ont fait ce plagiat culturel.

Lequel plagiat n'avait pas plu, à l'époque, aux cubains qui soutenaient le régime de Fidel CASTRO contre l'embargo des USA qui empêchait l'île de se développer.

A l'époque, intégrer l'orchestre FANIA à New York ou encore prendre la nationalité américaine, était perçu à Cuba comme une trahison de la patrie révolutionnaire.

Ce qui valait aux cubains contrevenants et exilés aux USA, un "certificat" de non retour au pays natal.

Le gouvernement cubain était et est toujours en conflit politique avec les USA à cause de l'embargo qui empêche Cuba de se développer.

Qui est Benny MORE ?

                                                                         

 

 

 

                                                                         

 

 

Benny MORÉ né le 24 août 1919 à Santa Isabel de Las Lajas à Cuba est considéré par les cubains comme un MONUMENT, un DIAMANT, un IMMORTEL, un GENIE de la musique cubaine.

Les cubains l'ont mis au PANTHÉON en ce qui concerne leurs musiques et danses à cause de ce qu'il leur a apporté.

Benny MORÉ maîtrisait à la perfection tous les genres musicaux cubains, et plus particulièrement le SON. Pourtant, exactement comme Arsenio, il n'a point fait des études de musiques.

Chef d'orchestre, compositeur et musicen chanteur, danseur, il était très doué avec un sens musical inné

Après Arsenio, c'est lui qui a fait la gloire et l'âge d'or de la musique cubaine.

Benny MORE, avec son charisme, a aussi déclenché la mode du Mambo aux Etats-Unis à partir de 1949 grâce à sa collaboration avec Perez qui l'avait embauché comme chanteur.

Cependant, c'est précisément la musique Mambo N°5 de Perez PRADO qui a créé la folie "Mambomania" aux USA.

Toute l'Europe avait succombé à cette folie du Mambo.

Les chaines de télévision à travers le monde s'étaient emparés du phénomène.

Face à l'énorme succès planétaire, des concerts de Mambo ont lieu tous les soirs au Club Palladium à New York

Le Mambo est la première forme de ce qu'on appelait à l'époque le "Latin Jazz" (parce que le Mambo utilisait à New York, les instruments de la musique JAZZ des noirs-américains). 

Chaque année a lieu à Cienfuegos (à Cuba), le Festival International de Musique de Benny MORÉ au mois de septembre, une importante date pour la culture cubaine. Une statue en bronze lui a été consacrée (voir photo ci-dessus).

 

Ses débuts : de la campagne reculée à La Havane puis au Mexique et retour à La Havane

 

Benny MORE a quitté la campagne reculée dont la vie était rythmée par les travaux champêtres avec le coupe-coupe, la ferme, volailles, et est arrivé à La Havane en 1936 et s'y est installé en 1940.

 

 

 

Il avait confiance dans sa voix, dans ses chansons et voulait chanter à La Havane. 

Mais, il connut d'abord un long chemin semé d'embuches (trois ans de galère qu'il qualifia lui-même de "tragédie".

En effet, après avoir été rejeté pendant des années dans plusieurs endroits luxueux de La Havane, il déambulait dans les bars et les restaurants. Il vivait dans des auberges insalubres, et chantait avec le Cuarteto Cordero, le Septeto Figaro, l’ensemble Cauto de Mozo Borgella, et celui des Matamoros.

Pour se sortir de cette désillusion, il s'est rendu au Mexique en 1945 pour tenter sa chance.

Mais, là-bas encore, l'herbe n'était pas si verte et il ne voyait pas le bout du tunnel. 

En 1951, il est revenu à La Havane et s'est justifié en affirmant ceci au journaliste Don Galaor de la revue Bohemia : 

"J’étais venu conquérir La Havane et je ne m’avouais pas vaincu. Il fallait qu’on me voie. J’avais confiance dans ma voix, dans mes chansons. Avec une guitare sous le bras, je me suis lancé dans la rue à chanter pour les touristes et je n’avais pas honte, Carlos Gardel a fait comme moi. Cette tragédie a duré trois ans, plus que je ne le pensais. Je voulais chanter à La Havane. Triompher dans la capitale. J’ai eu faim, j’ai passé de mauvais moments, c’est vrai, mais rien ne valait le fait d’être dans la capitale. Pour un paysan, être à La Havane était le plus important dans la vie ".

Benny MORE a ensuite chanté dans des cabarets dits à l'époque, de première, seconde et troisième classe, La Campana, El Sierra, El Palete, El Ali Bar. Il s’est aussi produit au Montmartre et Tropicana. A l'époque certains Casinos n'accueillaient pas n'importe quelle forme de danse (Guaguanco) d'où le rejet momentané, plus tard, de la danse El Casino d'Arsenio RODRIGUEZ.

Cependant, le cabaret Ali Bar est l’un des lieux emblématiques que fréquentait Benny MORE. Ce fut ensuite, son "quartier général" en 1953.

Après le décès de Benny, une pancarte a été confectionnée et placée à l'entrée de son jardin et sur laquelle il est écrit : "Ici vécut le sonero Benny Moré, sang et miroir de notre condition métisse, hommage de Cuba". 

Je précise que le terme "sonero" signifie : musicien du SON.

"Azucar" était l'un des slogans de Benny MORE

Le slogan "Azucar" ("sucre") avait été inventé par Benny MORE (pour entrer sur scène) avant d'être repris par d'autres artistes cubains tels que Célia CRUZ, Los Van Van, Juan Formell et plusieurs autres dans leurs chansons ou sur leurs albums.

Et tous ces artistes ont en commun, d'être des descendants des Cabildos de nacion.

Ce slogan et blague "Azucar" signifiait à la fois "liberté de danser et bonne musique" (argument commercial) et "plantations de canne à sucre" dans les campagnes d'où est né Benny MORE. C'était une anticipation contre les préjugés et une revendication de ses origines.

En effet, Benny MORE avait quitté en 1936 les plantations de canne à sucre en campagne pour débarquer à La Havane. Et l'histoire du sucre "Azucar" est profondémment encrée dans la mémoire collective cubaine comme étant l'histoire de l'esclavage (les paysans africains ou Cabildos de nacion et leurs descendances dans les plantations de canne à sucre).

Quant est-il des origines du ROI IMMORTEL de la Salsa ?

Benny MORÉ (de son vrai nom : Maximiliano Bartolomé Moré Gutiérrez), est un cubain descendant d'africains déportés.

Après sa disparition à l'âge de 43 ans, vue sa grandeur, sa valeur, ses talents historiques, les cubains eux-mêmes ainsi que des biographes curieux, ont fait des profondes recherches sur ses origines et ont découvert à leur GRANDE SURPRISE, d'après eux-mêmes, que Benny MORÉ est d'origine Congolaise (Bantoue) 

En effet, son grand père était un Roi (ethnie Mayombe) d’une tribu du Congo dont le fils nommé "Gundo" a été capturé à l’âge de 9 ans par des trafiquants pour être vendu comme esclave aux colons espagnols et emmené à Cuba où il a été vendu au propriétaire d’une plantation nommé Ramon Paredes.

Puisque Benny MORE était une STAR planétaire avec le Mambo, le SON, la salsa-mambo, la surprise a fait l'effet d'une bombe et a dépassée les frontières de Cuba avant d'atteindre les USA, l'EUROPE, l'ASIE et l'AFRIQUE où des journalistes et toutes les chaines de télévisions y compris des millions de gens se sont étonnés.

Pourquoi cette surprise planétaire sur les origines africaines du Dieu de la Salsa ?

 

Les raisons sont d'ordre pigmentaire (le teint de sa peau).

En effet, les apparences sont parfois trompeuses.

Benny MORE avait le teint plus claire qu'un métis, rien ne laissait présager qu'il était un descendant d'africains déportés à Cuba. Il était perçu à Cuba et à l'extérieur de Cuba comme un descendant des espagnols. 

Contrairement au cas de Benny MORE, la découverte des origines africaines d'Arsenio RODRIGUEZ n'a pas surpris grand monde à Cuba ni à l'extérieur du fait qu'il était de teint noir et cela permettait à tout le monde de faire facilement le lien avec l'Afrique.

Son enterrement avec les rites africains

A sa mort, Benny MORE a été enterré au son et rythme d'un rite religieux "mayombero" d'origine africaine Bantue (peuples du Congo), joué par la Sociedad de los Congos de son quartier natal de la Guinéa (ce mot Guinéa désigne à Cuba un quartier où il y avaient beaucoup de descendants de déportés d'origine congolaise et des côtes de Guinée.

 

Cependant, quel est le rapport ou lien exacte entre Benny MORE et le culte Mayombe ? 

 

Benny MORE est un descendant des peuples Congo d'Afrique (Congo et Angola).

Les peuples Congo ou bantous déportés à Cuba viennent des nations Congo et Angola d’Afrique avec les Minas et les Gangas. Ces Congos sont un groupe ethnique très vaste qui regroupe d’autres ethnies telles que : les Mumbona, Musumdi, Mumbala, Mondongos, Cabenda, Masinga, Banguela, Munyaca, Loango, Musongo, Mundamba, Entotera et les Mayombes tous déportés à Cuba et dans les autres Îles des Antilles.

Le culte Congo qui a engendré toutes les salsas au monde, provient de la culture de toutes ces ethnies et principalement de l’ethnie Mayombe qui pratiquait le culte Palo Mayombe (basée sur l’énergie des défunts, la lumière et les ténèbres) et le culte Palo Mayimbe qui est aussi basé sur l’énergie des défunts mais incarné par un animal, un vautour sacré et vénéré depuis des milliers d’années en Afrique et nommé "Mayimbe"

Le mot "mayombe" désigne aussi les titres honorifiques de "chef supérieur" ou "gouverneur" d'une ethnie. Ses pratiquants sont appelés des "mayomberos".

Le terme africain "Mayombe" est l'équivalent du terme amérindien "Cacique".

Le rite "Palo mayombe" est une croyance et pratique religieuse d'origine Congo : sa pratique est basée sur les énergies des défunts. Le résultat, c'est l'immortalité.

C'est ce rite et rythme millénaires d'Afrique qui ont été pratiqué pour enterrer Benny MORÉ.

Qu’est-ce que le Palo ?

 

Dans la religion ou culte Congo, le Palo considère que le monde matériel et le monde spirituel sont deux espaces qui se croisent. Chacun des mondes est mutlidimensionel. Ce sont les Bakongos, les Mayombes qui formèrent la religion Palo (encore très active de nos jours à Cuba) qui se déclinent sous plusieurs branches telles que le Palo Monte, le Palo Mayombe, le Brillumba, et le Kimbisa.

Dans la religion Palo, une forte importance est attribuée aux morts, avec lesquels on communique.

On retrouve cette similitude dans le culte Arara des Yorubas qui croient que lorsqu’ils meurent ils entrent dans le royaume de leurs ancêtres où ils auront toujours une influence sur le monde des vivants. Ainsi, chaque année un sacrifice rituel est effectué pour rendre hommage à tous les défins de sa famille.

Cependant, là où les Yorubas pratiquent la Regla de la Candela pour duper les colons et danser, les Congos utilisent la Regla Palo ou la Regla Mayombe pour duper et danser la Rumba, le SON, le Guaguanco ...

 

Dans la religion Congo (Palo), il est considéré que dans le monde des esprits, se trouve la cité des ancêtres : Mpemba. Au-delà de ces mondes, se trouve Kalunga. Les ancêtres sont les intermédiaires entre le divin et l’homme. Kalunga est à la fois le lieu où se dirigent les esprits, dont ils sont issus et Dieu lui-même, origine de ces esprits. Kalunga est aussi la mer primitive dont tout est sorti. « Ka » signifie essence vitale ; « lunga », signifie accomplir, concrétiser et régner.

Les Bantous y compris les Mayombes, s’organisaient autours d’un shaman appelé Tata-nganga, ou le Palero (qui provient de « Palo ») ou le Brujo, qui détient certains pouvoirs magiques. Comme les yorubas, les Congos se réunissaient dans des Cabildos de nacion à Cuba.

À l'inverse de la Santeria qui est d'origine Yoruba (Nigéria et Benin) le palo fonctionne par la manipulation de deux forces, la Lumière (Nsambi) et les Ténèbres. Le Palo mayombe est une religion syncrétique pratiquée aussi aux USA (à Miami), à Cuba et en Haiti. Dans tous ces trois États, y compris le Brésil, il y a une sorte "d'Assemblée Plénière" de dieux Africains (fruit du brassage culturel entre l'Afrique et le monde).

S'il fallait s'en tenir au fait que Benny MORE est avant tout un cubain et que tout ce qu'il a fait pour Cuba provient de la culture originelle d'Espagne (LATIN), pourquoi 

on a ramené le dieu de la salsa à ses origines en l'enterrant non pas avec des cultes espagnols ou encore ceux des amérindiens, mais avec des cultes, rythmes, rites et croyances d'Afrique que pratiquaient depuis 1513, les africains déportés sur l'île de "JUANA" (l'actuelle Cuba) ?

Cela en dit long sur l'origine culturelle et rythmique de la salsa et du Mambo dont Benny MORE était et est toujours le ROI incontesté (El rey del ritmo ou encore El Barbaro del ritmo).

Le rythme des salsas, du Mambo, du Songo, de la Timba, sont nés des rythmes de 4 cultes principaux parce que les religions africaines étaient il y a 5 siècles, et sont toujours jusqu'à nos jours 21ième siècle, indissociables de ces danses :

- le culte Congo (Congo et Angola) très majoritairement (le culte Palo Mayombe et Palo Mayimbe) d'où proviennent le SON, la Rumba, le Mambo, les salsas, le Songo, la Timba

- le culte Arara du Benin (les Orishas, les danses Bembé, la Santeria, la regla de Candela)

- le culte Abakua ou Carabali du Nigéria et du Benin (santeria, regla de la Candela)

- le culte Ganga-Mandinga des côtes de Guinée d'où proviennent les fêtes et danses paysannes "Cumbanchas" de Cuba, "Coumbia" de Colombie et la "Bomba" (danse africaine du Djembé) à Porto Rico.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Qui est Célia CRUZ ?

Célia CRUZ 

(née Úrsula Hilaria Celia Caridad Cruz Alfonso)

LA REINA UNICA DEL RUMBA, DEL MAMBO Y DEL SALSA

THE UNIQUE QUEEN OF RUMBA, MAMBO AND SALSA

 L' UNIQUE REINE DE LA RUMBA, DU MAMBO ET DE LA SALSA

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Celia Cruz (la REINE de la salsa) de son vivant affirmait que la SALSA était :

" une manière différente de nommer la musique cubaine. C’est la Rumba, le SON, le Mambo, le cha-cha-cha, la Pachanga ... tous ces rythmes réunis en un seul nom SALSA ».

 

 

 

Célia CRUZ (Úrsula Hilaria Celia Caridad Cruz Alfonso) est née à La Havane (Cuba) le 21 octobre 1925.

Elle a grandit dans un milieu populaire. Accompagnant fréquemment sa tante pour écouter de la musique dans des cabarets, elle a ensuite développé une vocation artistique.

Son père (ouvrier des chemins de fer) voulait qu'elle devienne enseignante.

Mais, la passion de Célia pour la musique décida de sa destinée. Ainsi, elle était vite revenue à ses premiers amours : la musique.

En 1947, elle entre au Conservatoire de La Havane.

Elle se fait tout d’abord connaître en se produisant dans l’émission de radio Hora del Té, où elle interprète des tangos et remporte de multiples compétitions de chants.

Son talent et sa ténacité lui avaient permis de devenir chanteuse professionnelle au Tropicana Night Club avant son départ au Mexique et au Venezuela.

Célia avait d'abord succédée à la chanteuse Myrta Silva qui était très populaire. Mirta Silva qui était surnommée "La Gorda de Oro" ("La graisse d'or") est d'origine portoricaine.

Certaines chansons de Célia parlent indirectement ou directement des africains déportés ou de l'histoire des danses.

 

 

La cubaine Myrta Sylva étai l'une des chanteuses du groupe cubain Sonora Matancera.

Le terme "sonora" signifie "son" et le terme "Matancera" provient du nom d'une province reculée de Cuba et qui s'appelle "Matanzas".

La province de Matanzas, est par excellence la campagne où étaient confinées, sous l'esclavage, beaucoup de Cabildos de nacion Congo, de nacion Yoruba et Carabalis ainsi que de nacion Mandingue.

Matanzas est aussi la campagne dans laquelle est née et grandi Arsenio RODRIGUEZ.

Célia avait enregistré son premier disque en 1948 et était devenue progressivement, la remplaçante de la chanteuse démissionnaire Myrta Silva qui était une icône, une légende très populaire.

Dès lors, ce groupe devenu celui de Célia n'accumulait que des succès pendant plus d'une décennie.

Son groupe avait parcourue toute l'Amérique latine et aussi Porto Rico

Je précise que le nom du groupe "Sonora Matancera" signifie "Musiques de Matanzas" ou "musiques des habitants ou habitantes de Matanzas".

Et Matanzas est à Cuba, une province montagneuse et reculée dans laquelle il n'y avaient, sous l'esclavage, que des Cabildos de nacion (les différentes communautés africaines déportées à Cuba).

Après l'abolition de l'esclavage en 1886, une petite partie de la population a commencé à se métisser (grâce aux mariages inter-raciales et l'exode vers La Havane).

Matanzas est aussi la ville de naissance de Arsenio RODRIGUEZ (le créateur du SON MONTUNO qui a été baptisé SON EL CASINO puis rebaptisé "Salsa cubaine).

 

Avant la révolution castriste de 1959 qui avait engendrée son exil aux USA, Célia était déjà une STAR populaire de la musique cubaine avec son groupe "La Sonora Matancera". 

L'illustration en vidéo d'une de ses chanson phare de cette époque 

Le nom de la chanson est : "Mi Bomba sono". Ce qui signfie "Mon son de la Bomba".

Dans cette musique, Célia parle de la "Bomba".

Qu'est -ce que la "Bomba" ?

La Bomba est une danse et musique apparue sous l’esclavage à la fin du 17ième siècle (fin 1600) dans les communautés africaines d’origines Mandingues (Afrique de l’Ouest), déportés à Porto Rico, sur les plantations coloniales qui étaient courantes le long des plaines côtières, et en particulier la ville de Loiza.

 

La Bomba portoricaine se compose de quatre rythmes basiques : leró (la rose), yubá, holandé et sicá. Les autres rythmes utilisés sont des combinaisons de ces derniers : cocobalé, cuembé ou güembé, gracimá, danué, seis corrido de Loíza, balancé, entre autres. 

Les termes en majorité, proviennent aussi de langues africaines.

La Bomba portoricaine, était, avant la déportation des africains, la danse du DJIEMBÉ au Mali, en Guinée, au Sénégal, en Côte-d’Ivoire, au Burkina, en Sierra-Léone …

Ci-dessous, la vidéo de la Bomba portoricaine dont parle indirectement Célia CRUZ

                                                                     Dans cette vidéo de droite, le chanteur

                                                                   lui-même raconte l'histoire de cette danse

                                                             et emploie l'expression "BIMBO DE AFRICA.

                                                             La danse BOMBA est aussi appelée BIMBO.    .

Cette Bomba portoricaine a ensuite été abandonnée, non pas par les portoricains restés à Porto Rico, mais par les portoricains qui ont émigrés aux USA dans les années 1950. 

En effet, la Bomba était très populaire à Porto Rico, cependant n'étant pas une danse de couple, les portoricains émigrés aux USA se sont emparés des danses africaines de couple venues de Cuba pour créer la salsa à New York.

 

"Azúcar negra" ("nègre sucrée" ou "sucre noire") était la signature de la Reine de la Salsa

Ce qui en dit long sur les vraies origines de la musique et danse Salsa.

C’est durant cette époque (années 48) que Celia prenait l’habitude d’entrer en scène en criant "Azúcar ! " (Sucre !), un cri de guerre né d’une blague qui devient rapidement son leitmotiv, son slogan et un argument humoristique de vente de disques.

L'origine de "Azucar negra"

Le slogan "Azucar" ("sucre") avait été inventé par Benny MORE (pour entrer sur scène) avant d'être repris par Célia CRUZ, Los Van Van, Juan Formell et plusieurs autres artistes cubains dans leurs chansons ou sur leurs albums.

Ce slogan et blague "Azucar" signifiait à la fois "bonne musique" (argument commercial) et "plantations de canne à sucre" dans les campagnes d'où est né Benny MORE.

En effet, Benny MORE avait quitté en 1936 les plantations de canne à sucre en campagne pour débarquer à La Havane. Et l'histoire du sucre "Azucar" est connue et perçue par beaucoup de gens comme étant l'histoire de l'esclavage (les paysans africains ou Cabildos de nacion dans les plantations avec des coupe-coupes à la main).

La cubaine Célia CRUZ (la REINE de la salsa) à son tour, a rajouté au slogan "Azucar", le terme "Negra"("nègre ou noire") pour donner naissance à l'expression "Azucar Negra" (nègre sucrée) qui était devenue son leitmotiv, son slogan préféré et sa signature qu'elle inscrivait sur ses albums. 

Quelle était la véritable cause de l'adoption du slogan "Azucar" par Célia ?

Exactement comme Arsenio RODRIGUEZ (qui était au départ surnommé "l'aveugle merveilleux"), et Benny MORE (qui a inventé le terme "Azucar" par anticipation), Célia est elle aussi issue de la descendance des Cabildos de nacion (les africains déportés à Cuba).

Depuis toute petite, certaines personnes appelait Célia "Negrita" (petite nègre).

Devenue adulte et connue à Cuba, d'autres la surnommait "la cubana negra"

(la nègre cubaine" ou "la noire de cuba").

 

Célia qui était toujours joyeuse, aimait les gens et aimait surtout rire quitte à rire d'elle-même. Chaque jour était une fête pour Célia pour qui la vie est un carnaval, la joie.

Mais, cette grande popularité, cette grande humanité, ce grand coeur ne la mettait pas à l'abri de moqueries et de préjugés .

En effet, certaines personnes lui disaient ouvertement qu'elle n'était pas belle et d'autres la taxait souvent de "café au lait". 

En effet, Célia avait un teint qui n'était ni totalement noir ni blanc.

Or, beaucoup de gens racistes n'appréciaient le fait pigmentaire que sous un angle binaire (c'est-à-dire, noir ou blanc, mais pas au milieu).

Célia qui était naturellement abonné aux gym momentanées des zygomatiques,

utilisait intelligemment l'humour sous forme de "judo intellectuel" pour retourner la moquerie "café au lait" en la déguisant en sujet de rire avec un superlatif.

Dès lors, ce n'était plus Célia qui était le sujet du rire mais l'expression ou le terme "conjuguée au superlatif" et qui ne laissait point les zygomatiques au chômage.

Ainsi, "Azucar" était devenu son slogan fétiche pour entrer en scène et aussi dans ses chansons et sur ses albums.

Son expression "Azucar negra" était elle aussi un humour corrosif contre la moquerie "café au lait".

C'était un cri de guerre contre le racisme qu'elle subissait dans le silence et le sourire.

Azucar, le sucre ! Ca voulait en même temps dire "vous êtes libre de danser", et c’était aussi pour rappeler l’histoire de l’esclavage, qui s’est fondé sur l’exploitation de la canne à sucre… donc c’était une manière de répondre aux racistes, et de les renvoyer à cette histoire.

En effet, "negra" (noire) visait à disqualifier "café" (noir ou sombre) et faire plus rire.

Et "Azucar" (couleur blanche du sucre et du lait) visait à disqualifier "lait" et faire plus rire et même plaire.

Ci-dessous, une vidéo et une photo de cette expression "Azucar negra" sur l'un de ses albums en réponse à la moquerie "café au lait".

            Le nom de la chanson est :

             "La negra tiene Tumbao"

              ("la nègre à Tumbao")

              

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Le témoignage en vidéo de la DIVA de la chanson africaine, la béninoise Angélique KIDJO qui a connue, rencontré et chanté avec Célia CRUZ. 

Célia appelait Angelique KIDJO "mi hermana africana" (ma soeur africaine).

Dans cette vidéo (RFI), Angelique KIDJO raconte le parcours de Célia avec l'anecdote "Azucar" contre le racisme que subissait la Reine de la SALSA.

Les genres musicaux les plus chantés par Célia : Guaracha, Guayira, Rumba, Guanguanco et ensuite salsa

Elle associait l'histoire de la Guaracha à celle des "Cumbanchas".

Pour Célia, la Guaracha est une danse et musique qui descend des Cumbanchas.

Ces Cumbanchas sont des fêtes paysannes aux origines Mandingues et durant lesquelles, se produisaient, dans les années 1700 à 1850, la danse africaine de couple dite "Changui". Le terme "Cumbancha" provient du terme africain "Cumbe ou Cumba" qui désigne une grande fête.

C'est ce terme qui a aussi engendré le terme "Cumbia" en Colombie.

Le Changui est une danse de couple et une musique aux origines Bantoues (Congo et Angola) accompagnée par les Orishas de Benin et croyances des Carabalis ou Abakua du Nigéria. Ce Changui est la base de la danse de couple "SON" qui à son tour est la base des salsas.

La vidéo musicale ci-dessous à gauche concerne la "Guaracha" et la "Rumba".

Toutes ces deux danses étaient composées et dansées par les communautés africaines sous l'esclavage à Cuba.

Tant disque dans la vidéo musicale ci-dessous à droite, Célia a rendu en 1961, un hommage aux peuples africains qui organisaient les Cumbanchas.

La chanson s’appelle "Cumbanchera de Belen" 

Le terme "Cumbanchera" signifie "danseuse de Cumbancha"

Le terme "Belen" désigne une très ancienne ville créé il y a 3 siècles et qui est inclue dans La Havane.

Sous l'esclavage, dans la ville de Belen construite en 1718, il y avait un couvant appelé "Nuestra Señora de Belén". Ce couvant était dirigé par des religieuses entrées dans les Ordres. Elles possédaient 300 africains réduits en esclavage, qui travaillaient dans des plantations de cannes à sucre et qui ne pouvaient danser la Rumba qu'en cachette dans ces plantations situées loin de la ville.

L'emploie de l'expression "La Candela" dont le sens est "l'hommage à ses racines africaines".

"La Candela" est un classique dans la musique Cubaine. Rares sont les artistes cubains qui n'ont pas employé cette expression dans leurs chansons. 

"La Candela" dans les chansons salsas, ne signifie pas "chandelle ou bougie" à Cuba.

Cette expression "La Candela" est encrée dans la mémoire collective cubaine depuis l'esclavage (depuis 5 siècles).

Elle provient de la stratégie "Regla de la Candela" des "Cabildos de nacion Yoruba" qui pratiquaient le culte ARARA du Benin à Cuba dans la Santeria suite à l'imposition du catholicisme.

Les chansons "Yerberito Moderno" et "Que le Den Candela" comptent au nombre des enregistrements les plus connus de Célia.

L'illustration en vidéo (ci-dessous à gauche) du slogan " Azucar " et l'expression "La Candela" dans sa chanson " Que le den Candela " (lui donner Candela) et la vidéo (à droite) de sa chanson "Yerberito Moderno".

Le terme "Yerberito" ("petite Yerbe") provient du terme africain "Yerbe" qui était le nom de la divinité vénérée par les Cabildos de nacion "Ganga-Mandingue" à Cuba sous l'esclavage.

Le terme "Moderno" signifie "Moderne".

Ainsi, "Yerberito Moderno" signifie "petite déesse moderne".

 

 

 

L'exil douloureux de la REINE de la Salsa

 

Célia Cruz avait quitté définitivement Cuba en 1959, après l'arrivée au pouvoir de Fidel CASTRO qui avait chassé Batista. Lequel Batista était soutenu par les USA qui avaient chassés les espagnols et s'étaient appropriés Cuba.

Exilée d'abord au Mexique, Célia et son époux (Pedro Knight) ainsi que son groupe "La Sonora Matancera" s’étaient installé rapidement à New York en 1960. Elle était reconnue aux USA pour avoir suscité un intérêt international pour la salsa. 

Celia Cruz avait pris dès 1961 la nationalité américaine et gardait contre le régime castriste une dent particulièrement acérée.

Le lendemain du départ de Célia, sa musique avait été bannie de la radio cubaine.

Célia et Fidel n'étaient pas d'accord.

A la différence de Arsenio RODRIGUEZ et Benny MORE ainsi que de Perez PRADO et plusieurs autres artistes cubains, La "REINE DE LA SALSA" était ouvertement et farouchement opposée au régime de Fidel. Sous le régime de Fidel, la liberté d'expression était limitée. Les USA en particulier la maison américaine de disques "Fania" soutenait Célia et lui offrait la liberté d'expression qu'elle ne pouvait pas avoir à Cuba.

L'exil de nombreux musiciens cubains, appauvrissait considérablement la culture locale.

Au sommet de sa gloire, Célia s'était même tourné vers le cinéma qu'elle avait abordé dès 1961 avec Amorito Corrazon. Elle était l'une des Stars des longs métrages comme "Salsa" ou "Mambo Kingsé.

Celia Cruz était l'incarnation de la bonne humeur en chanson, avec son répertoire afro-cubain allant de la Rumba au Guaguanco, du Guaracha au Cha-cha-cha, du Mambo (ou latin jazz) à la Salsa.

L'impossible retour à Cuba

Après le décès de sa mère en 1962, elle avait tenté de rentrer à Cuba pour l’enterrer.

Mais, les autorités cubaines ne l'avaient pas autorisée à revenir. Retour impossible.

Carrière en dents de scie mais en tous points exceptionnelle, Celia CRUZ reste dans les mémoires comme l’unique REINE et l’un des piliers les plus durables d’une musique désormais internationalement reconnue (la salsa).

L'hésitation

Alors que Célia envisageait d’arrêter sa carrière, cette « pré-retraite anticipée » a été vite mise en échec par l’explosion de la mode salsa.  En effet, le pianiste et arrangeur Larry Harlow qui surfait sur la vague "salsa", avait crée en 1973, la comédie musicale "Hommy" dans laquelle, il fait participer la fine fleur des musiciens afro-caribéens.

Il était parvenu à convaincre Celia Cruz de sortir de sa « retraite » et de tenir l’un des rôles principaux du spectacle. Célia a accepté et sa prestation lors de la représentation du show au Carnegie Hall de New York, lui a value, une ovation et surtout un contrat chez Fania Records qui était, à l’époque, le label de pointe de la salsa aux Etats-Unis.

 

Une brillante carrière au sein de la Fania.

L'unique femme qui a pu imposer sa marque dans un univers qui était totalement masculin, celui de la Salsa.

Le journal "Le Monde" avait posée à Celia Cruz en 1998, la question suivante :

"On vous dit reine de la salsa, n’est-ce pas difficile à assumer ?"

La réponse de la chanteuse cubaine fut celle-ci :

"Non, parce que c’est vrai ! Je suis la seule reine à ce jour".

Ensuite, c’est le musicien dominicain Johnny Pacheco, directeur artistique de la maison de disques, qui avait pris d’emblée en main la carrière de Celia CRUZ.

En effet, Johnny organisait et choisissait les meilleurs musiciens portoricains pour accompagner Célia dans l’orchestre Fania.

C’est la chanson "Quimbara"(la Rumba africaine) qui a ensuite été choisie comme titre de lancement pour Celia Cruz qui débutait sa nouvelle carrière en 1974. 

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Avec l’orchestre géant "Fania All Stars", puis en solo, Célia avait fait des tournées en Amérique du Nord et du Sud, à Porto Rico, en Europe et en Afrique, et avait réalisée de très nombreuses prestations télévisées dans tous les pays où elle passait.

A New York, Célia était aussi surnommée "Mambo QUEEN". Benny MORE, Perez PRADO, Arsenio RODRIGUEZ étaient surnommés "Mambo KINGS".

La chanson "Quimbara" qui avait mis Célia en orbiteétait l'un de ses titres fétiches.

 

Cette chanson était un plébiscite des danses africaines "Guaguanco et Rumba" apparues à Cuba sous l'esclavage.

Le rêve réalisé de Célia de découvrir ses origines : l'Afrique

 

Le "Zaire" (Kinshassa), c'est le Congo d'où ont été déportés les ancêtres d'Arsenio RODRIGUEZ, de Benny MORE et de Célia CRUZ. Toutes les salsas, la Rumba, le Guaguanco et le Mambo sont issues des danses et cultes Congo (Bantous).

Célia disait de son vivant qu'elle rêvait de découvrir ses origines africaines.

Ainsi, à l'occasion du plus grand combat de boxe historique du 20ième siècle entre Mohammed Ali (Cassius Clay) et Georges Foreman, Célia est allé donner un grand concert en Afrique à Kinshasa (Zaire) en 1974 avec l'orchestre de la Fania All Stars de New York (composé de musiciens portoricains).

Les musiciens de la maison de disques "Fania All Stars" présents en Afrique étaient :

Dans les timbales : Nicky Marrero. Congas : Ray Barretto. Bongos : Roberto Roena. Basse : Bobby Valentin. Violon : Pupy Legarreta. Guitare espagnole "TRES" : Yomo Toro. Trompettes: Victor Paz et Luis Perico Ortiz. Trombones : Lewis Kahn et Ray Maldonado. Piano : Larry Harlow. Chanteurs : Celia Cruz, Cheo Feliciano, Victor Lavoe, Ismael Miranda, Ismael Quintana, Santitos Colon ... Directeur musical et flûte : Johnny Pacheco

Ainsi, tout le "Gotha" de la salsa de New York était présent face à 80 000 spectateurs.

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Ci-dessous, la vidéo du concert en Afrique en 1974. 

Dans cette chanson "QUIMBARA", la Reine de la salsa dit en langue espagnole et face à 80 000 spectateurs africains :

" Mi vida es tan solo eso Rumba buena y Guaguancó ".

Ce qui signifie en français : " Ma vie est juste que Rumba bien et Guaguancó ".

 

Pour Célia, c'était un "pèlerinage".

 

C'en est suivi du titre "guantanamera" dans une ambiance toujours festive en Afrique.

À la fin du concert (le 3ième jour), Célia et tous les musiciens portoricains qui composaient l'orchestre Fania ont scandés l'un après l'autre, "Africa", "Africa", "Africa".

Après les tournées glorieuses de 1974, il y a eu la sortie de l'album "Célia et Johnny" produit également par la maison américaine de disques "Fania"

Ci-dessous, photo.

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Mais, à partir des années 1980, la mode salsa avait commencé à décliner.

En effet, le public se détournait peu à peu de ce style musical, dont les morceaux étaient jugés trop longs et trop instrumentaux.

Dès lors, le Label Fania Records avait sombré pavillon bas.

Après quelques années de concerts avec la troupe, la chanteuse avait quitté la Sonora Matancera pour entamer une carrière solo. Pedro Knight qui est son époux, la suivait.

En 1966, Celia Cruz avait rejoint l’orchestre de Tito Puente (un autre poids lourd). Ils avaient sortis plusieurs albums qui n’avaient pas la côte auprès du public.

 

En 1977 sort le premier album de la collaboration Celia Cruz/Willie Colon, intitulé en toute modestie Only They Could Have Made This Album (Eux seuls pouvaient faire cet album). Lequel album avait fait des étincelles et avait permis à Célia d’asseoir son statut de star incontestée de la salsa.

Mais, contre toute attente, la salsa a connue un retour de flamme à la fin des années 1980 par le label RMM, du promoteur Ralph Mercado. Célia a ainsi remporté en 1990 un Grammy Award pour Ritmo en el Corazon, qu’elle avait signé en duo avec Ray Barretto.

En 1993, El Son de Celia y Oscar, album duo de Celia Cruz et Oscar d’Leon, remporte un véritable triomphe.

Au regard des faits historiques, Célia fait partie des grandes figures, des monuments, des immortels, des pionniers de la salsa aux côtés de Arsenio RODRIGUEZ et de Benny MORE ...

 

Les multiples honneurs

 

En 1987, Célia avait obtenu une étoile à son nom sur le "Hollywood Walk of Fame", le célèbre boulevard dédié aux stars. Elle a aussi été décorée par au moins deux présidents des USA (Ronald Reagan et Bill Clinton), voir la vidéo ci-dessous.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelques années plus tard, la principale rue cubaine de Miami avait été rebaptisée "rue Célia Cruz".

La chanteuse avait également été récompensée pour l'ensemble de son oeuvre par la "Smithsonian Institution" en 1994.

En 1994, le président des USA, Bill Clinton avait décerné à Célia CRUZ la médaille nationale des arts.

La même année, elle a été installée sur les panneaux d’affichage du Panthéon de la musique latine avec son compatriote musicien cubain Cachao López.

Elle avait d'ailleurs remporté, en février 2003, pour la cinquième fois, un "grammy award", le plus prestigieux prix musical américain, pour le meilleur enregistrement de salsa de l'année.

Couverte de tous ses honneurs, la REINE de la salsa avait continué de tourner et de produire des disques à un rythme soutenu, bien que sa voix déclinait avec les années et que sa production, désormais bien mâtinée de pop, ne faisait plus l’unanimité chez les puristes.

Célia chantait la vie, l'amour, sur fond de nostalgie de son île natale qu'elle rêvait plus démocratique et où elle ne fut jamais autorisée à revenir après son départ pour l'Amérique. " Castro ne m'a jamais pardonné ", disait-elle.

Elle avait un sens du rythme incroyable et une voix sensuelle qui se mariait merveilleusement avec la musique cubaine qu'elle avait contribué à faire connaître dans le monde entier.

La REINE de la salsa est décédée à l'âge de 78 ans, le 16 juillet 2003, à Fort Lee dans le New Jersey aux USA.

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Après avoir présenté :

- quelques ancêtres de la Salsa tels que les SONS PRIMITIFS Nengon, Kiriba, Regina,

- deux de ses proches aïeux tels que le CHANGUI et le SON de l'Oriente en précisant les contextes et le sens des termes, 

- le SENS de la danse du SON et des expressions telle que "la Candela" dans les chansons des artistes,

- de multiples preuves criantes de l'impossible dissociation de l'Afrique (croyances, rythmes, rites) et les salsas (y compris la Timba),

- les personnages clés de l'évolution du SON jusqu'à sa métamorphose en Salsa,

 

il s'agira d'aborder la Salsa elle-même, dans le chapitre suivant.

Comment la salsa a- t-elle été possible ?

Comment est-on passé de danses 100% africaine apparues à Cuba sous l'esclavage (Les SONS et leurs dérivés), à l'appellation "salsa" aux USA et à Cuba ?

Le terme "salsa" est-il né en premier à Cuba ou aux USA ? Ce terme désignait-il une danse précise au départ ?

Comment et pourquoi ce simple terme est-il devenu une appellation d'origine contrôlée dite  le Label "salsa" ?

Comment et pourquoi la "guerre des maternités" a -t-elle été possible entre les cubains et l'industrie de disque FANIA ? Quelles en sont les conséquences ?

 

Ce chapitre permettra de comprendre le comment du pourquoi du CONFLIT CULTUREL ET COMMERCIAL historique entre Cuba et la Maison américaine de disques "FANIA".

L'histoire de la salsa étant aussi vaste comme tous les océans réunis, il faut savoir de quelle Salsa on parle.

Dès lors, deux questions semblent pertinentes. 

Le salsa au sens large ou au sens strict ?

La musique ou la danse ?

La maison de disques "FANIA" née aux USA a créée à New York la Salsa au sens large.

Puis, les cubains ont créés la Salsa au sens strict.

Mais, la Salsa au sens large n'aurait pas existé sans le SON, la Rumba, le Guaguanco, le Mambo et les claves qui forment sa colonne vertébrale et qui proviennent de la culture des peuples d'Afrique qui ont été déportés à Cuba, il y a cinq siècles.

La musique et danse Salsa au sens strict

(Salsa made in Cuba)

La musique Salsa au sens strict est né à Cuba de la rencontre de deux cultures fondamentalement : Africaine et espagnole du fait que les Amérindiens des Caraïbes avaient été exterminés au 16ième siècle (au cours des années 1500) par les colons avant l'arrivé de millions d'africains.

Ce ne sont ni les colons espagnols ni les portoricains, mais uniquement les africains déportés à Cuba et réduits en l'esclavage (dans les campagnes reculées : plantations de sucre et de tabac) qui composaient ces musiques : percusions africaines avec la guitare espagnole et d'autres instruments rudimentaires d'inspiration africaine..

La musique originale de la salsa au sens strict est la musique de la danse du "SON PRIMITIF de l'Oriente" qui est apparue à Cuba à partir de 1750.

C'est cette musique et danse "SON de l'Oriente" (base de toutes les salsas au monde) qui a d'abord été baptisée "SON cubain" en 1920 après l'abolition de l'esclavage en 1886 et son arrivé à La Havane. 

La musique "SON cubain" + la musique "RUMBA africaine" = musique "SON MONTUNO" créé en 1930 par le cubain Arsenio RODRIGUEZ et baptisé en "SON EL CASINO" en 1955, puis rebaptisé à partir de 1964, en "salsa cubaine".

C'est cette musique "SON MONTUNO du cubain Arsenio qui a été plagié par la FANIA (Johnny Pacheco et Jerry Massucci) en 1964 pour créer la musique "salsa de new York". Arsenio ne leur avait pas donné son accord et il n'a jamais osé rejoindre la Fania. Seule la Cubaine Célia a rejoint la Fania.

Quant à la danse salsa au sens strict, elle est strictement composée à l'origine de danses africaines (SON, RUMBA, GUAGUANCO, MAMBO, GUARACHA, PACHANGA, CHA-CHA-CHA ... apparues d'abord sous l'esclavage à Cuba (dans les Cabildos de nacion et puis dans les carnavals dits "carnavals des noirs") et gouvernées par les rythmes des Orishas (les dieux africains) qui sont à l'origine de sa création et son existence.

La base de la danse salsa au sens strict (SON + RUMBA) est la danse "SON PRIMITIF de l'Oriente" apparue à partir de l'an 1750 à Cuba.

Les noms des figures de la salsa au sens strict sont en espagnol.

La musique et danse Salsa au sens large

(salsa Made in USA)

 

La musique Salsa au sens large est née à New York de la rencontre de trois cultures principalement :

Afro-cubaine et Afro-américaine interprétées par les musiciens Portoricains qui les ont rendu populaire grâce à l'industrie de disques FANIA.

En effet, à la différence des cubains qui utilisaient des instruments rudimentaires à Cuba, les musiciens portoricains qui bénéficiaient d'une instrumentalisation plus moderne à New York, ont rajouté à la musique originelle cubaine, non pas des danses portoricaines, mais des styles de musiques afro-américaines qui n'existaient pas dans la musique originale née à Cuba. Cette musique originale est le SON MONTUNO créé en 1930 par le cubain Arsenio RODRIGUEZ et plagié ensuite par la FANIA (Johnny Pacheco et Jerry Massucci) en 1964.

Le "SON MONTUNO de  Arsenio = SON PRIMITIF de l'Oriente + RUMBA ou GUAGUANCO.

C'est le "SON PRIMITIF de l'Oriente" qui est la base du "SON MONTUNO".

 

Quant à la danse salsa au sens large, ce sont les danses africaines (SON, RUMBA, GUAGUANCO, MAMBO, GUARACHA, PACHANGA, CHA-CHA-CHA ... apparues d'abord sous l'esclavage à Cuba (dans les Cabildos de nacion et puis dans les carnavals dits "carnavals des noirs") et gouvernées par les rythmes des Orishas (les dieux africains) qui sont à l'origine de sa création et son existence.

La base de la danse salsa au sens large ou salsa de New York, est la danse "SON PRIMITIF de l'Oriente apparue à Cuba à partir de l'an 1750. Les autres danses africaines qui l'accompagnent telles que la RUMBA, LE MAMBO, LE GUAGUANCO sont ses dérivés.

Les noms des figures de la salsa au sens large sont en anglais.

 

Le dénominateur commun entre la salsa au sens large et la salsa au sens strict, c'est leur AFRICANITÉ qui se traduit en plusieurs points :

- les danses africaines apparues sous l'esclavage à Cuba

- les rythmes des Orishas (dieux africains) qui gouvernent ces danses. L'impossible dissociation des salsas et les croyances africaines

- les instruments claves qui sont la colonne vertébrale de toutes les musiques salsas

- les 4 temps de la musique hérités des SONS PRIMITIFS africains apparus sous l'esclavage à Cuba

- les 8 temps de la danse hérités également des SONS PRIMITIFS africains apparus sous l'esclavage à Cuba.

1 - La salsa au sens large

 

En effet, le mot "Salsa"(au sens large) signifie "sauce" ou mélange de rythmes ou ingrédients. 

Dans chacun des trois styles de Salsa (portoricaine, cubaine, colombienne), il y a le trio "SON de l'Oriente, Rumba ou Guaguanco, Mambo". 

IV - LA SALSA

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La danse SON El Casino vient tout droit de "Cuba", c'est un fait indiscutable.

Le terme "Salsa" est apparu en premier à Cuba de 1931 à 1955 avant d'être délocalisé à New York.

Ce terme "salsa" a ensuite été utilisé à New York pour nommer ce qu'on appelait "la mouvance salsa" qui ne désignait pas encore une danse précise mais l'ensemble des danses venues de Cuba et en vogue dans les bas-quartiers new-yorkais dans les années soixante avec des musiciens majoritairement portoricains influencés par la culture afro-cubaine (le SON et ses dérivés) et Afro-Américaine (Gospel, Blues, Jazz, Soul, Rock, Lindy Hop, Boogie Woogie ...).

Le contexte historique

A l'époque, aux USA, précisément à New York,  vus le racisme, la ségrgation, la discrimination, les Afro-américains n'avaient d'autres issus pour s'exprimer ou se faire entendre que par la danse et la musique. Ils n'avaient pas droit à l'ascenseur social, il leur fallait prendre l'escalier. Les portoricains n'étaient pas concernés (Porto Rico bénéficie du statut "d'État libre" associé aux USA : conséquence de la capitulation de l'empire colonial espagnol suivie de la signature du traité de 1898 avec les USA à Paris).

La  discrimination va toucher par contre tous les autres peuples considérés comme des étrangers (colombiens, cubains, mexicains et d'autres...). Nous sommes dans une Amérique bouillonnante aggravée par la contestation de la guerre du Viet Nam et les combats pour les droits civiques. A New York, les populations latinos se sont rapprochées dans les ghettos en particuliers, le Bronx et Harlem qui n'avaient pas, à l'époque, bonne réputation (drogue, sexe, gangs et crimes). Le terme "Salsa" né d'abord à Cuba, a commencé à sortir des bouches dans ces ghettos New-yorkais qui faisaient l'objet de descentes de la police.

Les termes "Salsita", "Salseros" et "Salsa" ont d'abord été employés à Cuba avant d'atteindre New York dans la communauté latino (majoritairement portoricaine).

Mais, le terme "salsa" ne désignait pas à l'époque une danse précise dite "Salsa" à Cuba ni aux USA.

Comment ? 

En effet, pendant les petits concerts dans les clubs, cabarets et Casinos de La Havane, une partie du public demandait aux artistes de mettre plus de "sauce" (Salsa") ou de faire monter la "sauce" (salsa) dans leur musique pour les emporter, pour les faire vibrer. Les artistes devaient être à la hauteur de l'attente du public pour qui, il n'y a pas de fiesta sans la monté de la sauce (salsa). 

Entre les années 40 et 50, le terme " Salseros" aussi sort des bouches à Cuba pour désigner les artistes qui savent faire vibrer le public et non ceux qui savent danser comme aujourd'hui.

Les deux mots "Salsa" et "Salseros" ont ainsi été employés d’abord à Cuba pour désigner simplement le titre d’une musique ou d’un album ou encore le nom d’un orchestre ou groupe musical qui composait d'autres danses en vogue mais pas la danse "Salsa cubaine" qui ne naitra que plus tard quand les cubains vont rebaptiser leur danse "SON EL Casino" en "Salsa". 

 

Quelques exemples pour illustrer : 

En 1931, pour la première fois, Ignacio Piñeiro, musicien cubain, compose un titre basé sur le SON MONTUNO créé par d’Arsenio RODRIGUEZ en 1930 et il l'a nommé « Echale Salsita ». 

Puis, en 1949, le cubain Machito, de son vrai nom Francisco Raúl Gutiérrez Grillo alias Machito, a formé son groupe qu’il a nommé "Afro-cubans salseros".

En 1954, le cubain Cachao de son vrai nom Israel Cachao López, a sorti le tube "Salsa que pescao".

En 1955, le Cubain Cheo Marquetti a formé son groupe qu’il a nommé "Los salseros".

Mais, contrairement aux légendes, ni Arsenio RODRIGUEZ, ni aucun de ces musiciens n’a affirmé qu’il composait la Salsa en tant que danse ou musique telle qu’on la connaitra dans les années 70 à travers le SON EL CASINO qui sera rebaptisé "salsa".

En vérité, l'existence des termes "salsita", "salseros" "Salsa" et de la danse SON Montuno entre 1931 et 1955, n'impliquent pas que le SON EL CASINO s'appelait salsa en 1955. Le SON EL CASINO (SON MONTUNO) n'a été baptisé "salsa cubaine" à Cuba, qu'après 1971.

En effet, les fondateurs de la Fania (Johnny Pachecco et Jerry Massuci) avaient pris le simple terme "salsa" d'origine cubaine et avaient créé à New York, le Label salsa" en 1971 au club Cheetak.

En 1952, Porto Rico devient un État libre associé aux USA (conséquence de la capitulation de l’Espagne via un traité avec les USA en 1898 à Paris).

Des milliers de portoricains ont alors émigrés aux USA dans le Spanish Harlem (El Barrio), c'est une partie du quartier « East Harlem » de Manhattan à New York entre la 1re et la 5e avenue et les 96e et 125e rues Est.

Après la révolution cubaine achevée en 1959 (victoire de Fidel Castro et humiliation des USA), de nombreux Cubains ont eux aussi émigré aux États-Unis (à New York et surtout à Miami). 

Ainsi, des portoricains et cubains (comme Arsenio Rodriguez, Josè Curbelo, Machito, Bény MORÉ ont joués à New York les rythmes venus de Cuba et à la mode (le SON, la Rumba, le Mambo ..). 

En effet, avec l'embargo qu’il subissait, Cuba avait PERDU SON RÔLE CULTUREL CENTRAL ET PREMIER, laissant à New York ce rôle de pôle d'attraction des musiques et danses nées sous l'esclavage.

C'est ainsi que le phénomène "Salsa" a été délocalisé aux USA. 

Mais, là encore, ce terme "Salsa" ne désignait pas encore à cette époque, une danse dite "Salsa".

Cependant, la loi de la demande du public New Yorkais et de l'offre de l'industrie de disques FANIA va s'accomplir !

 

Le terme "Salsa" qui ne désignait pas une danse précise à Cuba ni à New York, va devenir le Label de FANIA.

L'adoption du terme " Salsa " par le label FANIA 

Le SON MONTUNO d’Aresenio RODRIGUEZ est arrivé à New York en 1930 avec la Rumba. Puis, le mambo en 1949 à New York (après avoir transité par le Mexique), le Cha-cha-cha en 1954, la Pachanga en 1964. Quant au Boogaloo il est née à New York. Le Boogaloo était destiné à faire tomber la musique des Beatles (qui était à la mode) et donner aux latinos des Ėtats-Unis, l'occasion de se rapprocher des noirs américains en utilisant leur "Rythm and Blues" (inclus dans le Boogaloo) contre le Rock.

Mais, des querelles entre anciens et modernes faisaient légion dans la communauté latino (cubains et portoricains) à propos du Boogaloo. Les cubains sont vite rattrapés par leur fierté de produire du cubain (made in Cuba).

Ainsi, vers 1967 à New York, ils ont rejetés le Boogaloo qu'ils avaient créé avec les portoricains et ils sont revenus à des sources nationales en utilisant comme INGRÉDIENT MAJEUR de toutes leurs créations, le SON MONTUNO d’Arsenio RODRIGUEZ.

En effet, alors que le Boogaloo avait choisi l'anglais, la Salsa qui porte une revendication identitaire cubaine revient à l'espagnol. Les cubains disaient ouvertement que le Boogaloo allait les éloigner de leur racine culturelle à Cuba.

Le portoricain Tito PUENTE avait lui aussi qualifié le Boogaloo de "danse des gosses"

C'est grâce à ce retour identitaire aux sources, que naîtra petit à petit la salsa qui désigne maintenant non pas encore une danse précise mais toutes les danses nées sous l'esclavage à Cuba et en vogue à New York.

Les cubains et les portoricains se réunissaient lors des "descargas" qui ont lieu dans les "Barrios" (quartiers pauvres latinos) au début des années 1960.

Lors de ces rencontres musicales, toutes les influences se mélangeait, mais le SON MONTUNO créé par Arsenio RODRIGUEZ restait l’ingrédient premier et majeur positionné au panthéon de toutes les futures créations.

Les danses SON, Rumba, Mambo, Cha-cha-cha, Pachanga, ... étaient toujours les plus nombreuses et prenaient toutes la place. 

Il se mettra en place ce qu'on appellera  désormais la "mouvance Salsa" de plus en plus populaire. Laquelle "mouvance salsa" ne désigne toujours pas encore une danse précise.

Cette mouvance salsa s'est ensuite déporté vers les banlieues de Manhattan, d'Harlem et du Bronx. Les clubs situés au "Chez José", Hunts Point Palace, Saint George Hotel, Colgate Gardens, Basin Street East, Hotel Diplomat, Taft Hotel ou Manhattan Centre, sont conquis.. 

La FANIA  qui rêvait de s'enrichir, va justement profiter de cette occasion pour mettre la main sur ce mouvement populaire et envisager de créer sa marque "Salsa" qui sera sa propriété intellectuelle avec tous les droits.

Ainsi, en 1964, l'avocat et homme d'affaire Jerry Masucci et le flûtiste Juan Pablo Azarías Johnny' Pacheco ont créé le label "FANIA".

Puis, c'est dans la rue 52 de New York, et précisément au Club Cheetah qu'est officiellement adopté, le 21 Août 1971, le nom de "Salsa" par le Label FANIA qui devient le chef des opérations.

Ces deux fondateurs de la FANIA n’étaient pas riches contrairement au bureau des légendes.

En effet, ils ont emprunté 2500 dollars pour enregistrer leur premier album  "Cañonazo" de 'Johnny' Pacheco qu’ils ont vendu un à un dans les rues.

Ce disque est entièrement basé sur le SON Montuno d’Arsenio RODRIGUEZ (SON Africain + Guaguanco ou Rumba), mais composé par Reinaldo Bolaños qui est à l’origine du mot "FANIA". C'est la raison pour laquelle, le SON est qualifié d'ingrédient majeur de toutes les salsas. 

Les premiers disques enregistrés par la FANIA n'ont pas eu de succès. Le succès ne viendra que plus tard.

Dès lors, tous les peuples du monde vont créer leur salsa à partir du SON MONTUNO d'Arsenio RODRIGUEZ auquel ils rajouteront d'autres danses africaines.

Je rappelle que les danses africaines nées pendant l'esclavage sont nombreuses.

Présentation des personnages cités ci-dessus :

Johnny Pacheco (photo ci-dessous) est un musicien flûtiste, compositeur, arrangeur, producteur et directeur musical. Il est né en 1935 à Santiago de los Caballeros, en République dominicaine (pays dans lequel est née la Bachata). Mais, Johnny Pachecco est d'origine Portoricaine.

Avant de se convertir en 1964 au SON MONTUNO (SON + RUMBA ou GUAGUANCO) créé en 1930 par le cubain Arsenio RODRIGUEZ, , il composait de la Charanga.

Le terme "Charanga" et même "Pachanga", sont africains (d'origine bantoue) et non Amérindiens ou espagnol.

Durant la longue période de l’esclavage, étaient appelées « Charangas » de petites villes proches de La Havane.

Quant à la danse et musique Charanga primitive elle date de la fourchette 1830 - 1850.

En effet, chaque 24 décembre (veille de Noël), les africains obtenaient des colons espagnols, un jour de repos dans le but d'apaiser les tensions maître/esclave.

Les africains libres et les Créoles dans les Cabildos de nacion se rendaient à l'église où ils étaient obligés d'assister à la « misa de gallo ».

Une fois terminée, ils jouaient leurs rythmes ancestraux déportés, chantaient leurs prières et dansaient en l'honneur de leurs propres divinités (les Orishas) puis ils déambulaient dans les rues principales de la ville accompagnés d’instruments de musiques (les tambours, le güiros ou racloir en bois, la grande et lourde cruche Botijas qui est un instrument fabriqué en terre cuite et possédant un orifice par lequel il faut souffler pour produire un son grave proche de celui d'une contrebasse).

Tous ces instruments déjà présentés plus haut (avec photo), avaient été utilisés par les Cabildos de nacion d'abord (dès 1700) dans les SON PRIMITIFS Nengon, Kiriba puis le Changui et ensuite le SON de l'Oriente (base des salsas).

Jerry Masucci (photo ci-dessous) est né le 7 octobre 1934 à Brooklyn, New York. Il est d'origine juive et italienne. Il avait servit dans l'armée Américaine à Cuba où il a découvert et aimé le SON Africain et les rytmes crées par le Cubain Benny MORÉ. A son retour, il a fait des études de droit à New York Law School avant de devenir l'avocat de Johnny Pachecco. qui avait eu des soucis avec la justice.

​Masucci qui était le gestionnaire du label FANIA est décédé en 1997 d’une rupture d’anévrisme

Le projet commercial de ces deux fondateurs de la FANIA ne pouvait se réaliser à Cuba du fait que ce pays était sous embargo Américain et fermé au reste du monde ou presque (conséquence du ralliement de Cuba à l'ex-URSS (les russes) contre les USA en pleine guerre froide.

Or, la FANIA est dans une démarche d'ouverture pour produire plus de disques et les vendre dans le monde entier.

Le but de ses deux personnages était de créer une musique dansable et accessible au grand public, tout en préservant le climat de spontanéité, fédérer et relooker les différentes danses et musiques latines pour en faire un produit adapté aux besoins et attentes de la consommation de loisirs urbaine de masse.

Le flair de Johnny Pacheco pour dénicher de nouveaux talents se conjugue à l'audace de Masucci, qui comprend que, pour sortir la FANIA des ghettos, il faut investir dans la promotion et faire parler de soi.

La FANIA choisit alors comme son "quartier général" (QG), un night club de Broadway qui s'appelle le "Cheetah". C'est justement dans ce club que sera adopté en 1971, le nom de "salsa" comme le label FANIA. 

En effet, Broadway est le quartier et la capitale mondiale de la comédie musicale et des théâtres près de Times Square à Manhattan dans la ville américaine de New York. Et Times Square est le lieu de la démesure, des grattes ciel, de l'ouverture, de la modernité par excellence. Times Square est l'antithèse des ghettos américains

(le Bronx et Harlem) où sont apparues les danses venues de Cuba.

En effet, à la fin des années 60 ces quartiers étaient ravagés par la drogue, la misère et les gangs. Il pleuvait des JUNKIES dans ces ghettos (c'était l'univers du crack).

La mouvance Salsa reflétait pour beaucoup de gens à New York, musicalement, l’agressivité de ces quartiers qui exprimaient souvent des préoccupations politiques et sociales. Tel était le contexte.

 

Johnny Pachecco et Jerry Masucci ont ainsi réalisé un documentaire titré "

"Our Latin Thing" qui a propagé à travers le monde la bonne parole. 

Ces deux personnages se sont fait connaitre mondialement d'abord à travers ce film documentaire.

Ensuite, est venu à partir de 1968, leur envole et leur métamorphose en orchestre géant, en FANIA ALL STARS, faisant ainsi sortir la salsa (de New York) des Ghettos.

Sans le travail de ces deux personnages, peut-être que la mouvance salsa ne serait pas devenue plus tard une danse précise dite "Salsa" de New York, et cette Salsa ne serait guère désinfectée des préjugés et mauvaises images qui lui collaient à la peau et qu'elle trainait comme un boulet à New York.

A cette même époque, ces danses ne souffraient d'aucune mauvaise images au sein de la population Cubaine à Cuba (à l'exception des Casinos de La Havane).

L'illustration 

La " FANIA " s'est métamorphosé et est devenue " FANIA ALL STARS " rassemblant encore plus de vedettes et rajoutant aux danses venues de Cuba (SON, Rumba, Guaguanco, Mambo...), des danses Afro-américaines (Blues, Jazz, Rock, Soul ...).

En effet, en 1968, cette maison de disque FANIA qui veut toujours s'enrichir, va s’appeler FANIA ALL STARS en choisissant cette fois-ci comme stratégie, de réunir de très nombreux grands musiciens qui faisaient chacun dans son coin son genre de musique. Le but étant d'avoir dans ses concerts un mélange de beaucoup de rythmes différents pour rendre le public heureux. 

Johnny Pachecco et Jerry Masucci ont ainsi intégré progressivement, des danses et musiques Afro-américaines dans le SON et ses dérivés pour élargir leur clientèle. 

Ils donneront à ce GRAND MÉLANGE DE RYTHMES, une carrure planétaire en le faisant sortir des ghettos noirs (le Bronx et Harlem) et petites villes. 

Il s'agit de la Salsa au sens large. 

Cette mixture diabolique à grande échelle, portée par la maison de disques, va faire encore des millions d'adeptes convertis lors des grandes messes que sont les shows de la Fania All Stars, réunissant parfois sur scène plus de trente vedettes (c'est un peu l'équivalent des festivals de danses de nos jours). Elle posera pied dans toute l'Amérique latine, l'Afrique, l'Europe et le Japon ! 

La Fania All Stars devient du coup, à la fois une maison de disques et un orchestre réunissant les meilleurs musiciens et chanteurs de l'époque. Cette constellation de musiciens dont la majorité sont des portoricains, a été ensuite placée sous le label "Salsa".

C'est cette salsa de New York qui s'appellera plus tard "salsa portoricaine". 

Les noms des figures de cette Salsa sont en anglais alors que celles de la danse cubaine (le SON El Casino) qu'on appellera plus tard  "salsa cubaine" (Salsa au sens strict) sont en espagnol. 

Néanmoins, ces deux salsas ont en commun, certaines figures.

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QUATRE REMARQUES IMPORTANTES AVANT DE CONTINUER :

1) Le qualificatif " Portoricaine " attribué à la Salsa de New York ne vient ni des américains ni des portoricains !

La Salsa née à New York s’appelait simplement " Salsa ". L'appellation "salsa portoricaine" est typiquement française.

En effet, c'est lors d'un congrès de salsa (celle de New York) qui avait lieu à Porto Rico (avec Eddie Tores) dans les années 80 que des danseurs français ont découvert cette façon de danser en ligne et l’ont appelé "Salsa Portoricaine".

La seconde raison est le fait que le co-fondateur de l'industrie de disques "FANIA" est Johnny Pachecco qui est un américain d'origine portoricaine. Johnny Pachecco avait recruté à tour de bras des musiciens américains d'origine portoricaine. 

Cependant, cette danse ne vient pas de Porto Rico mais des USA où elle est née après l'arrivé à New York des danses nées sous l'esclavage à Cuba.

En plus, aucune danse d'origine portoricaine n'est inclue dans cette salsa de New York et non plus dans la salsa cubaine.

Je rappelle que les danses rassemblées et baptisées "SALSA" sont apparues après l'extermination des amérindiens de Cuba, de Porto Rico, d'Haiti et des autres îles des Caraibes.

Ainsi, contrairement au bureau des légendes, ce n’est ni les portoricains ni les USA qui ont "décrétés" que cette danse doit s’appeler "Salsa portoricaine".

2) Les raisons historiques de l'absence de danses portoricaines dans la salsa de New York (appelée "portoricaine")

A partir de 1952, (Porto Rico devient un état associé aux USA) les portoricains ayant émigré à New York, ont abandonnés les musiques et danses qui étaient en vogue chez eux à Porto Rico (telles que la Bomba, la Plena, ...) pour adopter les musiques et danses de couple créées par les africains sous l'esclavage à Cuba et en vogue à New York (le SON, Rumba, Guaguanco, Mambo, Cha-cha-cha, Pachanga ... ). Ils ont aussi adoptés les orishas africains qui accompagnent le SON et ses dérivés. Mieux encore, ils ont revendiqués ces cultes africains (Chango, Yemaya, Eleggua, Babalu Ayé ...) comme étant leur religion de toujours.

Or, à l'époque, ces religions africaines n'étaient pas connues ni populaires à Porto.

En plus, les portoricains étaient chez eux à New York comme à Porto Rico, ils étaient des citoyens à New York alors que les cubains étaient des étrangers que les USA n'aimaient pas (conséquence de la guerre politique avec Cuba). 

 

- La bomba est une danse et musique créée sous l’esclavage à la fin du 17ième siècle par les peuples d’Afrique déportés à Porto Rico, sur les plantations coloniales qui étaient courantes le long des plaines côtières, et en particulier la ville de Loiza.

La Bomba se compose de quatre rythmes basiques : leró (le rose), yubá, holandé et sicá. Les autres rythmes utilisés sont des combinaisons de ces derniers : cocobalé, cuembé ou güembé, gracimá, danué, seis corrido de Loíza, balancé, entre autres.  On y retrouve des similitudes avec les rythmes du Mali, de Guinée, Niger, Ghana et Benin, d’où provenaient beaucoup d’africains. Exemple : la danse du Djembé.

Les termes en majorité, proviennent aussi de langues africaines.

La musique de la bomba était jouée lors des cérémonies dédiées à Saint James où l'on portait le masque traditionnel, appelé "vejigante" en espagnol, pour faire peur aux mauvais esprits et aux pirates.

En effet, sous l'esclavage à Porto Rico, il était interdit à ces communautés africaines d'adorer leurs dieux africains, ils ont donc fusionné leur culte avec celui de Saint James. Ce qui rappelle la stratégie "regla de Candela" des Yorubas à Cuba.

Les danseurs sont essentiels à la bomba : ils défient les tambours, et leur mouvement crée un dialogue avec le solo des percussions ; le chanteur principal et le chœur répondent suivant un modèle d'appel et réponse.

A travers la Bomba, les africains déportés à Porto Rico se libéraient de leurs sentiments de colère, tristesse et exprimaient leur résistance face à l’esclavage.

Les danses de Bomba célébraient les baptêmes, les mariages et servaient aussi à planifier des rebellions contre les colons. Ces célébrations n’étaient permises que les dimanches et durant quelques jours fériés.

Les instruments utilisés dans la bomba sont des tambours; typiquement le buleador (grave) fournit le soutien rythmique, et le subidor (aigu) dialogue avec les danseurs et fournit la base du rythme. Il y a en outre des bâtons (palitos), appelés cuá, et une maraca (pas une paire) souvent jouée par un des chanteurs, généralement une femme.

Ci-dessous, vidéos des danses : Bomba et Plena, abandonnées par les portoricains ayant émigré aux USA 

 .

- La plena est une musique folklorique de Porto Rico et du Panama, et apparue au 20ième siècle. Contrairement aux idées reçues, elle ne provient pas de la culture des africains déportés à Porto Rico. Cependant, à partir du 19ième siècle jusqu'au 20ième siècle, la Plena a été influencée, enrichie par les Haitiens d'origine lointaine africaine.

Après l'abandon de ces danses, s'en est suivi à New York, le regroupement de beaucoup de musiciens portoricains dans l'industrie de disques "FANIA" pour la commercialisation des danses africaines (le SON et ses dérivés) venues de Cuba.

Je précise que ce n'est pas la population de Porto Rico qui avait abandonnée ces danses, mais les portoricains qui avaient émigrés à New York en quête d'un avenir meilleur.

3) La Salsa née aux USA comporte deux styles : celui de New York et celui de Los Angeles.

Le style de New York n’est pas acrobatique et il se danse sur le " 2 " en suivant la clave du SON.  Ce qui signifie que le changement de direction (le break) s'effectue sur le 2e temps. Dans ce style, on respecte une ligne de danse. Il inclut en particulier de nombreux jeux de jambes appelés Shines (des pas spéciaux comme par exemple : Suzie Q).

Eddie TORRES dansait la Salsa de style New Yorkais. Talentueux danseur puis professeur, il est d'origine portoricaine.

Certes, le Mambo est une danse ancienne née à Cuba depuis l'esclavage et Benny MORÉ qui l'a hérité de ses ancêtres déportés à Cuba, est avec Perez PRADO, ses premiers PROPHÈTES,  ses premiers ROIS à l'avoir modernisé dans les années 40 et l'avoir inclus dans le SON.

Benny MORÉ est au Panthéon dans l'unanimité en ce qui concerne les danses et musiques de Cuba. 

C'est d'abord, Benny MORE et Perez PRADO qui ont donné à la danse Mambo-salsa, ses sept lettres de noblesse en la composant, la chantant et la dansant.

Cependant, le conflit politique "éternel" entre Cuba et les USA, empêchait les artistes cubains de populariser à l'échelle planétaire, leurs musiques et danses. Ce fur le cas du Mambo dans les années 40 à 50.

Les producteurs cubains de disques refusaient d'enregistrer toute musique cubaine composée avec des instruments fabriqués aux USA.

En plus, à partir de 1962, l'embargo est venu aggravé le conflit politique.

Dès lors, le régime de Fidel CASTRO ne voulait pas que des artistes cubains rejoignent la maison américaine de disques "FANIA" (dirigé par des portoricains qui étaient tous des citoyens américains).

Ainsi, ce sont les portoricains émigrés à New York dont Eddie TORRES qui ont rendu le Mambo encore plus populaire.

Eddie TORRES, après avoir appris cette danse venue de Cuba, a contribué à sa vulgarisation aux USA et dans le monde avant d'ouvrir sa propre école à Porto Rico.

Cependant, Eddie TORRES n'est ni compositeur, ni musicien chanteur du Mambo-salsa. Il est un excellent danseur mondialement reconnu.

Eddie TORRES est une légende du Mambo à juste titre.

Ci-dessous, photo d'Eddie TORES.

 

C'est aussi dans la danse Mambo qu'Eddie TORES rencontra une de ses élèves qui est devenue depuis, sa femme et sa partenaire de danse. 

Le style de Los Angeles se danse sur le " 1 " en suivant la clave du SON. 

Ce style peut être acrobatique et spectaculaire. Il ne se danse pas en ligne. Il est plus utilisé dans les danses de compétition entre couples. Il demande encore plus de souplesse et de légèreté.

 

4) La marque "Salsa" devient un véritable argument de vente de disques !

En effet, après l’adoption du mot Salsa en 1971, la FANIA ne l’a pas utilisé tout de suite comme un argument commercial ou un logo sur la pochette de toutes ses productions musicales qui étaient variées. 

Ce mot SALSA n'est vraiment utilisé comme une vitrine commerciale qu'à partir de 1973, lorsque Izzy SANABRIA qui est l’illustrateur des pochettes de la FANIA, va l'utiliser dans le magazine Latin New York (LNY) pour désigner l’ensemble des productions musicales de la FANIA. La FANIA à son tour valide cette idée.

Puis, tout va aller très vite.

Quelques mois tard, le 17 novembre 1973 (à 18h30) démarre pour la première fois à la télévision new-yorkaise le "SALSA TV SHOW" sur le canal 41 (WXTU).

Ensuite, le DJ Polito Vega anime "100% Salsa" sur la radio WBNX. Larry Harlow, un musicien américain de Brooklyn (New York) et multi-instrumentiste, chef d'orchestre de salsa et de jazz à la FANIA, enregistre un album intitulé  "Salsa".

Enfin, le concert des Fania All Stars au Yankee Stadium est filmé et sortira sous le nom "Salsa" en 1976.

A la même année, FANIA ALL STARS sortira la musique « guantanamera » après sa tournée en Afrique avec Pupi Legarreta, Célia CRUZ, et d'autres artistes.

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2 - La salsa au sens strict

La Salsa au sens strict est, à l'origine, un mélange des percussions, chants, rites et rythmes Africains (Le SON) des esclaves noirs, et des instruments de musiques (les cordes, le TRES) des colons espagnols.

Autrement dit, la Salsa est le résultat de la fusion entre la percussion africaine et la guitare espagnole. Les aborigènes de Cuba avaient été exterminés par les colons (c'est un sujet tabous). 

Je précise que l'expression "salsa au sens strict" ne signifie pas que cette danse est stricte mais que toutes les danses qui la composent sont nées à Cuba.

La naissance de la danse cubaine dite " SON EL CASINO "

L'appellation simple "Casino" représente la danse en couple inventée au Club Casino Deportivo de La Havane. Elle prend ses racines dans le SON MONTUNO d'Arsenio RODRIGUEZ. (SON + Guaguanco).

D’où le nom SON El Casino.

L'invention des figures de la danse SON EL CASINO a lieu d'abord dans les quartiers pauvres puis dans des casinos de la Havane comme le Club Casino Deportivo, aujourd'hui transformé en Cercle Social Ouvrier Cristino Naranjo. 

Qu'est-ce que le style El Casino ?

Ce style est, en principe, une danse de couple (homme/femme ou salsero/salsera), une danse romantique et sensuelle, un véritable atout de séduction et de rencontre sur fond de jeu, d’humour et de complicité. Cette danse est un facteur de sociabilité, un sport à part entière ! C’est une danse de divertissement, qui possède une grande liberté et créativité dans les mouvements corporels et spatiaux.

Le style El Casino est caractérisé par le pas "Casino" qui est une variante du pas " Dile Que Si".

Ces deux pas sont des marques uniques, identitaires et propres à la salsa cubaine. Aucun autre style de salsa au monde ne possède ses pas.

L'interdiction du SON MONTUNO (SON El Casino) dans les Casinos de La Havane 

Le SON est à l'origine une danse sensuelle, élégante, classe et qui donne l'impression du TANGO.

Ce n'était pas la danse du SON qui posait problème dans les Casinos de La Havane.

En effet, comme je l'avais expliqué plus haut, le SON Montuno créé par Arsenio RODRIGUEZ = SON + Guaguanco.

Le Guaguanco était très populaire en 1930 et encore plus populaire dans les années 50 à Cuba et 70 à New York et c'est toujours le cas jusqu'à nos jours 21ième siècle partout.

Dans tous les styles de Salsa, dans la Timba, le Songo, il y a un moment où le danseur et la danseuse se déconnectent physiquement pour faire un peu de Guaguanco avant de se reconnecter.

Or, dans cette danse "Guaguanco" (Rumba africaine),  le "vacunao" a une signification érotique à peine voilée et le but étant "l'accouplement". Les partenaires simulent une parade nuptiale (une drague) sous couvert d’un jeu de l'homme vers la femme, mais dans ce soi-disant jeu, le danseur fait  des gestes, des déplacements, des mouvements explicites qui sont portés sur les plaisirs sexuels et amoureux. La circonstance aggravante est le fait que les danseurs, pris dans le feu de l'action, ne cessaient pas d'en rajouter ! 

L'illustration en vidéos (ci-dessous) de ce que les casinos de La Havane refusaient dans les années 50 malgré que le Guaguanco était TRÈS POPULAIRE et perçu comme AMUSANT ! Là où les casinos voyaient un sacrilège, les danseurs et danseuses voyaient un JEU, DU RIRE, UNE SIMPLE DRAGUE, UNE DANSE, UNE CONVIVIALITÉ, UNE HARMONIE !

Les casinos et le reste de la population n'utilisaient pas les mêmes "lentilles" et n'avaient pas les mêmes raisons. 

Même dans la salsa Suelta dansée ci-dessous en groupe, il y a  en plus de la culumbia (coup de pieds, sauts, fuites, rejets, ...), du Guaguanco dont la popularité reste intacte (dans toutes les salsas, le Guaguanco commence par les tremblements d'épaules pour intimider, pour séduire, ensuite vient le tour du bras au dessus de la tête, arrêts brusques, le tour sur soi-même suivi des deux bras en l'air, mouvement explicite et brusque (connotation sexuelle) du bassin de l'arrière vers l'avant, ...). 

                                                                        Exemple de Rumba-Guaguanco :

                                                                      ici, le mouvement explicite et brusque du

                                                                      du bassin (à connotation sexuelle) de 

                                                                      l'arrière vers l'avant, intervient à 2mn51s

                                                                      avant la fin de la vidéo.

Quels étaient les contextes précis du refus du SON MONTUNO (SON + GUAGUANCO) dans les Casinos ?

Après les guerres d’Indépendance, les USA avaient chassés les Espagnols de Cuba, et s’y étaient installés aux commandes. Cuba était alors sous l’emprise américaine et non espagnole.

Les mafieux (étasuniens) s’étaient installés partout à La Havane. Lesquels mafieux étaient sous la coupe du mafieux Meyer Lansky.

Ces mafieux ont créés très vite ce qu’on appelait à l’époque « les Casinos ».

Dans  les casinos, florissaient la prostitution (maisons closes), les jeux, la drogue.

Les cubains appelait cela "la culture" des USA.

Ainsi, sous la présidence de Batista, Cuba était une destination touristique réputée et les mafieux avaient transformés La Havane en ce que le président des USA de l’époque (J. F. KENNEDY) avait lui-même qualifié de "bordel des Etats-Unis".

Dès lors, le président Batista qui était populaire bien avant son retour au pouvoir en 1948 grâce à un coup d'État orchestré par la CIA (services secrets américains), était devenu impopulaire et soupçonné d’être de mèche avec la mafia qui gouvernait les Casinos. La population ne voulait plus de lui ni des USA.

Dans les Casinos de La Havane (dirigés par les américains et non les espagnols), pour préserver une clientèle occidentale et régulière (en large majorité, des blancs), n’importe quelle danse et n’importe quelle ambiance n’étaient pas les bienvenues.

Or, les cubains qui partaient danser le SON MONTUNO d’Arsenio (SON + Guaguanco) dans les Casinos étaient de petits groupes composés en très large majorité des noirs et parsemés de métis.

A l'époque, il y avaient encore des préjugés, du racisme.

Ces noirs et métis provenaient des quartiers pauvres de La Havane où ils inventaient des figures et ils voulaient se mélanger aux « blancs » y compris les touristes qui fréquentaient les Casinos, pour partager avec eux.

Dès lors, les cubains avaient simplement baptisé le SON MONTUNO en "SON El Casino" dans les années 1955 à 1956.

Mais, très vite, les Casinos de La Havane, à commencer par le Casinos Deportivo, ont jugés que le SON MONTUNO en particulier le Guaguanco qu'il contient, ne répondait pas à leur critère ou attentes. Ils l’ont taxée de culture noire et l’ont interdit pendant un bon moment à cause de certaines attitudes jugées comme «lascives et indécentes», c'est-à-dire des gestes sensuels et explicites portés sur les plaisirs amoureux et sexuels. Ces "attitudes jugées "lascives et indécentes" provenaient du Guaguanco et non du SON lui-même. 

La danse du SON toute seule était tolérée dans les Casinos mais pas totalement acceptée.

Avant d'être accepté dans les Casinos, le SON était populaire mais n'était totalement accepté que dans les petits night club ou barios (petits bars). Les Casinos, étaient une autre "game" au dessus.

Tels étaient les contextes précis qui n'ont plus été les mêmes depuis l'arrivé au pouvoir de Fidel CASTRO en 1959.

 

En effet, La Havane n’est devenue réellement cubaine que le 2 janvier 1959 avec l’arrivé de Fidel CASTRO au pouvoir.

Dès lors, le SON MONTUNO (SON El Casino) est devenu plus populaire et sans restriction dans les Casinos.

Ainsi, les restrictions qui visaient à jeter le SON MONTUNO à la vindicte populaire pour signer sa "peine de mort" à titre conservatoire n'a été qu'un coup d'épée dans l'eau. 

En effet, Fidel CASTRO a chassé Batista du pouvoir et a mis fin à cette mauvaise image "bordel des USA" qui était associée à La Havane. Il a rendu à Cuba sa dignité, sa grandeur, son honneur, son indépendance vis-à-vis des USA.

Il a aussi nationalisé tous les lieux qui étaient tenus par les USA et la mafia. Il a ensuite mis en échec toutes les tentatives de complot ou d’assassinat contre lui.

Fidel CASTRO n'a pas pu effacer tous les résidus ou réflexes coloniaux à l’époque, cependant, il a profondément amélioré le vivre ensemble en menant une politique d'unification de la patrie et d'égalité entre noirs et blancs dans la société cubaine. Laquelle politique avait été tracée par José MARTI.

 

Mais, parallèlement à cette belle carte postale de sa politique, Fidel CASTRO avait interdit INTERNET pour les particuliers et la liberté d’expression n’était pas de mise. Les antennes paraboliques étaient taxées "d’instruments du diable"(les USA) par son régime, et valant la prison pour un éventuel détenteur.

INTERNET a ensuite été autorisé par son successeur (son frère RAOUL) mais hors de prix pour toutes les bourses.

Ainsi, c’est d’abord à cause du long conflit politique entre Cuba et les USA bien avant 1959, que beaucoup de cubains ont émigrés vers les USA (Miami, New York …).

Le règne de Fidel CASTRO et l'embargo n’ont été qu’une circonstance aggravante de l'émigration.

C’est enfin grâce à cette fuite des musiciens cubains (Arsenio, Célia, Benny…), que ces derniers sont allés livrer les matières premières de la future « salsa de New York » (le SON MONTUNO ou SON El Casino, la Rumba, le Guaguanco, le Mambo, le Cha-cha-cha, la Pachanga…) aux portoricains venus s’installés dans cette ville à partir des années 50.

La naissance de la "Rueda de Casino"

Petit à petit, et sous couvert de "censures", les danseurs cubains ont réussi dans les casinos, à faire danser et amuser tout le monde (blancs, métisses, noirs) dans un cercle (la Rueda). Ainsi, est née la Rueda de Casino. 

Cette Rueda se pratiquait auparavant sans censure dans les quartiers pauvres de Cuba. 

Cependant, contrairement aux idées reçues, la Rueda n'est pas née entre 1955 et 1956 dans les casinos.

En effet, elle avait d'abord été pratiquée dans la danse "Cha-cha-cha" (sous sa forme moderne) en 1954, avant de conquérir le public des casinos de La Havane.

Qu'est-ce que la Rueda de Casino ?

La Rueda de Casino est une autre façon de danser la salsa cubaine (El Casino). Il ne s'agit plus d'un seul couple comme dans le style Casino, mais des couples. La Rueda de Casino est possible au minimum dès qu'il y a trois couples. Le cercle peut s'agrandir de dix, vingt voire trente couples ou plus. Quand il y a moins de place que de couples, on peut faire deux cercles dont une plus petite à l'intérieur d'une plus grande. On n'est pas obligé de venir en couple pour apprendre et danser la salsa car la Rueda de Casino fait changer de cavalier ou cavalière au rythme de la ronde et de la madre (professeur qui annonce les figures). 

En effet, chacune des figures a un nom qui est annoncé par le meneur de la Rueda. Les couples de danseurs exécutent la figure et la danseuse passe au danseur suivant de la roue. Les appels des figures se succèdent rapidement produisant une dynamique excitante parmi les danseurs et un effet visuel spectaculaire.

C'est cette Rueda de Casino des années 50 qui est à l'origine du style de la salsa cubaine. Bien sûr à l'époque, le mot "Salsa" n'existait pas encore en tant que danse cubaine (puisque la salsa date des années 70). 

Je souligne que toutes les figures de la salsa cubaine ("recensées" ou non) sont praticables dans la Rueda de Casino, mais il y a des figures ou chorégraphies propres à la Rueda qui ne peuvent être pratiquées en dehors de celle-ci.

Par exemple, le Festival de "Dame" ou encore la figure " En Chufla con Bikini " ne peuvent de pratiquer que dans la Rueda.

Les dessous d'un conflit en sémantique 

En cause : le plagiat du "SON MONTUNO" en 1964 et les soupçons de concurrence déloyale de la Fania

Le rejet et ensuite la revendication du nom "Salsa" par les cubains

A l'époque, le contexte de guerre froide (entre les USA et l'URSS qui soutenait les cubains) avait renforcé la fierté culturelle et révolutionnaire des cubains contre les américains et leur culture.

Ainsi, les cubains n'avaient pas accepté d'utiliser tout de suite le mot et danse "Salsa" à la mode aux USA pour désigner leur danse SON El Casino. 

Les cubains, par fierté et avec un élan identitaire, l'avait d'abord "rejeté" carrément. 

Comment ?

A l'époque, à cause d'une part, des conséquences économiques et sociales des conflits politiques historiques (depuis le traité de 1898 puis les mesures mises en place dès 1901: le néocolonialisme des USA ayant conduit à l'indépendance virtuelle et asphyxiée la souveraineté de Cuba) et ensuite de  l'embargo américain (survenu dès 1962) que subissaient les cubains, tout objet ou toute culture ou toute danse venant des USA était sévèrement relégué au rang de "persona non gratta" à Cuba. La position des cubains en tout points ne peut se comprendre qu'à travers le prisme de 200 ans de luttes pour l'indépendance et la liberté de décider de son destin politique. 

Ainsi, cette fin de non recevoir a durée plusieurs années et la danse cubaine "SON EL CASINO" s'appelait toujours "SON EL CASINO".

Mais, la popularité de la danse "Salsa" ayant franchie les frontière des USA et devenue planétaire (années 70 à 79) à grâce à l'industrie de disques FANIA (les grands concerts télévisés en Europe, en Amérique latine, aux USA, en Afrique, au Japon, la vente des milliers de disques), les cubains bloqués par l'embargo américain, ont alors mis un peu au rabais leur fierté en utilisant le le nom "salsa", pour désigner la danse "SON El Casino"(ou SON MONTUNO) pour les touristes qui débarquaient à Cuba. 

Ainsi, est né le concept de "Salsa Cubaine" ou "Cuban Salsa" à Cuba.

Alors qu'à l'époque, le terme "Salsa" était officiellement (juridiquement) la marque reconnue, le label de l'industrie de disques FANIA aux USA. 

 

Quel est le sens réel de ce "revirement de jurisprudence" ? 

En effet, le tourisme était à l'époque et jusqu'à nos jours, la principale et voire même l'unique source de revenus des cubains. La FANIA prenait presque tout le marché des danses venues de Cuba. Sa clientèle s'étendait de l'Amérique latine à l'Amérique du nord, de Europe au Japon, et jusqu'en Afrique à travers ses grands concerts et ses albums.

Sur le plan politique, les USA avaient isolé les cubains sur la scène internationale et les avaient imposé un embargo total depuis plusieurs décennies en fermant ainsi l'Île à tout développement économique et culturel.

Les cubains ne voulaient pas que la FANIA leur vole la vedette. 

Pour les cubains, les américains (la maison de disques Fania) usurpent et pillent leurs musiques à travers le plagiat du "SON MONTUNO" (SON + RUMBA OU GUAGUANCO) effectué 1964 par Johnny Pachecco et Jerry Masucci.

Le fait que la chanteuse cubaine Célia CRUZ avait rejoint l'orchestre Fania après avoir fuit Cuba et pris dès 1961 la nationalité américaine, était une circonstance aggravante.

Célia était dans la Fania, une bibliothèque de la culture cubaine (danses et musiques). Elle était Cuba dans la fania. Et Célia n'a jamais accepté qu'un autre artiste Cubain ou cubaine intègre l'orchestre. Exemple : elle s'était opposée à ce que la chanteuse cubaine "LA LUPPE" puisse intégrer l'orchestre.

Je précise que Célia et LA LUPPE avait en commun d'être toutes les deux en exil à New York et d'être déclarés "indésirables" à Cuba par le régime de CASTRO.

Les cubains (à Cuba) avaient fait de leurs soupçons de contrefaçon contre la FANIA, un "brevet de concurrence déloyale" qui ne dit pas son nom.

Pour FANIA, les soupçons des cubains étaient un non sens dans la mesure où c'est elle qui a eu l'idée de créer la danse salsa en rassemblant plus d'une trentaine de musiciens aux genres musicaux différents. C'est aussi elle qui l'a rendue populaire et planétaire. Les cubains se sont alors vengés sur le tourisme pour essayer de tenir tête avec la maison de disque. 

Ce qui s'est matérialisé par un "revirement" en acceptant le mot "Salsa" et mieux encore, ils l'ont revendiqués en rebaptisant leur danse SON El Casino en "Salsa" !

La ligne de défense des cubains et les conséquences de leur "revirement de jurisprudence" 

Comment assurer le "maximum syndical" et sauver les meubles ? 

Les cubains s'en défendent en arguant que le terme "Salsa" avait été employé d'abord à Cuba plusieurs décennies avant la naissance de la FANIA en 1964.

Ce qui est tout à fait vrai et indiscutable au regard des faits car de 1931 à 1935, les termes "Negro salseros", "Salsa", "Salcita", "Salseros" ont été utilisés pour la première fois à Cuba, en rapport avec la danse et musique.

C'est le SON MONTUNO composé par le cubain Ignacio Pineiro en 1931 qui était appelé "salsa social", "salsita", "Negro salseros". 

Ignacio Pineiro avait composé sa musique "salsita" à partir du tout premier SON MONTUNO original créé par Arsenio Rodriguez en 1930.

Cependant, c' est le SON MONTUNO de Arsenio qui avait beaucoup plus de succès à Cuba et aux USA. C'est ce même SON MONTUNO de Arsenio qui avait lancé Benny MORE dans les années 40 avant son succès et sa grande popularité dans le Mambo plus tard (en 1948-1949). Après Benny, Célia CRUZ et Tito Puente s'étaient eux aussi mis à composer le SON MONTUNO.

Les cubains ont ensuite retenus et consacrés le SON MONTUNO de Arsenio Rodriguez comme leur hymne culturel, leur joyau, leur fierté, leur symbol de toute l'identité cubaine et ils l'ont baptisé "SON EL CASINO" en 1955.

Ainsi, les cubains n'ont pas voulu l'appelé "SALSA" à cette époque précise alors que ce terme "SALSA" associé à la danse et musique provient de Cuba ! 

En 1962, les USA ont imposé un embargo total contre Cuba empêchant ainsi tout développement des cubains.

En 1964, les deux fondateurs de la FANIA (Johnny Pachecco et Jerry Masucci) ont plagié aux USA le SON MONTUNO de Arsenio et ils ont fait sortir à la même année, leur tout premier album qu'ils ont baptisé "SALSA" (cette salsa n'était pas encore devenu un label à New York, elle ne l'a été officiellement que le 21 août 1971).

Quand le SON MONTUNO plagié (SALSA de New York) est devenu une danse planétaire en 1977, grâce aux grands concerts de la FANIA, les cubains ont revendiqué la paternité du terme "SALSA" et ont rejeté la danse SALSA de New York qu'ils ont considérés comme une contrefaçon et une concurrence déloyale.

Ils ont ensuite rebaptisé leur SON EL CASINO en SALSA CUBAINE pour les touristes qui débarquaient à Cuba.

C'est la raison pour laquelle, il n'y a jamais eu d'école de danse de SALSA newyorkaise (SALSA portoricaine) à Cuba.

Les conséquences :

Le monde entier se retrouve avec deux homonymes : deux Salsas. 

New York étant la maternité de l'une, et Cuba se réclamant comme la maternité de l'autre. La composition et même la manière de danser ces deux Salsas diffèrent.

Pourtant, elles portent le même nom.  

Si jusqu'à nos jours, beaucoup de gens qui ne connaissent pas l'histoire réelle et complexe de la Salsa, ont du mal à dire ou hésite à dire où elle est née exactement, c'est dû à cette "guerre des maternités" qui avait existé entre les cubains et FANIA.

A défaut d'être de "vraies jumelles" nées dans une même maternité, ces deux belles danses ont le même "ADN" qui est le SON africain et ses dérivés.  

Quant à la belle danse dite salsa colombienne, elle a en commun avec les deux premières, le même "ADN" comme ingrédient majeur.

La Salsa est "une" dans son esprit, mais "plurielle" dans ses expressions.

Alors, quel est le lieu exacte de la naissance de la Salsa ?

La distinction entre les danses et l'étayage du contexte

La Salsa de New York (qui n'était pas encore juridiquement une marque ou Label), était composée au départ (en 1964) que du SON MONTUNO d'Arsenio (SON + Rumba / Guaguanco) qui avait été plagié par Johnny Pacheco et Jerry Masucci sans l'accord d'Arsenio.

Ainsi, en 1964, le SON MONTUNO de New York qui a été baptisé en "salsa" n'était que le "clone" du SON MONTUNO original de Cuba. Et c'est ce SON MONTUNO original d'Arsenio RODRIGUEZ qui avait été, auparavant, tout simplement baptisé "SON EL CASINO" par les cubains en 1955, du fait qu'ils partaient le danser dans les casinos de La Havane.

Si à cette époque (1955), les cubains avaient baptisés leur "SON EL CASINO" en SALSA,  ni les portoricains ni personne ne pouvait prétendre après que cette danse est née à New York dans les années 64 à 73.

Mais, les cubains, très fiers et en conflit politique (embargo) et culturel avec les USA, n'ont pas supporté ce "clonage" de leur culture et on refusé de baptiser leur SON EL CASINO en "salsa".

Pour rendre leur SON EL CASINO différente du SON MONTUNO plagié, les cubains ont inventé le "pas casino" qui est une variante du "pas dile que si". Ces deux "pas" n'existent pas dans le SON MONTUNO plagié par Johnny Pachecco et Jerry Masucci en 1964.

En plus, alors que dans la danse de New York, on avance sur le pas mambo, on recule sur le même "pas" dans le SON EL CASINO.

Alors que les noms des figures de la SALSA de New York sont en anglais, celles de Cuba sont en espagnol.

 

En 1968, la Fania dirigée par les portoricains, s'est métamorphosée et est devenue à la fois, une maison de disques et un orchestre géant. 

A partir de 1970, pour élargir sa clientèle (commerciale), la Fania a mélangé (sur le plan de la musique) le SON MONTUNO d' Arsenio RODRIGUEZ avec des styles de musiques Afro-américaines (Blues, Jazz, Rock et la Soul).

La Fania a baptisé ce grand mélange "SALSA" en 1971.

Tandis que dans la danse SON El Casino (ou SON MONTUNO d'Arsenio RODRIGUEZ à Cuba) il n'y avaient que les danses apparues sous l'esclavage à Cuba, aucun style de musique  Afro-américaine n'était inclue à l'époque.

Estimant que les américains pillaient leurs cultures, les cubains n'ont rajoutés des styles Afro-américaines au SON El Casino que plus tard en créant ainsi une situation digne d'un "concours épine" de la musicalité entre eux et la FANIA.

Et quant la "SALSA" de new York a eu une popularité planétaire, les cubains (qui sont bloqués par l'embargo commercial des USA) ont rebaptisés leur SON EL CASINO en "SALSA CUBAINE" pour les touristes qui débarquaient à Cuba.

Au delà de cette distinction, il est indiscutable au regard des faits et non des incantations, que c'est Cuba qui a employé en premier (de 1931 à 1955) les simples termes de "salsita", "salseros" et "salsa" avant leur délocalisation aux USA, et c'est aussi Cuba qui a fourni les matières premières (le SON MONTUNO d'Arsenio) aux USA par le biais de l'exode des artistes cubains vers New York où s'est produit le plagiat.

Ainsi, sans Cuba, il n'y aurait pas eu de salsa à New York, ni dans la Fania, ni en Colombie, ni à Porto-Rico, ni nul part au monde.

Mon raisonnement se résume ainsi :

L'âme et l'ossature de toutes les DANSES salsas au monde sont cubaines. 

Cette ossature, c'est le SON MONTUNO (SON + GUAGUANCO OU RUMBA) né en 1930 à Cuba, avant la naissance de la FANIA et de la salsa de New York dans les années 64-73.

La salsa est comme un enfant dont les parents biologiques sont Cuba et les parents adoptifs qui l'ont popularisé sont les USA (la Fania et ses musiciens portoricains).

Le contenu de tout mon texte ne signifie pas qu'il faudra écrire "danse africaine" partout où il était écrit ou où on veut écrire "SALSA".

Le but du texte est la restauration de l'histoire authentique des danses SALSAS et Timba.

Laquelle histoire authentique prouve toute leur africanité (leur origine) depuis l'apparition sous l'esclavage, des danses qui ont été réunies pour les créer quatre siècles et demie plus tard.

Mettre l'accent sur l'africanité de la SALSA au regard de son histoire qui s'identifie à celle des africains déportés, ce n'est pas disqualifier la SALSA ni la dévaloriser, bien au contraire.

Ce qui est dévalorisant et disqualifiant, ce sont les mensonges, les falsifications de l'histoire de la SALSA.

Ce qui est dévalorisant pour la SALSA, c'est le fait de lui avoir fabriqué un "faux acte de naissance" et lui avoir attribué une paternité et maternité qui ne sont point les siennes au regard des faits historiques. 

On peut tromper les peuples pendant longtemps et voire mêmes des siècles, mais on ne peut pas les tromper éternellement.

Et de toute façon, tout fini par se connaitre du monde.

Exemple : l'origine africaine des deux Dieux de la SALSA (Arsenio RODRIGUEZ et Benny MORE) et l'origine africaine de la Reine de la SALSA (Célia CRUZ).

Ces trois personnages ont hérités les croyances et danses de leurs ancêtres déportés à Cuba. Lesquelles croyances et danses ont ensuite engendrées, quatre siècles et demie plus tard, la SALSA.

LES DANSES SALSAS, MAMBO,

RUMBA

ET LA TIMBA

SONT AFRICAINES

 

                             Comment et pourquoi ?

Je prends la SALSA comme un exemple pour justifier ma thèse.

 

Quand on réuni par exemple des oranges dans un panier et que l'on baptise l'ensemble (oranges + panier) en "Panier" afin que l'écoulement des oranges soit rapide ou plus facile, il est évident que le nom commercial "Panier" ne peut ni modifier ni supprimer l'origine des oranges qui est l'oranger.

Ainsi, on ne peut pas prétendre que l'origine des oranges n'est pas l'oranger mais le lieu ou le pays dans lequel le Panier vide a été fabriqué.

Et quand un client achète un "Panier" d 'oranges pour consommer, il ne mangera que les oranges et non le Panier, sinon le régime alimentaire des humains soulèverait des questions.

Quelle est la signification de cet anecdote ?

L'AFRICANITÉ DES DANSES QUI COMPOSENT LA SALSA

- Le nom commercial "Panier", représente la nom commercial "Salsa".

Ce nom commercial est tout simplement un CONTENANT, une VITRINE.

- Les oranges représentent les danses africaines.

Ces oranges sont le CONTENU du Panier, ce qui signifie que les danses africaines sont le CONTENU de la salsa.

- L'oranger représente l'Afrique.

L'origine des oranges est l'Oranger, ce qui signifie que l'origine des danses africaines est l'Afrique. 

- Le nom commercial "Panier" ne peut ni modifier ni supprimer l'origine des oranges qui est l'oranger.

Cela signifie que le nom commercial "Salsa" ne peut ni modifier ni supprimer l'origine des danses africaines qui est l'Afrique.

- On ne peut pas prétendre que l'origine des oranges n'est pas l'oranger mais le lieu ou le pays dans lequel le Panier vide a été fabriqué.

Cela signifie qu'on ne peut pas prétendre que l'origine des danses africaines n'est pas l'Afrique mais le pays ou l'État dans lequel le simple terme "Salsa" a été créé.

- Quand un client achète un "Panier" d 'oranges pour consommer, il ne mangera que les oranges et non le Panier, sinon le régime alimentaire des humains soulèverait des questions.

Cela signifie que quand une personne achète une musique "Salsa" pour la danser ou quand cette personne sort pour danser la "Salsa", elle ne dansera pas en réalité la "salsa" mais les danses qu'on a réunie en elle et sans lesquelles, la "Salsa" n'existe pas en tant que danse.

La "Salsa" toute seule sans son contenu (les danses africaines) est une coquille vide, une fiction (création imaginaire) qui n'est point une danse ni un rythme mais un simple mot qui ne signifie pas non plus "danse".

En effet, à l'origine, la terme "salsa" est un simple mot qui signifie en langue espagnole "sauce" ou "mélange de différents ingrédients".

Alors que le SON, la Rumba, le Mambo, le Guaguanco ... qu'on a réunie en son sein, sont à l'origine des danses et des rites africains. 

Exemple :

On a réunie (à Cuba, à New York ...) plusieurs danses africaines telles que le SON, la Rumba, le Guaguanco, le Mambo, le Cha-cha-cha, la Pachanga ... et on a baptisé ce mélange sous le nom de "Salsa" (nom commercial pour vendre des disques).

Quand on sort pour danser la "Salsa", on se dit tous qu'on va danser la "Salsa" et nous le revendiquons pour différencier cette "Salsa" des autres danses. , Cependant on ne pratiquera en réalité que les danses qui avaient été réunies dans le CONTENANT "Salsa" telles que le SON, la Rumba, le Guaguanco, le Mambo, le Cha-cha-cha, la Pachanga ....

Cela ne signifie pas qu'il y avait une intention de tromper les gens, mais qu'il fallait de toute façon donner un nom à la réunion des danses. Et ce nom fut "Salsa".

Ainsi, même si la salsa est perçue comme "UNE" danse, elle n'est pas en réalité "UNE" danse mais des danses qu'elle représente et qui sont inclues en elle.

L'AFRICANITÉ DES "PAS" DE BASE

 

Quand on veut apprendre à danser la salsa, on commence en général, par apprendre les "pas de base."

Ces "pas de base" proviennent en général, de quelques unes des danses africaines qu'on a réunie dans la "Salsa".

Exemple : le pas Rumba provient de la danse africaine Rumba inclue dans toutes les salsas au monde. 

La Rumba est apparue depuis plus de quatre siècles à Cuba.

Cette Rumba - Guaguanco est elle-même issue, à l'origine, de quatre danses et percussions africaines d'origine congolaises telles que :

la Yuka, la Makuta, le Garabato et le Palo.

Toutes ces quatre danses sont apparues sous l'esclavage aux abords des plantations de canne à sucre.

C'est précisément un "pas" de la danse Makuta qui a été baptisé "pas Rumba" dans les salsas et la Timba.

Le "pas" salsa et le "pas" salsa ouvert" proviennent de la Yuka.

Le "pas" Mambo, provient de la danse de carnaval dite "Danzon" sous l'esclavage. Ce carnaval RELIGIEUX était appelé "carnaval des noirs" dans la province de Mantazas et au carnaval de Santiago de Cuba. Les "pas" du Mambo étaient liés à ceux du Cha-cha-cha. C'est la raison pour laquelle le Cha-cha-cha était appelé "triple Mambo".

                             L'AFRICANITÉ DES RYTHMES

ET DES CROYANCES QUI ACCOMPAGNENT LES DANSES

INCLUES DANS LES SALSAS ET LA TIMBA

Les danses africaines telles que le "SON", la "Rumba", le "Guaguanco", la "Culumbia", la "Pachanga", le "Guaracha", la "Guahira", le "Cha-cha-cha ... qui composent la SALSA, s'inspirent aussi des rythmes "sacrés" des "Orishas" (c'est-à-dire, les rythmes des dieux de la mythologie africaine).

Ces danses n'étaient pas à l'origine, lors de leur apparition sous l'esclavage à Cuba, de simples danses profanes, mais des danses et rites africains liés aux croyances africaines. 

C'est la raison pour laquelle, tous les artistes de salsa et de Timba, depuis belle lurette jusqu'à nos jours, ont rendu et rendent toujours dans leur musique, un hommage perpétuel aux Orishas.

Les Orishas les plus honorés ou sollicités jusqu'à nos jours 21ième siècle dans les musiques SON, Timba, SALSA, Rumba, Guaguanco, Coumbia (de Colombie)... sont : les Orishas "Chango", "Eleggua", "Yemaya", "Ochun, "Babalu Ayé", "Yerbe ou Yerba", 

L'AFRICANITÉ DU CADRE OU DES RÈGLES

IMPOSÉES DANS LA DANSE SALSA

 

Exactement comme dans la plus part des danses de couple, il y a non pas un cadre, mais des cadres dans la salsa.

En effet, dans la salsa, le danseur et la danseuse ne sont pas libres de faire tous les mouvements, tous les déplacements et tous les gestes. Ces cadres proviennent des cadres inclus à l'origine (depuis des siècles avant la déportation des africains à Cuba) dans les danses africaines. Et sans ces codes ou règles, les danses africaines n'existent pas, elles perdent leur identité qui permet de les distinguer de telle ou telle danse. Et chaque danse africaine inclue dans la salsa possède ses codes ou règles propres. 

Ainsi, durant la danse salsa, le couple danseur passe d'une danse africaine à une autre en respectant toujours le cadre de chacune d'elles.

Exemple : dans la danse salsa, le danseur et la danseuse ne peuvent point faire du Guaguanco tant qu'ils sont connectés physiquement.

                                          Pourquoi ?

 

Parce que l'architecture des mouvements et déplacements du Guaguanco ne permet point de se mettre ensemble physiquement.  C'est la règle ou cadre du Guaguanco. Le but du Guaguanco, est de faire des artifices et montrer à sa partenaire ou son partenaire et aussi au public, de quoi on est capable de séduire.  Le danseur et la danseuse doivent avoir à la fois leurs deux mains libres et être situé à une certaine distance l'un de l'autre pour pouvoir imiter l'attitude du coq et de la poule pour faire des artifices, séduire. Cette conception africaine dans laquelle le danseur symbolise le coq et la danseuse la poule, existait en Afrique dans la "Yuka" du Congo, plusieurs siècles avant la déportation des africains à Cuba.

C'est en ce moment-là que le danseur fait le mouvement pelvien du bassin de l'arrière vers l'avant, à connotation sexuelle en direction de la danseuse et le but étant l'accouplement imaginaire. Dans la conception africaine de cette danse, la danseuse doit éviter l'accouplement en gardant ses distances tout en faisant de son côté, ses propres artifices de séduction. 

Tandis que s'ils sont connectés physiquement en faisant des figures, ils sont dans la danse du "SON". Quand ils sont en train de faire le pas Rumba, le danseur et la danseuse se déplacent face à face, symétriquement sur les côtés (gauche - droit pour le danseur et droit-gauche pour la danseuse). Quand ils sont en train de faire le pas Mambo, le déplacement du couple se fait 'avant-arrière" ou "arrière-avant" selon le style de salsa.

Ainsi, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, la salsa n'a jamais créé ces règles.

Le cadre ou les règles et codes de la danse salsa ne sont autres que ceux qui existent naturellement dans les danses africaines qui la composent.

Ce sont ces danses africaines qui imposent leur cadre, leurs règles au danseur et à la danseuse.

La salsa n'y est pour rien.

L'ORIGINE AFRICAINE

DU CARACTÈRE "MACHOS" ET "VIRILE"

DE LA DANSE DE COUPLE SALSA

L'impulsion et le guidage représentent l'ADN de la danse SALSA (y compris d’autres danses de couple).

 

Le binôme " impulsion et guidage" est l'élément capital qui différencie les danses de couple en particulier la SALSA, des danses individuelles.

 

La SALSA est une belle danse de couple, une danse de séduction massive voire sensuelle, une danse romantique, sportives, récréatives et facteurs de rencontres, de sociabilité.

D’où l’intérêt de ne pas s’en priver !

 

Mais, l'envers de ce magnifique décor est qu'elle est aussi une danse "machos" et la SALSA elle-même (en tant que vitrine ou contenant) n’y est pour rien !

Ce "machisme" provient de son contenu !

 

                                          Comment ?

 

En effet, la danse étant une communication non verbale, la danseuse doit se laisser guider même s'elle a un talent digne de celui d'une danseuse étoile.

Dans la SALSA, la danseuse doit se placer dans un état de réceptivité que de réflexion ; elle doit être en confiance avec son partenaire et lâcher prise pour ressentir les mouvements que ce dernier lui propose.

 

Par conséquent, sous l'empire de ce "machisme" à peine voilé, les prises d'initiatives de la danseuse existent mais elles sont très limitées dans la SALSA, à l’exception des moments où le couple danseur est déconnecté physiquement.

Exemple : la déconnection pour se mettre en mode "Guaguanco" et faire aussi des artifices.

Tandis que durant la danse du "SON" (c'est-à-dire, la danse couple SALSA), c'est le danseur qui guide, qui impulse et qui prend l'initiative de passer d'une figure à une autre ou d'un pas à un autre, tant que ce danseur et sa partenaire sont connectés physiquement.

 

En plus, dans la danse de couple SALSA, le danseur doit "sécuriser" sa partenaire, il doit avoir le guidage léger mais précis.

D'ailleurs, par expérience, beaucoup de filles ou danseuses, aiment observer les danseurs pour savoir qui danse bien et est attentif, avant d'accepter une invitation à danser. L'idée étant que celui qui maitrise les règles de la danse, serait un bon candidat pour "sécuriser" qui a besoin d'être rassuré.

Dès lors, la messe est dite !

La SALSA fait partie des danses "viriles", et d’ailleurs la présomption de responsabilité du danseur vient de là, dans la mesure où on ne peut pas être celui qui dirige les opérations et vouloir se dédouaner de toute responsabilité en cas de dysfonctionnement au cours de la danse.

 

1)  Si la danseuse de SALSA est une vraie débutante et le danseur est expérimenté, le couple peut fonctionner jusqu'à la fin de la danse.

Cela ne veut pas dire que la danseuse débutante n'a rien à apprendre ! Elle doit au minimum se laisser guider sans faire des résistances qui pourraient bloquer le bon guidage du danseur. Puis, avec le temps, elle évoluera et ainsi, les réflexes et les automatismes s'installeront dans son cerveau.

 

2) En revanche, si c'est la danseuse qui est expérimentée, et le danseur est un vrai débutant, alors c'est la quadrature du cercle (la galère pour tous les deux).

 

En effet, dans ces conditions, les carottes sont cuites d’avance !

Même si la danseuse a un talent digne de celui d'une danseuse "étoile", elle ne peut pas s'auto impulser ni s'auto guider au regard des règles de la SALSA !

 

Dans les règles de la danse de couple SALSA, l'impulsion et le guidage relèvent du rôle du danseur et non de la danseuse !

Exemple : pendant que le couple est en train de faire ensemble le "pas Mambo", ce n’est point la danseuse qui va prendre l’initiative de passer au "pas Rumba", mais le danseur.

 

Toutes ces règles énumérées ci-dessus, ne proviennent (à l’origine) ni de Cuba, ni des USA ni de Porto Rico …

Tous ces caractères "machos" et "viriles", sont à l’origine inclues naturellement dans les danses africaines qui ont été réunies dans la galaxie SALSA.

Ce sont ces danses africaines qui dictent leur cadre, leurs règles au couple danseur et non l’inverse.

En plus, la SALSA est un des descendants des SONS PRIMITIFS africains (Changui, Nengon, Kiriba ...), apparus sous l'esclavage.

Or, tous ces SONS PRIMITIFS sont des danses de couple dans lesquelles, c'est le danseur qui mène la danse.

Mêmes les figures de SALSA (qui ont été inventées) s’adaptent au cadre des danses africaines inclues dans la SALSA.

En effet, l’exécution d’une figure ne se limite pas aux mouvements des bras. Pour exécuter une figure, il faut d’abord avoir deux pieds pour faire des "pas de base" en bas.

Or, ces "pas de base" que le couple danseur exécute en bas à l’aide de leurs pieds (exemple : le pas Rumba ou Mambo …) comme support des figures, proviennent de quelques unes des mêmes danses africaines inclues dans la SALSA.

 

C'est à cause, entre autres, de ces multiples raisons énumérées ci-dessus, que j'ai écrit dans mon introduction du texte global, que la salsa est une vitrine, quand on entre dans l'arrière boutique, on trouve l'AFRIQUE dans tous ses états (danses, rites, religions) depuis la déportation de ses peuples, leur réduction en l'esclavage pendant des siècles, la bonne conservation et la transmission de ces danses, rites et religions par les Cabildos de nacion à leurs descendances de génération en génération.

Lesquels descendants et héritiers (Arsenio, Benny, Célia ...) ont ensuite réunis ces danses africaines liées aux Orishas et les ont baptisés "SALSA" à Cuba, comme l'ont fait les portoricains à New York. 

 

Ainsi, la danse SALSA est un CONTENANT, l'AFRIQUE (danses et Orishas) est le CONTENU. 

 

 

Le lieu de naissance du CONTENANT et n'importe quelle nationalité qu'il porte, ne pourront jamais abimer l'ADN africain du CONTENU.

Cet ADN renferme l'histoire des peuples d'Afrique qui ont été déportés avec leurs cultures.

Et l'histoire des peuples africains déportés à Cuba, en Colombie est indissociable de celle des danses qui composent les salsas. 

En effet, aucune des danses qui composent les salsas n'est tombée miraculeusement du ciel.

Derrière chaque danse, il y a des peuples, une histoire, une signification, un contexte.

La réaction historique des cubains face à la FANIA est compréhensible sur le fond 

On ne peut ni comprendre ni restituer une histoire authentique de la salsa sans tenir compte du contexte historique, politique, culturelle et économique de l'époque.

A l'époque, à cause de l'embargo (des USA) qui bloquait tout développement politique, économique et culturelle, les musiciens cubains ne gagnaient pas à Cuba beaucoup d'argent comme d'autres musiciens aux USA. Le pays de "l'oncle SAM" était l'éldorado pour mieux réussir et se faire connaitre du monde.

La dictature de Fidel Castro a été une circonstance aggravante de cet exode de certains musiciens cubains vers les USA. 

La danse de couple "SON" (base des salsas) et la danse de couple "SON MONTUNO" d’Aresenio RODRIGUEZ sont arrivé à New York en 1930 avec la Rumba et le Guaguanco. Puis, le mambo en 1948 à New York (après avoir transité par le Mexique), le Cha-cha-cha en 1954, la Pachanga et le Guaracha en 1964.

Dès lors, New York est envahi par les rythmes africains apparus sous l'esclavage à Cuba.

Le sprint à grande échelle pour la commercialisation de ces rythmes est lancé dès 1964 par la FANIA.

Le tout premier album produit par les portoricains de l'industrie de disques FANIA en 1964 était entièrement basé sur le SON Montuno créé par le cubain Arsenio RODRIGUEZ à Cuba. 

En effet, cet album a été vendu un à un dans les rues de New York par les chefs de la FANIA : le dominicain Johnny Pachecco et son ami Jerry Massuci. 

Mais, Arsenio RODRIGUEZ ne leur avait jamais donné son accord et ce n'était pas lui qui avait composé cette musique "clonée" à partir du SON MONTUNO. 

Les musiciens portoricains de la FANIA avait fait du plagiat culturel.

La chanteuse cubaine Célia CRUZ qui avait fuit Cuba (contre le régime de Fidel Castro) pour s'exiler à New York, avait pris la nationalité américaine dès 1961 et avait ensuite rejoint l'orchestre FANIA remplie de musiciens portoricains.

Célia était la bibliothèque des musiques et danses cubaines au sein de la FANIA qui était une maison de disque américaine.

Dès lors, il y avait au USA la salsa de New York dont Célia était la Reine, et il y avait à Cuba l'original du "SON MONTUNO" qui avait été baprisé "SON EL CASINO" puis "salsa cubaine" et dont Arsenio RODRIGUEZ et Benny MORE étaient les rois.

Le clonage du "SON MONTUNO" de Arsenio par les portoricains de la Fania n'avait pas plu aux cubains à l'époque. Ce fut un premier désaccord entre la maison de disques FANIA et les cubains fiers qui soutenaient le régime de Fidel CASTRO à Cuba contre les USA 

Pourquoi cet engouement des portoricains à New York pour les danses africaines de couple venues de Cuba ?

Il y a trois raisons principales :

1) En effet, les premiers habitants de Cuba et de Porto-Rico ainsi que des autres Îles des Caraïbes, étaient les amérindiens dont les TAINOS représentaient 90 à 95% de leur population. 

Les danses des TAINOS étaient les AREYTOS. 

Or, ces AREYTOS ne sont pas des danses de couple mais de groupe (toute la communauté y compris les enfants participent dans un cercle).

2) La deuxième raison est que les danses de couple venues de Cuba étaient à la mode à New York. 

3) La troisième raison tient du fait qu'à partir de 1952, (Porto Rico est devenu un état associé aux USA) les portoricains ayant émigré à New York, ont abandonnés les musiques et danses qui étaient en vogue chez eux à Porto Rico (telles que la Bomba, la Plena, ...) pour adopter les musiques et danses de couple créées par les africains sous l'esclavage et en vogue à New York (le SON, Rumba, Mambo, Cha-cha-cha, Guaracha, Pachanga ... ).

Ils ont aussi adoptés les Orishas africains qui accompagnent le SON et ses dérivés. Mieux encore, ils ont revendiqués ces cultes africains (Chango, Yemaya, Eleggua, Babalu Ayé ...) comme étant leur religion de toujours. Les portoricains étaient chez eux à New York comme à Porto Rico, ils étaient des citoyens américains alors que les artistes cubains exilés étaient des étrangers (à l'exception de Célia CRUZ qui avait pris la nationalité américaine). 

Cependant, bien avant les années 60-70, le cubain Benny MORE, grâce à sa collaboration  jusqu'en 1951 avec Perez PRADO, avait déclenché la mode Mambo aux Etats-Unis à partir de 1949.

Je précise que c'est la musique Mambo N°5 de l'artiste cubain Perez PRADO qui  a semé la fièvre "Mambomania" aux USA.

Ensuite, Perez a sorti le morceau Mambo N°8 qui a eu un succès mais pas autant que le N°5.

Toute l'Europe et même Hollywood (le temple mondial du cinéma) ont succombé à cette mode du Mambo dont la popularité avait atteint des sommets au point de mettre toutes les chaines de télévision sous hypnose. 

Face à l'énorme succès planétaire, des concerts de Mambo ont lieu tous les soirs au Club Palladium.

Le Mambo (de Benny MORE et de Perez PRADO) est la première forme de ce qu'on appelait à l'époque le "Latin Jazz" du fait qu'il utilisait l'instrumentalisation hérité du Jazz afro-américain.

Le Mambo valait de "l'or". Il était une prouesse musicale dont les retombées commerciales donnaient des vertiges. 

Mais, il y a eu très vite un gros problème.

En 1949, le problème était que les producteurs cubains de disques refusaient d’enregistrer cette musique qui utilisait des instruments de jazz américain (des noirs américains), malgré que le Mambo était composé et chanté par un cubain (Benny MORE).

Ces producteurs voulaient enregistrer uniquement des musiques nées 100% à Cuba et composées avec des instruments 100% d'inspiration cubaine.

Or, les instruments de musique à cuba étaient trop anciens ou moins évolués que ceux des USA. Les producteurs cubains de disques ne voulaient sentir ni l'odeur ni voir la silhouette de la culture des USA sur les albums des artistes cubains.

Cette fin de non recevoir non négociable n'était pas le premier "round" entre les producteurs cubains et la FANIA. Il y avait eu un précédent.

En effet, en 1948, l'excellent et grand artiste cubain de la musique Mambo, du nom de Perez PRADO, avait essuyé le même refus des producteurs cubains.

Pourquoi ?

Toutes les musiques Mambo du cubain Perez PRADO s'inspiraient totalement du jazz de Stan Kenton, sur le plan instrumental.

Stan Kenton, de son vrai nom Stanley Newcomb Kenton était un chef d'orchestre, compositeur et pianiste du jazz des noirs américains. Comme Stan Kenton n'était pas un afro-américain (un noir) de New York mais un américain blanc originaire de Wichita qui est la plus grande ville de l'État du Kansas (USA), Perez PRADO a cru que les producteurs cubains allaient accepter d'enregistrer ses chansons.

Mais, à sa grande surprise, il découvrit que les producteurs cubains de disques n'avaient rien contre les afro-américains. Pour les producteurs cubains, que Perez PRADO travaille avec des afro-américains ou avec des américains blancs, peu importe, à partir du moment que sa musique Mambo utilise des instruments fabriqués aux USA ou provenant de la culture des USA, ils n'en veulent pas. Les producteurs cubains voulaient que Perez PRADO utilise uniquement les instruments rudimentaires 100% d'inspiration cubaine.

 

Perez PRADO a ainsi été obligé de partir au Mexique où il a engagé comme chanteur Benny More. Au Mexique, ils avaient composés et enregistrés plus de 60 chansons presque toutes des Mambos.

Le paradoxe était sans doute saisissant dans la mesure où les musiciens cubains voulaient se faire connaitre du monde en espérant pouvoir se tailler une belle carrière au pays de l'oncle Sam qui était perçu comme un eldorado.

Quelles étaient les raisons "souterraines" du refus des producteurs cubains d'enregistrer le Mambo qui utilise les instruments du Jazz ?

Quel était le contexte précis qui permet de comprendre l'attitude de ces producteurs cubains de musiques ? 

De 1948 à 1958, il n'y avait pas encore l'embargo des USA. L'embargo n'est survenu contre Cuba qu'en 1962.

Cependant, comme je l'avais bien souligné dans la partie "Les conflits avec les colons anglais, les espagnols et les USA" ( I - Le processus de formation de la culture cubaine), l'amendement PLATT (de 1904 - 1934) mis en place par les USA (après le traité de 1898 avec l'Espagne à Paris), leur permettait d'intervenir dans les affaires intérieures de Cuba. 

L’Amendent PlATT fut abrogé en 1934 par le président des USA, Franklyn Delano Roosevelt, suite aux négociations et  incessantes protestations des Cubains qui veulent leur indépendance.

Mais, cette abrogation n'a pas mis fin aux effets perdurant du texte.

En effet, durant la période de l'amendement PLATT (1904 à 1934-), les USA étaient propriétaires de l’industrie sucrière, des services publics, des chemins de fer, de l’industrie du tabac, des hôtels, de l‘industrie du jeu et des loisirs, du commerce et de l’agriculture, de la plupart des usines du pays, des immeubles. et même de la dette publique de Cuba. L'abrogation avait relativement stoppé les ingérences politiques mais pas ces contrôles économiques.

Les USA avaient conservés aussi des bases navales sur l'île et avaient investi massivement dans la production de sucre et de tabac mais aux détriments des cubains (la large partie des bénéfices revenaient aux USA).

Ainsi, l'abrogation de l'Amendement n'a pas rendu Cuba aux cubains qui voulaient leur indépendance.

En plus, le dictateur Fulgencio Batista qui s'était retiré du pouvoir cubain en 1944 a été élu Sénateur en 1948 (à l'époque du Mambo) et il voulait redevenir président. 

La CIA (services secrets américains) contrôlait dans l'ombre, politiquement Cuba et préparait le retour de Batista au pouvoir par le biais d'un coup d'État. Et, les USA ont réussi à le faire revenir au pouvoir.

Or, la majorité de la population cubaine considérait à cette époque précise que Batista était la "marionnette" de la Mafia aux USA.

En effet, c'est la mafia américaine qui dirigeait les Casinos de La Havane.

Ces casinos qui étaient dédiés à une clientèle occidentale (blanche) avaient stoppés et rejetés la danse du SON EL CASINO dans leurs salles à cause du "GUAGUANCO" qu'ils avaient qualifiés de culture africaine.

Or, ce SON EL CASINO était très populaire à Cuba !

En plus, sur le plan politique, de 1948 à 1951 (à l'époque de la mode de la danse Mambo des cubains Benny MORE et de Perez PRADO), l'influence de la CIA et des grandes entreprises américaines à Cuba, étaient perçu par les cubains comme une occupation Néo-colonialiste et contraire au droit international. 

Tel était le contexte global.

D'où le refus, à l'époque, des producteurs cubains de disques d'enregistrer toutes musiques cubaines composées avec des instruments fabriqués aux USA. 

Ce rejet des instruments de musique fabriqués aux USA, était une forme de rejet des USA et leurs cultures, une forme de résistance et de fierté légendaire.

 

Du coup, la FANIA profitait de cet antagonisme entre les cubains et les USA, pour s'offrir sa part du gâteau dans la commercialisation du Mambo dont les cubains Benny et Perez étaient les ROIS.

 

Le 7 janvier 1959, la victoire du mouvement révolutionnaire Cubain dirigé par Fidèl CASTRO avait signé la défaite des USA à plate couture. Fidel Castro avait chassé le dictateur Fulgencio Batista du pouvoir et avait nationalisé toutes les entreprises américaines. Le conflit politique bilatéral s'était alors durci jusqu'à aboutir à l'embargo contre Cuba en 1962.

C'est dans ce contexte, qu'à New York, les cubains Arsenio RODRIGUEZ, Benny MORE, Celia Cruz, La Lupe, La Sonora Matancera et d’autres cubains continuaient d'aller jouer au club Palladium.

Les musiciens portoricains (comme Tito Puente et Tito Rodriguez) ou d’origine portoricaine qui étaient les plus nombreux à s’y produire la-bas, et qui constituaient la première communauté latine de la ville s'étaient emparé du Mambo de Benny MORE et des autres musiques et danses venues de Cuba et en vogue.

Tous ces portoricains avaient ensuite rejoint la FANIA qui recrutait à tours de bras, des portoricains.

Très vite, même la programmation du Club Palladium avait été confiée à un portoricain.

Mais, ce succès du Palladium avait été écourté : la police New-yorkaise, après investigation, avait fermée le club pour trafique de drogue. Des portoricains s'étaient retrouvés sur le banc des accusés et d'autres arrêtés.

Cependant, l'affaire de trafiques de drogue n'était pas la seule raison de la fermeture du Palladium qui était une immense salle de bal pouvant accueillir mille couples et située à l'angle de Broadway et de la 53e rue.

En effet, le président des USA, John F. KENNEDY avait, sous couvert de l'embargo (de 1962), stoppé la  diffusion des nouveautés musicales de Cuba aux Etats-Unis et ordonné la fermeture de certains grands clubs dans lesquels la communauté latino partait jouer.

Dès lors, les cubains allaient jouer dans des petits clubs et bars (les barrios).

La musique cubaine était ainsi entré dans une période de vache maigre.

La fermeture du palladium n'avait pas abimé l'ambition commerciale des portoricains de la FANIA.

En 1968, la FANIA s'était métamorphosé en "FANIA ALL STARS" et s'était ensuite mis à faire des mélanges incessants des danses venues de Cuba avec des styles de musiques afro-américaines pour élargir sa clientèle. 

Or, l'exploitation du SON Montuno d'Arsenio et du Mambo de Benny MORE ensuite ces mélanges du SON et ses dérivés avec les styles afro-américaines étaient ressenties à l'époque à Cuba comme une provocation supplémentaire dans la mesure où l'embargo était déjà un supplice.

Il n' y avait donc pas mieux pour saper le moral des cubains, à l'époque.

Ni Arsenio RODRIGUEZ ni Benny MORE n'a jamais rejoint l'orchestre FANIA.

A l'époque, rejoindre la "FANIA" ou prendre la nationalité américaine était perçu à Cuba comme une trahison de la patrie.

Le régime de Fidel CASTRO prenait cela comme une défiance. Ce qui valait aux cubains contrevenants exilés à New York, un "certificat" de non retour au pays natal (donc, persona non grata à Cuba).

Ainsi, aucun artiste cubain exilé à New York, ne voulait "tenter le diable".

Néanmoins, deux cubaines avaient pris le risque de rejoindre la maison de disques :

La Luppe et Célia CRUZ.

La facture fut salée : elles avaient très vite été reléguées au rang d'indésirables à Cuba par le régime.

Critiquée par le régime révolutionnaire de Fidel CASTRO, pour son côté provocant et rebelle, l'artiste cubaine La Luppe s'était exilé d'abord en 1962 au Mexique, puis aux États-Unis (à Miami et ensuite à New York). 

Les deux cubaines (La Luppe et Célia) avaient le même rêve : être une STAR au sein de la galaxie Fania qui était entièrement masculine.

Mais, malgré sa détermination conjuguée avec son talent, ce fut la désillusion pour La Luppe. Sa carrière n'avait jamais décollée à la FANIA car il existait, en vérité, une sérieuse rivalité (une jalousie) entre elle et Célia qui ne voulait pas qu'elle intègre l'orchestre FANIA.

Célia voulait être l'unique REINE de la salsa et elle l'a été.

En effet, Célia CRUZ, grâce à sa collaboration avec le Portoricain Johnny Pacheco dans les années 70 à travers Jerry MASUCCI, elle restera la seule Diva de la salsa dans la FANIA. Je rappelle que Johnny Pachecco est le Co-Fondateur de la FANIA.

C'est Larry Harlow qui avait lui-même rejoint la FANIA (comme aussi le trompettiste Bobby Valentin) qui a d'abord sauvé en 1973 la carrière de Célia CRUZ qui s'enlisait au Mexique.

Ensuite, Johnny Pachecco a intronisé Célia dans la FANIA.

 

Célia CRUZ était un personnage charismatique à l’énergie dévastatrice sur scène. C'est exactement ce que voulait la FANIA pour vendre plus de disques et s'enrichir.

Pour conserver Célia CRUZ qui était une farouche opposante de Fidel CASTRO et qui avait quitté Cuba à cause de la dictature comme l'avaient fait des milliers de cubains, les portoricains de la FANIA lui avaient offert des tournées télévisées aux USA, en Europe, en Afrique et ainsi, elle était devenue planétairement connue et surnommée à Cuba  " LA REINE de la Salsa " de New York et non de Cuba.

Comme La Luppe, Célia CRUZ critiquait le régime castriste.

Sous le règne de Fidèl CASTRO, la liberté d'expression était très limitée et la culture des USA n'était pas la bienvenue à Cuba.

Or, la Reine de la salsa avait pris dès 1961, la nationalité américaine et les USA avaient imposés un an après (en 1962) un embargo commercial et économique contre Cuba et avaient isolés l'île sur la scène internationale.

Également, tous les musiciens portoricains de la maison de disques Fania avaient la citoyenneté américains.

D'ailleurs, Célia CRUZ, malgré plusieurs tentatives, n'a jamais pu revenir à Cuba jusqu'à son décès le 16 juillet 2003, à Fort Lee dans le New Jersey aux USA.

Les autorités cubaines lui avaient refusé le retour à Cuba.

On peut donc comprendre que les cubains soient mécontents à l'époque que les USA puissent imposer un embargo contre Cuba, et que l'industrie américaine de disques "FANIA" puisse créer une marque et danse (Salsa) en utilisant d'une part, des artistes Cubains (Célia CRUZ), et d'autre part en utilisant comme ingrédient majeur ou l'ossature de cette Salsa de New York, le SON MONTUNO (SON + GUAGUANCO OU RUMBA) créé par le cubain Arsenio RODRIGUEZ,  et ensuite le rajout du Mambo des cubains Benny MORÉ et Perez PRADO. 

Pour les cubains, la FANIA a fait du plagiat culturel pour créer une "contrefaçon" déguisée en marque "Salsa".

D'où, le conflit historique avec la Fania.

 

 

Les  Cubains reprochaient à la FANIA de faire, entre autres, un grand mélange de leur culture avec celle Américaine.

Mais, c'est ce que les cubains eux-mêmes ont fini par faire pour moderniser la musique SON EL CASINO quand ils ont créé le SONGO puis la TIMBA.

Ces deux musiques sont un grand mélange de musiques afro-espagnoles (ou Afro-latines)  avec beaucoup de musiques venant des USA  (Jazz, Blues, Rock, Soul, Rap, Hip hop, funk et la musique Pop qui les rendent dense). 

Il ne faut pas confondre ici, musique et danse. Les cubains ont modernisés leurs musiques en rajoutant des styles afro-américains, mais ils n'ont pas rajoutés des danses afro-américains. Ils ont conservés leurs danses avec fierté. Alors que les USA (La Fania) ont utilisés les danses venues de Cuba.

Cependant, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, les  cubains, malgré leur "revirement" historique contre la FANIA, sont restés plus attachés au terme "Son El Casino d'Arsenio RODRIGUEZ " qu'au terme "Salsa" (qui est plutôt commercial). 

La preuve est qu'après presque deux décennies (à partir de 1988), leurs nouvelles créations ne portaient guère l'appellation "salsa" mais "SONGO" puis "TIMBA". 

En effet, les danseurs cubains sont réellement à l'aise avec quelque chose qui leur est propre, quelque chose qui distingue leur "salsa" des autres "salsas" ou du moins quelque chose qui différencie leur "Son El Casino" des autres "Salsas".

Par exemple, le pas " Casino" n'existe nul part au monde dans aucune danse, sinon que dans la "Salsa cubaine".

Ils aiment s'ouvrir mais, par fierté et par revendication identitaire, pas s'éloigner de ce qu'ils appellent eux-mêmes : "les danses de nos ancêtres" (SON, Rumba, Guaguanco, Mambo, Pachanga...).

Avant d'expliquer la suite, je vais d'abord présenter quelques personnages ralliés (dans l'orchestre) à la FANIA.

Tito Puente (photo ci-dessous) est un percussionniste virtuose, né à New York (Spanish Harlem), le 20 mai 1923 de parents portoricains. Ce musicien très très populaire dont la grande vocation est la danse, s'est fait remarquer au vibraphone et aux timbales (instruments de musique qui tirent leur nom du mot Africain "timba"). 

Il était surnommé "EL REY DEL TIMBALE" (Le roi des Timbales). Le nom "TIMBALES" probient du terme africain d'origine bantoue "TIMBA" qui signifie NOUVEAU, alors que TEMBA, signifie ANCIEN.

L'instrument "TIMBALES" est né d'abord à Cuba avant d'être délocalisé à New York.

Pour avoir les TIMBALES, les musiciens cubains du SON EL CASINO (donc, le SON MONTUNO), avaient combinés deux Bongos avec une cloche de vache et une tige métallique au milieu. Les instruments Bongos et la cloche de vache étaient utilisés il y a plus de quatre siècles, par les africains (Cabildos de nacion) dans les SONS PRIMITIFS tels que le Nengon, le Kiriba, le Changui. Les africains étaient des paysans agricoles au service des colons espagnols dans les campagnes reculées avec des troupeaux de vaches. 

Dans les années 80, Tito Puente avait joué son propre rôle dans le film "The Manbo King" et son vieux.

Tito était l'un des "poids lourds", l'un des musiciens les plus talentueux et les plus écoutés et respectés dans la salsa de New York dans la Fania.

Beaucoup de musiciens portoricains avaient pu rejoindre l'orchestre Fania grâce à l'expérience et au flair de Tito conjugué à celui de Johnny Pachecco (le co-fondateur de la Fania).

C'est Tito qui avait qualifié le "Boogaloo" de danse de "gosses".

Je rappelle que ce Boogaloo avait été créé par les portoricains et les cubains dans le but de faire tomber le Rock des Beatles qui était à l'époque, très populaire et masquait les danses venues de Cuba. 

C'est ce rejet du Boogaloo avait engendré une sérieuse querelle entre jeunes et anciens au sein de la communauté portoricaine.

Pourtant, le Boogaloo était à l'époque la seule danse qui avait la magie de pouvoir rassembler toutes les communautés y compris les afro-américains, les asiatiques ..

Exemple : le Boogaloo avait rapproché les latinos et les noirs américains (qui n'avaient que faire de la salsa de la Fania). Le Boogaloo avait été créé avec les danses des noirs américains + les danses africaines venues de Cuba.

Laquelle querelle avait ensuite conduit à "l'enterrement" du "Boogaloo" qui n'a été "ressuscité" que plus tard par d'autres artistes (hors Fania) pour être intégré dans la salsa Colombienne.

Quand Célia avait quitté Cuba pour New York en 1959, c'est d'abord lui qui l'avait accueilli dans son groupe avant qu'elle ne soit admise dans la Fania.

Célia avait composé plusieurs chansons avec lui.

Mais, leurs albums n'avaient pas eu le succès escompté.

Tito est décédé le 31 mai 2000, à New York, aux Etats-Unis.

                                                   

                                                   TITO PUENTE

                           EL REY DEL TIMBALES

Ray Barretto(ou la légende du Jazz Afro-américain) né à Brooklyn (USA) le 29 avril 1929, est un compositeur, arrangeur, chef d'orchestre et producteur de Salsa (au sens large) et du Latin Jazz. 

Il a grandi dans les ghettos du Bronx et du Harlem (ce sont des ghettos noirs). 

Avec la FANIA, Ray Barretto s'était lancé dans la Salsa.

Ray Barretto était à la fois musicien de la Fania et musicien de son propre groupe.

Dans la Fania, il faisait de la salsa et dans son groupe, il faisait du Jazz des afro-américains.

Il avait un rôle important dans l'orchestre Fania car toutes les salsas et même le Mambo avait hérité l'instrumentalisation du Jazz des noirs américains. 

En effet, la salsa à Cuba, utilisait des instruments moins évolués et d'inspiration cubaine, tant disque la salsa de New York n'avait pas ses propres instruments, elle doit son existence aux instruments du Jazz.

Les producteurs cubains très fiers et en conflit avec les USA, refusaient d'enregistrer toute musique composée avec un instrument fabriqué au pays de l'oncle sam.

A l'époque, toute musique qui utilisait les instruments du Jazz était appelée "Latin-Jazz" (exemple : la salsa, le Mambo).

D'où le rejet de la salsa de New York et aussi le refus d'enregistrer le Mambo.

Ainsi, Ray Barreto était un musicien important du fait que c'est lui qui avait plus d'expérience dans la maitrise de certains instruments du Jazz.

Ray Barreito est décédé le 17 février 2006, dans le New Jersey, aux Etats-Unis.

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Après donc la revendication par les danseurs cubains, non pas de la "danse salsa de New York" mais le terme "Salsa", on continuera à parler massivement à Cuba, de danse "El Casino ou SON".

Pourquoi ?

Les cubains voulaient que leur danse soit unique et distincte de celle de New York.

 

Ainsi, le SON El Casino a été modernisé et baptisé d'abord "SONGO" avant de s'appeler "TIMBA" avec le groupe cubain "NG la Banda" depuis la sortie de leur album " En La Calle ". La TIMBA est de plus en plus populaire lors des "BEMBÉ".

 

Le BEMBÉ est à l’origine, une danse et un rite Africain apparu depuis l'esclavage à Cuba. Le BEMBÉ est la musique des Orishas (musique et danses en hommage aux dieux de la mythologie africaine) dont les principaux sont Yemaya (en bleu) personnifiant la Vie, la Mer, Eleggua , le Destin, Oggun, le Fer et les Montagnes, Chango (en rouge), la Danse, le Feu et la Guerre et Ochun (en jaune), l’Amour et la Féminité. Les instruments du Bembe sont la Guataca (une clochette), les trois tambours Bata (chacun habité par un esprit), le Chékéré (que j'avais défini plus haut avec sa photo est lui aussi habité par un esprit, une croyance africaine).

Le BEMBÉ est de nos jours, une soirée dansante festive dont raffolent les danseurs et danseuses de salsa cubaine et TIMBA.

Le "SONGO" est né au sein du groupe Los Van Van, formation originaire de la Havane créé en 1979 et dirigée par Juan FORMELL.

Le "SONGO" est musicalement un mélange de Rumba, du "SON cubain" (SON de l'Oriente),  du SON MONTUNO créé par Arsenio RODRIGUEZ. du Mambo de Benny MORÉ, du CHANGUI, auquel les cubains ont rajouté six styles afro-américains tels que le FUNK, le BLUES, le JAZZ, la SOUL, le RAP et le ROCK. 

Le "SONGO" diffère du "SON" de par la variation du jeu des congas et timbales (instruments de musique). 

Selon Juan FORMELL, le SONGO est un mélange de « …tout ce qui peut faire bouger les hanches ».

Quant au mot "SONGO", il désigne à l'origine, le nom d'un peuple bantu d'Afrique australe établi en Angola.  Le mot "SONGO" désigne aussi  au Congo, au Cameroun, au Gabon, en Guinée Équatoriale, un jeu passionnant, démesuré, captivant et mystique : quand on rentre dans ce jeu, on y reste souvent toute la nuit en continuant de jouer, de s'amuser, pour rester le meilleur.

La"TIMBA", appelée "Hypersalsa" ou salsa "Sophistiquée", est tout simplement un mélange de SON africain, (le SON Montuno) + Mambo et de la rumba, auquels les cubains ont rajouté huit styles afro-américains tels que le HIP HOP, RAP, FUNK, R-N-B, JAZZ, SOUL, ROCK et la musique POP qui la rend dense.  

Ainsi, les 8 styles Afro-américains présents dans la musique TIMBA ne figurent pas toutes dans la musique SONGO, ce qui est déjà une première différence entre les deux.

L'origine rythmique de la TIMBA, c'est la Rumba africaine qui est elle-même composée de trois danses Africaines (guaguanco, yambu et columbia apportées par les africains déportés à Cuba).

La TIMBA n'est pas un nouveau rythme dans la mesure où son origine rythmique qui est la Rumba est apparue depuis la période de l'esclavage avec les africains dans les plantations de canne à sucre et de tabac, il y a plus de 4 siècles.

Elle est plutôt un nouveau son musical créé dans les années 88 – 90 à Cuba par Manolín "el Medico de la Salsa" et d’autres musiciens. 

La "TIMBA" diffère du "SON" et du "SONGO" de par l'apport de plusieurs styles de musique joués avec des instruments plus modernes, sophistiqués, mais tout en gardant le "SON" comme pilier majeur. Le "SON" est l'ADN commun à tous les styles de Salsa.

 

Je tiens à souligner qu'il ne faut pas confondre la "TIMBA" avec la "Salsa Cubaine"(ou Son)  car il s'agit de deux genres musicaux différents même s'il reste possible de danser de la même manière sur l'un comme sur l'autre. 

En plus, la danse salsa cubaine est basée sur le SON africain et la Rumba africaine en particulier le Guaguanco. Or, la danse Timba est largement basée sur la Rumba africaine qui masque un peu le SON africain (la danse de couple).

Quel est le sens et le message de la TIMBA ?

La TIMBA est à la fois un son REVOLUTIONNAIRE et surtout une MUSIQUE ENGAGÉE (politiquement et socialement).

Elle est aussi revendicative et identitaire avec fierté à travers la Rumba et le Guaguanco qui sont à la base de son rythme, et l'indispensable référence et croyance aux Orishas ou dieux africains qui étaient vénérés par les Cabildos de nacion lors des danses. Les musiciens appellent ces africains qui ont été déportés, "mis encestros" (mes ancêtres).

Le caractère revendicatif et permanent est l'une des multiples raisons qui rendent impossible et voire périlleuse, toute tentative de qualification des salsas ou de la Timba en "danses latines".

En effet, les groupes de TIMBA sont devenus les porte-paroles d'une partie de la jeunesse en choisissant pour thèmes des questions tabous. Ces groupes emploient le langage populaire en l'argot de la rue et des quartiers noirs de La Havane.

Ce langage est parsemé de termes pris dans des langues d'origines africaines conservées depuis des siècles dans les rituels religieux (exemples : les expressions "Lucumí" et les références permanentes à la "Santería" des Yorubas et la Regla de "Candela" dans plusieurs chansons de la Timba).

Les musiciens de la TIMBA disent tout haut ce que beaucoup de cubains pensent tout bas.

Ces musiciens dénoncent de manière frontale avec un style HIP HOP ET FUNK et sur un ton beaucoup plus agressif que quiconque les hypocrisies et les travers de la société cubaine : décalage entre discours officiel politique et réalité, la corruption, les résidus de racisme malgré la fin de l’esclavage depuis longtemps. Ces musiciens se disent être du côté de la population la plus humble et prétendent que c’est cette population qui comprend mieux leur message.

Quant au mot TIMBA, il fait partie d'une large famille de mots issus de langues africaines : imbî et ìngî (tumba, rumba, marimba, kalimba, mambo, conga, timba, temba, bongo, charanga, pachanga...).

Exemples : dans ces langues africaines, timba signifie nouveau et temba signifie ancien.

Certains de ces mots Africains ont donné leur nom à des danses et musiques telles que : la Rumba, le Mambo, la Pachanga, la Conga, la Timba

D'autres ont donné leur nom à un ensemble musical ou orchestre (La Charanga de la 4).

D'autres ont donné leur nom à des instruments de musiques (pour le SON et la Salsa à Cuba et aux USA).

Exemples : "les instruments congas" viennent du mot africain "conga" qui désignait aussi un carnaval de danses des noirs sous l'esclavage ; c'est pareil pour les "les instruments bongos". ​

Le terme "YORUMBA" utilisée depuis des décennies et jusqu'à nos jours pour nommer des soirées dansantes de Timba et salsa , a deux provenances :

- la contraction de deux termes africains : Yoruba et Rumba.

- Yo Rumba (en espagnol) signifie : "Moi, Rumba.

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V - L' HOMMAGE DE LA GRANDE STAR             DE LA CHANSON BENINOISE

                       ET AFRICAINE 

        ANGÉLIQUE KIDJO À CÉLIA CRUZ

1 - Deux grandes dames aux destins parallèles

Célia CRUZ et Angélique KIDJO sont deux ICÔNES aux parcours parallèles, deux grandes dames, deux grandes VOIX, deux chanteuses qui ont imposé leur art dans l'univers masculin de la musique.

Ci-dessous photo de la REINE de la salsa, Célia CRUZ

La cubaine Célia a quitté Cuba en 1959 en raison de la révolution Castriste et s'est exilé à New York où elle a rejoint Tito PUENTE en 1966.

Malgré un parcours en dents de scie, son courage, ses qualités humaines, ses talents, lui ont ensuite permis de s'engouffrer dans l'orchestre Fania et devenir une des voix des exilés cubains aux USA.

Issue de la descendance des africains déportés à Cuba par le biais de la traite négrière, Célia avait participé énormément à construire la salsa dont elle était devenue une figure majeure, une DIVA de son vivant et une Reine immortelle après sa disparition à l'âge de 78 ans, le 16 juillet 2003, à Fort Lee dans le New Jersey aux USA.

Angélique Kidjo, née Angélique Kpasseloko Hinto Hounsinou Kandjo Manta Zogbin Kidjo, à Ouidah au Bénin (ancien Royaume du Dahomey d'où furent déportés les Yorubas à Cuba), est une chanteuse béninoise, lauréate des Grammy Awards et de l'Académie Charles Cros connue pour la diversité de ses influences musicales.

Ses influences musicales sont la pop africaine, la musique des Antilles, le zouk, la Rumba congolaise, le jazz, le gospel, et différents styles de musique latine. Elle est inspirée aussi par les artistes qui ont bercé son enfance et parmis lesquels, il y a Célia CRUZ.

Ci-dessous, photo de la DIVA de la musique africaine, Angélique KIDJO

 

Angelique Kidjo a découvert la salsa au Bénin en 1974 en écoutant Célia Cruz qui était venue avec l’orchestre Fania, chanter avec Johnny Pacheco à Cotonou (capitale du Benin).

A l’époque, dans la fleur de sa jeunesse, Angelique avait perçu dans la voix de Célia, la force des chants et rythmiques yoruba des africains béninois qui avaient été déportés à Cuba via les bateaux de la traite esclavagiste.

Comme Célia CRUZ, Angelique KIDJO s’était elle aussi exilée à New-York pour fuir les régimes marxistes-léninistes du Bénin entre 1974 et 1990.

Elle s’était ensuite engagée dans la valorisation de la musique africaine dans le monde.

D’où sa réappropriation de l’héritage africain exploité avec talent par "Talking Heads" dans l’album "Remain In Light". 

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 2 - Angélique KIDJO célèbre depuis 2017, l'africanité de la         SALSA et la réinvente dans son nouvel album "Célia"                          composé de dix titres très connus

                    pour rendre HOMMAGE à Célia CRUZ

La consécration de l'hommage par un interview,

par la sortie de l'album "Célia"

et plusieurs concerts.

Djibs
Professeur de salsa cubaine, de kizomba et de bachata, à Paris.

DJ pour l'animation des soirées privées et généralistes.



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                                                           NON LIBRE DE DROIT - 2014

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